Le salon de coiffure
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Re: Le salon de coiffure
Ah, c'est fort possible que je confonde alors, oui!Nicomurgia a écrit:Non Clément ne l'a pas mis, on le voyait dans une ancienne vidéo de Titanic: Lost in the Darkness, mais elle a été supprimée.
Euh, c'est fort possible, vu que j'ai dit "ma version" au hasard, juste pour donner une localisation générale.Nicomurgia a écrit:Je pense personnellement que le barber pole se trouvait plutôt à gauche de la porte (côté corridor) de manière à être visible par les passagers lorsqu'ils traversaient la coursive.
Nicomurgia a écrit:On n'a d'ailleurs qu'une seule photo très tardive de l'Olympic prise dans le Grand Escalier arrière sur le pont C. Celle-ci montre le salon de coiffure pour dames dans les années 20, de l'autre côté de l'escalier. A ce moment là, le salon du barbier et le salon de coiffure avaient été restructurés de manière à montrer de superbes vitrines à l'entrée, de chaque côté de l'escalier.
Wowh. On a des plans de ceci? As-tu la possibilité de nous montrer cette photographie s'il te plait?
Si le Salon pour Dames était de l'autre côté, c'est qu'ils avaient rétréci la Salle à Manger des Valets. Voire qu'ils l'avaient supprimée lors d'une refonte?
Canard-jaune-
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Re: Le salon de coiffure
Canard-jaune a écrit:Wowh. On a des plans de ceci? As-tu la possibilité de nous montrer cette photographie s'il te plait?
Si le Salon pour Dames était de l'autre côté, c'est qu'ils avaient rétréci la Salle à Manger des Valets. Voire qu'ils l'avaient supprimée lors d'une refonte?
Ils avaient juste rétréci la salle à manger des domestiques. J'avais vu un plan qui le montrait, je ne sais plus où, peut-être sur le site d'Aldridge & Sons, ou chez Mark Chirnside. Je ne sais plus. Hélas, je ne possède cette photo qu'en tout petit.
Nicomurgia-
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Re: Le salon de coiffure
Ah oui, en effet, je voyais ça moins... "élaboré". Bien que ça ne s'accorde pas trop avec l'escalier que je connais, ça a quand même une certaine prestance! Merci beaucoup. :)
Canard-jaune-
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Re: Le salon de coiffure
Je me demandais quel outil de rasage était utilisé par le barbier. A l'époque y avait-il une alternative au coupe chou ?
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Re: Le salon de coiffure
Sha're a écrit:Je me demandais quel outil de rasage était utilisé par le barbier. A l'époque y avait-il une alternative au coupe chou ?
Le barbier, rompu à l'exercice (surtout August Weikman avec ses années d'ancienneté) devait utiliser un coupe-choux et le savon à barbe. C'est ce qui rase de plus près. Mon grand-père paternel a toujours utilisé ce mode de rasage.
Mais dans leur trousse de toilette les Gentlemen devaient sûrement avoir un rasoir de sureté pour se raser dans leur cabine.
Car oui le rasoir manuel existait déjà au début du vingtième siècle. Mr Gillette venait d'ailleurs juste de l'inventer une dizaine d'années avant.
C'est une fine lame de rasoir à double tranchant qui est emprisonnée dans une tête plate en métal montée sur un manche.
D'ailleurs ce genre de rasoirs existe toujours.
Ainsi on pouvait se raser dans risquer de se trancher la gorge. Quoi que... les lames de rasoirs sont si fines qu'il faut faire attention.
Plus besoin d'affutage du coupe-choux sur un cuir, il suffisait de racheter des lames.
Une publicité pour le rasoir Gillette datant de juin 1912.
Invité- Invité
Re: Le salon de coiffure
Ce n'était pas risqué d'utiliser un coupe chou en mer ? Car même habitué, l'accident est vite arrivé dans ces conditions.Denis a écrit:
Le barbier, rompu à l'exercice (surtout August Weikman avec ses années d'ancienneté) devait utiliser un coupe-choux et le savon à barbe. C'est ce qui rase de plus près. Mon grand-père paternel a toujours utilisé ce mode de rasage.
L'invention du rasoir de sûreté a dû changer la vie de beaucoup d'hommes.
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Re: Le salon de coiffure
C'est effectivement la question à se poser.
Malgré ses 30 ans d'expérience, Weikman était-il si sûr de son geste pour raser par gros temps ?
Après peut-être qu'aucun homme n'allait se faire raser si ça tanguait un peu trop.
Le rasage au coupe-choux est long à faire par un professionnel. Mais très agréable vu du côté du client.
