Poème "A Tryst" de Celia Thaxter (1874) : une prémonition ?
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Poème "A Tryst" de Celia Thaxter (1874) : une prémonition ?
On évoque souvent des prémonitions sur le naufrage du Titanic qui ont eu lieu bien avant la catastrophe, notamment celle de Morgan Robertson qui a écrit Futility (sujet ici) en 1898 et qui raconte l'histoire du Titan, paquebot le plus grand de son époque qui heurte un iceberg une nuit d'avril et qui fera de nombreuses victimes, ou encore celles du passager William Stead en 1886.
Connaissez-vous ce poème de Celia Thaxter, A Tryst (qu'on pourrait traduire par Rendez-vous) écrit en 1874, donc 38 ans avant le naufrage, et qui pour certains serait également une prémonition de ce qu'il va se passer en 1912 ? Anne-Aymone l'évoquait sur son forum à l'époque.
Celia Thaxter est une poète américaine née le 29 juin 1835 à Portsmouth et décédée le 25 août 1894, il y a donc tout juste 120 ans aujourd'hui
Elle a surtout écrit des poèmes sur la mer et dans ce poème A Tryst, elle raconte l'histoire envoutante d'un navire destiné à heurter un iceberg, et il n'y aura aucun survivant.
Voici le poème en langue originale :
From out the desolation of the North
An iceberg took it away,
From its detaining comrades breaking forth,
And traveling night and day.
At whose command? Who bade it sail the deep
With that resistless force?
Who made the dread appointment it must keep?
Who traced its awful course?
To the warm airs that stir in the sweet South,
A good ship spread her sails;
Stately she passed beyond the harbor's mouth,
Chased by the favoring gales;
And on her ample decks a happy crowd
Bade the fair land good-by;
Clear shone the day, with not a single cloud
In all the peaceful sky.
Brave men, sweet women, little children bright
For all these she made room,
And with her freight of beauty and delight
She went to meet her doom.
Storms buffeted the iceberg, spray was swept
Across its loftiest height;
Guided alike by storm and calm, it kept
Its fatal path aright.
Then warmer waves gnawed at its crumbling base,
As if in piteous plea;
The ardent sun sent slow tears down its face
Soft flowing to the sea.
Dawn kissed it with her tender rose tints. Eve
Bathed it in violet,
The wistful color o'er it seemed to grieve
With a divine regret.
Whether Day clad its clefts in rainbows dim
And shadowy as a dream,
Or Night through lonely spaces saw it swim
White in the moonlight's gleam,
Ever Death rode upon its solemn heights,
Ever his watch he kept;
Cold at its heart through changing days and nights
Its changeless purpose slept.
And where afar a smiling coast it passed,
Straightway the air grew chill;
Dwellers thereon perceived a bitter blast,
A vague report of ill.
Like some imperial creature, moving slow,
Meanwhile, with matchless grace,
The stately ship, unconscious of her foe,
Drew near the trysting place.
For still the prosperous breezes followed her,
And half the voyage was o'er;
In many a breast glad thoughts began to stir
Of lands that lay before.
And human hearts with longing love were dumb,
That soon should cease to beat,
Thrilled with the hope of meetings soon to come,
And lost in memories sweet.
Was not the weltering waste of water wide
Enough for both to sail?
What drew the two together o'er the tide,
Fair ship and iceberg pale?
There came a night with neither moon nor star,
Clouds draped the sky in black;
With fluttering canvas reefed at every spar,
And weird fire in her track,
The ship swept on; a wild wind gathering fast
Drove her at utmost speed.
Bravely she bent before the fitful blast
That shook her like a reed.
0 helmsman, turn thy wheel! Will no surmise
Cleave through the midnight drear?
No warning of the horrible surprise
Reach thine unconscious ear?
She rushed upon her ruin. Not a flash
Broke up the waiting dark;
Dully through wind and sea one awful crash
Sounded, with none to mark.
Scarcely her crew had time to clutch despair.
