Dans la tête de Murdoch
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Dans la tête de Murdoch
J'ai relu cette après-midi un texte très marquant écrit par George Behe. Il s'agit d'un essai visant à imaginer ce que Murdoch aurait pu penser dans sa tête la nuit du naufrage, pendant qu'il évacuait les passagers. Comme l'auteur le précise, il ne cherche pas ici à "prouver" que l'officier s'est bel et bien suicidé, mais seulement à examiner les raisons qui auraient pu le pousser à le faire.
Le texte d'origine est bien entendu en anglais (ici), et c'est sous cette forme que j'avais au début prévu de le poster. Puis j'ai pensé que ça allait en décourager plus d'un, aussi me suis-je attelée à sa traduction. Maintenant plus d'excuses ! Bonne lecture, et dites nous quels ont été vos sentiments à la fin du texte.
Le capitaine Smith m'a confié le commandement du Titanic quand il a quitté le pont en début de soirée. Il savait (tout comme les autres officiers et moi-même) que nous atteindrions une zone de glace aux alentours de 23h. Pourquoi ne l'ai-je pas consulté à ce moment-là ? Après tout, le commandant avait le droit d'être averti du moment où le navire se trouvait aux abords de ce champ de glace, et peut-être que son jugement sur la visibilité de la glace aurait été plus approprié que le mien, peut-être aurait-il ordonné un changement de cap, une réduction de la vitesse ou une quelconque décision que je n'ai pas prise et qui aurait pu empêcher une collision. Cependant, dans l'état actuel des choses, je suis la personne qui a décidé de ne pas le consulter, je suis la personne qui a estimé que la situation ne méritait pas de changer quoi que ce soit à la procédure conforme de navigation, je suis la personne qui était en charge de la sécurité du navire et de ses passagers. Je suis la personne qui a laissé les choses faire.
Les ordres de navigation, affichés derrière moi sur la cloison, précisent qu'il ne doit être en aucun cas question de faire des traversées à objectifs compétitifs, que le temps doit être sacrifié, ou tout autre désagrément subit, plutôt que de prendre le moindre risque. Même si je pensais que nous pourrions voir tous les icebergs à temps pour les éviter, et même si cela faisait partie de la procédure habituelle, j'ai néanmoins et délibérément pris le risque calculé de maintenir le statu quo. Or, d'après les ordres de navigation, même les risques calculés ne sont pas tolérés par la compagnie.
Le Titanic va sombrer d'un instant à l'autre. Et quand cela arrivera, deux ou trois centaines de passagers et de membres de l'équipage vont se retrouver à patauger dans l'océan. Personne ne survivra longtemps à cette immersion dans l'eau glacée, ce qui signifie qu'approximativement cinq cents vont mourir cette nuit des suites directes de décisions que j'ai prises, ou que je n'ai pas prises.
Un instant plus tôt, j'ai tiré sur deux passagers non armés qui n'ont pas tenu compte de mes ordres, mais qui, après tout, ne cherchaient qu'à sauver leur propre vie. En admettant que je réchappe de cette tragédie, comment puis-je vivre avec cela sur la conscience ? De toute façon, ma carrière d'officier de marine sera désormais inexistante - quelle compagnie accepterait d'employer un homme responsable de la perte des deux tiers des vies qui avaient été confiées à ses soins ?
Et qu'en sera-t-il de ma femme, Ada ? Comment pourrais-je lui demander de vivre avec la honte que je suis certain de rapporter avec moi si jamais je devais survivre ? Je peux presque entendre les insultes qui seraient jetées dans sa direction : "Voici madame Murdoch, dont le mari a tué quinze cents personnes tout en prenant soin de sauver sa propre vie." Comment pourrais-je lui demander, à elle, ainsi qu'au reste de ma famille, de supporter d'entendre cela sur mon compte ?
Je ne peux pas.
Et je tiens un revolver Webley dans ma main...
Le texte d'origine est bien entendu en anglais (ici), et c'est sous cette forme que j'avais au début prévu de le poster. Puis j'ai pensé que ça allait en décourager plus d'un, aussi me suis-je attelée à sa traduction. Maintenant plus d'excuses ! Bonne lecture, et dites nous quels ont été vos sentiments à la fin du texte.
Le capitaine Smith m'a confié le commandement du Titanic quand il a quitté le pont en début de soirée. Il savait (tout comme les autres officiers et moi-même) que nous atteindrions une zone de glace aux alentours de 23h. Pourquoi ne l'ai-je pas consulté à ce moment-là ? Après tout, le commandant avait le droit d'être averti du moment où le navire se trouvait aux abords de ce champ de glace, et peut-être que son jugement sur la visibilité de la glace aurait été plus approprié que le mien, peut-être aurait-il ordonné un changement de cap, une réduction de la vitesse ou une quelconque décision que je n'ai pas prise et qui aurait pu empêcher une collision. Cependant, dans l'état actuel des choses, je suis la personne qui a décidé de ne pas le consulter, je suis la personne qui a estimé que la situation ne méritait pas de changer quoi que ce soit à la procédure conforme de navigation, je suis la personne qui était en charge de la sécurité du navire et de ses passagers. Je suis la personne qui a laissé les choses faire.