Je me suis fais raser une seule fois dans ma vie par un barbier/coiffeur. A 19 ans, j'avais accompagné un ami chez le coiffeur à Colmar, et la boutique faisait aussi office de barbier. Je n'avais pas envie d'attendre à lire des magazines et j'ai tenté l'expérience. C'était effectivement très agréable, et long, car le barbier rasait par petit coup avec son coupe-choux, et pas en une "longue trainée" comme on le fait avec un rasoir manuel.
Mais au moins, rasé comme ça, le lendemain, tu es toujours aussi doux.
Je viens de faire une petite recherche sur l'éventualité de l'usage de rasoirs dits électriques à bord en 1912. Ca n'a existé qu'à partir de 1919, et encore, c'était le même principe que le rasoir manuel Sauf que ça vibrait, et qu'il fallait là aussi du savon.
La dangerosité des rasoirs explique peut-être aussi le fait que la barbe était très à la mode à cette époque : Hays ; Frauenthal ; Smith ; Peuchen...
Et ça aurait pu dissimuler aussi de vilaines balafres.
Malgré ses 30 ans d'expérience, Weikman était-il si sûr de son geste pour raser par gros temps ?
Après peut-être qu'aucun homme n'allait se faire raser si ça tanguait un peu trop.
Le rasage au coupe-choux est long à faire par un professionnel. Mais très agréable vu du côté du client.
Je me suis fais raser une seule fois dans ma vie par un barbier/coiffeur. A 19 ans, j'avais accompagné un ami chez le coiffeur à Colmar, et la boutique faisait aussi office de barbier. Je n'avais pas envie d'attendre à lire des magazines et j'ai tenté l'expérience. C'était effectivement très agréable, et long, car le barbier rasait par petit coup avec son coupe-choux, et pas en une "longue trainée" comme on le fait avec un rasoir manuel.
Mais au moins, rasé comme ça, le lendemain, tu es toujours aussi doux.
Je viens de faire une petite recherche sur l'éventualité de l'usage de rasoirs dits électriques à bord en 1912. Ca n'a existé qu'à partir de 1919, et encore, c'était le même principe que le rasoir manuel Sauf que ça vibrait, et qu'il fallait là aussi du savon.
La dangerosité des rasoirs explique peut-être aussi le fait que la barbe était très à la mode à cette époque : Hays ; Frauenthal ; Smith ; Peuchen...
Et ça aurait pu dissimuler aussi de vilaines balafres.
Invité- Invité
Re: Le salon de coiffure
Oui par gros temps, le barbier avait certainement à sa disposition un rasoir de sûreté. Avant qu'il n'existe, il ne devait sans doute pas se risquer à raser.
Il y a des hommes encore aujourd'hui qui se rasent à l'ancienne avec de beaux coupe-choux mais il faut avoir du temps devant soi, être au calme et sans personne qui vient surprendre.
Les moustaches étaient aussi très en vue.
Source : Rasage classique
Il y a des hommes encore aujourd'hui qui se rasent à l'ancienne avec de beaux coupe-choux mais il faut avoir du temps devant soi, être au calme et sans personne qui vient surprendre.
Les moustaches étaient aussi très en vue.
Source : Rasage classique
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Re: Le salon de coiffure
En effet, il s'agit d'une reconstitution plutôt fidèle intégrée dans le projet Titanic Walktrough de Clément d'Esparbès. :)
Canard-jaune-
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Re: Le salon de coiffure
Justement, il y a un passage sur le sujet dans le livre de Jean-Philippe "Thomas Andrews" page 139.Denis a écrit:
La dangerosité des rasoirs explique peut-être aussi le fait que la barbe était très à la mode à cette époque : Hays ; Frauenthal ; Smith ; Peuchen...
Et ça aurait pu dissimuler aussi de vilaines balafres.
Les hommes portaient la moustache et/ou la barbe ce qui signifiait à l'époque une marque de virilité et de pouvoir. Pourtant Andrews l'a rasé, on peut penser que cet attribut ne lui était pas nécessaire pour imposer son autorité ou pour marquer son appartenance à une nouvelle génération.
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Re: Le salon de coiffure
Denis a écrit:La dangerosité des rasoirs explique peut-être aussi le fait que la barbe était très à la mode à cette époque : Hays ; Frauenthal ; Smith ; Peuchen...
Et ça aurait pu dissimuler aussi de vilaines balafres.
Et il fallait avoir confiance dans le barbier ! À Rome, les esclaves chargés du rasage étaient particulièrement choyés : mieux valait qu'ils ne soient pas trop mécontents de leur patron, sans quoi...
