L'opéra

Petit intermède musical... Mon choix musical de la semaine : la polonaise de l'opéra "Eugène Oneguine" de Tchaikovsky. Une danse très entraînante que j'apprécie personnellement beaucoup !



J'attire en même temps votre attention sur la magnifique salle de la philharmonie de Berlin (malgré la mauvaise qualité de la vidéo). Pour la petite anecdote, j'ai rédigé mon mémoire de troisième année sur cette salle.

Tu as raison, elle est vraiment très belle. J'aime beaucoup l'histoire aussi.
C'est le ballet qui est prévu au mois d'avril à Paris.

Exact, le ballet est une adaptation chorégraphique sur la musique de l'opéra. La troupe du Bolchoï est aussi venue en donner une série de représentations en ouverture de la saison, malheureusement c'était en septembre et je n'étais pas encore rentré à Paris...

Une autre répétition générale hier soir au Palais Garnier. Il s'agissait d'un tout nouvel opéra en création mondiale, commandé à Philipppe Boesmans par l'opéra de Paris : "Yvonne, princesse de Bourgogne".

Très belle mise en scène, musique contemporaine magnifique et très émouvante. L'histoire est très drôle et tragique à la fois, ce qui est rare à l'opéra. On rit et on pleure tour à tour...



Acte I
Le prince Philippe se fiance avec la peu attirante Yvonne parce que l’apparence calamiteuse de la demoiselle est un affront à sa dignité. Comme il se veut, en outre, un esprit libre, il refuse de céder au dégoût naturel que lui inspire cette désagréable personne. Le roi Ignace et la reine Marguerite consentent à cette union, par crainte du scandale dont les menace Philippe.

Acte II
Il se trouve qu’Yvonne tombe amoureuse du prince. Surpris par cet amour, celui-ci se sent tenu d’y réagir en tant qu’être humain et en tant qu’homme. Il espère pouvoir arriver lui aussi à l’aimer.

Acte III
La présence d’Yvonne à la cour crée d’étranges troubles. Les fiançailles du prince sont une cause de moqueries et de ragots. Le mutisme d’Yvonne, sa sauvagerie, sa passivité mettent la famille royale dans une situation difficile. Les défauts naturels d’Yvonne provoquent de dangereuses associations d’idées, car chacun y trouve en quelque sorte le reflet de ses propres imperfections et de celles des autres. Une épidémie de rire malsain balaie la cour. Le roi se rappelle ses anciens péchés. La reine, qui écrit en secret comme une possédée, ne peut plus s’en cacher et doit reconnaître qu’elle est effarée par ses poèmes, dont elle découvre qu’ils ressemblent à Yvonne. Des soupçons absurdes se font jour. La bêtise et la déraison se donnent libre cours. Chacun le ressent, même le prince, mais celui-ci ne sait que faire. Lui-même se sent absurde vis-à-vis d’Yvonne. Comment pourrait-il encore se défendre ? Il songe à contre-attaquer efficacement : il enlace publiquement une dame de la cour et se fiance avec elle, après avoir rompu avec Yvonne. Mais il ne peut y avoir de véritable rupture, car il sait qu’Yvonne pensera toujours à lui et se représentera à sa manière le bonheur du jeune couple. Yvonne le tient en son pouvoir. Il décide de la tuer.

Acte IV
Le roi, le valet de chambre, la reine, le prince tentent chacun pour soi d’assassiner Yvonne. Mais la tuer directement est au-dessus de leurs forces : l’acte paraît trop stupide, trop absurde, il n’est justifié par aucune raison formelle et les conventions s’y opposent. Bestialité, sauvagerie, sottise et déraison se propagent de façon incontrôlable. Sur le conseil du valet de chambre, ils décident d’organiser la mort d’Yvonne tout en préservant l’apparence de la majesté, de l’élégance, de la supériorité. L’entreprise réussit. La famille royale retrouve sa sérénité perdue.

Pauvre Yvonne ! Quelle histoire horrible !
Il n'y a aucune logique à vouloir la tuer puisqu'il rompt avec elle. Il va se marier à une autre femme et ne la reverra plus.
La fin me déçoit. Elle n'aura pas été épargné.

Tu as raison, l'histoire est horrible. Je trouve aussi la fin décevante, également du point de vue de la mise en scène et de la force de la musique. J'ai eu la chance d'arriver en avance et de trouver une excellente place, à côté d'une compositrice qui enseigne au conservatoire de musique de Paris. C'était très intéressant, j'ai pu discuter avec elle et recueillir son avis sur cet opéra, qui allait exactement dans le même sens.

Cependant, il faut savoir que le personnage principal (celui d'Yvonne donc) est un rôle muet : elle ne chante pas et ne parle pas non plus. Du coup c'est impressionnant parce la comédienne réussit à faire passer beaucoup d'émotion uniquement par l'expression de son corps. Et ce que le résumé ne dit pas, c'est qu'elle n'est pas seulement laide mais aussi un peu "limitée" intellectuellement... Du coup personne n'arrive à lui faire comprendre la situation ni à la faire partir.

Ah je vois.
Je ne me base que sur le résumé de l'histoire. Si j'y avais assisté, j'aurai certainement vu les choses autrement.
La personne qui joue Yvonne est une chanteuse ou une actrice ?

Enfin, tu as de la chance de pouvoir assister souvent à des opéras, ballets. J'ai l'impression de vivre au ralenti ici.

