Le club des 400 de Caroline Astor : l'élite de New York

Vers 1872, Caroline Webster Astor (la mère de John Jacob IV) et un avocat nommé Ward McAllister élaborèrent une liste de l'élite sociale de New York, indispensable à ses événements mondains. La rumeur dit que McAllister aurait plaisanté sur le fait que "seulement près de 400 personnes dans la société new-yorkaise" comptaient et que, comme par hasard, la salle de bal de Mme Astor ne pouvait accueillir qu'environ 400 invités. C'est ainsi que le registre social de ces dignes invités de Mme Astor, a été créé. Il était composé de riches héritiers et anciennes familles; les nouveaux millionnaires ayant profité de la récente révolution industrielle n’ont pas été inclus. En particulier, Mme Astor aurait "évité" les Vanderbilt, qu'elle finira par accepter des années plus tard. Elle organisait des fêtes somptueuses pour elle-même et d'autres membres de l'élite de New York. Personne n'était autorisé à assister à ces rassemblements sans une carte de visite officielle de sa part.

McAllister était l'organisateur avisé du club. En 1892, il envoya au New York Times une copie du club des 400 de Mme Astor, qui ne contenait que 309 noms. Bien entendu, nous ne pouvons pas supposer que la liste est restée statique des années 1870 aux années 1890; après tout, les gens se sont mariés, sont morts, ont déménagé ou ne sont plus restés riches.


Caroline Astor

Les gens insistaient pour figurer sur cette liste, qui a même servi de modèle au registre social de Louis Keller. Keller avait été éditeur dans l’industrie du tabloïd avant de créer des annuaires sur les meilleurs partis de la société en 1887 pour 1,75 $. Brooke Astor a entériné cette liste à son apogée: "Autrefois, si quelqu'un n'était pas sur la liste, vous ne le connaissiez tout simplement pas."

La mort de Caroline Astor en 1908 marqua le déclin du club des 400 qui se divisait en une dizaine de sociétés. Le New York Times a cité des personnalités ayant affirmé que "la liste Fortune 500 était infiniment plus précieuse". Au milieu des années 1910, les anciennes normes du club qui constituait la société ont été modifiées, ouvrant la voie aux "Café Society" des années 1920-1930.


Source : Missed in History, New York Social Diary et Edwardian Promenade

C'est une histoire très intéressante.

Eh bien, cette liste de Caroline Astor devait être précieuse, et y faire partie quand on était une famille riche new-yorkaise, devait être un objectif. Il pouvait y avoir des jalousies si vous n'y étiez pas et qu'une autre famille riche que vous connaissiez en faisait partie. Les soirées et les fêtes devaient être particulièrement grandioses.

C'est étrange tout de même que les nouveaux riches n'y étaient pas intégrés.

Joris

Joris a écrit:Eh bien, cette liste de Caroline Astor devait être précieuse, et y faire partie quand on était une famille riche new-yorkaise, devait être un objectif. Il pouvait y avoir des jalousies si vous n'y étiez pas et qu'une autre famille riche que vous connaissiez en faisait partie. Les soirées et les fêtes devaient être particulièrement grandioses.

C'est étrange tout de même que les nouveaux riches n'y étaient pas intégrés.

Oui ils préféraient rester entre eux et étaient très sélectifs, ils ont eu du mal à rassembler ne serait ce que 300 personnes. Les mentalités ont dû ensuite changer pour accepter les nouveaux riches.
Dans le livre "Titanic des vies dorées", on parle d'un dîner bal en février 1910 dans l'hôtel particulier new-yorkais de Cornélius Vanderbilt III. Archibald Butt y était convié. "C'était la première fois qu'un membre de la famille Butt était admis au sein des Quatre Cents". John Jacob Astor a suscité les quolibets avec son récent divorce.

Je ne suis pas vraiment surprise de la non-intégration des nouveaux riches.
Très intéressant comme information et article en tout cas et j'aime l'anecdote sur Archibald Butt au sein des Quatre Cent . Faudra que je lise le livre Titanic, des vies dorées parce qu'il m'était inconnu.

