Le chocolat

Mangeait-on du chocolat sur le Titanic ? Y avait-il des chocolatiers ?
Sur le site Callebaut, on apprend que le chocolat était réservé aux gens aisés jusqu'au début du XXème siècle car le prix du cacao et du sucre était très élevé. Puis la libéralisation du commerce du cacao et l’abolition des taxes gouvernementales sur le cacao ont fait que le chocolat est devenu plus abordable mais les foyers modestes ne pouvaient déguster du chocolat que pour les grandes occasions comme Noël ou les anniversaires.
Les marques qui existaient en 1912 : Lindt, Cadbury, Milka, Meunier, Toblerone, Suchard, Van Houten...

A l'arrivée du chocolat venant du Nouveau Monde, on ne le consommait que sous forme de boisson, comme les Aztèques le faisaient. Trop amer, on y rajoutait du miel mais on le considérait plus comme un remède médicinal. Tantôt on le glorifiait, tantôt on le diabolisait.
Madame de Sévigné était de ceux-là. Dans ses correspondances avec sa fille, un jour elle lui disait: "manges-en, c'est bon pour toi", l'autre jour: "n'en mange pas ! Dans ton état -elle était enceinte-, j'ai été malade et ça te tuerait". Je pense surtout que ce jour-là Madame de Sévigné avait abusé du chocolat.

Quoi qu'il en soit, peu à peu, le chocolat se transforma en gâteaux et divers desserts, à peu près sous Louis XIV puis énormément la siècle suivant avec Antoine Carême qui révolutionna tant la cuisine que la pâtisserie. On peut dire qu'Escoffier dont on parle dans le sujet cuisine et gastronomie en est le digne héritier.

Je pense que sur le Titanic on devait manger le chocolat sous forme de desserts (on se souvient des éclairs au chocolat du dîner de première classe) et sûrement de boisson à l'heure du thé. Mais sous formes de tablettes, j'en doute, même si les marques que tu as cités existaient effectivement.

En regardant les plans du navire, je n'ai pas trouvé d'atelier dit de chocolatier à proprement parlé, mais uniquement l'atelier boulangerie/pâtisserie. Je suppose donc qu'on ne devait pas faire à bord des bouchées fourrées comme on en trouverait dans la boutique d'un chocolatier actuel mais qu'on ne faisait que des desserts au chocolat. Sans compter qu'il est extrêmement long de faire des bouchées de chocolat jadis comme aujourd'hui).

On magnifiait donc le chocolat au travers de gâteaux, entremets et autres. Tel quel, il ne devait pas être très bon à manger. Mon arrière grand-mère, qui avait 8 ans en 1918 lorsque les forces alliées sont venus libérer la France, se souviens que des soldats (elle supposait des américains) lui ont offert des barres chocolatées à elle et son petit camarade. Elle à gouté et trouvé ça infect, tellement infect qu'elle a développé une aversion pour le chocolat et qu'elle n'en a plus jamais mangé tel quel, hormis dans des gâteaux. Et encore, il ne fallait pas que le goût prédomine.

Denis.

Merci Denis. J'imaginais qu'il y avait des petits chocolats à l'heure du thé ou aux repas avec le café mais ce n'est pas le cas donc.

Andrews_Thomas a écrit:
On magnifiait donc le chocolat au travers de gâteaux, entremets et autres. Tel quel, il ne devait pas être très bon à manger. Mon arrière grand-mère, qui avait 8 ans en 1918 lorsque les forces alliées sont venus libérer la France, se souviens que des soldats (elle supposait des américains) lui ont offert des barres chocolatées à elle et son petit camarade. Elle à gouté et trouvé ça infect, tellement infect qu'elle a développé une aversion pour le chocolat et qu'elle n'en a plus jamais mangé tel quel, hormis dans des gâteaux. Et encore, il ne fallait pas que le goût prédomine.

C'est dommage qu'elle en a été écoeurée et qu'elle n'a pas voulu en gouter d'autres plus tard.

Effectivement Nadine.
Cette anecdote semble montrer que le chocolat mangé sous sa forme la plus basique n'était vraiment pas bon au début du siècle dernier.
Quoi que, on sait que dans les rations des soldats le chocolat était plutôt un truc archi sucré et gras qui apportait de l'énergie. Donc il devait être peu représentatif de ce que pouvait proposer les confiseries de l'époque.

Oui, comme toi, j'imaginais des petits chocolats fourrés avec le thé. Mais en y réfléchissant, vu que tout était axé sur le luxe, la démesure, quelques bouchées de chocolat sur le coin d'une assiette, ça en "jetait beaucoup moins" visuellement qu'un assortiment d'éclairs, de choux, ou un morceau de gâteau Waldorf ou autre joyeuseté calorique dégoulinant de crème.

Denis.

Andrews_Thomas a écrit:
Oui, comme toi, j'imaginais des petits chocolats fourrés avec le thé. Mais en y réfléchissant, vu que tout était axé sur le luxe, la démesure, quelques bouchées de chocolat sur le coin d'une assiette, ça en "jetait beaucoup moins" visuellement qu'un assortiment d'éclairs, de choux, ou un morceau de gâteau Waldorf ou autre joyeuseté calorique dégoulinant de crème.

On ne va pas les plaindre non plus.

Nadine et Denis, c'est pas que vous me donnez faim, mais c'est tout comme.
Juste une question : Dans le gâteau Waldorf, il y a de la betterave. C'était juste pour sucrer et colorer la pâte ou ça apportait un goût particulier?

Sha're a écrit: On ne va pas les plaindre non plus.

Oh que non.
J'aurai personnellement passé pas mal de temps dans les lieux où l'on mangeait et buvait (bon, ils ne faisaient quasiment que ça durant la traversée), le tout entrecoupé de matchs acharnés avec Charles Williams au Racket Court et d'entretient physique u gymnase sous la houlette de McCawley. Tout un programme.
Bref, je n'aurai pas eu le temps de m'ennuyer.

Denis.

Boudi a écrit: Juste une question : Dans le gâteau Waldorf, il y a de la betterave. C'était juste pour sucrer et colorer la pâte ou ça apportait un goût particulier?

Je ne sais pas Manon. Je n'ai pas pu encore le faire vu que ce n'est pas la saison des betteraves.
Véronique (Charlotte Cardeza sur le forum) en a mangé un récemment, elle pourra te répondre.
Il est vrai qu'on a une certaine appréhension à manger un gâteau à base de légume, mais ça doit être comme un Carott Cake: on sent à peine le goût de la carotte. Donc cela doit être pareil avec le Waldorf, la betterave étant aussi sucrée que la carotte.

Denis.

Gérard a les photos du gâteau sur son ordi. Il va vous les poster.

Y'a qu'a demander :

Ah merci.
Donc je découvre que chez Gérard et véronique on est souvent à la table du Titanic.
L'ennui du virtuel, c'est qu'en plus de ne pouvoir serrer des mains et d'embrasser des gens on ne peut pas... gouter non plus.

Denis.

Merci beaucoup Véronique, Gérard et Denis

Il a l'air bien appétissant mais de savoir qu'il y a de la betterave dedans.

Sha're a écrit:Il a l'air bien appétissant mais de savoir qu'il y a de la betterave dedans.

En effet, ça peut refroidir. Personnellement, je n'aime pas la betterave. Après, si comme pour les madeleines aux carottes, le goût n'est pas trop présent, pour moi, ça devrait passer.

Tomber sur ce sujet, juste avant l'heure du dîner (Déjeuner, pour nos amis français ?), c'est fait. Bon, bah sur ce, je vous souhaite bon appétit, hihi !