So swift the work was done:
Ere their pale lips could frame a speechless prayer,
They perished, every one!
J'ai essayé de traduire approximativement et au maximum le poème ; il y a certains passages dont je n'ai vraiment pas réussi à comprendre ce qu'ils voulaient exactement dire, surtout que c'est un genre poétique, donc des formules particulières qui rendent parfois la traduction incompréhensible. J'ai mis entre parenthèse ce dont je ne suis pas du tout sûr.
De la désolation du Nord
Un iceberg l'a emporté,
( De ses camarades de détention se cassant en avant ? )
Et voyage nuit et jour
Et qui commande ? Qui ordonna qu'il navigue au large ?
Avec cette force irrésistible ?
Qui lui a donné l'effroi qu'il doit garder ?
Qui a tracé son cours terrible ?
Aux airs chauds qui remuent le doux Sud
Un bon bateau étend ses voiles
Majestueux, il est passé au-delà du port
Poursuivi par les tempêtes d'approbation
Et sur ses ponts une foule heureuse
( Dit au revoir à la terre ?)
Le jour est clair, il n'y a pas un nuage
Tout le ciel est paisible
De braves hommes, des femmes charmantes, des petits enfants brillants
Pour tout ce monde il a fait de la place
( Et avec son fret de beauté et plaisir ? )
Elle est allée respecter sa perte
Pris d'assaut secoué par l'iceberg, le vaporisateur a été balayé
À travers sa hauteur la plus élevée
Guidé aussi bien par la tempête et le calme, il a gardé
Son chemin fatal correctement
Des vagues alors plus chaudes ont rongé sa base qui s'effondre,
Comme si dans une réclamation pitoyable,
Le soleil ardent envoie des larmes pour ralentir son visage
Doux qui coule à la mer
L'aube s'est embrassée avec sa montée de teintes, Eve
Baigne dans le violet
La couleur mélancolique semble le peiner
Avec un regret Divin
Si le jour vêtu ses fissures dans un arc-en-ciel
Et ombragé comme un rêve
( ? )
Blanc dans la lueur du clair de lune
Jamais la mort est allée sur ses hauteurs solennelles
Jamais il n'a gardé sa montre
Froid à son cœur pendant des jours et des nuit
Son but immuable s'est endormi
Et où au loin une côte souriante est passée
Tout de suite l'air a cultivé le froid
Les habitants ont aperçus une explosion amère
Un rapport vague de malades
Comme une certaine créature impériale, se déplaçant lentement,
En attendant, avec une grâce incomparable,
Le bateau majestueux, inconscient de son adversaire,
S'est approché de l'endroit du rendez-vous
Pour toujours les brises prospères l'ont suivie
Et la moitié du voyage était ?
Beaucoup de pensées heureuses ont commencé à remuer
Dans des terres qui se trouvaient auparavant
Et des cœurs humains remplis d'amour étaient muets,
Cela devraient bientôt cesser de battre,
Transportés par l'espoir de rencontres prochaines
Et perdus dans leurs souvenirs
Les déchets baignaient l'eau large
Assez pour que les deux naviguent
Ce qui les as rapproché de la marée
Un bateau et un iceberg pâle ?
Là est venue une nuit sans lune, ni étoiles
Les nuages ont drapé le ciel dans le noir
Avec une toile flottante
Qui tire bizarrement dans sa trace
Le bateau est balayé sur un vent sauvage
Il est conduit avec une vitesse maximum
Bravement il s'est plié avant l'explosion
Cela l'a secoué comme un roseau
Oh homme de barre, tournez votre roue ! Ne faite aucune ?
( ? )
Aucun avertissement de la surprise horrible
A atteint votre oreille inconsciente ?
Il se précipite sur sa ruine. Pas un feu.
( Se sépare ? )
Stupidement, il enroule la mer par un accident terrible
( Sonné, avec aucun pour marquer ? )
À peine son équipage a eu le temps de saisir son désespoir
Que le rapide travail a été fait
Et que leur lève pâle pourraient formuler une prière rapide
Ils ont tous périt.
