Thomas Andrews et l'incident avec le New-York.

On sait quasiment tout sur la quasi collision avec le New-York au sortir du White Star dock, avec, en prime, photos (et film que l'on n'a plus) à l'appui. On sait exactement où se trouvaient tous les officiers. Mais... à ce moment critique, on se trouvait donc Thomas Andrews ?

La scène se déroule ainsi : le New-York rompt ses amarres au passage du Titanic. C'est le branle-bas de combat dans la passerelle de commandement et sur la passerelle d'accostage. Mais dans ce tumulte, j'imagine que quelqu'un à dû avoir l'idée d'envoyer un steward avertir Andrews de ce qui se passe. Non ?
J'imagine mal qu'on puisse le laisser dans l'ignorance lors de cet évènement critique dont on ne connaissait pas encore l'issue.

Donc, durant les longues manœuvres d'évitement Andrews était-il dans la timonerie ?
Le pauvre devait être au bord de la syncope. Son dernier-né venait à peine de quitter le quai, que déjà se produisait un incident qui risquait de le renvoyer en cale-sèche.
Concernant cet incident tout ce qu'on sait (ou tout ce que je sais) c'est le fait qu'il a trouvé cette situation "franchement désagréable".

Jean-Philippe, mon biographe andrewsien attitré, où es-tu ?

C'est dans l’ignorance que je parle. Mais j'aurais tendance à croire qu'Andrews ne se serait pas tenu dans la timonerie, ni même dans la passerelle.
Je serai d'avis qu'il assista au départ pour juger de l'évolution du paquebot, mais depuis l'un des ponts.
Cependant sa présence dans la timonerie ou dans la passerelle ne me semble pas impossible, justement pour juger le navire.

Je te remercie de ton avis, Philippe.

Effectivement, il est possible qu'un Thomas Andrews dans la timonerie ou la passerelle aurait pu être une source de stress et de pression pour Smith et le pilote Bowyer. Les deux hommes devaient jauger et gérer la situation rapidement, et de la meilleure des façon, alors le faire en présence du concepteur même du Titanic,ça ne devait pas les aider.
Et inversement aussi, Thomas Andrews aurait très bien pu juger que sa propre présence dans le centre névralgique du Titanic à ce moment critique n'aurait été qu'une source de gêne.

Mais qu'il ait assisté à l'incident depuis l'un des ponts supérieurs (pont des embarcations) semble le plus logique. Je ne le voit pas rentrer à sa cabine et se dire : "oh, tout va bien aller, le pilote et le commandant gèrent tout".

Je n'ai pas connaissance d'indications sur l'endroit où se trouvait Andrews au moment du départ, mais la passerelle me semble improbable. Chaque officier avait une tâche précise à accomplir, chaque matelot de même, et un passager, fut-il le concepteur du navire, aurait gêné. À mon avis, Andrews en était conscient.

Suivre le départ depuis le pont ? Peut-être, mais du point de vue de l'architecte naval, était-ce le plus intéressant ? Je ne pense pas que ses compétences pouvaient influer à ce point sur la navigabilité du navire, maintenant qu'il était achevé, donc finalement, connaître le déroulement du départ ne lui aurait pas été utile en soi. En revanche, il y avait pas mal de points qu'il pouvait chercher à améliorer à l'intérieur, et pour cela, étudier la bonne marche du navire et les interactions des passagers avec le paquebot était le plus important. À la place d'Andrews, donc, je me serais senti plus utile à : l’intérieur.

Par ailleurs, je ne vois pas trop ce qu'il aurait pu faire aux côtés de Smith au moment de la collision : il n'était pas marin, il n'avait pas une connaissance précise du port de Southampton... Le pilote et le capitaine étaient à priori bien plus compétents que lui, et il le savait. Et ce n'était pas le genre à se mettre en avant inutilement, donc...

Mais tout cela n'est que théories... Si on trouvait une info sur l'endroit où il était à ce moment... ce serait déjà plus lourd. Je vais fouiller un peu cet aprem.