Je me demande, est-ce qu'on connait la liste des Quatre Cent dans les années 1910 ? Pour savoir qui y était présent parmi les passagers du Titanic et quelle "perte" cela a pu laisser dans la liste ? Y avait-il beaucoup de membres des Quatre Cent à bord ? Forcément on a Astor et Archibald Butt mais qui d'autre en était ? Guggenheim ? Duff Gordon ? la Comtesse de Rothes ?

Dans le film, Rose dit que sa mère appelait certaines personnes dont Molly Brown "les nouveaux riches". Ça montre aussi qu'il y avait une distinction entre les familles riches anciennes et celles qui l'étaient devenu récemment. Comme tu dis Nadine, les mentalités ont ensuite changé.

Tinuviel, si tu veux plus d'infos sur ce livre, voici son sujet  
Ça m'intéresserait aussi de savoir s'il y avait dans ce club des futurs passagers du Titanic ou des membres issus de leur famille.

Joris

Tinuviel a écrit:
Je me demande, est-ce qu'on connait la liste des Quatre Cent dans les années 1910 ? Pour savoir qui y était présent parmi les passagers du Titanic et quelle "perte" cela a pu laisser dans la liste ? Y avait-il beaucoup de membres des Quatre Cent à bord ? Forcément on a Astor et Archibald Butt mais qui d'autre en était ? Guggenheim ? Duff Gordon ? la Comtesse de Rothes ?

J'aimerais bien avoir aussi accès à cette liste. Je n'ai trouvé que celle datant de 1892 : The History Box
En tout cas cette liste existe toujours, elle est donnée dans le Quest Magazine chaque année qui recense aussi tous les évènements mondains auxquels il faut assister.

Joris a écrit:Dans le film, Rose dit que sa mère appelait certaines personnes dont Molly Brown "les nouveaux riches". Ça montre aussi qu'il y avait une distinction entre les familles riches anciennes et celles qui l'étaient devenu récemment. Comme tu dis Nadine, les mentalités ont ensuite changé.

J'ai pensé aussi à cette scène du film. Je lis sur un autre site que les anciennes familles riches et les nouveaux riches ont été acceptés dès le départ donc je ne comprends plus rien.
This new society would be the most exclusive and fashionable, consisting of what McAllister named the “Nobs” and the “Swells.” The Nobs were members of the old Knickerbocker families. The Swells were the new money, who often had a lot more money than the fortunes of the older families, so they could not be overlooked. The latter, now flushed with cash and aspiring, would be blended with the old (and, perhaps, not as rich). They were happy to be there to rub elbows. Source : Quest mag

McAllister voulait introduire le modèle européen qui évoquait la finesse et la culture. Les Européens de cette époque considéraient les Américains comme grossiers et vulgaires avec leurs richesses.

La liste actuelle regroupe toujours les noms des familles les plus riches de New York ?

Peut-être que dans certains cas, on acceptait les nouveaux riches s'ils pouvaient apporter quelque chose de plus

Joris

Joris a écrit:La liste actuelle regroupe toujours les noms des familles les plus riches de New York ?

Aujourd'hui ce sont les personnes les plus influentes dans la société américaine selon le magazine.
Un exemple d'une de ces soirées : https://guestofaguest.com/new-york/fashion/the-quest-400-plus-900-party

Sha're a écrit:

Joris a écrit:La liste actuelle regroupe toujours les noms des familles les plus riches de New York ?

Aujourd'hui ce sont les personnes les plus influentes dans la société américaine selon le magazine.
Un exemple d'une de ces soirées : https://guestofaguest.com/new-york/fashion/the-quest-400-plus-900-party

Ce n'est pas notre monde
On a l'impression en effet d'être dans un reportage qu'on nous montre parfois sur les soirées mondaines, les riches, etc.

Joris

Est-ce que dans les 400 étaient comptés les conjoints ou conjointes ?

J’aurais également aimé savoir si certains passagers du Titanic y figuraient.
Je pense aux Straus, à la comtesse etc.

Merci pour le partage Nadine, c'est très intéressant.

Joris a écrit:Ce n'est pas notre monde ouf
On a l'impression en effet d'être dans un reportage qu'on nous montre parfois sur les soirées mondaines, les riches, etc.

En effet, nous sommes loin de nous douter de tous les petits réseaux mondains.