C'est vrai qu'il y avait de sacrés pilosités faciales à l'époque. J'aime bien celle de Meyer Guggenheim, le père de Benjamin :
Un vrai tombeur ! À noter que son fils aussi était visiblement du genre rasé de près... Peut-être un affaire générationnelle, en effet !
Re: Le salon de coiffure
Effectivement, très à la mode les favoris qui rejoignent la moustache jusqu'à la première guerre mondiale.
Dans le style de Meyer Guggenheim on a aussi l'empereur d'Autriche-Hongrie : François Joseph.
Heureusement que ça s'est arrêté cette mode.
Dans le style de Meyer Guggenheim on a aussi l'empereur d'Autriche-Hongrie : François Joseph.
Heureusement que ça s'est arrêté cette mode.
Invité- Invité
Re: Le salon de coiffure
LittleTony87 a écrit:À Rome, les esclaves chargés du rasage étaient particulièrement choyés : mieux valait qu'ils ne soient pas trop mécontents de leur patron, sans quoi...
Seigneur, je n'y avais jamais songé.
Canard-jaune-
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Re: Le salon de coiffure
Je découvre ce sujet, très intéressant.
Si j'ai bonne mémoire, la photographie du salon de coiffure en page 1 a été prise sur l'Olympic dans le courant des années '20.
Je me souviens de fauteuils semblables dans le salon de coiffure où j'allais enfant, au début des années '70 (mais le coiffeur n'avait pas dû changer sa déco depuis les années '60 ! )
Jusqu'aux années '20, le salon de coiffure est réservé uniquement aux hommes. Ils s'y font couper les cheveux, raser, couper et entretenir bardes et moustaches. Certains hommes faisaient friser les extrémités de leurs moustaches au petit fer à friser. Pour maintenir les cheveux impeccablement coiffés, on appliquait de la pommade capillaire et/ou, pour les coiffures du soir, de la brillantine qui, comme son nom l'indique, donne un aspect brillant aux cheveux . C'est Joséphine Baker, courant des "années folles" (1920-1929) qui lancera la mode des cheveux coiffés à la brillantine pour les femmes.
Les femmes se font coiffer, dans leur chambre ou dans leur boudoir. C'est la femme de chambre qui est chargée de la coiffure. La série britannique Downtown Abbey illustre très bien ces moments d'intimité entre la femme et sa femme de chambre. Une femme de chambre est haut placée dans la hiérarchie des domestiques. Une bonne femme de chambre doit savoir coudre, repasser, coiffer, avoir du goût pour conseiller sa maîtresse. Elle doit connaître sur le bout des doigts tous les effets personnels de sa patronne : vêtements, chapeaux, bijoux, rubans, jusqu'à la moindre épingle à cheveu. Elle doit également savoir manier le fer à friser sans brûler les cheveux.
J'ai lu ici qu'on s'étonnait que les femmes ne lavent leurs cheveux qu'une fois par semaine. Mes amies qui, plus jeunes, avaient les cheveux très longs ne le faisaient qu'une fois par semaine.
A la "Belle époque", on brossait les cheveux tous les soirs et tous les matins. On disait alors qu'il fallait donner 100 coups de brosse sur la chevelure pour qu'elle soit belle.
Les coiffures de 1912, avec leurs volumineux chignons gonflés étaient un véritable édifice capillaire. Pour que la coiffure tienne toute la journée, il fallait crêper les cheveux (les coiffeurs actuels le font toujours, c'est la seule manière d'avoir un beau chignon). Il existait des sortes de bonnets en tulle rigide, sur lequel on venait épingler les mèches. Pour un chignon ondulé, il fallait friser l'ensemble de la chevelure avant de la relever et le crêpage était, de toutes façons, de rigueur. Il fallait compter 1h30à 2h pour que Madame soit coiffée.
Si la nature n'avait pas donné à certaines femmes une magnifique crinière, elles avaient recours à des mèches postiches montées en boucles ou en chignons. Et même si la chevelure était belle il n'était pas rare de rajouter des postiches. Agatha Christie décrit sa séance de coiffure en 1909 (elle est alors âgée de 19 ans). Sa femme de chambre enroulait ses cheveux (très longs puisqu'elle pouvait s'asseoir dessus) en un chignon serré sur le haut de la tête. Sur ce chignon, on épinglait des mèches bouclées pour étoffer la coiffure. Elle raconte que lors d'une sortie à cheval avec ses amis, elle avait, à cause du trot et du galop, semé toutes ses mèches postiches sur la route. Le groupe a mis du temps à les rassembler.