Voilà la traduction n'est pas parfaite mais on doit comprendre le sens du poème quand même. Si vous réussissez à traduire certains passages, n'hésitez pas
Bien sûr, c'est assez vague mais c'est quand même frappant je trouve, notamment quand elle évoque le départ, le bateau qui trace vers sa destinée tout au long du poème, la nuit sans lune, l'homme qui doit tourner la barre à la fin, et le fait que le navire soit particulièrement grand et majestueux. Ça fait vraiment penser au Titanic, même si heureusement dans ce dernier il y a eu des survivants.
Nous sommes en 1874, donc ce n'est pas le plus gros paquebot du monde mais un bateau à voile traditionnel qui est évoqué par Celia Thaxter.
Source : http://www.seacoastnh.com/poems/tryst.html. Le poème a été diffusé le 27 avril 1912 dans le Saturday Evening Post, vous pouvez voir et acheter ce journal sur E-Bay ici.
Qu'en pensez-vous ? Y voyez-vous une prémonition ou pour vous c'est une simple coïncidence ? Il me semble que d'autres poètes avaient également évoqué ce thème de naufrage d'un navire par un iceberg aussi au XIXème siècle.
Joris
Connaissez-vous ce poème de Celia Thaxter, A Tryst (qu'on pourrait traduire par Rendez-vous) écrit en 1874, donc 38 ans avant le naufrage, et qui pour certains serait également une prémonition de ce qu'il va se passer en 1912 ? Anne-Aymone l'évoquait sur son forum à l'époque.
Celia Thaxter est une poète américaine née le 29 juin 1835 à Portsmouth et décédée le 25 août 1894, il y a donc tout juste 120 ans aujourd'hui
Elle a surtout écrit des poèmes sur la mer et dans ce poème A Tryst, elle raconte l'histoire envoutante d'un navire destiné à heurter un iceberg, et il n'y aura aucun survivant.
Voici le poème en langue originale :
From out the desolation of the North
An iceberg took it away,
From its detaining comrades breaking forth,
And traveling night and day.
At whose command? Who bade it sail the deep
With that resistless force?
Who made the dread appointment it must keep?
Who traced its awful course?
To the warm airs that stir in the sweet South,
A good ship spread her sails;
Stately she passed beyond the harbor's mouth,
Chased by the favoring gales;
And on her ample decks a happy crowd
Bade the fair land good-by;
Clear shone the day, with not a single cloud
In all the peaceful sky.
Brave men, sweet women, little children bright
For all these she made room,
And with her freight of beauty and delight
She went to meet her doom.
Storms buffeted the iceberg, spray was swept
Across its loftiest height;
Guided alike by storm and calm, it kept
Its fatal path aright.
Then warmer waves gnawed at its crumbling base,
As if in piteous plea;
The ardent sun sent slow tears down its face
Soft flowing to the sea.
Dawn kissed it with her tender rose tints. Eve
Bathed it in violet,
The wistful color o'er it seemed to grieve
With a divine regret.
Whether Day clad its clefts in rainbows dim
And shadowy as a dream,
Or Night through lonely spaces saw it swim
White in the moonlight's gleam,
Ever Death rode upon its solemn heights,
Ever his watch he kept;
Cold at its heart through changing days and nights
Its changeless purpose slept.
And where afar a smiling coast it passed,
Straightway the air grew chill;
Dwellers thereon perceived a bitter blast,
A vague report of ill.
Like some imperial creature, moving slow,
Meanwhile, with matchless grace,
The stately ship, unconscious of her foe,
Drew near the trysting place.
For still the prosperous breezes followed her,
And half the voyage was o'er;
In many a breast glad thoughts began to stir
Of lands that lay before.
And human hearts with longing love were dumb,
That soon should cease to beat,
Thrilled with the hope of meetings soon to come,
And lost in memories sweet.
Was not the weltering waste of water wide
Enough for both to sail?
What drew the two together o'er the tide,
Fair ship and iceberg pale?