Les ordres de navigation, affichés derrière moi sur la cloison, précisent qu'il ne doit être en aucun cas question de faire des traversées à objectifs compétitifs, que le temps doit être sacrifié, ou tout autre désagrément subit, plutôt que de prendre le moindre risque. Même si je pensais que nous pourrions voir tous les icebergs à temps pour les éviter, et même si cela faisait partie de la procédure habituelle, j'ai néanmoins et délibérément pris le risque calculé de maintenir le statu quo. Or, d'après les ordres de navigation, même les risques calculés ne sont pas tolérés par la compagnie.
Le Titanic va sombrer d'un instant à l'autre. Et quand cela arrivera, deux ou trois centaines de passagers et de membres de l'équipage vont se retrouver à patauger dans l'océan. Personne ne survivra longtemps à cette immersion dans l'eau glacée, ce qui signifie qu'approximativement cinq cents vont mourir cette nuit des suites directes de décisions que j'ai prises, ou que je n'ai pas prises.
Un instant plus tôt, j'ai tiré sur deux passagers non armés qui n'ont pas tenu compte de mes ordres, mais qui, après tout, ne cherchaient qu'à sauver leur propre vie. En admettant que je réchappe de cette tragédie, comment puis-je vivre avec cela sur la conscience ? De toute façon, ma carrière d'officier de marine sera désormais inexistante - quelle compagnie accepterait d'employer un homme responsable de la perte des deux tiers des vies qui avaient été confiées à ses soins ?
Et qu'en sera-t-il de ma femme, Ada ? Comment pourrais-je lui demander de vivre avec la honte que je suis certain de rapporter avec moi si jamais je devais survivre ? Je peux presque entendre les insultes qui seraient jetées dans sa direction : "Voici madame Murdoch, dont le mari a tué quinze cents personnes tout en prenant soin de sauver sa propre vie." Comment pourrais-je lui demander, à elle, ainsi qu'au reste de ma famille, de supporter d'entendre cela sur mon compte ?
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Tiphaine-
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Re: Dans la tête de Murdoch
J'avais déjà lu ce texte de Behe ; à la fois très clair, émouvant et dérangeant. Dérangeant parce que ce qui est dit là est certain, pour ce qui est du moins de tout le début du texte (mettons de côté le coup du tir sur un passager, on peut à la limite laisser le bénéfice du doute). Pour le reste, oui, en effet, Murdoch aurait pu appeler Smith en approchant des glaces. S'il ne l'avait pas fait et que rien ne s'était passé, personne ne lui en aurait fait de reproche, mais personne ne reproche quoi que ce soit aux gens qui font une erreur si celle-ci n'a aucune conséquence et passe inaperçue.
Dans le cas présent, en effet, la position d'un Murdoch survivant n'aurait pas été tenable. Il est donc certain que même sans tirer sur des passagers, il avait en tout cas une bonne raison de vouloir mourir car au moment du choc, les passagers étaient, de façon indéniable, sous sa responsabilité. Cela n'en fait pas un meurtrier, cela ne doit pas altérer notre regard sur l'individu... Mais le fait est que Murdoch survivant aurait eu, plus que tout autre, ces morts sur la conscience.
Bref, ce texte est dérangeant parce qu'il nous dit ce qu'on préfèrerait ne pas entendre : que malgré son comportement héroïque, malgré les centaines de vies qu'il a sauvées cette nuit là, Murdoch est aussi, plus que tout autre, celui qui n'a pas fait ce qu'il fallait pour éviter le drame. Et donc que cela tache l'image du héros que notre côté "romantique" voudrait avoir. Mais l'Histoire n'a jamais été faite pour être romantique.
Dans le cas présent, en effet, la position d'un Murdoch survivant n'aurait pas été tenable. Il est donc certain que même sans tirer sur des passagers, il avait en tout cas une bonne raison de vouloir mourir car au moment du choc, les passagers étaient, de façon indéniable, sous sa responsabilité. Cela n'en fait pas un meurtrier, cela ne doit pas altérer notre regard sur l'individu... Mais le fait est que Murdoch survivant aurait eu, plus que tout autre, ces morts sur la conscience.
Bref, ce texte est dérangeant parce qu'il nous dit ce qu'on préfèrerait ne pas entendre : que malgré son comportement héroïque, malgré les centaines de vies qu'il a sauvées cette nuit là, Murdoch est aussi, plus que tout autre, celui qui n'a pas fait ce qu'il fallait pour éviter le drame. Et donc que cela tache l'image du héros que notre côté "romantique" voudrait avoir. Mais l'Histoire n'a jamais été faite pour être romantique.
