Diplomatie, ou comment on empêcha la destruction de Paris

Dans la nuit du 24 au 25 août 1944, le Général Dietrich Von Choltitz (Niels Arestrup), Gouverneur Miliaire de Paris sous l'Occupation, est contacté par Hitler : alors que Berlin devient de plus en plus un champ de ruines, Paris (abandonnée en 1940) se dresse toujours, fière et intacte : c'est inadmissible pour le Führer. Les ponts, les monuments, les gares : tout doit être détruit. C'est alors que parait un consul suédois (André Dussolier), qui va tenter de l'impossible : persuader ce Nazi convaincu qui a détruit les villes de Rotterdam, Sebastopol, Kharkov, et qui est par-dessus le marché responsable de l'extermination de 500.000 Juifs en Russie. Celui-ci refuse. D'abord, car il n'est pas du genre à trahir un ordre. Puis, à cause de la Sippenhaft : si un officier allemand trahit le Reich, sa femme et ses enfants sont emprisonnés et exécutés...

Inspiré par une pièce de théâtre de Cyril Gély, où les deux acteurs principaux reprennent leur rôle qui leur va comme un gant, le concept du film est le suivant : imaginer ce qui aurait pu avoir été dit durant cette dernière soirée avant la Libération. La réalité historique est donc consciemment adaptée pour avoir un effet plus dramatique et émotionnel, car en vrai, des semaines de discussion entre le Général et le Consul ont eu lieu. Mais cela permet de montrer ce qui fait la force du film : les dialogues. Tout ou presque se joue dans une seule pièce, entre deux personnes, et pendant deux heures, c'est à celui qui saura trouver le mot juste pour déstabiliser son adversaire et le faire changer d'avis.

Une vraie pépite franco-allemande, qui plaira aux amateurs d'Histoire et d'éloquence.