Qu'allez-vous regarder ce soir ?

Canard-jaune a écrit:

LittleTony87 a écrit:Ce soir, je sens venir le nanard à plein nez : y'a Poltergay sur W9. Aurais-je le courage d'allumer la TV ou mon amour propre prendra t-il le dessus ? Nous le saurons ce soir...

Pourquoi amour-propre? Il est génial ce film!

Peut-on réellement qualifier de film cette crasse télévisuelle représentative de la majeure partie des programmes diffusés par les plus grandes chaînes, TF1 étant à la tête de cette liste ? Difficilement, de toute manière ce sera peut être une série vu le succès que fut la diffusion avec presque 9 millions de fidèles. Fidèles, oui des fidèles car la secte qu’est devenue TF1 n’a plus d’autre idée que de diffuser des messages dont la stupidité atteint son paroxysme. Enfin… il reste malgré tout un autre but, celui de se faire de l’argent.

Clem, téléfilm réalisé en 2009... Et diffusé presque trois mois plus tard, car oui, organiser un culte autour de ce film à coups de publicités, de bandes annonces certes bien réalisées mais stupides, et surtout l’invitation de Victoria Abril sur le plateau de… TF1 prend beaucoup de temps.

Clem est donc le dernier film, surfant inlassablement sur la vague lancée par ses prédécesseurs tels que Lol, et très largement inspirés de la culture cinématographique américaine. Car il aura fallu du temps à la France pour qu’elle comprenne que les adolescents, c’est bien de les critiquer ces jeunes délinquants, mais si en plus on peut réaliser des films sur eux pour dénoncer les injustices sociales les enterrer encore plus, pourquoi se gêner ?

Le but premier était d’attirer l’attention sur ce phénomène grandissant que sont les jeunes mères, et bien malheureusement c’est totalement raté. Le casting est déjà mal choisi, avec une héroïne inconnue du grand public. « La nouvelle Sophie Marceau », disaient certains. Ou pas. Avec son grand sourire niais et ses allures de gamine de 16 ans, elle correspondait malgré tout au rôle. Mais si quelqu’un lui avait un jour prétendu qu’elle pourrait devenir actrice, cette personne lui aurait menti.

Normalement, Clem est censé lever le voile sur ce mal méconnu de l’adolescence. Normalement, car ici rien ne va. Ou plutôt tout va, et c’est cela qui gêne. Dans la grande majorité des cas, les adolescentes qui se retrouvent enceintes sans pouvoir avorter n’ont d’autre choix que de l’annoncer à leurs parentes. Ces derniers les mettent à la porte, tentent de la faire avorter par tous les moyens où envoient leur enfant loin de chez eux pendant neuf mois, et le bébé, une fois né est donné à une famille, avec ou sans l’accord de la mère. Dans les pires cas qui sont loin d’être rares, cette tragique histoire se solde par une suicide de la mère. Voilà la réalité, la seule, l’unique, la vraie, aux antipodes de la vision joyeuse et d’une stupidité sans nom qui est présentée dans le film.

Venons-en au personnage de Clem. Une adolescente jeune et naïve, pour ne pas dire idiote, pour ne pas oublier un vocabulaire familier. La pauvre reste étonnée quand elle commence à perdre les eaux, comme si elle ignorait ce que cela signifie. Comment être enceinte et l’ignorer ? La scène de l’accouchement est d’un comique digne des plus grands films de Charlie Chaplin. Enfin, surtout le visage et la mine déterrée de la pauvre mère, les gencives écartées comme si elle luttait face à un vent de 200 km/h.

Le film n’échappe au préjugés qui tombent comme de la pluie. Une classe. Un intello, un gentleman, une ****, le souffre-douleur. Originalité, quand tu nous tiens. Bien sûr on ne pouvait pas concevoir une ambiance scolaire sans une professeur autoritaire, aux méthodes presque ancestrales. En même temps, si tous les professeurs de français étaient comme cela, il ne faudrait pas se plaindre de la baisse constante du niveau de la langue de Molière. Ou alors celle-ci est-elle trop sévère car elle tente de remettre ses élèves dans le droit chemin, en tentant vainement de bannir les langages SMS, fautes d’orthographes et illettrisme. Mais c’est tout un cercle vicieux qui se met en place. Notons au passage le choix très recherché des scénaristes qui ont décidé d’intégrer la nouvelle écrite par Maupassant, Boule de Suif. Boule de Suif, une pauvre fille qui sera obligé de céder aux avances d’un soldat sous peine de ne jamais pouvoir repartir elle et ses compagnons de voyage qui ne sont autre que des bourgeois et des bonnes sœurs. Clem, c’est Boule de Suif revisité après plus d’un siècle. Obligée de coucher sous la pression de ses amis ?

J’aurais mille fois préféré voir Clem dans la rue, accouchant sous X ou se suicidant que de voir cette famille pathétique s’unir main dans la main en se répétant à tue-tête: « On va y arriver »

Mais une petite lueur d’espoir d’originalité apparait. Petite bien sûr. Clem, 3 an après. Une minute et quelques secondes de torture au cœur d’un récit utopique. Le père, en faculté de médecine. J’ai bien envie de lâcher un « lol », mais je ne le ferait pas. Cela montre tout simplement que monsieur ne daigne pas s’occuper correctement de son enfant. Et la mère, qui passe son bac. Elle a donc redoublé deux fois, où arrêté l’école pendant quelques temps. Une petite part de vérité ? Le grand-père, montré comme un con pendant tout le film devient un gentil Bisournous. Et la grand-mère avec son si bel emploi.

En bref, Clem est une bouse qui ne mérite même pas une conclusion digne de ce nom.

jean-philippe46 a écrit:Je dois dire qu'à part pour Dr House, je regarde très rarement TF1. Avant je suivais leurs JT mais maintenant je trouve qu'ils sont beaucoup trop anecdotiques (les fabricants de pipes artisanales dans les montagnes vosgiennes, ça va 5 minutes !) Je préfère de loin ceux de France 2, qui ont bien évolués. Leur formule est à la fois sérieuse et actuelle, et puis je n'ai pas l'impression que les journalistes se prennent trop au sérieux (contrairement à ceux de TF1, qui à côté de ça n'ont pas grand chose à dire...)

jean-philippe46 a écrit: e regarde très rarement TF1. Avant je suivais leurs JT mais maintenant je trouve qu'ils sont beaucoup trop anecdotiques (les fabricants de pipes artisanales dans les montagnes vosgiennes, ça va 5 minutes !)