Je parle bien sûr des coiffures des femmes de 1ère et 2ème classes.
Les femmes des classes moins favorisées dégagent le visage à l'aide de peignes qui ramènent les mèches de devant vers l'arrière. Elles font une natte qu'elles enroulent, soit à l'arrière, soit au sommet du crâne et elles la fixent à l'aide de quelques épingles. Seules les femmes qui ne travaillent pas peuvent se permettre des cheveux très longs et du temps à leur consacrer.
Avant la 1ère guerre mondiale, il y avait déjà eu des vagues de cheveux courts pour les coiffures féminines. Mais ça restait des petites tendances suivies surtout par les sportives, les femmes artistes et les audacieuses. Il était courant pour les femmes pauvres de vendre leurs cheveux.
Le couturier Paul Poiret qui lança la mode de la taille empire et les jupes montrant le pied (style de toilettes portées sur le Titanic) vers 1910, avait eu l'idée, dès 1908 de faire couper les cheveux de ses mannequins.
La 1ère guerre mondiale va accélérer cette tendance. Nombre de femmes qui doivent travailler à la place des hommes couperont leurs cheveux juste au-dessus des épaules (ce n'est pas encore la coupe courte et radicale de la "Garçonne"), pour être plus vite prêtes. La mode des cheveux courts commence à prendre de l'importance vers 1917, tout du moins dans les classes ouvrières.
Celle qui va "canaliser" cette tendance et l'imposer comme une innovation est Coco Chanel. Elle commence à se faire un nom aux environs de 1910 en tant que modiste (créatrice de chapeaux) : le canotier pour les femmes, c'est elle.
Elle ouvre une boutique à Deauville en 1913. En 1914, toutes les parisiennes riches ont fui la capitale pour se réfugier, notamment à Deauville. Il n'y avait plus de grands couturiers pour les habiller. Chanel se lance dans la création de tenues en jersey, matière réservée jusque là aux sous-vêtements masculins. Dès 1916, elle lance les jupes courtes montrant les chevilles. En 1921, elle apparaît à l'opéra avec les cheveux courts. Des milliers de femmes vont la suivre et par là même des milliers de salons de coiffure pour femmes vont ouvrir. c'est le triomphe de la "Garçonne" qui vient du titre d'un roman de Gaston Leroux.
Voilà pourquoi les salons de coiffure pour femmes se sont généralisés sur les transatlantiques dans les années '20. C'est également suite à ce changement dans les habitudes de vie que l'on va aménager des salles de danse sur les paquebots. Contrairement à ce que l'on voit dans certains films ou séries sur le Titanic, en 1912, on ne dansait pas sur les bateaux. On y écoutait la musique, l'orchestre donnait des concerts mais il n'y avait pas de salle de bal. Elles sont également apparues dans les années '20. L'Olympic en a été pourvu à cette époque.
Si j'ai bonne mémoire, la photographie du salon de coiffure en page 1 a été prise sur l'Olympic dans le courant des années '20.
Je me souviens de fauteuils semblables dans le salon de coiffure où j'allais enfant, au début des années '70 (mais le coiffeur n'avait pas dû changer sa déco depuis les années '60 ! )
Jusqu'aux années '20, le salon de coiffure est réservé uniquement aux hommes. Ils s'y font couper les cheveux, raser, couper et entretenir bardes et moustaches. Certains hommes faisaient friser les extrémités de leurs moustaches au petit fer à friser. Pour maintenir les cheveux impeccablement coiffés, on appliquait de la pommade capillaire et/ou, pour les coiffures du soir, de la brillantine qui, comme son nom l'indique, donne un aspect brillant aux cheveux . C'est Joséphine Baker, courant des "années folles" (1920-1929) qui lancera la mode des cheveux coiffés à la brillantine pour les femmes.
Les femmes se font coiffer, dans leur chambre ou dans leur boudoir. C'est la femme de chambre qui est chargée de la coiffure. La série britannique Downtown Abbey illustre très bien ces moments d'intimité entre la femme et sa femme de chambre. Une femme de chambre est haut placée dans la hiérarchie des domestiques. Une bonne femme de chambre doit savoir coudre, repasser, coiffer, avoir du goût pour conseiller sa maîtresse. Elle doit connaître sur le bout des doigts tous les effets personnels de sa patronne : vêtements, chapeaux, bijoux, rubans, jusqu'à la moindre épingle à cheveu. Elle doit également savoir manier le fer à friser sans brûler les cheveux.
