Témoignage de Charles Herbert Lightoller.
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Témoignage de Charles Herbert Lightoller.
Témoignage du deuxième officier Charles Herbert Lightoller.
14097. Dites nous ce qui s’est passé au juste, tel que vous l’avez vu ?
- Après avoir atteint une assiette (négative) de 50 à 60 degrés, ou quelque chose du genre, il y a eu un son profond et résonnant, lequel j’attribuerais aux chaudières quittant leurs assises et se fracassant contre les cloisons étanches. Le navire à ce moment devenait de plus en plus à la perpendiculaire jusqu’à ce qu’il atteigne l’absolu perpendiculaire et alors il a sombré lentement. Il a sombré très lentement jusqu’à la fin mais beaucoup plus rapidement lorsque l’eau a atteint l’arrière des cabines de deuxième classe.
14338. Dites moi donc quelles précautions vous avez prises (pour éviter la collision) ?
- J’ai pris la précaution, telle que je pense en avoir fait mention dans mes témoignages, de m’être positionné à la passerelle de manière à ce que ma vigie ne soit compromise par aucun obstacle ce, pour le reste de mon quart.
14351. Parce que vous en avez informé M. Murdoch (de l’approche des glaces) avant d’avoir quitté la passerelle après le changement de quart selon votre témoignage d’hier?
- Oui. Laissez-moi vous expliquer mon point et nous en obtiendrons une vision beaucoup plus claire. Voyez-vous, nous nous approchions d’une zone de glace qui était rapportée d’année en année, tout le temps et encore, mais je ne me souviens pas d’avoir vu un seul iceberg lors des 2 ou 3 années précédentes, même si des navires nous devançant avaient émis des rapports de glace fois après fois et encore. Il n’y avait donc absolument aucune certitude que nous courions en direction d’un champ de glace ou parmi des icebergs ou n’importe quoi d’autres et il en était ainsi et toujours, depuis des années dans les parages de ces longitudes et ce, bien avant même que les rapports de glace existent.
14358. Nous avons eu le témoignage il y a quelques jours, d’un officier d’une autre compagnie de vapeurs qui établit des règlements internes afin de prendre des précautions additionnelles lorsqu’ils naviguent dans une zone de glace, ou lorsque de la glace est rapportée croisant leur trajectoire. Est-ce que votre compagnie, la White Star, instaure de tels règlements à l’attention de leurs capitaines ou officiers pour les inciter à prendre des mesures dans les parages de zones de glace ?
- Non.
14320. Voulez-vous nous faire comprendre que si un veilleur ne retrouve pas les lunettes d’approche dans le casier du nid-de-pie, qu’il n’a pas le droit de vous en aviser?
- Oui, il a le droit de venir nous en aviser, mais là s’arrête la requête.
14485. Concernant le rapport depuis le nid-de-pie à l’effet qu’il n’y avait pas de lunettes d’approche, Vous avez dit que le rapport vous a été adressé – par qui?
- Laissez-moi vous expliquer les circonstances et vous y verrez ainsi plus clair. J’étais dans ma cabine lorsque j’ai entendu une voix parler dans le carré. J’ai reconnu le veilleur Symons, alors je suis sorti de ma cabine, je l’ai vu et lui ai dit; ''Qu’est-ce qu’il y a Symons ?''. Il a répondu; ''Nous n’avons pas de lunettes d’approche dans le nid-de-pie''. Je lui ai dit; ''D’accord''. Je me suis rendu dans les quartiers du Chef Officier et lui en ai fait part. Le Chef m’a répondu de mémoire qu’il était au fait et qu’il avait les choses en main. J’ai alors annoncé à Symons; ''Qu’il n’y avait pas de lunettes d’approche pour vous''. Ainsi, il a quitté.
(note : de mémoire, il y avait une paire de lunettes pour le capitaine, une pour le pilote ou la passerelle et trois autres, soit une pour chacun des Officiers séniors, pour un total de cinq paires. À quoi servait les lunettes d’approche pour le pilote qui était débarqué depuis le dernier port appelé.)