There came a night with neither moon nor star,
Clouds draped the sky in black;
With fluttering canvas reefed at every spar,
And weird fire in her track,
The ship swept on; a wild wind gathering fast
Drove her at utmost speed.
Bravely she bent before the fitful blast
That shook her like a reed.
0 helmsman, turn thy wheel! Will no surmise
Cleave through the midnight drear?
No warning of the horrible surprise
Reach thine unconscious ear?
She rushed upon her ruin. Not a flash
Broke up the waiting dark;
Dully through wind and sea one awful crash
Sounded, with none to mark.
Scarcely her crew had time to clutch despair.
So swift the work was done:
Ere their pale lips could frame a speechless prayer,
They perished, every one!
J'ai essayé de traduire approximativement et au maximum le poème ; il y a certains passages dont je n'ai vraiment pas réussi à comprendre ce qu'ils voulaient exactement dire, surtout que c'est un genre poétique, donc des formules particulières qui rendent parfois la traduction incompréhensible. J'ai mis entre parenthèse ce dont je ne suis pas du tout sûr.
De la désolation du Nord
Un iceberg l'a emporté,
( De ses camarades de détention se cassant en avant ? )
Et voyage nuit et jour
Et qui commande ? Qui ordonna qu'il navigue au large ?
Avec cette force irrésistible ?
Qui lui a donné l'effroi qu'il doit garder ?
Qui a tracé son cours terrible ?
Aux airs chauds qui remuent le doux Sud
Un bon bateau étend ses voiles
Majestueux, il est passé au-delà du port
Poursuivi par les tempêtes d'approbation
Et sur ses ponts une foule heureuse
( Dit au revoir à la terre ?)
Le jour est clair, il n'y a pas un nuage
Tout le ciel est paisible
De braves hommes, des femmes charmantes, des petits enfants brillants
Pour tout ce monde il a fait de la place
( Et avec son fret de beauté et plaisir ? )
Elle est allée respecter sa perte
Pris d'assaut secoué par l'iceberg, le vaporisateur a été balayé
À travers sa hauteur la plus élevée
Guidé aussi bien par la tempête et le calme, il a gardé
Son chemin fatal correctement
Des vagues alors plus chaudes ont rongé sa base qui s'effondre,
Comme si dans une réclamation pitoyable,
Le soleil ardent envoie des larmes pour ralentir son visage
Doux qui coule à la mer
L'aube s'est embrassée avec sa montée de teintes, Eve
Baigne dans le violet
La couleur mélancolique semble le peiner
Avec un regret Divin
Si le jour vêtu ses fissures dans un arc-en-ciel
Et ombragé comme un rêve
( ? )
Blanc dans la lueur du clair de lune
Jamais la mort est allée sur ses hauteurs solennelles
Jamais il n'a gardé sa montre
Froid à son cœur pendant des jours et des nuit
Son but immuable s'est endormi
Et où au loin une côte souriante est passée
Tout de suite l'air a cultivé le froid
Les habitants ont aperçus une explosion amère
Un rapport vague de malades
Comme une certaine créature impériale, se déplaçant lentement,
En attendant, avec une grâce incomparable,
Le bateau majestueux, inconscient de son adversaire,
S'est approché de l'endroit du rendez-vous
Pour toujours les brises prospères l'ont suivie
Et la moitié du voyage était ?
Beaucoup de pensées heureuses ont commencé à remuer
Dans des terres qui se trouvaient auparavant
Et des cœurs humains remplis d'amour étaient muets,
Cela devraient bientôt cesser de battre,
Transportés par l'espoir de rencontres prochaines
Et perdus dans leurs souvenirs
Les déchets baignaient l'eau large
Assez pour que les deux naviguent
Ce qui les as rapproché de la marée
Un bateau et un iceberg pâle ?
Là est venue une nuit sans lune, ni étoiles
Les nuages ont drapé le ciel dans le noir
Avec une toile flottante
Qui tire bizarrement dans sa trace
Le bateau est balayé sur un vent sauvage
Il est conduit avec une vitesse maximum
Bravement il s'est plié avant l'explosion
Cela l'a secoué comme un roseau
Oh homme de barre, tournez votre roue ! Ne faite aucune ?