Re: Dans la tête de Murdoch
LittleTony87 a écrit:Bref, ce texte est dérangeant parce qu'il nous dit ce qu'on préférerait ne pas entendre : que malgré son comportement héroïque, malgré les centaines de vies qu'il a sauvées cette nuit là, Murdoch est aussi, plus que tout autre, celui qui n'a pas fait ce qu'il fallait pour éviter le drame. Et donc que cela tache l'image du héros que notre côté "romantique" voudrait avoir. Mais l'Histoire n'a jamais été faite pour être romantique.
Pour le coup, cela ne change en rien mon intérêt pour l'histoire de Murdoch. C'est même plutôt l'inverse, bien que je n'ai pas attendu de découvrir le texte de George Behe pour ressasser ces faits dans ma tête et essayer d'imaginer ce à quoi il avait pu penser. Et je pense que là, on en est très proche.
William Murdoch était quelqu'un de tout ce qu'il a de plus ordinaire et qui faisait son petit bonhomme de chemin dans la vie. Seulement il a fallu qu'il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Et voilà comment d'anonyme on devient en quelques secondes personnage historique, que l'on soit d'accord ou non.
Tiphaine-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Merci Tiphaine pour cette traduction. C'est assez poignant, on arrive bien à s'imaginer ce que Murdoch a pu ressentir cette nuit là pendant l'évacuation du navire. Il est rongé par la culpabilité, le sentiment que c'est de sa faute, et il ne s’imagine pas survivre pour affronter cela car on lui rapprocherait toute sa vie de s'être sauvé alors que 1500 personnes sous sa responsabilités s'étaient noyées
Ces 2h40 ont du être terribles.
Joris
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Le Titanic coulait il y a cent douze ans le 15 avril 1912. Une catastrophe maritime que rien
ne laissait prévoir et qui coûta la vie à plus de 1500 personnes.
Une pensée pour toutes les victimes de cet événement tragique qui a eu lieu il y a un siècle
et n'oublions jamais...
Joris-
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Re: Dans la tête de Murdoch
C'est un très beau texte, court et qui va à l'essentiel. Je ne lui donnerais pas le statut d'essai par contre, je le vois plus comme une nouvelle romancé inspirée de faits réels. Se mettre dans la tête de Murdoch implique fatalement un texte romancé (un poil trop peut-être), assez éloigné du cadre spatio-temporel (je ne suis pas certaine par exemple qu'il ait pu se poser toutes ces questions, sur la honte que subirait sa femme Ada ou sur le nombre de décès). Sans compter que Behe n'est pas totalement neutre, on sent qu'il penche la balance en la faveur de l'officier.
J'aime bien le style et je trouve la conclusion très forte, elle nous laisse dans un climat... dérangeant, Antoine a trouvé le mot.
J'aime bien le style et je trouve la conclusion très forte, elle nous laisse dans un climat... dérangeant, Antoine a trouvé le mot.
Manny-
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Re: Dans la tête de Murdoch
C'est vrai que d'un point de vue purement réaliste, il est peu probable que Murdoch ait eu le temps de trop cogiter sur son sort vu la soirée de fou qu'il a eu. Mais on ne sait jamais ce qui se passe dans la tête des gens...
Re: Dans la tête de Murdoch
On ne sait pas non, et c'est pour ça que tout est possible. Si Murdoch s'est vraiment suicidé, il a bien du avoir au moins une de ces pensées en tête à un moment et si elle est arrivée brutalement comme une baffe, le fait d'avoir un revolver peut se voir comme une délivrance.
Manny-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Si , sur la fin , il s'est isolé , alors oui , surement qu'il a pensé à sa famille . Mais qu'il se soit suicidé , non , je ne le pense pas . La mort viendrait surement , il lui suffisait de rester à bord , ou de se jeter à l'eau et de ne pas chercher à monter dans un canot .
Alors pourquoi , est ce que cet officier se serait suicidé au revolver , alors qu'il allait disparaitre dans les flots . Parce qu'il avait le choix de sa mort ? Pourquoi pas , mais surement pas , parce qu'il se sentait responsable de quoi que se soit . Il a agit , sur le moment , de la façon qu'il a considéré comme la plus juste . Et le fait de se suicider , effacerait elle la honte , ( si honte il peut y avoir ) qui s’abattrait sur sa famille ? Je préfère croire qu'il est mort noyé , en ayant fait tout ce qu'il pouvait , pour les autres .
