Les livres de Terry Pratchett

Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager mon dernier coup de coeur en date : l'oeuvre de Terry Pratchett.

Terry Pratchett est un auteur britannique connu pour ses romans de fantasy humoristique.

Il connait le succès à partir de 1983 avec le tome 1 des Annales du Disque Monde. Dès lors, ses livres se vendent à plus de 70 millions d'exemplaires. Anoblie par la reine en 2008 (ce qui lui fera dire : "N'importe quel auteur de fantasy a envie de devenir chevalier. Vous savez, je suis à deux doigts de m'acheter un cheval et une épée"), il parait que c'est également le second auteur vivant le plus apprécié, juste après J.K. Rowling.
Son oeuvre est prolifique, et c'est peu dire ! Par exemple, les Annales du Disque Monde comptent à ce jour une quarantaine de tomes ! Chacun d'entre eux faisant 400 à 500 pages... Mon frère en a lu quelques uns cet été. Pour ma part, tout ce que je savais de Pratchett c'était que l'une de ses héroïnes s'appelle Tiphaine (visiblement une apprentie sorcière de 13 ans).
Pour le moment Terry Pratchett écrit toujours, et on espère que ça va durer encore quelques temps... En effet, on lui a diagnostiqué en 2007 une forme rare et précoce de la maladie d'Alzheimer. L'année d'après l'auteur a fait un don d'un million de dollars à l'Alzheimer's Research Trust, et annoncé en 2011 qu'il entamait une procédure visant à obtenir le droit à un suicide assisté.

Mais revenons en au Disque Monde... Univers en forme de disque plat qui repose sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes soutenus par une tortue géante. Là, vous vous dites que ça commence bien... Ce monde est tout autant riche et varié qu'absurde, décalé, comique, voir déstabilisant. L'humour british et le nonsense sont maîtres. Tout comme l'irrationnel et la satire, car Terry Pratchett n'est pas juste un plaisantin, ses histoires sont remplies de références et d'allusions à notre propre monde avec ses réalités, ses clichés, ses codes, etc. C'est un fin observateur de notre époque.


Tout ça pour dire que j'ai découvert l'autre jour sur France 4 le téléfilm Timbré, adaptation de Going Postal (tome 30 des Annales du Disque-Monde) en deux parties (3h30). J'ai vraiment passé un bon moment.

Pour cette histoire, Terry Pratchett a déclaré s'être inspiré de l'apogée du courrier pendant l'ère victorienne. Il mets dans son histoire la poste en concurrence avec les clic-clac, une nouvelle technologie du Disque-Monde qui consiste à envoyer des messages plus rapidement et que je compare en ce qui me concerne à des sortes de sms...
Diffusé pour la première fois en mai 2010 sur les télévisions britanniques, vous trouverez dans ce téléfilm de beaux costumes, une chouette poste comme on aimerait en avoir chez nous (mais en mieux rangée), de la musique sympa qui colle à l'ambiance, une belle photographie, des acteurs qui jouent assez bien, le tout sur un scénario original avec en bonus une brève apparition de Pratchett lui-même à la fin. Je le conseille !

Bonus : Terry Pratchett qui parle de Going Postal : https://youtu.be/VmfzQmAnYGU


J'ai commandé tout à l'heure mon premier livre de Pratchett en optant pour Monnayé (titre original : Making Money), le tome 32 des Annales. Notez que, selon les experts, ils peuvent se lire indépendamment les uns des autres, bien qu'il y ai plus ou moins une suite chronologique dans l'évolution de l'univers du Disque Monde. Monnayé reprends le personnage principal de Timbré, et l'histoire est une satire sur le monde des banques. J'ai vraiment hâte de le commencer.

J'ai enfin pu acheter un livre de Pratchett : il y avait longtemps que je voulais en lire car j'en avais déjà vaguement entendu parler avant que tu le mentionnes, Tiphaine. Et quand j'ai trouvé Timbré en passant au marché la semaine dernière, je me suis précipité dessus et j'ai commencé à le dévorer jeudi. Comme ma vie a été pour le moins agitée ces jours-ci, je n'ai fini que ces 500 pages aujourd'hui, mais je peux assurer que c'étaient de sacrés 500 pages ! C'est vraiment une lecture jouissive : l'histoire réussit à être prenante tout en étant parodique, ce qui est très fort car sur ce terrain, il y a toujours le risque de faire trop de blagues au détriment de l'histoire, ou une histoire trop profonde qui gomme le côté parodique. Ici, le rire est présent à chaque page sans nuire à la qualité de l'histoire.

Du coup, je sens que je vais prochainement investir dans d'autres tomes car, vraiment, les aventures de Moite von Lipwick à la tête de la Poste m'ont fait marrer.

Pour la suite des aventures de Moite (que j'aime beaucoup aussi, avec le seigneur Vétérini), c'est Monnayé qu'il te faut. Même si je le trouve légèrement moins bien que Timbré. Par bonheur, Moite a encore le rôle principal dans le dernier livre en date de Pratchett : Raising Steam. Paru en novembre 2013 en Grande-Bretagne, il doit arriver en France à la fin de l'année sous le titre de Déraillé. J'ai hâte !

Ceux qu'on aime bien avec mon frère ce sont aussi les tomes sur la Garde de Nuit, c'est-à-dire la série du Guet avec l'inspecteur Samuel Vimaire, paraît-il le personnage préféré de Pratchett. Le premier est Au guet, ensuite vient Le guet des orfèvres, puis Pieds d'argile, Va-t-en-guerre, Le cinquième éléphant, Ronde de nuit, Jeu de nains, Coup de tabac.