( ? )
Aucun avertissement de la surprise horrible
A atteint votre oreille inconsciente ?
Il se précipite sur sa ruine. Pas un feu.
( Se sépare ? )
Stupidement, il enroule la mer par un accident terrible
( Sonné, avec aucun pour marquer ? )
À peine son équipage a eu le temps de saisir son désespoir
Que le rapide travail a été fait
Et que leur lève pâle pourraient formuler une prière rapide
Ils ont tous périt.
Voilà la traduction n'est pas parfaite mais on doit comprendre le sens du poème quand même. Si vous réussissez à traduire certains passages, n'hésitez pas
Bien sûr, c'est assez vague mais c'est quand même frappant je trouve, notamment quand elle évoque le départ, le bateau qui trace vers sa destinée tout au long du poème, la nuit sans lune, l'homme qui doit tourner la barre à la fin, et le fait que le navire soit particulièrement grand et majestueux. Ça fait vraiment penser au Titanic, même si heureusement dans ce dernier il y a eu des survivants.
Nous sommes en 1874, donc ce n'est pas le plus gros paquebot du monde mais un bateau à voile traditionnel qui est évoqué par Celia Thaxter.
Source : http://www.seacoastnh.com/poems/tryst.html. Le poème a été diffusé le 27 avril 1912 dans le Saturday Evening Post, vous pouvez voir et acheter ce journal sur E-Bay ici.
Qu'en pensez-vous ? Y voyez-vous une prémonition ou pour vous c'est une simple coïncidence ? Il me semble que d'autres poètes avaient également évoqué ce thème de naufrage d'un navire par un iceberg aussi au XIXème siècle.
Joris
_________________
Le Titanic coulait il y a cent douze ans le 15 avril 1912. Une catastrophe maritime que rien
ne laissait prévoir et qui coûta la vie à plus de 1500 personnes.
Une pensée pour toutes les victimes de cet événement tragique qui a eu lieu il y a un siècle
et n'oublions jamais...
Joris-
Age : 32
Messages : 17666
Inscrit le : 23/02/2007
Localisation : Moselle (57)
Re: Poème "A Tryst" de Celia Thaxter (1874) : une prémonition ?
Je me permet de proposer une autre traduction ici, ayant à ma disposition de nombreux outils pour parvenir à une traduction plus proche du texte de départ. J'espère que cela ne t'ennuie pas!
Poème "Un rendez-vous galant", de Celia Thaxter (1874)
Depuis la désolation du Nord,
Un iceberg s'en est allé,
Se détachant de ses camarades le retenant,
Et voyageant la nuit et le jour.
Sous quels ordres? Qui lui enjoignit de naviguer au large
Avec cette force irrésistible?
Qui fixa l'effroyable rendez-vous qu'il devait tenir?
Qui traça son itinéraire terrible?
Dans les brises chaudes qui agitent le doux Sud,
Un solide navire a étendu ses voiles;
Majestueusement il a dépassé l'entrée du port,
Poussé par des grands vents favorables;
Et sur ses larges ponts une foule heureuse
A fait ses adieux à la belle terre;
Le jour dégagé éclatait, pas un seul nuage
Dans les cieux pacifiques.
Courageux hommes, douces femmes, petits enfants joyeux
Pour tout ce monde il a fait place,
Et avec sa cargaison de beautés et de délices
Il est allé à la rencontre de son sort.
Des orages ont pris d'assaut l'iceberg, les embruns ont été balayés
D'un côté à l'autre de sa noble hauteur;
Guidé aussi bien par la tempête que par le calme, il a maintenu
Sa trajectoire fatale correctement.
Puis des vagues plus chaudes ont rongé sa base s’effritant,
Comme une supplication pitoyable;
Le soleil ardent a fait lentement couler des larmes sur son visage [celui de l'iceberg]
Doucement coulant vers la mer.