Alors pourquoi , est ce que cet officier se serait suicidé au revolver , alors qu'il allait disparaitre dans les flots . Parce qu'il avait le choix de sa mort ? Pourquoi pas , mais surement pas , parce qu'il se sentait responsable de quoi que se soit . Il a agit , sur le moment , de la façon qu'il a considéré comme la plus juste . Et le fait de se suicider , effacerait elle la honte , ( si honte il peut y avoir ) qui s’abattrait sur sa famille ? Je préfère croire qu'il est mort noyé , en ayant fait tout ce qu'il pouvait , pour les autres .
yarra-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Un capitaine ne confie pas le commandement aux maîtres de quart. Il en délègue plutôt la conduite de manière à s’assurer de la sécurité de la navigation et du bon fonctionnement des opérations, puisqu’il ne peut être physiquement présent, frais et dispos pendant 24 heures d’affilé, 7 jours sur 7 et pendant des mois. Par contre, les officiers de quart ont l’obligation d’aviser le commandant lorsqu’ils sont sujets aux moindres doutes. Le cas échéant, le commandant peut reprendre la conduite du navire et exercer son droit de commandement. Il n’y a qu’un commandant à bord et qui plus est, ne fait pas partie de l’équipage.
Un officier de la trempe de maître Murdoch n’appellera pas son commandant durant la nuit que pour le consulter. Car dans le cas de la majorité des officiers, on vise soi-même le commandement d’un bâtiment. Ainsi, on s’exerce au commandement, on prend des décisions et ses responsabilité ce, jusqu’à ce qu’il devienne apparent et de manière objective que l’on doive, suivant les règles de quart établies, aviser le commandant.
N’ayez crainte au sujet des connaissances du commandant Smith concernant la zone de glace. Il la connaissait plus que quiconque à bord. Il avait tout à fait confiance d’être dûment avisé par ses lieutenants si les conditions de visibilité venaient à se détériorer de manière évidente ou suite à la rencontre de glaces qui pourraient trahir la présence de icebergs. La pratique commune de tout commandant veut que le navire conserve son cap et sa vitesse tant et aussi longtemps qu’une condition change de manière objective. Maître Murdoch n’était que le prolongement du commandant Smith. Ainsi, il n’a pas pris davantage de risques délibérés, a maintenu le statu quo tel qu’ordonné car aucun signe apparent n’est venu miner sa confiance, ce qui rencontre tout à fait la vision et la mission de la compagnie.
En ce qui concerne notre cas, le commandant Smith s’est rendu à la passerelle vers 21h00 pour transmettre ses ordres de nuit et s’est retiré dans ses quartiers vers 21h25 alors que le quart du 1er lieutenant Murdoch ne débutait qu’à 22h00. Durant ces 25 minutes, on a discuté de la météo et de la navigation dans les glaces. On n’a pas spécifiquement discuté d’une possibilité de réduction de la visibilité, causée par la forte chute de température qui aurait pour effet de condenser le rayonnement nocturne de la chaleur accumulée durant le jour par la mer. Vers 21h30, le deuxième lieutenant Lightoller a fait transmettre des ordres aux vigies de maintenir une veille accrue contre la glace et les bourguignons, sans attirer l’attention sur une possible réduction de visibilité. Au changement de quart de 22h00, on a discuté des ordres de nuit du commandant, de l’approche si ce n’est d’être déjà entouré d’un champ de glace et de l’avis transmis aux vigies. Aucune mention sur la probabilité d’une réduction de visibilité. Un peu plus tard dans la soirée, le veilleur Fleet a passé ce commentaire à son confrère Lee. Il aurait dit; ''Eh bien, si nous pouvons voir au travers ça, nous serons chanceux !'' Cette brumasse, laquelle semblait s’incurver plus ou moins autour de l’horizon, n’a pas été rapportée à la passerelle car on croyait sincèrement que les officiers s’en étaient rendu compte eux-mêmes.
13643. And then did you understand, and do you represent, that if the slightest degree of haze arose it would at once become dangerous?
- Well, it would render it more difficult to see the ice, though not necessarily dangerous. If we were coming on a large berg there might be a haze, as there frequently is in that position, where warm and cold streams are intermixing. You will very frequently get a little low-lying haze, smoke we call it, lying on the water perhaps a couple of feet.