J'ai donc assisté à l'opéra "les pêcheurs de perles". Emplacement au paradis, le jeu de mot est facile mais ça ressemblait plutôt à l'enfer.
L'avantage est qu'on voyait bien les surtitrages et l'orchestre.
J'ai eu l'agréable surprise de revoir apparaître sur scène le danseur Godefroy Lafargue ( John dans "Zorba le Grec" ).
On ne voyait pas très bien les décors. Deux des trois chanteurs principaux ont été sifflé. On pouvait entendre "Va apprendre à chanter" et "Au bûcher".
J'ai passé la moitié du troisième acte à regarder l'orchestre. Les deux trombonistes avaient l'air de bien s'ennuyer aussi.












Entrée des artistes

Veinarde, je rêve de voir cet opéra depuis longtemps ! Tes photos sont très réussies.

Pour le confort des places je sais ce que c'est, ça m'est arrivé d'être assis une deux fois à l'amphithéâtre (c'est comme que ça s'appelle à l'opéra Garnier, ce qui est tout aussi trompeur sur la qualité de la marchandise...), et le mieux à faire dans ce cas là, c'est effectivement de se concentrer sur les musiciens !

En revanche je suis surpris par les huées du public, même les spectateurs parisiens ne sont pas aussi cruels, alors qu'ils ont la réputation d'être très difficiles...

Ces personnes étaient assises à côté de moi, elles avaient l'air de bien s'y connaître. Apparemment, leur voix tremblait et les chanteurs avaient l'air stressé. Je n'ai rien remarqué mais même si leur interprétation avait été catastrophique, jamais je n'aurai fait ça. Je n'aurai pas applaudi c'est tout.

Concernant le paradis, je citerai un spectateur qui s'était levé pour se dégourdir les jambes au premier entracte "j'ai les fesses en compote".
C'est quand même plus détendu. Mais j'éviterai à l'avenir cet endroit en réservant mes billets à l'avance.

Les trombonistes m'ont bien fait rire. Ils se faisaient des petites blagues, riaient discrètement et ils arrivaient pourtant à suivre.
Pour l'opéra, je ne m'attendais pas à ça. Ce que j'avais vu auparavant était si divertissant et souvent drôle.
L'opéra à la fin du mois n'a pas l'air d'être très joyeux non plus. Mais bon je me dois d'écouter de tout.

Un petit mot avant d'éteindre mon ordinateur et d'aller me coucher... Je rentre juste de l'opéra, où j'étais allé voir "Madame Butterfly" de Puccini. Il s'agit de l'une des oeuvres les plus connues du répertoire, créée en 1904.

Plusieurs airs de cet opéra sont archi-connus et sont devenus très populaires dès cette époque. Il figurait d'ailleurs sur le répertoire de musique de la White Star Line.

Voilà, je crois que ça sera tout pour ce soir, je donnerais peut-être un peu plus de détails sur cette histoire tragique demain mais là je suis trop crevé... En plus j'ai une présentation de fin de semestre très importante devant un jury demain.

Ça devait être super. Oui l'histoire est d'une tristesse.
Qu'en as-tu pensé ?

Mon avis : magnifique, même si ça a été un peu la débâcle à la fin du premier tableau ! A quelques secondes d'intervalle, la soprano Adina Nitescu, qui interprétait le rôle principal, a eu ce qui ressemblait fort à une extinction de voix... Et juste après, c'est le tuba qui nous faisait une fausse note à faire s'écrouler les murs de l'opéra ! Le chef était furieux...

Voici un petit résumé :
Officier de la marine américaine en poste au Japon, Pinkerton se marie à une japonaise, Cio-Cio-San, dite Butterfly. Mais Pinkerton, loin de son Amérique natale, ne prend pas ce mariage au sérieux, contrairement à son épouse qui abandonne pour lui famille et religion.
Pinkerton obtient un fils de Cio-Cio-San, mais retourne aux Etats-Unis. Constante dans son amour, Cio-Cio-San, allant à l'encontre des funestres augures de Suzuki, sa servante, attend patiemment, pendant trois ans, le retour de Pinkerton, en prenant soin de leur enfant.
Lorsque Pinkerton revient au Japon, c'est pour récupérer son fils et le ramener aux Etats-Unis en compagnie de sa nouvelle épouse, américaine elle aussi. Butterfly, désespérée, leur abandonne son enfant et, une fois seule, se donne la mort.

jean-philippe46 a écrit:Et juste après, c'est le tuba qui nous faisait une fausse note à faire s'écrouler les murs de l'opéra !

J'ai l'impression que ce sont très souvent les femmes qui se font avoir ou je me trompe ?

Ce morceau là est merveilleux.

http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/site/actu/unes/unes_details.php?lang=fr&news_id=301&CNSACTION=SELECT_NEWS

C'est vrai, il est très émouvant... Elle attend son retour : "Un bel di vedremo..."



Un beau jour nous verrons se lever un fil de fumée à l'horizon de la mer.
Et puis le navire apparaîtra. Puis il entrera dans le port, grondant son salut.
Tu vois ? Il est venu !
Moi je ne descends pas à sa rencontre. Pas moi.
Je me mets au bord de la colline et j'attends, et j'attends longtemps et elle ne me pèse pas, la longue attente.
Sorti de la foule citadine, un homme, un petit point monte par la colline.
Qui est-ce ? Qui est-ce ? Et quand il sera là, que dit-il ? Que dit-il ?
Il appellera “Butterfly” de loin.
Moi sans lui répondre, je resterai cachée un peu pour rire, et un peu pour ne pas mourir à la première rencontre, et lui, quelque peu chagriné, appellera, appellera :
Petite épouse, parfum de verveine, les noms qu'il me donnait quand il vint.
Tout cela arrivera, je te le promets.
Garde tes craintes, moi avec une sûre confiance je l'attends...