L'aube l'a embrassé avec ses tendres nuances de rose. Le soir
l'a baigné de violet,
La mélancolique couleur a semblé se lamenter sur lui
Avec un divin regret.
Que le Jour ait vêtu ses fissures en de sombres arcs-en-ciel
Et aussi confus que le rêve,
Ou que la Nuit à travers des espaces isolés l'ait vu nager
Blanc dans la lueur du clair de lune,
Toujours la Mort s'est promenée sur ses solennelles hauteurs,
Toujours sa vigilance elle a gardé;
Froid dans son cœur pendant les jours et nuits changeants
Son but but inaltérable a dormi.
Et quand il a passé au loin une côte souriante,
Immédiatement l'air s'est refroidi;
Là-dessus les habitants ont reçu un souffle glaçé,
Une déclaration floue du malheur.
Comme une créature impériale, se déplaçant lentement,
Tandis qu'avec une grâce sans égal,
Le majestueux navire, non averti de son ennemi,
S'est dirigé vers son lieu de rendez-vous galant.
Car les vents arrières le suivaient toujours,
Et la moitié du voyage était passé;
Au sein de beaucoup d'heureuses pensées vinrent à fleurir
De terres s'étalant devant eux.
Et les cœurs humains étaient muets d'un amour désireux,
Qui bientôt cesserait de battre,
Frissonnants de l'espoir des rencontres à venir
Et perdus dans de doux souvenirs.
L'étendue d'eau n'était-elle pas assez immense
Pour que les deux puissent naviguer?
Qu'est-ce qui attira les deux ensembles par-dessus les marées,
Beau navire et blafard iceberg?
Là est arrivé une nuit sans lune ni étoiles,
Des nuages ont drapé le ciel de noir;
Avec les voiles voltigeantes prenant un ris à chaque espar*,
Et un feu mystérieux dans son sillage,
[*note perso: n'ayant pas assez de vocabulaire maritime, je n'y comprend rien, si quelqu'un voulait bien éclairer ma lanternes sur la signification de ces termes]
Le navire fut entraîné; un vent sauvage croissant rapidement
Le poussant à une extrême vitesse.
Courageusement il plia devant le souffle capricieux
Qui l'a secoué comme un roseau.
Eh timonier, tourne ta barre! Aucune conjecture
ne fendra t-elle la monotonie de minuit?
Aucun avertissement de l'horrible surprise
N'a t-il atteint ton oreille inconsciente?
Il accouru sur la cause de sa perte. Pas une lueur soudaine
ne brisa l'obscurité qui attendait;
Avec un bruit sourd un terrible crash, à travers le vent et la mer
Retentit, sans personne pour le remarquer.
Son équipage eut à peine le temps d'être saisi de désespoir.
Tant le mal fut fait rapidement:
Avant que leur pâles lèvres aient pu former une muette prière,
Ils avaient péri, tout le monde!
Poème "Un rendez-vous galant", de Celia Thaxter (1874)
Depuis la désolation du Nord,
Un iceberg s'en est allé,
Se détachant de ses camarades le retenant,
Et voyageant la nuit et le jour.
Sous quels ordres? Qui lui enjoignit de naviguer au large
Avec cette force irrésistible?
Qui fixa l'effroyable rendez-vous qu'il devait tenir?
Qui traça son itinéraire terrible?
Dans les brises chaudes qui agitent le doux Sud,
Un solide navire a étendu ses voiles;
Majestueusement il a dépassé l'entrée du port,
Poussé par des grands vents favorables;
Et sur ses larges ponts une foule heureuse
A fait ses adieux à la belle terre;
Le jour dégagé éclatait, pas un seul nuage
Dans les cieux pacifiques.
Courageux hommes, douces femmes, petits enfants joyeux
Pour tout ce monde il a fait place,
Et avec sa cargaison de beautés et de délices
Il est allé à la rencontre de son sort.