Dans l’esprit de maître Murdoch, cette brumasse n’affectait pas pour l’instant sa portée de visibilité. Si cette légère brume de surface l’avait gêné ou avait été rapportée par les vigies, il aurait eu l’obligation d’aviser le commandant. Dans l’esprit du 2ième officier Lightoller et de sa compréhension de l’expression ''dans le moindre doute, appelé moi (commandant)’’, il affirme qu’en théorie ou en pratique, on doit aviser le commandant immédiatement à la moindre brumasse. En théorie oui mais en pratique, on n’hésitera pas à prendre le temps de s’assurer que cette brumasse n’est pas que passagère mais bien persistante et que de plus, elle tend à s’intensifier, avant d’appeler le commandant. La brumasse observée semblait persistante mais ne s’intensifiait pas. La visibilité était considérée comme bonne. Si maître Murdoch avait tout de même appelé le commandant, ce dernier se serait présenté à la passerelle illico. Le commandant aurait évalué les conditions de visibilité, il aurait demandé si de la glace avait été observée et aurait partagé avis et expériences avec l’officier de quart. Qui nous dit que le commandant serait demeuré à la passerelle et aurait pris des mesures de sécurité additionnelles à la mesure de l’état de visibilité. Il aurait probablement fait ce que Murdoch aurait ou effectuait déjà, soit de garder le cap et la vitesse, continuer à veiller étroitement et si la visibilité se détériorait davantage ou on apercevait des glaçons, là on interviendrait mais pas avant.
La croyance maritime de l’époque énonçait qu’un iceberg serait visible de 2 à 5 milles nautiques dans les conditions de luminosité existantes. Mais on a démontré ultérieurement qu’un iceberg moyen dans ces conditions serait plutôt détectable à ½ mille. Si vous rajoutez à cela un léger voile de brume et des yeux larmoyant qui veillent à une température éolienne ressentie de -10°c / 14°f, le perfide iceberg n’était alors visible qu’à moins de ½ mille nautique. De plus, les statistiques démontrent que les possibilités de surprendre un iceberg isolé, droit devant et ne donnant aucun signe de sa présence sont à toutes fins pratiques nulles. On observera toujours des signes flottants avant-coureurs de leurs présences.
On aura évalué la distance à laquelle un iceberg pouvait être détecté dans des conditions nocturnes, sans lune, sans vent et sous la présence d’un léger voile de brume selon des normes acceptées. Distance à l’intérieure de laquelle un navire devait néanmoins être en mesure de s’arrêter pour éviter un danger immédiat. Toutefois, la chaîne d’erreurs qui aura aboutit en cette fortune de mer et qui marqua l’imaginaire pendant plus d’un siècle, était tellement bien ficelée et de manière si sournoise que même les navigateurs les plus aguerris de cette époque, se sont fait prendre au jeu. Cependant, si les autorités maritimes avaient exigé une place pour tous les passagers à bord des chaloupes de sauvetage malgré que ce titan était réputé insubmersible…, je ne suis pas certain que ce naufrage aurait eu le même impact. Depuis lors, on aura du moins corrigé le tir en instaurant les règlementations SOLAS. Enfin, on aura cru à tort vaincre les forces de la nature qui je crois, demeurent indomptables. Encore aujourd’hui nous prenons des chances et courrons des risques que l’humanité pourrait regretter amèrement.
Suite à l’abordage, je crois que maître Murdoch était affublé d’un état de choc post-traumatique sévère et que la scène effroyable des dernières secondes avant l’impact devait le hanter. Sa pensée et ses sentiments devait trahir la honte, le désespoir et l'horreur associés à une triade de symptômes anxieux. Dans ce contexte, il devient difficile de juger de ses performances.
On aura plus tard établit une jurisprudence à cet effet exprimant que; ''Face à un péril en mer, nul ne peut être tenu responsable d’une action posée, si le résultat escompté n’est pas celui obtenu''. Un autre juge ajouterait que si maître Murdoch ne pouvait pas manœuvrer un navire conformément aux règles et normes établies, qui le pouvait. Un autre complèterait par; ''Nul n’est tenu d’être un héros'' !
Un officier de la trempe de maître Murdoch n’appellera pas son commandant durant la nuit que pour le consulter. Car dans le cas de la majorité des officiers, on vise soi-même le commandement d’un bâtiment. Ainsi, on s’exerce au commandement, on prend des décisions et ses responsabilité ce, jusqu’à ce qu’il devienne apparent et de manière objective que l’on doive, suivant les règles de quart établies, aviser le commandant.
N’ayez crainte au sujet des connaissances du commandant Smith concernant la zone de glace. Il la connaissait plus que quiconque à bord. Il avait tout à fait confiance d’être dûment avisé par ses lieutenants si les conditions de visibilité venaient à se détériorer de manière évidente ou suite à la rencontre de glaces qui pourraient trahir la présence de icebergs. La pratique commune de tout commandant veut que le navire conserve son cap et sa vitesse tant et aussi longtemps qu’une condition change de manière objective. Maître Murdoch n’était que le prolongement du commandant Smith. Ainsi, il n’a pas pris davantage de risques délibérés, a maintenu le statu quo tel qu’ordonné car aucun signe apparent n’est venu miner sa confiance, ce qui rencontre tout à fait la vision et la mission de la compagnie.
