du bon usage de la cabine sur le Titanic
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du bon usage de la cabine sur le Titanic
Vu la relative exiguïté des cabines et leur peu d'ouverture sur la mer, pensez-vous que les passagers passaient beaucoup de temps en cabine ? J'ai tendance à croire que les passagers se sociabilisaient beaucoup, l'art de la conversation connaissant ces dernières heures de gloire avant 1914.
Il est intéressant de noter que les cabines sont de plus en plus grandes et surtout de plus en plus ouvertes sur les paquebots actuels, ce qui pourrait témoigner d'une tendance à l'individualisme (rien de nouveau...) avec le paradoxe qu'on n'a jamais proposé autant d'activités à bord. Mais des activités individuelles finalement... C'est un autre sujet.
Il est intéressant de noter que les cabines sont de plus en plus grandes et surtout de plus en plus ouvertes sur les paquebots actuels, ce qui pourrait témoigner d'une tendance à l'individualisme (rien de nouveau...) avec le paradoxe qu'on n'a jamais proposé autant d'activités à bord. Mais des activités individuelles finalement... C'est un autre sujet.
iceberg- Messages : 241
Inscrit le : 19/03/2018
Re: du bon usage de la cabine sur le Titanic
J’ai le même avis que toi concernant la sociabilité, ainsi que le fait que les cabines servaient uniquement à dormir. Néanmoins, je pense que les chanceux qui bénéficiaient d’une méridienne et d’une petite table dans la leur devaient, de temps à autre, se retrouver tranquille, loin de l’affluence des salons, pour prendre le thé en petit comité, et discuter de sujet plus personnels.
Je pense aussi que la sociabilisation en ce début de 20ème siècle était un peu différente de celle d’aujourd’hui, majoritairement basée sur les regroupements par affinités et points communs qui finissent parfois par aller plus loin. Les forums en sont la preuve.
Pour les hommes de 1912, la sociabilisation devait de prime abord être de nature « intéressée » : ils se regroupaient ensemble dans le but de nouer de nouvelles relations d’affaires, ce qui ne les empêchait pas par le suite de faire évoluer leur relation vers de l’amitié.
Les femmes, elles, ne semblaient pas avoir trop le choix, et nouaient des relations avec les épouses des hommes avec lesquels leurs propres maris étaient en affaire. Je suppose.
Pour étayer cet argument, j’ai en tête Peter Arrell Brown Widener, le père de George. Par l’entremise d’une relation commune, il fut mis en contact avec William Lukens Elkins, qui avait fait fortune dans le pétrole, et ensemble, ils fondèrent la Philadelphia Traction Compagny. Par la suite, leur amour commun de l’art fit qu’ils nouèrent une solide amitié jusqu’à devenir voisins jusqu’à la mort d’un des deux.
Les aménagements du Titanic facilitaient effectivement cette propension au contact : hormis les installations sportives, tout était prétexte au contact humain : fumoir, Grand Salon, les deux Palm Court, le Café Parisien…
La musique jouait aussi un grand rôle dans la société, et permettait les rassemblements et les échanges. La Salle de Réception de l’Olympic n’avait-elle pas comme réputation d’être blindée de monde à tel point que certains devaient s’asseoir sur les marches de l’escalier ?
Enfin, passer des heures à table forçait aussi le contact et les discussions.
Et si tu te retrouvais à voyager seul, le Commissaire de bord, je crois (à moins que ce ne soit Latimer ou Dodd), faisait se mettre ensemble des personnes aux intérêts ou à la nationalité commune lors des repas dans le but de sociabiliser.
Tout était donc fait pour rassembler au maximum les gens.
Enfin, il y a ceux qui se connaissaient déjà : le trio Widener/Ryerson/Thayer, ou la petite coterie d’Archibald Gracie et de Helen Candee. Je soupçonne tous ceux-là de planifier à l’avance, et ensemble, leurs aller/retours par delà l’Atlantique pour justement se retrouver à bord du même paquebot, et rattraper le temps perdu à ne s’être pas vus.
Donc à moins d’être totalement asocial, il y avait peu de chance de passer les 6 jours de traversée tout seul, enfermé dans sa cabine.
Les seules exceptions que je connaisse sont :
-Hugo Ross, malade comme un chien.
-Une autre passagère dont j’ai oublié le nom qui s’était blessée à l’embarquement.
-Emily Ryerson qui, pour cause de deuil, prenait ses repas dans sa cabine, et ne sortait sur le pont qu’à la nuit tombée, avec son mari.
Ceux-ci ayant une bonne raison d’être coupé de l’effervescence ambiante de la traversée.
Aujourd’hui, plus le progrès avance, et plus nous nous éloignons les uns des autres.
Je ne pense même pas à internet, là.
On parle de plus en plus de caisses de supermarché où l’on n’aurait plus à faire à un être humain pour payer ses courses. Je crois que ça a été testé quelque part. ou je me trompe.
Dans les gares, si on veut un billet de train à un guichet, un employé nous réoriente souvent gentiment vers les distributeurs automatiques.