Par contre, nous sommes des puritains de la maison d'édition L'Atalante, avec l'illustrateur Paul Kidby et le meilleur traducteur de Pratchett, Pratick Couton. À la lecture des livres, on imagine aisément qu'il est particulièrement difficile de traduire Pratchett. Il faut savoir conserver toute l'ironie satirique de l'auteur, parfois réinventer les plaisanteries sans pour autant trahir l'histoire, etc. Couton y excelle en maître. On peut lire une de ses interviews ici.

Personnellement, après Timbré qui a vraiment été le coup de cœur immédiat, j'ai choisi d'attaquer la série par le début, et je viens donc de finir le premier livre, La Huitième couleur. Moins bon, à mon avis, mais toujours aussi drôle et dérangé. Le fait que l'histoire soit un peu plus décousue doit jouer dans ma moins grande appréciation, mais on sent déjà le côté totalement satirique de Pratchett, avec la caricature du touriste qui apporte avec lui une bien terrible invention, la "peau-lisse d'hache-sueur-rance"

Sous le choc et sincèrement désolée. Je viens d'apprendre la mort de ce grand écrivain qu'était Terry Pratchett. Je suis heureuse d'avoir découvert ses œuvres de son vivant, mais désormais il n'y aura plus de nouveau Pratchett...

Eh bien détrompe toi, puisqu'il venait de terminer un dernier volume du Disque monde à paraître cet automne (et qui mettra en scène la fameuse Tiphaine, d'ailleurs). Dans tous les cas, c'est un monument de l'humour qui s'est éteint avec lui. D'un autre côté, vu la maladie dont il souffrait, et sa propre volonté de mettre fin à ses jours avant qu'elle ne dégénère trop, il est heureux qu'il ait pu partir avant de trop en souffrir.

Oui je suis au courant de ce dernier livre. Je voulais dire qu'après celui-là il n'y aurait plus rien.
Vraiment, ce ne pouvait qu'être un homme bien, en choisissant d'appeler l'un de ses personnages Tiphaine. :)

L'hommage du Gorafi sur Twitter :

Fʟᴀsʜ: Lᴀ Mᴏʀᴛ ᴄᴏɴғɪʀᴍᴇ ʟᴀ ᴍᴏʀᴛ ᴅᴇ Tᴇʀʀʏ Pʀᴀᴛᴄʜᴇᴛᴛ (sᴏᴜʀᴄᴇ : ʟᴀ Mᴏʀᴛ)

Ce matin le monde s'est réveillé sans Terry Pratchett. 

Mon frère m'a envoyé cette phrase : AT LAST, SIR TERRY, WE MUST WALK TOGETHER.

Seuls les lecteurs comprendront, mais il s'agit d'un tweet, paraît-il envoyé par Terry Pratchett lui-même juste avant sa mort. Atteint d'une forme rare de la maladie d’Alzheimer, il militait pour le droit au suicide assisté. Et comme le dit Antoine, je pense que c'est ce qu'il a fait. L'envoie de ce tweet est confirmé par sa fille. Elle explique qu'il était dans son lit, entouré de sa famille et son chat à côté de lui. Il savait qu'il partait faire un tour avec La Mort, personnage auquel il a consacré plusieurs livres. Il l'avait décidé.

J'ai pour ma part découvert Terry Pratchett grâce à mon frère, qui lui-même l'a découvert grâce au dessinateur Boulet dont je vous parle de temps à autre. Voici le superbe hommage de celui-ci, à la façon d'une couverture du journal The New Yorker... Là encore, seuls les lecteurs comprendront pourquoi un singe et pourquoi ce nom "Morpork". Une fois de plus, je vous conseille ces livres. Il en a écrit plus de 70, vous avez l'embarras du choix... 

Dans le métro Londonien aujourd'hui...

Je ne sais pas ce qu'il en est dans les autres médias, mais Internet est particulièrement en effervescence après cette mort. Pratchett, comme Douglas Adams (dont je recommande aussi les géniaux cinq tomes de H2G2) est un des maîtres à penser de pas mal de geeks. Et effectivement, vu le nombre de jeux qu'il avait sur le personnage de la Mort, il ne pouvait que partir de cette manière ! C'est toujours bon de savoir que quelqu'un est parti en gardant jusqu'au bout le sens de l'humour !

J'avais beaucoup entendu parler de Pratchett grâce à vous deux, c'est même par Tiphaine que j'ai appris sa mort (sur le vilain réseau bleu). Il a quand même fallu attendre ma dernière escapade à Paris pour dévaliser Gibert Joseph me l'acheter (et en occas' très bonne état, c'est encore mieux pour le portefeuille) et, il a fallu attendre la semaine dernière pour que je tourne enfin les premières pages de Timbré, que j'ai dévoré (ça fait du bien de tomber sur un livre addictif !). C'est totalement barré, l'univers est fantasiste mais fait tellement écho à notre propre société. Puis Moite Von Lipwig est quand même un sacré perso (rien que le nom déjà, c'est excellent).

Je compte bien sûr en lire d'autres, j'ai déjà la Huitième Couleurs dans ma bibli. Avant ça, je vais terminé le téléfilm Timbré qui est excellent aussi. C'est seulement dommage de découvrir un univers et un auteur quelques mois seulement après son décès, j'aurais préféré le découvrir de son vivant mais bon, c'est comme ça.