En ce qui concerne notre cas, le commandant Smith s’est rendu à la passerelle vers 21h00 pour transmettre ses ordres de nuit et s’est retiré dans ses quartiers vers 21h25 alors que le quart du 1er lieutenant Murdoch ne débutait qu’à 22h00. Durant ces 25 minutes, on a discuté de la météo et de la navigation dans les glaces. On n’a pas spécifiquement discuté d’une possibilité de réduction de la visibilité, causée par la forte chute de température qui aurait pour effet de condenser le rayonnement nocturne de la chaleur accumulée durant le jour par la mer. Vers 21h30, le deuxième lieutenant Lightoller a fait transmettre des ordres aux vigies de maintenir une veille accrue contre la glace et les bourguignons, sans attirer l’attention sur une possible réduction de visibilité. Au changement de quart de 22h00, on a discuté des ordres de nuit du commandant, de l’approche si ce n’est d’être déjà entouré d’un champ de glace et de l’avis transmis aux vigies. Aucune mention sur la probabilité d’une réduction de visibilité. Un peu plus tard dans la soirée, le veilleur Fleet a passé ce commentaire à son confrère Lee. Il aurait dit; ''Eh bien, si nous pouvons voir au travers ça, nous serons chanceux !'' Cette brumasse, laquelle semblait s’incurver plus ou moins autour de l’horizon, n’a pas été rapportée à la passerelle car on croyait sincèrement que les officiers s’en étaient rendu compte eux-mêmes.
13643. And then did you understand, and do you represent, that if the slightest degree of haze arose it would at once become dangerous?
- Well, it would render it more difficult to see the ice, though not necessarily dangerous. If we were coming on a large berg there might be a haze, as there frequently is in that position, where warm and cold streams are intermixing. You will very frequently get a little low-lying haze, smoke we call it, lying on the water perhaps a couple of feet.
Dans l’esprit de maître Murdoch, cette brumasse n’affectait pas pour l’instant sa portée de visibilité. Si cette légère brume de surface l’avait gêné ou avait été rapportée par les vigies, il aurait eu l’obligation d’aviser le commandant. Dans l’esprit du 2ième officier Lightoller et de sa compréhension de l’expression ''dans le moindre doute, appelé moi (commandant)’’, il affirme qu’en théorie ou en pratique, on doit aviser le commandant immédiatement à la moindre brumasse. En théorie oui mais en pratique, on n’hésitera pas à prendre le temps de s’assurer que cette brumasse n’est pas que passagère mais bien persistante et que de plus, elle tend à s’intensifier, avant d’appeler le commandant. La brumasse observée semblait persistante mais ne s’intensifiait pas. La visibilité était considérée comme bonne. Si maître Murdoch avait tout de même appelé le commandant, ce dernier se serait présenté à la passerelle illico. Le commandant aurait évalué les conditions de visibilité, il aurait demandé si de la glace avait été observée et aurait partagé avis et expériences avec l’officier de quart. Qui nous dit que le commandant serait demeuré à la passerelle et aurait pris des mesures de sécurité additionnelles à la mesure de l’état de visibilité. Il aurait probablement fait ce que Murdoch aurait ou effectuait déjà, soit de garder le cap et la vitesse, continuer à veiller étroitement et si la visibilité se détériorait davantage ou on apercevait des glaçons, là on interviendrait mais pas avant.
La croyance maritime de l’époque énonçait qu’un iceberg serait visible de 2 à 5 milles nautiques dans les conditions de luminosité existantes. Mais on a démontré ultérieurement qu’un iceberg moyen dans ces conditions serait plutôt détectable à ½ mille. Si vous rajoutez à cela un léger voile de brume et des yeux larmoyant qui veillent à une température éolienne ressentie de -10°c / 14°f, le perfide iceberg n’était alors visible qu’à moins de ½ mille nautique. De plus, les statistiques démontrent que les possibilités de surprendre un iceberg isolé, droit devant et ne donnant aucun signe de sa présence sont à toutes fins pratiques nulles. On observera toujours des signes flottants avant-coureurs de leurs présences.
On aura évalué la distance à laquelle un iceberg pouvait être détecté dans des conditions nocturnes, sans lune, sans vent et sous la présence d’un léger voile de brume selon des normes acceptées. Distance à l’intérieure de laquelle un navire devait néanmoins être en mesure de s’arrêter pour éviter un danger immédiat. Toutefois, la chaîne d’erreurs qui aura aboutit en cette fortune de mer et qui marqua l’imaginaire pendant plus d’un siècle, était tellement bien ficelée et de manière si sournoise que même les navigateurs les plus aguerris de cette époque, se sont fait prendre au jeu. Cependant, si les autorités maritimes avaient exigé une place pour tous les passagers à bord des chaloupes de sauvetage malgré que ce titan était réputé insubmersible…, je ne suis pas certain que ce naufrage aurait eu le même impact. Depuis lors, on aura du moins corrigé le tir en instaurant les règlementations SOLAS. Enfin, on aura cru à tort vaincre les forces de la nature qui je crois, demeurent indomptables. Encore aujourd’hui nous prenons des chances et courrons des risques que l’humanité pourrait regretter amèrement.
