Harry Markland Molson

Harry Molson, né le 9 septembre 1856, était ce que l'on peut appeler quelqu'un de chanceux. Il appartenait en effet à la famille Molson, une lignée importante d'entrepreneurs canadiens, mais lui-même n'était pas un membre particulièrement notable. Cependant, la mort accidentelle de son oncle lui permit de mettre la main sur une importante fortune et de devenir l'un des administrateurs de la banque familiale. Homme d'affaires et politicien, c'est également un sportif et un playboy, particulièrement amateur de voile, notamment.

Avant le Titanic, il a déjà une certaine expérience des naufrages, en 1899 sur le Scottman et en 1904 sur le Canada. À chaque fois, il parvint à se sauver en nageant jusqu'au rivage ou jusqu'à une embarcation, tous ces naufrages survenant dans le Saint Laurent.

Cela explique peut-être que, la dernière fois qu'il fut vu à bord du Titanic, il enlevait ses chaussures pour se préparer à nager vers le navire dont il avait vu les feux au loin. Il avait 55 ans, et cette fois-ci, la chance ne fut malheureusement pas de son côté. Molson voyageait seul, mais avait été convaincu de partir sur le Titanic par un de ses amis et associés, Arthur Peuchen. Il est donc probable qu'à bord, il ait été de la bande canadienne qui tournait autour de Peuchen, avec les Allison.

Ce bon vieux uruguayen, Ramon Artagaveyta n'était donc pas le seul survivant d'un naufrage antérieur alors. A la différence de Ramon, Harry avait quand même les gestes pour se sauver alors que notre uruguayen n'en avait pas à notre connaissance. Ramon dans ses lettres avait vécu un important traumatisme après le naufrage de l'Amerika. Il pensait que le Titanic était sûr mais manifestait quand même des angoisses. Nos deux hommes n'ont pas eu la chance de pouvoir être sauvés cette nuit du 15 avril 1912.