Des orages ont pris d'assaut l'iceberg, les embruns ont été balayés
D'un côté à l'autre de sa noble hauteur;
Guidé aussi bien par la tempête que par le calme, il a maintenu
Sa trajectoire fatale correctement.
Puis des vagues plus chaudes ont rongé sa base s’effritant,
Comme une supplication pitoyable;
Le soleil ardent a fait lentement couler des larmes sur son visage [celui de l'iceberg]
Doucement coulant vers la mer.
L'aube l'a embrassé avec ses tendres nuances de rose. Le soir
l'a baigné de violet,
La mélancolique couleur a semblé se lamenter sur lui
Avec un divin regret.
Que le Jour ait vêtu ses fissures en de sombres arcs-en-ciel
Et aussi confus que le rêve,
Ou que la Nuit à travers des espaces isolés l'ait vu nager
Blanc dans la lueur du clair de lune,
Toujours la Mort s'est promenée sur ses solennelles hauteurs,
Toujours sa vigilance elle a gardé;
Froid dans son cœur pendant les jours et nuits changeants
Son but but inaltérable a dormi.
Et quand il a passé au loin une côte souriante,
Immédiatement l'air s'est refroidi;
Là-dessus les habitants ont reçu un souffle glaçé,
Une déclaration floue du malheur.
Comme une créature impériale, se déplaçant lentement,
Tandis qu'avec une grâce sans égal,
Le majestueux navire, non averti de son ennemi,
S'est dirigé vers son lieu de rendez-vous galant.
Car les vents arrières le suivaient toujours,
Et la moitié du voyage était passé;
Au sein de beaucoup d'heureuses pensées vinrent à fleurir
De terres s'étalant devant eux.
Et les cœurs humains étaient muets d'un amour désireux,
Qui bientôt cesserait de battre,
Frissonnants de l'espoir des rencontres à venir
Et perdus dans de doux souvenirs.
L'étendue d'eau n'était-elle pas assez immense
Pour que les deux puissent naviguer?
Qu'est-ce qui attira les deux ensembles par-dessus les marées,
Beau navire et blafard iceberg?
Là est arrivé une nuit sans lune ni étoiles,
Des nuages ont drapé le ciel de noir;
Avec les voiles voltigeantes prenant un ris à chaque espar*,
Et un feu mystérieux dans son sillage,
[*note perso: n'ayant pas assez de vocabulaire maritime, je n'y comprend rien, si quelqu'un voulait bien éclairer ma lanternes sur la signification de ces termes]
Le navire fut entraîné; un vent sauvage croissant rapidement
Le poussant à une extrême vitesse.
Courageusement il plia devant le souffle capricieux
Qui l'a secoué comme un roseau.
Eh timonier, tourne ta barre! Aucune conjecture
ne fendra t-elle la monotonie de minuit?
Aucun avertissement de l'horrible surprise
N'a t-il atteint ton oreille inconsciente?
Il accouru sur la cause de sa perte. Pas une lueur soudaine
ne brisa l'obscurité qui attendait;
Avec un bruit sourd un terrible crash, à travers le vent et la mer
Retentit, sans personne pour le remarquer.
Son équipage eut à peine le temps d'être saisi de désespoir.
Tant le mal fut fait rapidement:
Avant que leur pâles lèvres aient pu former une muette prière,
Ils avaient péri, tout le monde!
Colargol-
Age : 29
Messages : 889
Inscrit le : 18/10/2012
Localisation : Sur le quai de la gare :P
Re: Poème "A Tryst" de Celia Thaxter (1874) : une prémonition ?
Merci Corentin pour cette autre traduction du poème C'est beaucoup plus clair, surtout pour certains passages dont je ne comprenais pas le sens Je trouve l’œuvre encore plus frappante ; avec toutes ces "prémonitions", on a l'impression que tout le monde pensait qu'un jour ou l'autre un grand navire coulerait après voir heurter un iceberg en faisant de nombreuses victimes.
Joris
Joris
_________________
Le Titanic coulait il y a cent douze ans le 15 avril 1912. Une catastrophe maritime que rien
ne laissait prévoir et qui coûta la vie à plus de 1500 personnes.
