Johan Cervin Swenson

Johan Cervin Swenson

Johan Cervin Swenson était un jeune suédois de 14 ans quand il embarqua à bord du Titanic à Southampton, le 10 avril 1912. Né le 5 mars 1898, il était le fils de Sven Peter Johansson (1868- ?) et Elisabet Jönsdotter Johansson (1864-1914).
Cervin était le frère de Anna Emelia (1894- ?), Jenny (1895-1954), John Rudolph (1900-1967), Leonard, (1902-1965), Reinhold (1905-1948), et Gösta (1908-1956). La famille vivait à Knäred, Halland, Suède
Sven avait immigré à Alcester, Beresford, Dakota du Sud, en 1911. Il avait voyagé avec Jenny. Elisabet était restée en Suède avec le reste de la famille, qui devait le suivre aux États-Unis.
En 1912, Cervin devait faire le voyage avec un camarade plus âgé que lui ; mais celui-ci décida de faire la traversée sur un navire scandinave. Cervin prit le train jusqu’à Göteborg puis joignit l’Angleterre sur un petit bateau.
Cervin embarqua seul sur le Titanic. Ne parlant pas anglais, il dût lui être difficile de s’orienter à bord du navire. Voyageant en troisième classe, il partageait une cabine avec trois autres hommes.
Les passagers de troisième classe étaient une grande source de revenus pour les compagnies de navigations. Ainsi, en 1904, le revenu annuel brut du trafic migratoire était estimé à environ 20 000 000 $. Contrairement à ce qui serait rapporté par la suite, l’Olympic et le Titanic n’étaient pas les premiers paquebots à offrir des cabines aux émigrants ou à leur proposer de la nourriture. Ainsi, mis en service en juin 1903, l’Arabic, de la White Star, proposait, selon un « capitaine chevronné » non nommé, des « cabines de deux, quatre ou six personnes » aussi spacieuses que des « cabines de première et de deuxième classe » avec de « larges couchettes, un miroir et un large siège dans chaque chambre », sans que toutefois les quartiers fussent « aussi joliment aménagés » que ceux des autres classes. La salle à manger proposait des repas et des « chaises pivotantes » et des « tables recouvertes de lin blanc ». Le Titanic n’innovait donc en rien dans ce domaine, mais offrait un confort plus élevé que sur d’autres navires.
Cervin était couché quand survint la collision. Il est difficile de savoir si l’impact le réveilla, mais un journal rapporterait que Cervin et les occupants de sa cabine furent réveillés par des marins. Ceux-ci n’étaient pas alarmés, puisqu’ils plaisantaient en disant que le navire s’était échoué sur un banc de sable. Quand il monta sur le pont, le Cervin vit que plusieurs passagers étaient déjà là, munis de leurs gilets de sauvetage. Il apparut au jeune homme que ces passagers étaient la source de moquerie de la part de marins. Néanmoins, tout le monde gardait son calme, avec peu de confusion ou d’excitation.
Sans que l’on sache comment, Cervin parvint jusqu’au pont des embarcations. Il trouva les officiers rigides, traitant durement les passagers qui s’entassaient. Cervin considérait que c’était la raison sine qua none pour garder la discipline. Le jeune homme tenta à plusieurs reprises d’embarquer dans un canot, mais en fut repoussé à chaque fois. Il parvint à se faufiler dans une chaloupe, dans laquelle on l’autorisa à rester. Il y avait une cinquantaine de personnes dans son embarcation, principalement des femmes et des enfants.
Sans que l’on sache si ce sont les propos de jeune homme ou des erreurs de traduction, voire des ajouts de journaux, Cervin aurait assisté au suicide d’un homme qu’il pensait être un officier. Il aurait également été témoin de plusieurs coups de feu sur le pont. Il aurait encore entendu d’autres tirs alors que son canot était à la mer. La chaloupe à bord de laquelle il était se serait tenu à environ un kilomètre de distance lorsque le Titanic coula.
Dans le canot avait embarqué une jeune femme suédoise qui s’était mariée deux mois auparavant. Son mari ne l’avait pas accompagné dans la chaloupe et perdit la vit. Elle était la seule personne avait qui pouvait discuter Cervin, en raison de la barrière des langues. Le canot arriva vers le Carpathia vers 6 heures. Ce fut alors que la femme suédoise se serait mise à crier et à pleurer.
À bord du Carpathia, Cervin fut logé dans les locaux de la troisième classe. Les quartiers lui semblaient bien pauvres qu’à bord du Titanic. Mais ça lui était égal. Il était reconnaissant de se retrouver là. Les trois autres occupants de sa cabine avaient, semble-t-il, perdu la vie dans le naufrage.
Le Carpathia arriva à New York le 18 avril au soir. Cervin fut emmené au Swedish Lutheran Emigrant Home. Il y séjourna quelques jours. Puis le Relief Committee lui fournit deux valises remplies de vêtements, un manteau et 25 £ en espèces.
Cervin quitta New York pour Alcester. En court de route, il fit un arrêt à Hawarden. Il fut hébergé par un certain Elmer Johnson, de la firme Johnson & Cooper. Ce fut par l’intermédiaire de Johnson que l’histoire du jeune homme fut délivrée aux journaux. Johnson qualifia le jeune homme d’exceptionnellement rusé et brillant, et estimait que c’était grâce à cela qu’il avait survécu. Cervin reprit le train pour rejoindre son père à Alcester.
En arrivant dans le Dakota du Sud, Cervin changea de nom et devint John C. Johnson. Il travailla en tant qu’ouvrier agricole. Il déménagea dans le Michigan, puis dans l’Ohio, dans le Kentucky, puis en Californie et travailla comme soudeur de navire à Long Beach.
Il épousa Hazel Lindley (1908-1990). Le site Geni parle d’un autre mariage, avec une certaine Dorothy Lorena Christina Campbell (1911-1987), fille de William John Campbell et Hulda Campbell, ce qui est confirmé par Encyclopedia Titanica. De son union avec Hazel naquit Joy Johnson. Celle-ci déclara que son père faisait des cauchemars et qu’il se demandait toujours pourquoi il avait été sauvé alors que tant d’autres avaient péri.
Johan Cervin Swenson décéda le 4 juillet 1981 à l’âge de 83 ans, le jour de la fête nationale aux États-Unis. Il fut enterré à cimetière de Rose Hills près de Whittier, en Californie.

