Une certaine hiérarchie dans les dortoirs des stewards

Évidemment, les stewards des trois différentes classes ne partageaient pas les mêmes espaces de vie.

Mais en m'intéressant aux espaces communs des stewards de première classe j'ai remarqué que, chez eux aussi, existait une certaines hiérarchie dans le couchage.
Quand on observe les plans du pont E, on remarque rapidement que les stewards en chefs (je suppose que ce sont les "superior stewards" qu'on trouve sur le plan) ne partagent pas le même dortoir que les stewards de cabines de luxe, qui eux-même ne partagent pas les même dortoirs que les stewards de salle ou de salon, qui ne partagent pas non plus les même dortoirs que les stewards de bibliothèque, de fumoir, de bains...
A noter aussi que les "superior stewards" ont leurs propre salle de bain qui leur est dédiée.

D'accord, leurs affectations diffèrent à bord, pourtant, à la base, ils exercent le même métier : servir et satisfaire la clientèle.

-Alors, sont-ils sont séparés parce qu'il existe une réelle hiérarchie entre eux, ou peut-être, afin de ménager leur "petite susceptibilité" ? ("Ah non, je suis steward de cabine de luxe, je ne veux pas loger dans le même dortoir que le simple steward de salle à manger").
-Ou alors, est-ce plutôt en rapport avec leurs heures de travail ? Les stewards de fumoir travaillant plus tardivement qu'un steward de salle à manger, ils ne risquent pas de se déranger les uns les autres au moment de se coucher. D'où l'intérêt de les séparer.

Peut-être que les stewards étaient payés "selon la classe" et que l'on ne voulait donc pas qu'un commis aux poubelles dorme à côté du steward des Astor? J'imagine que même chez l'équipage, les barrières continuaient à s'appliquer... En tout cas, la question est intéressante et mérite d'être posée.

Dans le cas des stewards "senior", les chefs, quoi, les dortoirs étaient plus confortables ; décorés en bois au lieu du métal classique, notamment , avec un peu plus de mobilier. Pour les autres fonctions, je pense qu'ils étaient surtout regroupés par praticité. Il faudrait compter, mais je pense même qu'il n'y avait pas autant de couchettes que de stewards : ceux qui se relayaient à un poste devaient aussi se relayer au lit... Pour des question d'organisation, de toute façon, il était plus facile de grouper ensemble ceux qui faisaient la même chose.

Après, il était certainement plus prestigieux de servir en première classe qu'en troisième, donc ça devait requérir plus de fiabilité, donc un meilleur salaire. Qu'un steward fasse une bourde en troisième serait moins gênant qu'en première...

Question qui en appelle une autre.
Je suppose qu'en fonction des réservations de passagers le nombre de stewards de cabines embauchés pour la traversée augmentaient ou diminuait.
Et comme le Titanic n'était pas à sa pleine capacité de passagers en ce mois d'avril 1912, je suppose donc qu'il devaient y avoir pas mal de lits vacants dans les dortoirs des stewards.