Les petits déjeuners

Cela joue à mon avis sur le décalage horaire qui se fait chaque jour. Sur le Titanic, on ajoutait ou enlevait environ une heure chaque jour si je me souviens bien. Cela devait quand même jouer sur l'horloge interne des passagers... et leur appétit.

LittleTony87 a écrit:Cela joue à mon avis sur le décalage horaire qui se fait chaque jour. Sur le Titanic, on ajoutait ou enlevait environ une heure chaque jour si je me souviens bien. Cela devait quand même jouer sur l'horloge interne des passagers... et leur appétit.

J'ai souvent décalé ma montre , mais toujours d'une heure , à minuit , sans que cela joue sur l'horloge interne . Et méme de 24 h entre la nouvelle Caledonie et la Papouasie nouvelle Guinée , le lundi à 12h nous somme revenu au dimanche 12h ,   on est revenu vers le passé .

Andrews_Thomas a écrit:B Beveridge dans son Ship Magnificent indique cela :

Breakfast first class:

8 h 00 à 10 h 00 pour la traversée vers l'Ouest.
8 h 30 à 10 h 00 pour la traversée vers l'Est.

C'est exact Denis, Beveridge tient cette info de la brochure "Notes for First Class Passengers on board the White Star Line Steamers" (le vade-mecum). Mais je n'ai pas de plus amples informations au sujet de ce décalage, je pense qu'il est effectivement dû au décalage horaire, mais je ne peux pas le justifier.

J'avais publié dans le topic "Carte du menu" la seule carte de petit-déjeuner du Titanic que nous avons, datée du 11 avril 1912. Les petits-déjeuners de l'Olympic nous permettent de dire que les petits-déjeuners des autres jours devaient comporter en grande partie exactement les mêmes spécialités, avec des variations sur certains produits. C'est ici : Carte du menu.

Avec des côtelettes de mouton et des côtes d'agneau aux petits légumes, ce ne sont plus des petits déjeuner mais de véritables brunchs.

En tout cas, tout ce petit monde devait avoir un sacré estomac, rompu aux repas copieux et surtout "déphasés".

Quand je pense que certains ici ont du mal à se faire aux deux changement d'heures qui rythment nos années en mars et octobre, que dire des passagers qui subissaient 5 ou 6 changement d'heures durant leur voyage.
Finalement, avec une augmentation ou une diminution d'une heure par jour au cours de la traversée, les 30 minutes de différences entre les petits déjeuners "vers l'Ouest" et "vers l'Est" est très négligeable et l'appétit ne peut en être affecté. Le décalage journalier, par contre lui, devait influer les appétits.
Ou pas, surtout que j'ai plutôt la sensation qu'on passait beaucoup de temps à manger que ce soit durant les heures officielles ou hors des repas.

Denis.

Il ne fait pas de doute que la salle à manger était certainement le lieu le plus fréquenté du bateau.

En tant normal je ne dédaigne jamais un bon repas, mais il y a des limites quand même !
Denis, je suis convaincu que nous aurions tous deux suivi le régime de Thomas Andrews, qui savait se contenter d'une tasse de thé et d'une corbeille de fruits pour le petit-déjeuner.
Une question me turlupine cependant : combien de tours de ponts ou de longueurs de piscine étaient nécessaires pour "éliminer" une côte d'agneau ?  

Mais savait-il s'en contenter par manque d’appétit matinal ? Ou était-ce plutôt une obligation qu'il s'imposait pour ne pas perdre de temps inutilement ?   

jean-philippe46 a écrit:

Denis, je suis convaincu que nous aurions tous deux suivi le régime de Thomas Andrews, qui savait se contenter d'une tasse de thé et d'une corbeille de fruits pour le petit-déjeuner.

Absolument, j'aurai suivis à la lettre le "régime Andrews", ne serait-ce que pour être capable, par la suite de faire une partie de squash avec Richard Norris Williams.

jean-philippe46 a écrit: Une question me turlupine cependant : combien de tours de ponts ou de longueurs de piscine étaient nécessaires pour "éliminer" une côte d'agneau ?  

D'ailleurs en parlant de régime. En épluchant les menus en général, on peut constater qu'ils sont très pauvres en glucides et leur composition se rapproche assez de ce régime dont on nous matraque depuis bien 20 ans : la régime protéiné.
Ce genre de genre de régime préconise de manger beaucoup de protéines animales, assortis de légumes et de bannir les féculents en tout genre.
Alors si l'on suppose que les passagers étaient plus portés sur les protéines et les légumes (et peu sur le pain. De mémoire, dans les menus proposés par Nicolas, il n'y avait qu'un plat à base de pâtes), il est possible qu'ils pouvaient manger pas mal, sans prendre un poids vraiment conséquent puisque ce sont les glucides lents et rapides qui font monter l'index glycémique dans l'organisme et donc lui permettent de fabriquer du sucre et de le stocker dans les capitons.