14375. Et conséquemment, la vitesse ne pouvait être réduite que par les ordres du capitaine ?
- Non, je n’irais pas jusqu’à dire que la vitesse ne pouvait être réduite que par les ordres du capitaine. Lassez moi vous donner un exemple. Supposons que j’aurais aperçu un morceau de glace des plus insignifiants, supposons que nous aurions traversé un petit champ de glace qui aurait été repousser de part et d’autre, que j’aurais aperçu quelques indications que ce soient de la proximité de la glace, une preuve tangible de la proximité de la glace, j’aurais très probablement actionner les transmetteur d’ordres moi-même et au même moment, j’en aurais aviser le commandant.
14396. Lancé d’avant à 21½ nœuds alors que vous sachiez tous que vous étiez dans la présence d’un champ de glace ?
- Bien, votre déclaration est à peine correcte lorsque vous affirmez que nous sachions tous que nous étions en présence de glace ? Nous ne le savions pas, nous disposions que de rapports nous permettant de maintenir l'allure.
14397. Vous n’aviez aucune raison de nier ces rapports de glace ?
- Au contraire, à la suite de nombreuses années à traverser et de n’avoir jamais aperçu de la glace même si elle était rapporté continuellement
14404. Je peux comprendre de naviguer à 21½ nœuds jusqu’à 22h00 ou 22h30. Mais ce que je ne parviens à comprendre est pourquoi avez-vous persisté à procéder à 21½ nœuds après 22h30, heure à laquelle vous étiez porté à croire de vous retrouver dans les parages d’un champ de glace ?
- Je ne peux pas répondre pour ce qui s’est passé après 22h00 (après mon quart).
14409. Je sais qu’il (vigie) parlait de la brumasse, ainsi ce n’est pas ce qu’il aurait fallu faire, d’adopter des précautions ?
- Non, je ne le vois pas ainsi. Si nous avions procédé à très basse vitesse, je suis bien d’accord avec vous que nous aurions évité le naufrage, mais nous devons tenir compte de l’expérience de toutes ces années, ce que nous avons toujours fait.
14411. Je sais bien. Mais vous disiez que depuis l’accident et avec les connaissances que vous en avez maintenant, vous adopteriez des précautions supplémentaires, je pense, en tous les cas, à partir de 21h30. Une de ces précautions ne serait-elle pas de naviguer très lentement, de diminuer la vitesse ?
- J’ai le regret de vous dire que je ne peux vous donner une réponse arrêtée là-dessus
14414. Ce que je veux vous suggérer est qu’il ait été irresponsable, délibérément imprudent dans ces conditions que vous avez vous-mêmes décrites d’anormal (nuit sans lune, par calme plat, sans houle) et dans l’optique que vous connaissiez selon diverses sources que la glace se situait dans vos parages immédiat, de procéder à 21½ nœuds ?
- Alors tout ce que je peux vous affirmer est que cette imprudence s’applique à tous les commandants de tous les navires qui traversent l’océan atlantique.
14415. Je n’argumente pas ça avec vous, mais êtes vous en mesure de décrire cette façon de faire autrement qu’irresponsable ou imprudente ?
- Oui.
14416. C’est une manière prudente de naviguer selon vous ?
- C’est une navigation courante, laquelle fait appel à une navigation vigilante.
14417. Est-ce votre position, que même avec l’expérience désastreuse du Titanic, si vous naviguiez à proximité d’une zone où on vous avait rapporté de la glace en abondance, vous procéderiez avec un navire comme le Titanic à 21½ nœuds ?
- Je ne dis pas que je devrais.
14418. Durant la nuit, et dans des conditions que vous avez dédrites comme très anormales, assurément vous ne procéderiez pas à 21½ nœuds ?
- Ces conditions ne nous étaient pas apparente en premier lieu; les conditions de mer d’un calme absolue ne nous ont pas été apparentes que par la suite. Naturellement, je devrai prendre des précautions suite à une telle occurrence
14419. Et quelles précautions prendriez-vous si vous ne réduisiez pas l’allure ?
- Je n’ai pas dit que je ne réduirais pas.
14420. Vous ne pouvez nous dire si vous prendriez des précautions ou non ?
- Non, j’ai bien peur que je ne pourrais dire ici même ce que je devrais faire. Je devrais prendre toutes les précautions qui m’interpellent.