Suite à l’abordage, je crois que maître Murdoch était affublé d’un état de choc post-traumatique sévère et que la scène effroyable des dernières secondes avant l’impact devait le hanter. Sa pensée et ses sentiments devait trahir la honte, le désespoir et l'horreur associés à une triade de symptômes anxieux. Dans ce contexte, il devient difficile de juger de ses performances.
On aura plus tard établit une jurisprudence à cet effet exprimant que; ''Face à un péril en mer, nul ne peut être tenu responsable d’une action posée, si le résultat escompté n’est pas celui obtenu''. Un autre juge ajouterait que si maître Murdoch ne pouvait pas manœuvrer un navire conformément aux règles et normes établies, qui le pouvait. Un autre complèterait par; ''Nul n’est tenu d’être un héros'' !
Haddock-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Peut on croire sérieusement , qu'un homme qui serait en " état de choc post-traumatique sévère " aurait fait , tout ce qu'il a fait , pendant la mise à l'eau des canots . Et aurait de surcroit , tiré sur un passager , alors qu'il avait ( conscience ) que beaucoup allaient perdre la vie dans les prochaines heures . Non , c'est un homme qui a gardé toute sa lucidité , jusqu'à la fin , qu'il est tiré , pourquoi pas , mais pas pour tuer , plutôt un tir en l'air , pour calmer les esprits dans la mesure du possible . Qu'il se soit suicidé au revolver , pourquoi pas , mais , ce ne serait alors , que le choix de sa mort .
yarra-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Je ne vous souhaite pas d’expérimenter les conséquences que pourraient avoir sur votre raison, un abordage qui engloutirait des milliers de passagers dans les abysses noires et glacées, alors que vous aviez la conduite du bâtiment. À la limite, vous pourriez nier vos agissements ou tout simplement ne plus vous souvenir de rien du tout. Tant que ce genre d’expérience fort traumatisante ne vous est pas arrivé personnellement, vous ne pouvez prétendre de votre réaction ni de celles des autres.
Haddock-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Haddock a écrit:Je ne vous souhaite pas d’expérimenter les conséquences que pourraient avoir sur votre raison, un abordage qui engloutirait des milliers de passagers dans les abysses noires et glacées, alors que vous aviez la conduite du bâtiment. À la limite, vous pourriez nier vos agissements ou tout simplement ne plus vous souvenir de rien du tout. Tant que ce genre d’expérience fort traumatisante ne vous est pas arrivé personnellement, vous ne pouvez prétendre de votre réaction ni de celles des autres.
Mais qui donc , souhaiterait une telle expérience . Je parle uniquement de ma propre expérience en mer , bien qu'elle exclu le naufrage dieu merci . Donc , ce qui vaut pour moi , vaut pour vous ! Et dans ce cas , il n'y a plus de discutions possible .
yarra-
Messages : 674
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Re: Dans la tête de Murdoch
Effectivement, cela vaut pour moi. Toutefois, j’ai du moins la retenue de me garder une petite gêne en ce qui concerne son état de lucidité, de son aplomb à dégainer ou de spéculer sur son suicide. Pour d’autres, j’irais même jusqu’à dire diffamer sur son compte. Mais lorsqu’on est disciple du pain et des jeux, il nous faut un agneau à sacrifier. N’étant pas en mesure de mordre la main qui nous nourrit, on se rabat sur les plus vulnérables. Les législateurs à la solde des aristocrates qui ont autorisés le titan à prendre la mer sans un nombre suffisant de canots de sauvetage, sont ceux qui devraient plutôt être dans la mire des pourfendeurs.
Haddock-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Haddock a écrit:Effectivement, cela vaut pour moi. Toutefois, j’ai du moins la retenue de me garder une petite gêne en ce qui concerne son état de lucidité, de son aplomb à dégainer ou de spéculer sur son suicide. Pour d’autres, j’irais même jusqu’à dire diffamer sur son compte. Mais lorsqu’on est disciple du pain et des jeux, il nous faut un agneau à sacrifier. N’étant pas en mesure de mordre la main qui nous nourrit, on se rabat sur les plus vulnérables. Les législateurs à la solde des aristocrates qui ont autorisés le titan à prendre la mer sans un nombre suffisant de canots de sauvetage, sont ceux qui devraient plutôt être dans la mire des pourfendeurs.
Vous dites , qu'il aurait été en " (1) état de choc post-traumatique sévère " , état qui peut emmené au " (2) suicide " . Mais dire une chose (1) , c'est admettre la possibilité de l'autre (2) , mais cela reste , de la spéculation ! Et franchement cela ne me gène pas , c'est le but de ce forum , spéculer sur ce qui a réellement pu se passer ! Et je ne me gène pas pour dire , que pour moi , il était lucide , car il faut l’être pour faire descendre des canots . Vous serait d'accord avec moi pour dire , que ce n'est pas une opération , à la porté de tout un chacun , surtout à cette époque .