Une pensée pour toutes les victimes de cet événement tragique qui a eu lieu il y a un siècle
et n'oublions jamais...
Joris-
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Re: Poème "A Tryst" de Celia Thaxter (1874) : une prémonition ?
C'est un très joli poème, à la fois sombre et quelque peu romantique avec cette personnalisation de l'iceberg et du navire tous deux pratiquement faits pour se rencontrer dans un destin funèbre. De là à évoquer une prémonition, je parlerais plutôt de hasard car même si il y a beaucoup d'éléments qui rappellent le Titanic je pense plus que Celia Thaxter savait pertinemment que ce genre d'accident finirait par arriver et qu'elle pouvait être sûre de décrire un naufrage qui serait arrivé de manière plus ou moins lointaine dans le temps.
Ronon62-
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Re: Poème "A Tryst" de Celia Thaxter (1874) : une prémonition ?
Les textes de certains poètes et autres auteurs (petite allusion au Titan) sont parfois bien prémonitoires. Mais je suis d'accord, j'y vois-là plutôt l'imagination de ces derniers, stimulées par les dangers connus de leur époque, et couplée au progrès technologique incessant.
Évidemment, de nos jours aussi on peut écrire un texte sur le crash du plus gros avion de ligne au monde. Ce n'est pas pour autant que ce serait prémonitoire si un A380 venait à se crasher dans les mois suivants... Ce serait juste un grosse coïncidence.
Pour avoir un exemple, au début du millénaire actuel, un auteur de fiction est allé loger dans un hôtel luxueux du centre-ville d'une grande "city" américaine, afin d'y trouver l'inspiration pour écrire une histoire incluant des attentats terroristes dans cette ville.
Cette ville c'était New-York City, nous étions le 9 Septembre 2001, et il logeait dans le Mariott Hotel situé très exactement entre les 2 tours du World Trade Center. Vous connaissez la suite...
Il s'en est sorti, et a transformé son livre en récit de ce qu'il a vécu ce jour-là. Avait-il eu une prémonition? Si oui il ne serait certainement pas venu loger au beau milieu de la scène...
(Pour info c'était dans un documentaire d'une chaîne américaine très sérieuse... donc histoire fiable et pas inventée)
Mais bon, il faut avouer que quand on compare les textes avec la réalité, on peut trouver des similitudes troublantes. Ce n'est que le fruit du hasard... Sauf si vous avez un flash de génie durant la nuit,n inspiré par la voix du Saint-esprit... mais ces cas-là sont plutôt rarissimes!
Évidemment, de nos jours aussi on peut écrire un texte sur le crash du plus gros avion de ligne au monde. Ce n'est pas pour autant que ce serait prémonitoire si un A380 venait à se crasher dans les mois suivants... Ce serait juste un grosse coïncidence.
Pour avoir un exemple, au début du millénaire actuel, un auteur de fiction est allé loger dans un hôtel luxueux du centre-ville d'une grande "city" américaine, afin d'y trouver l'inspiration pour écrire une histoire incluant des attentats terroristes dans cette ville.
Cette ville c'était New-York City, nous étions le 9 Septembre 2001, et il logeait dans le Mariott Hotel situé très exactement entre les 2 tours du World Trade Center. Vous connaissez la suite...
Il s'en est sorti, et a transformé son livre en récit de ce qu'il a vécu ce jour-là. Avait-il eu une prémonition? Si oui il ne serait certainement pas venu loger au beau milieu de la scène...
(Pour info c'était dans un documentaire d'une chaîne américaine très sérieuse... donc histoire fiable et pas inventée)
Mais bon, il faut avouer que quand on compare les textes avec la réalité, on peut trouver des similitudes troublantes. Ce n'est que le fruit du hasard... Sauf si vous avez un flash de génie durant la nuit,n inspiré par la voix du Saint-esprit... mais ces cas-là sont plutôt rarissimes!
Colargol-
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