14421. Je considère que si vous aviez agi prudemment et avec attention vous auriez réduit l’allure, et si vous n’aviez pas réduit l’allure, vous auriez agi de manière irresponsable. Vous savez avoir décrit les conditions comme anormales telles qu’elles vous aient été apparentes au moment où vous étiez de quart. Vous avez affirmé que lors de votre longue conversation avec le capitaine, n’aviez vous pas discuté de ces conditions. Vous avez affirmé que vous n’aviez pas reconnu la mer comme étant d’un calme plat. J’aimerais vous rafraichir la mémoire. À la page 306 et à la question 13615, vous avez témoigné; À 20h55, lorsque le commandant est venu à la passerelle, il a remarqué qu’il faisait froid, et selon votre souvenir vous avez répondu; ''Oui, il fait très froid, monsieur. Ce n’est qu’un degré au dessus du point de congélation. J’ai avisé le charpentier et sonné à la salle des machines que nous étions sur le point d’atteindre le point de congélation ou il le serait durant la nuit''. Nous avons alors discuté du temps qu’il faisait. Il a dit; ''Il n’y a pas beaucoup de vent''. J’ai répondu; ''Non, c’est un fait, c’est le calme plat''. Il a répété; ''Le calme plat''. J’ai alors dit; ''Oui, très plat, il n’y a pas de vent. C’est désappointant que la brise a cessé alors que nous nous traverserons une zone de glace''. Vous avez dit que vos raisons d’intervenir étaient flagrantes, le commandant comprenait ce que je voulais dire, que l’absence de brisants à la base des icebergs les rendraient difficile à apercevoir ?
- Oui.
14422. N’était-ce pas des éléments amplement suffisants pour laisser croire au commandant et à vous-même, que vous vous situiez dans des circonstances extrêmement dangereuses ?
- Non.
14423. Je ne crois pas qu’il y ait existé quoi que se soit qui aurait permis de vous convaincre qu’il s’agissait d’une nuit dangereuse ?
- J’ai été très convaincu que c’était dangereux.
14424. Je rappelle que les conditions que vous avez décrites étaient dangereuses ?
- Elles ont prouvé quelles l’étaient.
14425. Ce que je dénonce est que si ces conditions étaient si dangereuses, ceux en charge de la sécurité de la navigation ont fait preuve de négligence en naviguant à une telle vitesse.
- Non.
14426. Je laisse tomber. De toutes les précautions importantes à adopter, ne serait-il pas opportun de poster davantage de vigies à la pointe d’étrave ?
- Tout ce qui serait favorable pour permettre d’éviter le danger
14427. Ne serait-elle pas une précaution favorable pour éviter le danger ?
- Peut-être.
14592. J’ai compris que vous aviez dit hier, que vous aviez calculé que vous seriez dans les parages de la glace vers 21h30 ?
- Aux alentours de, oui.
14593. Et que le sixième officier, M. Moody, avait calculé que vous atteindriez peut-être la glace aux alentours de 23h00 ?
- Oui
14594. N’y avait pas là une disparité considérable?
- Oui.
14595. Lors de votre changement de quart à 22h00, avez-vous informé M. Murdoch qui vous relevait, que vos calculs étaient différents de ceux effectués par M. Moody ?
- Je ne me souviens pas d’avoir mentionné nos calculs individuels.
14596. Vous n’avez pas envisagé qu’il était souhaitable, considérant que les conditions étaient telles que vous les avez décrites, que vous auriez du attirer l’attention de M. Murdoch sur cette disparité entre vos calculs ?
- Non
14698. Seriez-vous surpris de connaître que selon toute vraisemblance, les examens de la vue (pur les vigies) avaient été discontinués depuis longtemps à Southampton ?
- Je pourrais vous dire par ailleurs, vous serait-il de quelque utilité que ce soit de connaître que j’insistais sur ces examens.
14720. En ce qui a trait aux vigies, ai-je compris que si les vigies avaient eu des lunettes d’approche et qu’elles avaient été utilisées à ce moment, qu’ils auraient aperçus l’iceberg bien avant ?
- Je ne peux pas vous dire ce que vous avez compris.
14721. Supposons qu’à l’approche de la zone de glace ils auraient utilisés leurs lunettes, n’auraient-ils pas selon votre opinion aperçus l’iceberg beaucoup plus rapidement ?
- Que s’ils avaient eu les lunettes collées aux yeux.
14752. Et votre expérience acquise vous renseignait que les conditions existantes ne voulaient en rien signifier que vous auriez nécessairement rencontré de la glace ?
- C’est le cas.
14753. Est-ce que le fait de réduire l’allure avant d’apercevoir quelconque glace que ce soit vous aurait maintenu dans une zone de danger plus longtemps ?
