Back to the Titanic... [fiction]

Je croyais qu'elle ne s'en était pas sortie. L'histoire peut continuer alors.

Je me dépêchai de sortir de la coursive, et débouchai… Dans le Grand Escalier ?! Je ne comprenais plus rien… Avant de me souvenir qu’il y avait également un Grand Escalier, à l’arrière. Devant moi, des portes, donnant sur un Fumoir… avec des gens ! Peut-être qu’ils pourraient m’aider ? J’entrai, non sans difficulté à cause de l’inclinaison. La pièce était splendide. Les boiseries d’acajou, rehaussées de dorures, luisaient sous les lumières des lampes dorées et des vitraux des murs… Mais ce n’était pas le moment e s’attarder sur la déco! Une dizaine d’hommes était éparpillée dans la pièce, tenant en équilibre précaire dans des fauteuils verts ou accrochés à des petites tables. Je pouvais dire que j’étais sauvée. Au moment où j’ouvrais la bouche pour demander de l’aide, les lumières s’éteignirent…
- Oh non… pensais-je…
- Que… Où est la lumière !? Je ne parviens plus à lire !
- Taisez-vous, Monsieur Stead ! C’est déjà assez compliqué de rester debout… Aaaah !

Pourquoi il hurlait ?! Mais la réponse apparût vite sous mes yeux. Dans la semi-obscurité, à cause de l’inclinaison, je vis les personnes occupant le Fumoir dégringoler, se fracasser contre les murs ou être ensevelis sous les fauteuils, les chariots, et la vaisselle qui tombaient. On ne les entendait plus. Je m’accrochais désespérément à une table, fixée au sol. Je regardais vers le fond de la salle, où un homme était appuyé sur une grande cheminée de marbre blanc. Je n’en étais pas sûre, mais il semblait pleurer. Je le vis brièvement remonter les aiguilles de la pendule, posée sur le manteau de la cheminée, puis il lâcha prise et tomba dans un craquement épouvantable. Ma table céda brusquement, et je tombai moi aussi, passai les portes restées ouvertes, et ’’revenait par la voie rapide ’’ au Grand Escalier, en m’écrasant à moitié contre le mur. Un grondement, de plus en plus fort se fit entendre. Malgré l’absence de lumière, je voyais assez bien la salle, grâce au dôme, laissant passer la lumière de la nuit. J’entendis soudain un énorme craquement… et je vis un carreau du carrelage être éjecté du sol. Puis un autre. Puis tout un groupe. Encore plus inquiétant, des lézardes apparaissaient dans les boiseries. Les piliers se tordaient, alors que les fenêtres venaient de voler en éclat. Quelque chose me tomba sur le crâne, quelque chose de léger. Je levai les yeux, et horrifiée, vis que les arcades de fer forgé du dôme qui se tordaient, brisant le verre qui tombait en morceaux…

Il y eut alors une véritable explosion : les piliers volèrent en morceau, les murs se fracturèrent, une énorme fissure apparut dans le sol juste devant moi, et le dôme explosa en myriades de morceaux de verre. Le sol s’effondra, et je tombai dans un abime, au milieu des grondements et des cris désespérés…

Je sens que la suite va être gore

Je viens de lire toute ta fiction d'un coup ! Félicitation ... et bonne continuation ....


Je veux et j'exige la suite !!!! lol

Ma chute continua jusqu’à ce que j’atteigne la surface de l’eau assez violemment. Par chance, je ne heurtai rien, mais des caisses, des meubles, des parties du navire flottaient en désordre autour de moi. Je m’éloignai rapidement à la brasse. Des grondements humains retentissaient près de moi, des gens hurlaient… des sons qui me hanteraient pour le reste de ma vie… Je m’éloignais du navire coupé en deux, pour ne pas être aspirée lorsqu’il disparaitrait sous les flots. Arrivée à bonne distance, avec plusieurs centaines d’autres ‘’survivants’’, je regardais le triste spectacle qui s’étendait devant moi…

On ne voyait plus la partie avant. La partie arrière, elle, s’inclinant de plus en plus, et était presque à la verticale. Une fois arrivée dans cette position, elle ne s’enfonça plus, flottant comme un bouchon. Je pris conscience du froid qui me pénétrait de toute part, tel des milliers de poignards glacés. Des gens hurlaient, parfois même des bébés. Dans le navire, on voyait les gens, s’agrippant aux bastingages, aux mats, aux grues, à tout ce qui tenait encore debout. Des paquets entiers de passagers de toutes conditions et d’hommes d’équipage dégringolaient les ponts, avant de finir leur course dans l’eau, où ils ne remontaient pas à la surface.

On ne voyait pas de canots, alors que d’après mes souvenirs il y en avait une vingtaine. Il fallait qu’ils viennent ! C’est alors que la partie arrière commença à s’enfoncer, assez lentement. Les hublots implosaient sous l’air éjecté de la coque. Les hélices ne tournaient plus. Ce navire n’était plus qu’un géant à l’agonie…

L’eau finit par se refermer totalement sur le Titanic. Il n’était plus. Il avait coulé. Et j’allais le rejoindre. Je n’arrivais plus à nager, mes membres étaient trop engourdis, et je ne sentais même plus le centre de mon corps. Même mes pensées étaient gelées… Mais il fallait que je survive… Je me mis à nager. Ou plus exactement patauger, tel un chien tombé dans une piscine.

Par miracle, un canot me récupéra. Je ne sais pas comment j’ai survécu. J’appris après que le canot était le seul à être revenu sur les lieux. Sur plus de 1000 personnes jetées à la mer, seules 6 avaient été récupérées, moi non comprise… A présent, le ciel n’était plus noir. Il était bleu, rose, mauve, corail, doré… L’horrible nuit était terminée…

7 Mars 1994, dans un hôpital du Sud de la France. Dans une chambre, une vieille dame est alitée. Le son du monitoring est régulier, calme. Elle feuillette son album-photos, dont la couverture est brodée d’un Helena doré, contenant les souvenirs de toute une vie. A une page, des photos de ses amis résistants durant la Seconde Guerre Mondiale, avec un bout de tissu agrémenté de la croix de Lorraine ; à une autre, des photos d’elle et de ses petits-enfants sur les genoux… Elle entend une femme, dans la chambre d’à côté, qui est en train de donner la vie en criant. La vieille dame range alors son album-photos, pose sa tête sur son oreiller, et s’endort rapidement. A ce moment là, les courbes du monitoring s’aplatissent, et le son devient continu. Dans la chambre d’à côté, la femme reçoit son bébé dans les bras :
- Toutes nos félicitations ! Comment appellerez-vous votre fille ?
- Helena.

Avec le recul, je trouve ce que j'ai écrit nul... ^^'

Mais non enfin !