Edit : après vérification dans On a Sea of Glass, la seule mention d'Andrews dans les cinq à dix pages consacrées à l'incident, qui rapportent de nombreux témoignages, est la citation que tu as mentionné, selon laquelle il trouvait l'incident "franchement déplaisant". La source mentionnée est la biographie par Bullock, qui ne donne guère plus d'infos. À priori, on aurait cette citation par une lettre qu'il a envoyée à sa femme en quittant Queenstown. Il semblerait donc bien que la position d'Andrews à ce moment là reste un mystère, à moins d'un "Jean-Philippe ex machina".

Dans tous les cas, il me semble improbable qu'il ait été sur la passerelle : vu les témoins, le fait aurait été consigné.

Merci d'avoir cherché, Antoine.
Je pense qu'on peut quand même dire qu'Andrews a suivit l'affaire de la quasi collision d'assez près.
Mais de quelle façon et de quel endroit ? On trouvera peut-être un jour.

Voici une question intéressante.
Comme l'a dit Antoine, il peut semble probable que Denis Andrews ne se trouvait pas sur la passerelle : dans le cas contraire, ça aurait été rapporté dans un témoignage...

Canard-jaune a écrit:
Comme l'a dit Antoine, il peut sembler probable que Denis ne se trouvait pas sur la passerelle : dans le cas contraire, ça aurait été rapporté dans un témoignage...

Mon cher petit Vincent. Il est effectivement avéré que JE n'étais pas sur la passerelle à ce moment-là.
J'étais sur le pont des embarcations.

Denis a écrit:

Canard-jaune a écrit:
Comme l'a dit Antoine, il peut sembler probable que Denis ne se trouvait pas sur la passerelle : dans le cas contraire, ça aurait été rapporté dans un témoignage...

Mon cher petit Vincent. Il est effectivement avéré que JE n'étais pas sur la passerelle à ce moment-là.
J'étais sur le pont des embarcations.

Je suis désolé pour ce lapsus, qui a toutefois le mérite d'être mignon et amusant!

Je pense aussi que Thomas Andrews devait se trouver à l'intérieur du Titanic au moment de l'incident avec le New York et qu'en tout cas ça l'a préoccupé. On sait que durant toute la traversée il prenait des notes sur tout ce qu'il remarquait comme anomalies et qu'il souhaitait améliorer, donc c'est sûr que le risque d'une collision telle a du susciter chez lui de l'angoisse et des interrogations.

Joris

Au risque de décevoir Denis, malheureusement je n'ai pas d'information exclusive à dévoiler sur le sujet...
Je me contenterai donc de faire du sensationnel façon BFM TV, en répétant ce qui a déjà été dit !  

Clairement, à ma connaissance nous n'avons aucun témoignage ou document qui nous permette d'établir avec certitude où se trouvait Andrews et ce qu'il faisait lors de l'appareillage (et pourtant, vous pouvez me croire je me suis beaucoup interrogé à ce sujet). Comme vous, je pense peu probable qu'il se soit tenu sur la passerelle à un moment aussi délicat, où la navigation réclamait toute la concentration du pilote et du commandant. Il n'avait rien à y faire, et comme le savons il n'était pas du genre à s'imposer.

Nous savons en revanche qu'il y avait suffisamment de problèmes de finitions à l'intérieur du navire pour retenir son attention. D'autant que les passagers venaient juste de prendre possession de leurs cabines et que de nombreux dysfonctionnements ont dû être signalés à l'équipe d'Harland & Wolff au moment du départ (interrupteur défectueux, chauffage en panne, serrure bloquée... et on pourrait encore en imaginer une infinité du même genre !).

En somme, il n'avait pas vraiment le temps d'agiter un mouchoir sur le pont supérieur ! Reste à imaginer comment il a appris la collision évitée avec le New York et s'il a éventuellement eu le temps de sortir pour assister au dénouement de l'incident.

Je tiens cependant à rappeler que je n'ai, pas plus que vous, de preuve de ce que j'avance et que tout ce qui précède doit être pris au conditionnel (vous noterez au passager que je fais preuve ici d'une rigueur professionnelle qui fait bien souvent défaut aux journalistes de BFM ).

Sensationnalisme de BFM.... merci pour le fou rire!!!! Idee de parodie anachronique: et si BFMTV avait couvert le naufrage!!!! Hahahaha!!!!

Desolé petite parenthèse Hors sujet)