Dans les postes, on peut affranchir ses lettres sur une machine.
On gagne du temps ; mais au détriment des relations humaines.
Je pense aussi que la sociabilisation en ce début de 20ème siècle était un peu différente de celle d’aujourd’hui, majoritairement basée sur les regroupements par affinités et points communs qui finissent parfois par aller plus loin. Les forums en sont la preuve.
Pour les hommes de 1912, la sociabilisation devait de prime abord être de nature « intéressée » : ils se regroupaient ensemble dans le but de nouer de nouvelles relations d’affaires, ce qui ne les empêchait pas par le suite de faire évoluer leur relation vers de l’amitié.
Les femmes, elles, ne semblaient pas avoir trop le choix, et nouaient des relations avec les épouses des hommes avec lesquels leurs propres maris étaient en affaire. Je suppose.
Pour étayer cet argument, j’ai en tête Peter Arrell Brown Widener, le père de George. Par l’entremise d’une relation commune, il fut mis en contact avec William Lukens Elkins, qui avait fait fortune dans le pétrole, et ensemble, ils fondèrent la Philadelphia Traction Compagny. Par la suite, leur amour commun de l’art fit qu’ils nouèrent une solide amitié jusqu’à devenir voisins jusqu’à la mort d’un des deux.
Les aménagements du Titanic facilitaient effectivement cette propension au contact : hormis les installations sportives, tout était prétexte au contact humain : fumoir, Grand Salon, les deux Palm Court, le Café Parisien…
La musique jouait aussi un grand rôle dans la société, et permettait les rassemblements et les échanges. La Salle de Réception de l’Olympic n’avait-elle pas comme réputation d’être blindée de monde à tel point que certains devaient s’asseoir sur les marches de l’escalier ?
Enfin, passer des heures à table forçait aussi le contact et les discussions.
Et si tu te retrouvais à voyager seul, le Commissaire de bord, je crois (à moins que ce ne soit Latimer ou Dodd), faisait se mettre ensemble des personnes aux intérêts ou à la nationalité commune lors des repas dans le but de sociabiliser.
Tout était donc fait pour rassembler au maximum les gens.
Enfin, il y a ceux qui se connaissaient déjà : le trio Widener/Ryerson/Thayer, ou la petite coterie d’Archibald Gracie et de Helen Candee. Je soupçonne tous ceux-là de planifier à l’avance, et ensemble, leurs aller/retours par delà l’Atlantique pour justement se retrouver à bord du même paquebot, et rattraper le temps perdu à ne s’être pas vus.
Donc à moins d’être totalement asocial, il y avait peu de chance de passer les 6 jours de traversée tout seul, enfermé dans sa cabine.
Les seules exceptions que je connaisse sont :
-Hugo Ross, malade comme un chien.
-Une autre passagère dont j’ai oublié le nom qui s’était blessée à l’embarquement.
-Emily Ryerson qui, pour cause de deuil, prenait ses repas dans sa cabine, et ne sortait sur le pont qu’à la nuit tombée, avec son mari.
Ceux-ci ayant une bonne raison d’être coupé de l’effervescence ambiante de la traversée.
Aujourd’hui, plus le progrès avance, et plus nous nous éloignons les uns des autres.
Je ne pense même pas à internet, là.
On parle de plus en plus de caisses de supermarché où l’on n’aurait plus à faire à un être humain pour payer ses courses. Je crois que ça a été testé quelque part. ou je me trompe.
Dans les gares, si on veut un billet de train à un guichet, un employé nous réoriente souvent gentiment vers les distributeurs automatiques.
Dans les postes, on peut affranchir ses lettres sur une machine.
On gagne du temps ; mais au détriment des relations humaines.
Invité- Invité
Re: du bon usage de la cabine sur le Titanic
Tout cela est bel et bon. J'ajouterais une pierre à l'édifice : grâce à l'éducation aristocratique de l'époque, toute personne bien née était capable de mener une conversation sur des thèmes variés, sans être forcément spécialiste de quoi que ce soit. Une large culture générale pour ne pas se retrouver à court de munitions face à ses convives. Et penser à ne jamais délaisser un convive.
Je note que les 4 suites disposaient d'une salle à manger privative. Quatre suites, ça ne fait finalement pas beaucoup, soit dit en passant...
Je note que les 4 suites disposaient d'une salle à manger privative. Quatre suites, ça ne fait finalement pas beaucoup, soit dit en passant...
iceberg- Messages : 241
Inscrit le : 19/03/2018
Re: du bon usage de la cabine sur le Titanic
Denis a écrit:On parle de plus en plus de caisses de supermarché où l’on n’aurait plus à faire à un être humain pour payer ses courses. Je crois que ça a été testé quelque part. ou je me trompe.
Si, si, ça existe. J'ai testé. Mais comme je ne savais pas m'en servir, j'ai dû demander de l'aide à une caiss... à une hôtesse de caisse.
iceberg- Messages : 241
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