Sources :

Encyclopedia Titanica : Johan Cervin Svensson.
Geni : Anna Emelia Svensdotter.
Geni : Dorothy Lorena Christina Campbell.
Geni : Elisabet Johansson.
Geni : Gösta Svensson.
Geni : Hazel G. Johnson.
Geni : Jenny Svensson.
Geni : John Cervin Johnson.
Geni : John Rudolph Svensson.
Geni : Joy Johnson.
Geni : Leonard Svensson.
Geni : Reinhold Svensson.
Geni : Sven Peter Johansson.
St. Johnsbury Caledonian : Invading America. 3 août 1904.
Swanson Family Genealogy : Our Relative on the Titanic.
The Bon Homme County Independent : Witness of 14 tells of Titanic tragedy and his own escape. 2 mai 1912.
White Star Line History Website : RMS Arabic (II).
Williammurdoch.net : Johan Cervin Svensson.

Merci pour cette biographie intéressante.
Je ne connaissais pas l'histoire de ce jeune garçon. C'est clair que ça ne devait pas être évident pour lui d'être seul à cet âge là sur le Titanic, avec en plus la barrière de la langue, et heureusement il a réussi à monter dans cette chaloupe, survivre et rejoindre son père et sa famille.

Ses cauchemars n'ont pas dû être faciles à vivre.

J'ai trouvé cette photo de son tombeau sur Geni :



Et une photo de lui plus âgé :



Joris

Il a eu de la chance de survivre au Naufrage alors que la plupart des jeunes de son âge sont décédés