- Oui.
...
14097. Dites nous ce qui s’est passé au juste, tel que vous l’avez vu ?
- Après avoir atteint une assiette (négative) de 50 à 60 degrés, ou quelque chose du genre, il y a eu un son profond et résonnant, lequel j’attribuerais aux chaudières quittant leurs assises et se fracassant contre les cloisons étanches. Le navire à ce moment devenait de plus en plus à la perpendiculaire jusqu’à ce qu’il atteigne l’absolu perpendiculaire et alors il a sombré lentement. Il a sombré très lentement jusqu’à la fin mais beaucoup plus rapidement lorsque l’eau a atteint l’arrière des cabines de deuxième classe.
14338. Dites moi donc quelles précautions vous avez prises (pour éviter la collision) ?
- J’ai pris la précaution, telle que je pense en avoir fait mention dans mes témoignages, de m’être positionné à la passerelle de manière à ce que ma vigie ne soit compromise par aucun obstacle ce, pour le reste de mon quart.
14351. Parce que vous en avez informé M. Murdoch (de l’approche des glaces) avant d’avoir quitté la passerelle après le changement de quart selon votre témoignage d’hier?
- Oui. Laissez-moi vous expliquer mon point et nous en obtiendrons une vision beaucoup plus claire. Voyez-vous, nous nous approchions d’une zone de glace qui était rapportée d’année en année, tout le temps et encore, mais je ne me souviens pas d’avoir vu un seul iceberg lors des 2 ou 3 années précédentes, même si des navires nous devançant avaient émis des rapports de glace fois après fois et encore. Il n’y avait donc absolument aucune certitude que nous courions en direction d’un champ de glace ou parmi des icebergs ou n’importe quoi d’autres et il en était ainsi et toujours, depuis des années dans les parages de ces longitudes et ce, bien avant même que les rapports de glace existent.
14358. Nous avons eu le témoignage il y a quelques jours, d’un officier d’une autre compagnie de vapeurs qui établit des règlements internes afin de prendre des précautions additionnelles lorsqu’ils naviguent dans une zone de glace, ou lorsque de la glace est rapportée croisant leur trajectoire. Est-ce que votre compagnie, la White Star, instaure de tels règlements à l’attention de leurs capitaines ou officiers pour les inciter à prendre des mesures dans les parages de zones de glace ?
- Non.
14320. Voulez-vous nous faire comprendre que si un veilleur ne retrouve pas les lunettes d’approche dans le casier du nid-de-pie, qu’il n’a pas le droit de vous en aviser?
- Oui, il a le droit de venir nous en aviser, mais là s’arrête la requête.
14485. Concernant le rapport depuis le nid-de-pie à l’effet qu’il n’y avait pas de lunettes d’approche, Vous avez dit que le rapport vous a été adressé – par qui?
- Laissez-moi vous expliquer les circonstances et vous y verrez ainsi plus clair. J’étais dans ma cabine lorsque j’ai entendu une voix parler dans le carré. J’ai reconnu le veilleur Symons, alors je suis sorti de ma cabine, je l’ai vu et lui ai dit; ''Qu’est-ce qu’il y a Symons ?''. Il a répondu; ''Nous n’avons pas de lunettes d’approche dans le nid-de-pie''. Je lui ai dit; ''D’accord''. Je me suis rendu dans les quartiers du Chef Officier et lui en ai fait part. Le Chef m’a répondu de mémoire qu’il était au fait et qu’il avait les choses en main. J’ai alors annoncé à Symons; ''Qu’il n’y avait pas de lunettes d’approche pour vous''. Ainsi, il a quitté.
(note : de mémoire, il y avait une paire de lunettes pour le capitaine, une pour le pilote ou la passerelle et trois autres, soit une pour chacun des Officiers séniors, pour un total de cinq paires. À quoi servait les lunettes d’approche pour le pilote qui était débarqué depuis le dernier port appelé.)
14375. Et conséquemment, la vitesse ne pouvait être réduite que par les ordres du capitaine ?
- Non, je n’irais pas jusqu’à dire que la vitesse ne pouvait être réduite que par les ordres du capitaine. Lassez moi vous donner un exemple. Supposons que j’aurais aperçu un morceau de glace des plus insignifiants, supposons que nous aurions traversé un petit champ de glace qui aurait été repousser de part et d’autre, que j’aurais aperçu quelques indications que ce soient de la proximité de la glace, une preuve tangible de la proximité de la glace, j’aurais très probablement actionner les transmetteur d’ordres moi-même et au même moment, j’en aurais aviser le commandant.