Pour ce qui est du nombre de canots , croyez vous , que les supers monstres actuels , aient une drome adaptée à la réalité d'un naufrage ! Vous savez très bien , qu'une certaine gite , empêche la mise à l'eau des canots du bord opposé . Et les embarcations du même bord , ne peuvent embarquer tout le monde .
Si je devais dire de quelqu'un qu'il est put être " en état de choc post-traumatique sévère " je dirais que c'est le cdt Edward John Smith , le grand absent , pendant l'abandon du navire . Spéculation ! Je vous l'accorde .
yarra-
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Re: Dans la tête de Murdoch
Je ne suis pas toubib en psychiatrie mais ce que je suis en mesure de vous affirmer est que plus vous gravissez les échelons de la marine, plus l’aspect psychologique et par ricochet diplomatique devient important. Un commandant sera toujours en quête d’une justice entre l’affectif et le rationnel. La majorité des commandants sont plutôt à l’aise avec l’aspect technique du métier mais semble moins accompli dans le domaine plus ambigu des relations et de la gestion des ressources humaines.
Sur le plan humain, je crois qu’il n’existe que peu d’alternatives face à un naufrage aussi cataclysmique engendrant un stress réactionnel tout aussi puissant. On pourrait évoquer des réactions reptiliennes innées, instinctives et spontanées voire incontrôlables et automatiques tels que L'Inhibition de l'Action, la Fuite ou l’Attaque. À titre d’exemple, on pourrait spéculer… que Smith fut affublé du syndrome de L'Inhibition de l'Action, Ismay de la Fuite et Murdoch de l’Attaque. Mais d’affirmer que ces réactions suite à un tel stress sont volontaires et empreintes de lucidité, il y a je crois un pas à franchir.
Les giga-paquebots actuels dont certains sont certifiées pour accueillir 8,000 âmes, sont sensés demeurer à flot si 2 compartiments contigües étanches sont envahis, induisant une gîte maximale de 20° alors que tous les passagers se situent du même côté et que le vent souffle à 20 nœuds du bord opposé. Dans ces conditions de gîte, les embarcations de sauvetage sont attestées largables des deux côtés. S’il advenait que les canots d’un côté deviennent bloqués, on a prévu un nombre suffisant de radeaux de sauvetage auto-largables et auto-gonflables pour compenser. Toutefois, si le Costa Concordia avait chaviré au large, on aurait eu droit à un tout autre décompte des perdus. Le Titanic a coulé comme une honorable grande dame et à toute fin pratique bien droit et il lui aura fallu 02h40 pour sombrer dans les abysses. On aurait donc eu largement le temps d’évacuer toutes les âmes s’il y avait eu des canots ou des radeaux en nombre suffisant pour tout ce beau monde. C’est à mon point de vue le nœud de l’histoire et j’y reviendrai.
Sur le plan humain, je crois qu’il n’existe que peu d’alternatives face à un naufrage aussi cataclysmique engendrant un stress réactionnel tout aussi puissant. On pourrait évoquer des réactions reptiliennes innées, instinctives et spontanées voire incontrôlables et automatiques tels que L'Inhibition de l'Action, la Fuite ou l’Attaque. À titre d’exemple, on pourrait spéculer… que Smith fut affublé du syndrome de L'Inhibition de l'Action, Ismay de la Fuite et Murdoch de l’Attaque. Mais d’affirmer que ces réactions suite à un tel stress sont volontaires et empreintes de lucidité, il y a je crois un pas à franchir.
Les giga-paquebots actuels dont certains sont certifiées pour accueillir 8,000 âmes, sont sensés demeurer à flot si 2 compartiments contigües étanches sont envahis, induisant une gîte maximale de 20° alors que tous les passagers se situent du même côté et que le vent souffle à 20 nœuds du bord opposé. Dans ces conditions de gîte, les embarcations de sauvetage sont attestées largables des deux côtés. S’il advenait que les canots d’un côté deviennent bloqués, on a prévu un nombre suffisant de radeaux de sauvetage auto-largables et auto-gonflables pour compenser. Toutefois, si le Costa Concordia avait chaviré au large, on aurait eu droit à un tout autre décompte des perdus. Le Titanic a coulé comme une honorable grande dame et à toute fin pratique bien droit et il lui aura fallu 02h40 pour sombrer dans les abysses. On aurait donc eu largement le temps d’évacuer toutes les âmes s’il y avait eu des canots ou des radeaux en nombre suffisant pour tout ce beau monde. C’est à mon point de vue le nœud de l’histoire et j’y reviendrai.
Haddock-
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