Alors, évidemment si lors du tea time on s'enfourne des scones à la confiture, des petits sandwichs au concombre, des éclairs et autres tartelettes, alors forcément, bonjour les kilogrammes. On peut d'ailleurs se demander si les hommes étaient des becs sucrés ou si c'était l'apanage des femmes, bien qu'elles aient une taille de rêve.
Fin de la leçon de diététique.    

Denis.

Andrews_Thomas a écrit:De mémoire, dans les menus proposés par Nicolas, il n'y avait qu'un plat à base de pâtes.

Tout à fait Denis, le dîner du 12 avril comporte des "spaghettis à l'Italienne", et c'est la seule fois où des pâtes ont été proposées au menu de 1ère classe pendant toute la traversée. Je crois savoir que de règle générale, le riz et les pâtes étaient extrêmement peu fréquents dans les menus du début du siècle. On mangeait pas mal de viandes et de légumes, et de pommes de terre, plutôt, oui, en effet.

Andrews_Thomas a écrit:On peut d'ailleurs se demander si les hommes étaient des becs sucrés ou si c'était l'apanage des femmes, bien qu'elles aient une taille de rêve.

Mais tu sais, les femmes à la mode étaient encore grassouillettes en 1912, toutes blanches avec les joues très roses, c'est le corset qui donnait l'impression qu'elles avaient une taille de rêve.

Sinon je ne pense pas que tout le monde prenait des côtelettes d'agneau au petit-déjeuner sur le Titanic. Comme tous les autres menus, il devait y avoir un choix, pour satisfaire le passager amateur de petits-déjeuners à l'anglaise comme celui préférant le petit-déjeuner continental. C'est pour cela que les côtelettes d'ailleurs sont sur commande je dirais.
Tenez, j'ai retrouvé le petit-déjeuner du 25 décembre 1911 sur l'Olympic, on peut comparer avec celui du Titanic comme cela, et comme vous voyez, c'est quasiment la même chose. J'essayerai de le traduire tout à l'heure.

La clientèle à bord en première classe étant à dominante britannique et américaine, je suppose que bons nombre d'entre eux étaient plus portés sur les mets salés, comme l'omelette, les œufs à la coque ou au plat, le bacon grillé et les saucisses aux haricots.
C'est presque à se demander si la confiture et les viennoiseries, avaient du succès ou non ?

Nicolas, je pense que tu ne verras pas d'objection à ce que je te pique ce menu que je n'ai pas et destiné à ma collection privée.   

Denis.

C'est une question intéressante, qui mériterait approfondissement. Comment déjeunaient les passagers des transatlantiques du début du XXème siècle ? Pour le menu, libre à toi de le prendre, je n'ai pas du tout de droits sur l'image, je l'ai trouvée sur le net, et je ne sais même plus où.  

J'avais complètement oublié le Rick Archbold et son "dernier dîner sur le Titanic" qui consacre une longue introduction aux trois repas principaux qui rythmaient a journée à bord.
J'y ai trouvé notamment une curiosité concernant les mets sucrés du petit déjeuner. Il ne parle que du dimanche 14 avril mais je suppose que cette "curiosité", si elle est avérée, devait se dérouler chaque matin.

Il parle de ce que je qualifierais d'un "service de 7 heures".
Je le cite : "... dès sept heures, on servit dans les salons, aux plus matinaux des passagers de première classe, du thé, du café accompagné de fruits, ainsi que des scones qui sortaient du four avec de la confiture de fruits ou de la marmelade d'oranges. Ainsi réconfortés, ils étaient prêts lorsque la sonnerie du petit-déjeuner retentit à huit heures, et que le steward leur apporta un exemplaire du Atlantic Daily Bulletin, journal quotidien du Titanic".

Quelqu'un sait-il si cette dissociation du petit déjeuner, proposant d'abord du sucré (aux plus matinaux) puis ensuite du salé, est avérée ? .

On apprend aussi dans ce livre que cette "mode" des petits déjeuner gargantuesque venait du roi Edward VII qui avait l'habitude de se sustenter lors ce repas de diverses viandes grillées allant de la saucisse aux côtelettes, puis des œufs, des poulets rôtis et des bécasses.

Denis.

Je ne sais pas d'où Rick Archbold tient cette info, mais elle ne figure pas dans le vade-mecum en tout cas. 

Ce "service de sept heures" expliquerait donc le petit déjeuner que prenait Thomas Andrews : thé et fruits, lui qui était si matinal.

Denis.

Il y a un espace plus grand entre la troisième et quatrième ligne sur le menu, c'est peut-être pour différencier le service de sept heures du service de huit heures. Mais bon, moi j'aimerais bien quand même savoir d'où il tient ça, parce que s'il dit ça sans le justifier, ça n'a aucune valeur.

Sinon j'ai trouvé un petit déjeuner supplémentaire, celui du 3 avril, que vous trouverez dans le sujet Carte du menu. Attention, j'ai édité le post que j'avais fait, il vous faut donc remonter pour le trouver.