14396. Lancé d’avant à 21½ nœuds alors que vous sachiez tous que vous étiez dans la présence d’un champ de glace ?
- Bien, votre déclaration est à peine correcte lorsque vous affirmez que nous sachions tous que nous étions en présence de glace ? Nous ne le savions pas, nous disposions que de rapports nous permettant de maintenir l'allure.
14397. Vous n’aviez aucune raison de nier ces rapports de glace ?
- Au contraire, à la suite de nombreuses années à traverser et de n’avoir jamais aperçu de la glace même si elle était rapporté continuellement
14404. Je peux comprendre de naviguer à 21½ nœuds jusqu’à 22h00 ou 22h30. Mais ce que je ne parviens à comprendre est pourquoi avez-vous persisté à procéder à 21½ nœuds après 22h30, heure à laquelle vous étiez porté à croire de vous retrouver dans les parages d’un champ de glace ?
- Je ne peux pas répondre pour ce qui s’est passé après 22h00 (après mon quart).
14409. Je sais qu’il (vigie) parlait de la brumasse, ainsi ce n’est pas ce qu’il aurait fallu faire, d’adopter des précautions ?
- Non, je ne le vois pas ainsi. Si nous avions procédé à très basse vitesse, je suis bien d’accord avec vous que nous aurions évité le naufrage, mais nous devons tenir compte de l’expérience de toutes ces années, ce que nous avons toujours fait.
14411. Je sais bien. Mais vous disiez que depuis l’accident et avec les connaissances que vous en avez maintenant, vous adopteriez des précautions supplémentaires, je pense, en tous les cas, à partir de 21h30. Une de ces précautions ne serait-elle pas de naviguer très lentement, de diminuer la vitesse ?
- J’ai le regret de vous dire que je ne peux vous donner une réponse arrêtée là-dessus
14414. Ce que je veux vous suggérer est qu’il ait été irresponsable, délibérément imprudent dans ces conditions que vous avez vous-mêmes décrites d’anormal (nuit sans lune, par calme plat, sans houle) et dans l’optique que vous connaissiez selon diverses sources que la glace se situait dans vos parages immédiat, de procéder à 21½ nœuds ?
- Alors tout ce que je peux vous affirmer est que cette imprudence s’applique à tous les commandants de tous les navires qui traversent l’océan atlantique.
14415. Je n’argumente pas ça avec vous, mais êtes vous en mesure de décrire cette façon de faire autrement qu’irresponsable ou imprudente ?
- Oui.
14416. C’est une manière prudente de naviguer selon vous ?
- C’est une navigation courante, laquelle fait appel à une navigation vigilante.
14417. Est-ce votre position, que même avec l’expérience désastreuse du Titanic, si vous naviguiez à proximité d’une zone où on vous avait rapporté de la glace en abondance, vous procéderiez avec un navire comme le Titanic à 21½ nœuds ?
- Je ne dis pas que je devrais.
14418. Durant la nuit, et dans des conditions que vous avez dédrites comme très anormales, assurément vous ne procéderiez pas à 21½ nœuds ?
- Ces conditions ne nous étaient pas apparente en premier lieu; les conditions de mer d’un calme absolue ne nous ont pas été apparentes que par la suite. Naturellement, je devrai prendre des précautions suite à une telle occurrence
14419. Et quelles précautions prendriez-vous si vous ne réduisiez pas l’allure ?
- Je n’ai pas dit que je ne réduirais pas.
14420. Vous ne pouvez nous dire si vous prendriez des précautions ou non ?
- Non, j’ai bien peur que je ne pourrais dire ici même ce que je devrais faire. Je devrais prendre toutes les précautions qui m’interpellent.
