Re: Pauvres, mais comment ?

Antoine Dim 26 Aoû 2012 - 15:52

Papy 75 a écrit:
Florentine Mayard a écrit:Il est bizzare ton nom de famille,gérard
D'après un ami linguiste, ça viendrait de "piouvre" qui veut dire "pieuvre" en provençal. C'est un animal qui me va bien. La pieuvre se propulse par réaction, comme les avions à bord desquels j'ai volé, elle jette de l'encre comme moi quand j'écris mes bouquins et elle a huit bras pour tout faire en même temps !

J'adore ton analyse ! fete

Pour ce qui est des immigrants, c'est le classique mythe de la Terre promise : on s'imagine que c'est mieux ailleurs (et ça l'est, souvent, pour ceux qui y vivent), et qu'en y allant on ira mieux... Mais en arrivant, on se rend compte que le doré est en toc. Ça n'a pas beaucoup changé dans les faits : les immigrants arrivent souvent sans sous, et sans papier, ce qui en fait des cibles privilégiés pour les réseaux criminels (je pense notamment aux proxénètes) qui peuvent les utiliser comme bon leur semble ("je t'exploite, et tu te tais, sinon je te dénonce"). Et pas que la criminalité d'ailleurs, beaucoup de structures tout à fait respectables en façades profitent de la faiblesse de ceux qui arrivent pour les utiliser à bas prix ("Comment ça le code du travail ? T'as pas le droit d'être là alors estime toi heureux"). Même méthode qu'il y a cent ans en somme, et ça n'est pas près de changer. Il y aura toujours des gens pour croire faussement que la vie peut changer en changeant d'endroit, et des gens pour profiter de la croyance...

ElbaAndrews Lun 27 Aoû 2012 - 14:22

Pauvres au point de ne pas avoir de quoi nourrir sa famille, et ajoutez à cela que parmi tous ces émigrants beaucoup fuyaient les persécutions, souvent religieuses, et parfois politiques ( et à l'époque les textes internationaux garantissant le droit d'asile n' éxistaient pas!) et devaient donc aussi, en partant, quelquefois simplement sauver leurs éxistances.....

Historiapassionata Lun 27 Aoû 2012 - 14:55

Oui Tiphaine je trouve que ça dit directement les choses et non Joris je ne connais malheureusement pas le nom de ce monsieur

flavien Mer 29 Aoû 2012 - 11:50

Merci pour cet extrait fort intéressant Gérard.

S'agissant du degré de pauvreté des émigrants je pense que la réalité devait recouvrir des situations très diverses allant de gens très très pauvres à d'autres formant un embryon de la future classe moyenne américaine.

CommeDansUneBulle Jeu 12 Déc 2013 - 16:25

Ma soeur me dit pas plus tard qu'hier en lisant mon histoire à propos d'une passagère de troisième classe:
-"T'es sérieuse?Lucie vit dans une maison!C'est ridicule les troisièmes classes sont pauvres ils vivent dans la rue!"

Historiapassionata Jeu 12 Déc 2013 - 17:05

Euh je n'ai pas bien compris je crois

CommeDansUneBulle Jeu 12 Déc 2013 - 17:14

Un personnage de mon histoire voyageait en troisième classe,et vivait dans la petite maison d'un village irlandais.Ma soeur de onze ans me dit sur un ton méprisant et choqué:
-"Mais tu dis n'importe quoi dans ton livre,là.Un personnage de troisième classe qui vit dans une maison?Ils vivaient dans la rue!"
No comment.
Elle s'était aussi moquée de moi parce que je lui ai dit que l'inspection sanitaire ne concernait que les troisièmes classes.

Canard-jaune Jeu 12 Déc 2013 - 17:43

CommeDansUneBulle a écrit:Un personnage de mon histoire voyageait en troisième classe,et vivait dans la petite maison d'un village irlandais.Ma soeur de onze ans me dit sur un ton méprisant et choqué:
-"Mais tu dis n'importe quoi dans ton livre,là.Un personnage de troisième classe qui vit dans une maison?Ils vivaient dans la rue!"
No comment.
Elle s'était aussi moquée de moi parce que je lui ai dit que l'inspection sanitaire ne concernait que les troisièmes classes.

Je lui aurais mis une baffe depuis longtemps. rire

Tiphaine Jeu 12 Déc 2013 - 17:51

Peut-être a-t-elle uniquement une vision de la maison bourgeoise... Tu devrais lui montrer des photos/images des maisons irlandaises de l'époque, elle se rendra mieux compte.

Toit de chaume, mur en pierre, porte en bois, une ou deux minuscules fenêtre, généralement pas plus de deux pièces (je parle ici d'un cottage typique d'une famille paysanne très pauvre).

