Le roulier Zenobia, le "Titanic de la Méditerranée"

Cette semaine, un reportage du 20h de TF1 est parti à la découverte de l'épave du Zenobia, un roulier, c'est-à-dire un navire qui transportait des véhicules, et qui a coulé le 7 juin 1980 au large des côtes chypriotes suite à une erreur humaine, mais qui heureusement n'a fait aucune victime.

Vous pouvez voir le reportage ici : https://www.lci.fr/evasion/video-decouverte-le-titanic-de-la-mediterranee-2199804.html

Le navire a été construit en 1978 par les chantiers Kockums Varv de Malmö en Suède. Il pèse plus de 8.000 tonnes, mesure 171 mètres de long et 23 mètres de large.
Il avait une conception innovante : pour diminuer la consommation de mazout, les formes de coque sont affinées sous la ligne de flottaison.
De plus, les ponts qui accueillent les véhicules sont agrandis au maximum, pour améliorer la rentabilité. Sa largeur est volontairement limitée pour lui assurer l’accès aux écluses des Grands Lacs américains.


Il s'agit ici du Fiesta, un navire jumeau du Zenobia. Photo prise à Hambourg en avril 1989.

Le navire est lancé le 11 août 1979 et effectue sa première traversée entre Volos en Grèce et Tartous en Syrie en novembre de la même année.
Le 14 février 1980, alors qu’il traverse le détroit de Cythère, entre la Crète et le sud de la Grèce par mauvais temps, deux fortes lames successives font s'incliner le Zenobia jusqu’à 40° et provoque la glissade de plusieurs semi-remorques, qui étaient simplement calés et non pas arrimés avec des chaînes. Suite à sa gîte, 40 camions sont cabossés et entassés sur le flanc tribord.

Le 30 mai 1980, il quitte Koper en Slovénie avec 135 véhicules et 121 passagers avec Tartous pour destination.
Le 2 juin 1980 à 0 h 15, alors que le Zenobia est au large de Chypre par petite brise et mer peu agitée, l’officier de quart, qui veut montrer le fonctionnement du gouvernail à un routier, déplace 1° d'angle de barre sur un bord, puis sur l’autre avec le pilote automatique. Cette manœuvre entraine une réponse disproportionnée du gouvernail, qui provoque une embardée impossible à récupérer, même en mode manuel.

L’embardée a pour conséquences la glissade d’une grande partie des camions.
Le navire, qui accuse 40° de gîte sur bâbord, envoie un message de détresse à 0 h 30.
Le capitaine du Zenobia fait alors évacuer les passagers, les camionneurs et le personnel hôtellerie-restauration (en tout 138 personnes) dans les embarcations de sauvetage. Un cargo allemand, et un autre, russe, offrent assistance.



Le remorqueur Onisillos arrive sur zone et essaye tout d’abord de pomper de l’eau puis y renonce, suite au mauvais temps, et tente ensuite de ramener le Zenobia à Lanarca en Chypre pour tenter de le redresser, mais la remorque casse. Le navire est finalement installé à l’extérieur du port.

Pendant plusieurs jours, l'équipage, assisté d’employés expérimentés de la compagnie d’armement et des représentants des assureurs, ont essayé de redresser le navire, alors que le capitaine a voulu le faire échouer sur des fonds peu profonds.
Le 6 juin à 23 h, la gite semble redressée, grâce à un vrai remorqueur arrivé sur place, mais l’équipe de sauvetage ne prend pas le temps d’évaluer la situation, pressée par le désir de l’armateur de remettre le navire en service le plus tôt possible.
Des erreurs et des mauvaises décisions font que l'eau pénètre à l'intérieur du navire, notamment pas des ouvertures non refermées.
Le navire coule finalement à 1 h 55 le 7 juin 1980, sans faire de victimes.

Comme on peut le voir dans le reportage de TF1, l’épave du Zenobia est devenue un site de plongée très couru et très populaire. Elle est surnommée "le Titanic de la mer Méditerranée". La visite de la partie haute de l’épave peut se faire à 16 m de fond, mais l’accès à l’intérieur (garage avec camions et remorques encore visibles, salle des machines, etc.) impose une plongée dans la zone des 40 mètres.

Les accidents de plongée ont coûté la vie à huit plongeurs depuis 1982, alors que le naufrage lui-même n'avait fait aucune victime.

Il faut deux visites dans l'épave pour la visiter entièrement. La meilleure période pour approcher l’épave s’étend d’avril à octobre.











Vous pouvez voir sur YouTube plusieurs vidéos des explorations :





Si cette plongée vous intéresse : https://www.padi.com/fr/site-plongee/chypre/zenobia-wreck/#overview

Sources : Wikipedia et SpotMyDive.

Joris

Merci Joris pour le partage. Ce navire est associé à la Grèce et au Chypre , nos pays. C’est vraiment intéressant d’apprendre son histoire. C’est dommage qu’il est coulé. En plus, c’est étonnant que, même si le naufrage n’avait pas de victimes, l’exploration de l’épave a coûté la vie des plongeurs.

Fini a écrit:Merci Joris pour le partage. Ce navire est associé à la Grèce et au Chypre , nos  pays. C’est vraiment intéressant d’apprendre son histoire. C’est dommage qu’il est coulé. En plus, c’est étonnant que, même si le naufrage n’avait pas de victimes, l’exploration de l’épave a coûté la vie des plongeurs.

Oui, ce n'est pas très loin de ton pays. C'est heureux qu'il n'y ait pas eu de victimes mais en effet on compte surtout des morts dans l'exploration de l'épave.
Ça a l'air d'être impressionnant et sans doute dangereux, en tout cas il faut être préparé. Selon le reportage, on peut y trouver des poissons-lions très vénéneux qui prolifèrent en mer Méditerranée.



Joris

C’est impressionnant sans doute. J’aime ce poisson. C’est paradisiaque.