14421. Je considère que si vous aviez agi prudemment et avec attention vous auriez réduit l’allure, et si vous n’aviez pas réduit l’allure, vous auriez agi de manière irresponsable. Vous savez avoir décrit les conditions comme anormales telles qu’elles vous aient été apparentes au moment où vous étiez de quart. Vous avez affirmé que lors de votre longue conversation avec le capitaine, n’aviez vous pas discuté de ces conditions. Vous avez affirmé que vous n’aviez pas reconnu la mer comme étant d’un calme plat. J’aimerais vous rafraichir la mémoire. À la page 306 et à la question 13615, vous avez témoigné; À 20h55, lorsque le commandant est venu à la passerelle, il a remarqué qu’il faisait froid, et selon votre souvenir vous avez répondu; ''Oui, il fait très froid, monsieur. Ce n’est qu’un degré au dessus du point de congélation. J’ai avisé le charpentier et sonné à la salle des machines que nous étions sur le point d’atteindre le point de congélation ou il le serait durant la nuit''. Nous avons alors discuté du temps qu’il faisait. Il a dit; ''Il n’y a pas beaucoup de vent''. J’ai répondu; ''Non, c’est un fait, c’est le calme plat''. Il a répété; ''Le calme plat''. J’ai alors dit; ''Oui, très plat, il n’y a pas de vent. C’est désappointant que la brise a cessé alors que nous nous traverserons une zone de glace''. Vous avez dit que vos raisons d’intervenir étaient flagrantes, le commandant comprenait ce que je voulais dire, que l’absence de brisants à la base des icebergs les rendraient difficile à apercevoir ?
- Oui.
14422. N’était-ce pas des éléments amplement suffisants pour laisser croire au commandant et à vous-même, que vous vous situiez dans des circonstances extrêmement dangereuses ?
- Non.
14423. Je ne crois pas qu’il y ait existé quoi que se soit qui aurait permis de vous convaincre qu’il s’agissait d’une nuit dangereuse ?
- J’ai été très convaincu que c’était dangereux.
14424. Je rappelle que les conditions que vous avez décrites étaient dangereuses ?
- Elles ont prouvé quelles l’étaient.
14425. Ce que je dénonce est que si ces conditions étaient si dangereuses, ceux en charge de la sécurité de la navigation ont fait preuve de négligence en naviguant à une telle vitesse.
- Non.
14426. Je laisse tomber. De toutes les précautions importantes à adopter, ne serait-il pas opportun de poster davantage de vigies à la pointe d’étrave ?
- Tout ce qui serait favorable pour permettre d’éviter le danger
14427. Ne serait-elle pas une précaution favorable pour éviter le danger ?
- Peut-être.
14592. J’ai compris que vous aviez dit hier, que vous aviez calculé que vous seriez dans les parages de la glace vers 21h30 ?
- Aux alentours de, oui.
14593. Et que le sixième officier, M. Moody, avait calculé que vous atteindriez peut-être la glace aux alentours de 23h00 ?
- Oui
14594. N’y avait pas là une disparité considérable?
- Oui.
14595. Lors de votre changement de quart à 22h00, avez-vous informé M. Murdoch qui vous relevait, que vos calculs étaient différents de ceux effectués par M. Moody ?
- Je ne me souviens pas d’avoir mentionné nos calculs individuels.
14596. Vous n’avez pas envisagé qu’il était souhaitable, considérant que les conditions étaient telles que vous les avez décrites, que vous auriez du attirer l’attention de M. Murdoch sur cette disparité entre vos calculs ?
- Non
14698. Seriez-vous surpris de connaître que selon toute vraisemblance, les examens de la vue (pur les vigies) avaient été discontinués depuis longtemps à Southampton ?
- Je pourrais vous dire par ailleurs, vous serait-il de quelque utilité que ce soit de connaître que j’insistais sur ces examens.
14720. En ce qui a trait aux vigies, ai-je compris que si les vigies avaient eu des lunettes d’approche et qu’elles avaient été utilisées à ce moment, qu’ils auraient aperçus l’iceberg bien avant ?
- Je ne peux pas vous dire ce que vous avez compris.
14721. Supposons qu’à l’approche de la zone de glace ils auraient utilisés leurs lunettes, n’auraient-ils pas selon votre opinion aperçus l’iceberg beaucoup plus rapidement ?
- Que s’ils avaient eu les lunettes collées aux yeux.
14752. Et votre expérience acquise vous renseignait que les conditions existantes ne voulaient en rien signifier que vous auriez nécessairement rencontré de la glace ?
- C’est le cas.
14753. Est-ce que le fait de réduire l’allure avant d’apercevoir quelconque glace que ce soit vous aurait maintenu dans une zone de danger plus longtemps ?
- Oui.
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Haddock-
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