L'impact à court terme sur la fréquentation des navires

À l'époque du naufrage, le transport maritime était la seule façon de se rendre par-delà les mers et océans du globe.

Le naufrage du Titanic a effrayé de nombreuses personnes et a marqué les esprits, surtout au niveau du nombre important des pertes humaines. Les gens se sont rendus compte que même sur un navire réputé sûr, il y avait un grand danger.

Est-ce que le transport maritime a été significativement impacté dans les semaines et mois qui ont suivi ou le nombre de voyageurs a continué à augmenter lors de cette première moitié du XXème siècle ? Est-ce que le naufrage a créé une psychose et repoussé de nombreuses personnes à s'embarquer dans les transatlantiques, toutes compagnies confondues ?

Aujourd'hui, quand il y a un drame avec un avion, il y a souvent un moment de psychose, mais les gens continuent bien sûr à prendre l'avion. Après le 11 septembre 2001, toutes les compagnies aériennes avaient vu leurs chiffres de fréquentation baisser, y compris Air France.

Joris

Moi j'ai peur de l'avion. En tout cas, après un accident maritime ou non, l'humanité est terrifiée et les hommes ne préfèrent pas voyager à bord un paquebot ou un avion etc pour quelque temps. Bien sûr, si le voyage est obligatoire ils utilisent les navires, les avions etc.

À très, très court terme, peut-être, mais ce n'est même pas certain. Par contre, 1913 fut probablement l'une des meilleures années en termes de nombre de passagers transportés toutes compagnies confondues, y compris pour la White Star, et l'Olympic a joui d'un bon succès cette année-là, donc si reflux il y a eu, il n'a pas dû être très long !

Et puis le voyage n'était pas abordé de la même façon à l'époque. Quand on partait, même pour des vacances, c'était pour plusieurs semaines voire mois, il fallait prendre des dispositions qui touchaient à un peu tous les milieux, surtout quand on était de classe moyenne. Du coup, annuler un voyage quand on a pris tout un tas de dispositions pour partir plusieurs mois de l'autre côté de l'Atlantique, juste parce qu'un navire a coulé... ça n'a pas la même portée que reporter un voyage en avion.

Sûrement que, comme dans le cas du 11 septembre d'ailleurs, cela a un impact sur des gens qui étaient déjà mal à l'aise avec ce moyen de transport.

Vous avez raison, au départ les gens ont dû beaucoup y penser puis ils ont repris les transports maritimes comme avant tout en ayant cette tragédie à l'esprit.

Comme les gens continuent aujourd'hui de prendre l'avion quand il y a un drame, ils ont continué à prendre le bateau. Et puis effectivement, à l'époque il fallait s'organiser quand on voulait voyager, donc beaucoup n'ont pas pu annuler leur voyage prévu.

Et l'amélioration des moyens de la sécurité a dû les rassurer aussi.

On sait pourquoi 1913 a été une année très prolifique ?

Joris

On peut se poser la question s'il y a eu des annulations suite aux unes de journaux, en attendant que des mesures de sécurité immédiates soient mises en place. Rien qu'une place dans un canot pour chaque passager a dû rassurer. Certains ne devaient pas avoir le choix (en particulier les 3ème classe qui avaient vendu tout ce qu'ils possédaient pour émigrer) et ne pouvaient donc pas se permettre d'annuler.

Sha're a écrit:On peut se poser la question s'il y a eu des annulations suite aux unes de journaux, en attendant que des mesures de sécurité immédiates soient mises en place. Rien qu'une place dans un canot pour chaque passager a dû rassurer. Certains ne devaient pas avoir le choix (en particulier les 3ème classe qui avaient vendu tout ce qu'ils possédaient pour émigrer) et ne pouvaient donc pas se permettre d'annuler.

C'est vrai que pour eux, c'était difficile d'annuler même si le naufrage a dû les effrayer.

Il y a des rescapés qui ont repris le navire très rapidement après le drame, notamment pour retourner en Angleterre (sans parler qu'ils étaient sur le Carpathia juste avant), pour eux aussi ça devait être difficile.

Joris

Joris a écrit:On sait pourquoi 1913 a été une année très prolifique ?

Il y avait une tendance plus large à l'augmentation, de la capacité des navires, du nombre de migrants, même s'il y avait des hauts et des bas, donc il n'est pas surprenant que 1913 ait été une très bonne année. Et forcément, vu que l'année suivante a été coupée en deux par la guerre, puis que le commerce maritime a été pas mal transformé par le conflit, puis que l'immigration a été réduite dans les années 1920, 1913 fait aussi un peu figure de date butoir : après, plus rien n'a été pareil.