Inquiétudes sur le devenir de Harland & Wolff

Joris a écrit:
J'ai lu dans ce article que les chantiers H&W devait participer à la construction des T31 britanniques (énormes bateaux pour la marine) devant être livrés entre 2023 et 2028. Evidemment, cette situation va sûrement tout changer.

Ce serait formidable. L'entreprise a de l'avenir, il faut espérer que tout se passe aussi bien que ce qui est annoncé.

Du coup, est-ce qu'on sait si les repreneurs vont maintenir un chantier naval ou reconvertir le site dans leur spécialité ?
Car c'est vrai que s'il y avait la construction de ces bateaux, ça donnerait du travail aux employés pour des années encore, surtout que ce qui est prévu est gigantesque :

Les cinq futures T31 seront des bâtiments de 138.7 mètres de long pour 19.8 mètres de large, 4.8 mètres de tirant d’eau et plus de 4000 tonnes de déplacement. Leur vitesse maximale sera de 28 nœuds et leur autonomie de 9000 milles à 12 nœuds. Pouvant accueillir jusqu’à 160 personnes, dont un équipage d’une centaine de marins, elles seront équipées d’un système de combat M-Cube (Tacticos) et d’un radar NS100, ainsi que de moyens de lutte anti-sous-marine (avec la possibilité d’embarquer un sonar de coque et un sonar remorqué). Ces systèmes seront fournis par Thales. En matière d’armement, les T31 pourront mettre en œuvre des missiles à lancement vertical (jusqu’à 32) dont le système surface-air Sea Ceptor, 8 missiles antinavire, une tourelle de 127mm, un canon de 40mm, de l’artillerie légère, un système RAM ainsi qu’un hélicoptère (Merlin ou Wildcat) et un drone aérien. Quatre baies latérales sont conçues pour le déploiement d’embarcations rapides et des engins autonomes de surface ou sous-marins (USV ou AUV). Des emplacements réservés permettront de plus d’embarquer des conteneurs afin d’ajouter des matériels spécifiques selon les missions.Ce programme est marqué par des contraintes budgétaires extrêmement fortes puisque le MoD a imposé une enveloppe de seulement 250 millions de livres par bâtiment.



Je ne sais pas si ce projet est remis en cause ou non. Mais dans tous les cas, si le site persiste, quel qu'en soit les activités, c'est l'essentiel et une bonne nouvelle pour tous

Joris

Joris a écrit:Du coup, est-ce qu'on sait si les repreneurs vont maintenir un chantier naval ou reconvertir le site dans leur spécialité ?

Avant ça ils s'étaient éloignés de la construction navale. Le repreneur a l'air de vouloir se diversifier dont la construction de navires.

Sha're a écrit:

Joris a écrit:Du coup, est-ce qu'on sait si les repreneurs vont maintenir un chantier naval ou reconvertir le site dans leur spécialité ?

Avant ça ils s'étaient éloignés de la construction navale. Le repreneur a l'air de vouloir se diversifier dont la construction de navires.

Oui, c'est vrai que les constructions navales avaient un peu cessées depuis quelques années. Mais c'est vraiment une bonne chose si ces repreneurs conservent une activité intense et créent en plus des emplois.
Cette société a dû faire la meilleure offre de rachat je pense, même si je ne sais pas quels étaient les autres sur la table.

Joris

Je réactive ce sujet, car près de 5 ans après avoir été sauvé de la faillite grâce à un rachat pour 6 millions de livres par la société d'infrastructures énergétiques britannique Infrastrata, Harland & Wolff, est à la recherche de nouveaux financements, pour tenter de réduire son endettement.
L'entreprise a annoncé hier avoir reçu une réponse négative pour une aide gouvernementale. Elle attendait depuis des mois une garantie gouvernementale de prêts bancaires de 200 millions de livres. D'après un communiqué d'H&W, le gouvernement a informé l'entreprise qu'il « ne donnerait pas suite à sa demande » de garantie « pour le moment ». En mai dernier, l'entreprise avait démenti cette information.



Le secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord, Hilary Benn, du nouveau gouvernement britannique travailliste de Keir Starmer, a quant à lui indiqué que le gouvernement s'est engagé à maintenir la construction navale en Irlande du Nord. « Le gouvernement est très préoccupé par la question concernant Harland et Wolff ».
« Nous voulons que la construction navale reste à Belfast, en Irlande du Nord, qui possède une si fière tradition », a-t-il déclaré.
Selon le Financial Times, le nouveau gouvernement considère qu'il serait « irresponsable » d'offrir une garantie à une entreprise très déficitaire.

L'entreprise dit avoir du coup « accéléré » ses recherches de financements alternatifs.

Le communique précise par exemple que des discussions sont en cours avec le groupe américain Riverstone Credit Management pour « obtenir de nouvelles facilités de crédit » qui lui permettront de répondre à ses besoins de financement à court terme. Harland and Wolff espère que « ces accords de financement alternatifs (soient) conclus dans les prochains jours ». L'entreprise affirme rester par ailleurs « en dialogue actif avec les principales parties prenantes, y compris le gouvernement britannique, autour des contrats existants et futurs et du plan de capitalisation à long terme de l'entreprise » et a demandé à la banque d'affaires Rothschild & Co « d'évaluer les options stratégiques pour le Groupe ».
L'année dernière, l'entreprise a obtenu un contrat de 1,6 milliard de livres sterling pour la construction de navires de soutien pour la Royal Navy.

Dans le même temps, le groupe a annoncé que son directeur général John Wood se mettait en retrait de ses fonctions « avec effet immédiat », et l'arrivée de Russell Downs en tant que président exécutif du Conseil d'administration par intérim, pour superviser  « une recapitalisation destinée à donner à l'entreprise une assise financière durable ». Harland and Wolff avait vu son titre suspendu à la Bourse de Londres début juillet après que la compagnie n'est pas parvenue à publier son rapport annuel à temps, et il est resté suspendu depuis. Le groupe avait cependant publié le même jour son compte de résultat non audité, faisant état d'un chiffre d'affaires plus que triplé sur un an en 2023 à 86,91 millions de livres (103 millions d'euros) et d'une perte nette réduite de presque 40% à 43,09 millions de livres.

L'entreprise est en difficulté depuis des années principalement face à la forte concurrence des constructeurs navals d'Asie et d'ailleurs. Elle emploie plus de 1 500 personnes dans des installations d'ingénierie lourde à Belfast, dans deux chantiers écossais et dans le projet de stockage de gaz d'Islandmagee en Irlande du Nord.

Sources : Le Figaro, Zone Bourse et BBC.

Quelques autres articles de la BBC récemment parus concernant Harland & Wolff :

- Avril 2023 : premier bateau délivré depuis 20 ans : https://www.bbc.com/news/uk-northern-ireland-65353068.

- Mai 2024 : l'incertitude revient sur le chantier naval du Titanic : https://www.bbc.com/news/articles/c72p081lwpvo

- Mai 2024 : Harland & Wolff dément le refus de financement : https://www.bbc.com/news/uk-northern-ireland-69016595.

- Juillet 2024 : perte de 43 millions de £ : https://www.bbc.com/news/articles/czrj71l8z17o.

Joris