J'ai lu ici qu'on s'étonnait que les femmes ne lavent leurs cheveux qu'une fois par semaine. Mes amies qui, plus jeunes, avaient les cheveux très longs ne le faisaient qu'une fois par semaine.
A la "Belle époque", on brossait les cheveux tous les soirs et tous les matins. On disait alors qu'il fallait donner 100 coups de brosse sur la chevelure pour qu'elle soit belle.
Les coiffures de 1912, avec leurs volumineux chignons gonflés étaient un véritable édifice capillaire. Pour que la coiffure tienne toute la journée, il fallait crêper les cheveux (les coiffeurs actuels le font toujours, c'est la seule manière d'avoir un beau chignon). Il existait des sortes de bonnets en tulle rigide, sur lequel on venait épingler les mèches. Pour un chignon ondulé, il fallait friser l'ensemble de la chevelure avant de la relever et le crêpage était, de toutes façons, de rigueur. Il fallait compter 1h30à 2h pour que Madame soit coiffée.
Si la nature n'avait pas donné à certaines femmes une magnifique crinière, elles avaient recours à des mèches postiches montées en boucles ou en chignons. Et même si la chevelure était belle il n'était pas rare de rajouter des postiches. Agatha Christie décrit sa séance de coiffure en 1909 (elle est alors âgée de 19 ans). Sa femme de chambre enroulait ses cheveux (très longs puisqu'elle pouvait s'asseoir dessus) en un chignon serré sur le haut de la tête. Sur ce chignon, on épinglait des mèches bouclées pour étoffer la coiffure. Elle raconte que lors d'une sortie à cheval avec ses amis, elle avait, à cause du trot et du galop, semé toutes ses mèches postiches sur la route. Le groupe a mis du temps à les rassembler.
Je parle bien sûr des coiffures des femmes de 1ère et 2ème classes.
Les femmes des classes moins favorisées dégagent le visage à l'aide de peignes qui ramènent les mèches de devant vers l'arrière. Elles font une natte qu'elles enroulent, soit à l'arrière, soit au sommet du crâne et elles la fixent à l'aide de quelques épingles. Seules les femmes qui ne travaillent pas peuvent se permettre des cheveux très longs et du temps à leur consacrer.
Avant la 1ère guerre mondiale, il y avait déjà eu des vagues de cheveux courts pour les coiffures féminines. Mais ça restait des petites tendances suivies surtout par les sportives, les femmes artistes et les audacieuses. Il était courant pour les femmes pauvres de vendre leurs cheveux.
Le couturier Paul Poiret qui lança la mode de la taille empire et les jupes montrant le pied (style de toilettes portées sur le Titanic) vers 1910, avait eu l'idée, dès 1908 de faire couper les cheveux de ses mannequins.
La 1ère guerre mondiale va accélérer cette tendance. Nombre de femmes qui doivent travailler à la place des hommes couperont leurs cheveux juste au-dessus des épaules (ce n'est pas encore la coupe courte et radicale de la "Garçonne"), pour être plus vite prêtes. La mode des cheveux courts commence à prendre de l'importance vers 1917, tout du moins dans les classes ouvrières.
Celle qui va "canaliser" cette tendance et l'imposer comme une innovation est Coco Chanel. Elle commence à se faire un nom aux environs de 1910 en tant que modiste (créatrice de chapeaux) : le canotier pour les femmes, c'est elle.
Elle ouvre une boutique à Deauville en 1913. En 1914, toutes les parisiennes riches ont fui la capitale pour se réfugier, notamment à Deauville. Il n'y avait plus de grands couturiers pour les habiller. Chanel se lance dans la création de tenues en jersey, matière réservée jusque là aux sous-vêtements masculins. Dès 1916, elle lance les jupes courtes montrant les chevilles. En 1921, elle apparaît à l'opéra avec les cheveux courts. Des milliers de femmes vont la suivre et par là même des milliers de salons de coiffure pour femmes vont ouvrir. c'est le triomphe de la "Garçonne" qui vient du titre d'un roman de Gaston Leroux.
Voilà pourquoi les salons de coiffure pour femmes se sont généralisés sur les transatlantiques dans les années '20. C'est également suite à ce changement dans les habitudes de vie que l'on va aménager des salles de danse sur les paquebots. Contrairement à ce que l'on voit dans certains films ou séries sur le Titanic, en 1912, on ne dansait pas sur les bateaux. On y écoutait la musique, l'orchestre donnait des concerts mais il n'y avait pas de salle de bal. Elles sont également apparues dans les années '20. L'Olympic en a été pourvu à cette époque.
Cristophe D.-
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