PhilC Jeu 12 Déc 2013 - 21:22

Encyclopedia Titanica nous dit que la famille de Millvina Dean travaillait dans une ferme. (Je ne sais plus où j'ai vu ça, mais une source - documentaire ou livre - indiquait que la famille était tenancière d'un pub à Londres). Ils voulaient ouvrir un magasin au Kansas, selon le témoignage de Millvina dans Titanic: Death of A Dream de Mellisa Jo Peltier. Initialement, la famille Dean ne devait pas voyager sur le Titanic. Mais changement eut lieu en raison de la grève des mineurs anglais.

PhilC Jeu 12 Déc 2013 - 21:37

Dans The Night Lives On, Walter Lord nous explique que la famille Goodwin vivait à Londres. Selon Lord, Frederick Goodwin, le père de famille, était un ingénieur habitant le quartier de Fulham. Il décida d'immigrer à Niagara Falls, États-Unis, sur les indications de son frère lui faisant savoir qu'une centrale hydroélectrique prévoyait d'embaucher du personnel. Selon Lord, la famille Goodwin n'aurait pas dû, elle non plus, voyager sur le Titanic. La famille entière a péri. Le père, la mère et les six enfants - le plus âgé avait 16 ans, selon Encyclopedia Titanica, et le plus jeune, le bébé Sydney, avait à peine un peu plus d'un an et demi. Il s'agit de l'enfant inconnu du Titanic dont l'identité n'a pu être établie qu'il y a une dizaine d'année environ. Pas eu le temps de vivre...

Antoine Jeu 12 Déc 2013 - 21:58

C'est vrai que quand on voit Goodwin, ingénieur, on a du mal à l'imaginer voyager en 3e plutôt qu'en 2e ; mais le nombre d'enfants à transporter devait faire que ça devenait vraiment cher...

PhilC Jeu 12 Déc 2013 - 23:06

LittleTony87 a écrit:C'est vrai que quand on voit Goodwin, ingénieur, on a du mal à l'imaginer voyager en 3e plutôt qu'en 2e ; mais le nombre d'enfants à transporter devait faire que ça devenait vraiment cher...

Ta remarque me fait penser à tous ces gens qui venaient de pays éloignés, comme du Moyen Orient. Le coût du voyage ne se limitait pas au Titanic... Dans le pire des cas: traverser la moitié de la planète pour finir coincé dans une coursive...

CommeDansUneBulle Ven 13 Déc 2013 - 19:14

Tiphaine a écrit:Peut-être a-t-elle uniquement une vision de la maison bourgeoise... Tu devrais lui montrer des photos/images des maisons irlandaises de l'époque, elle se rendra mieux compte.

Toit de chaume, mur en pierre, porte en bois, une ou deux minuscules fenêtre, généralement pas plus de deux pièces (je parle ici d'un cottage typique d'une famille paysanne très pauvre).

La famille ne disposait que d'une espèce de bassine XXXL pour se laver,vivait dans un village de la lande,et la famille était très nombreuse.Le père est parti s'installer aux Etas-Unis préparer le terrain pour l'immigration,il est remplacé par la soeur de la mère.Les adultes dormaient en bas dans une grande pièce qui fait salle à manger,chambre,cuisine,salon,et les cinq enfants dormaient à l'étage.Cela me semble plutôt raisonnable,mais ma soeur a en plus rajouté:
-"Une tartine ?Ils mangeaient presque pas!"
Si c'était le cas,les troisièmes classes auraient des os squelettiques dignes des ghettos de WARSAW mais c'est pas le cas,je vois pas où ma soeur va pêcher tous ces clichés.
La phrase de l'émigrant austro-hongrois,je l'ai sortie au brevet,on parlait de l'immigration européenne au début du XXème siècle.J'ai eu 18,5 à l'expression écrite où fallait raconter leur vie,en partie grâce à cette phrase dont je me suis servie comme morale.

CommeDansUneBulle Lun 6 Jan 2014 - 17:41

21PhilC1 a écrit:
LittleTony87 a écrit:C'est vrai que quand on voit Goodwin, ingénieur, on a du mal à l'imaginer voyager en 3e plutôt qu'en 2e ; mais le nombre d'enfants à transporter devait faire que ça devenait vraiment cher...

Ta remarque me fait penser à tous ces gens qui venaient de pays éloignés, comme du Moyen Orient. Le coût du voyage ne se limitait pas au Titanic... Dans le pire des cas: traverser la moitié de la planète pour finir coincé dans une coursive...

Oui goodwin a décidé de voyager en troisième classe parce que c'était hyper cher sinon.
Ceci dit ses deux enfants aînés de seize et quatorze ans travaillaient déjà.