La police privée du Titanic

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Message  Philémon Mer 19 Aoû 2009 - 0:14

Voici ce qui se passa le soir du naufrage. A 23h40 précises, au moment de la collision, Pickpartout sursauta et se jeta hors de son lit pour se ruer dans la salle des machines. Il avait une tenue de soutier qui lui permettait de circuler dans les cales. Il put juger d’un simple coup d’œil des dégâts avec un temps d’avance sur les officiers de la passerelle, et retourna en 4e vitesse à sa cabine. Là il enfila vite fait une tenue de steward, que lui avait donné Limèze, pour foncer auprès de son maître vers le « point de ralliement ». Ils avaient en effet convenu d’un point de ralliement pour se retrouver rapidement en cas de problème, qui se trouvait sur la promenade des 1res classes.


« Michel Beaumont », de son côté, sortait du fumoir pour aborder une gracieuse lady de la meilleure société new yorkaise, qu’il connaissait, lorsqu’il sentit le « tressaillement » du navire, consécutif à la collision. Semblant ignorer l’incident, il continuait de se répandre en bonnes manières, tout en remarquant l’ombre menaçante qui filait côté tribord sous les vitraux du salon. Pressentant que les événements allaient peut-être se bousculer quelque peu, il attira, à force de bonnes grâces et d’invitations, la dame sur la promenade, où il ne lui restait plus qu’à attendre la venue de Pickpartout. Ce dernier ne se fit pas longtemps prier, et se présenta dès 23h55, pour lui glisser à l’oreille ce qu’il savait. Le Baron s’excusa alors pour prendre congé, et les deux compères se rendirent sans tarder dans la soute à bagages.


Une fois parvenus dans la soute, ils avaient de l’eau jusqu’aux genoux. Le temps d’ouvrir la caisse, et d’en extraire la barque, l’eau leur arrivait à la poitrine. Ils purent sortir sans encombre in extremis. A minuit 15, ils étaient de retour avec leur chargement, recouvert d’une bâche, dans la cabine de 1re de Michel Beaumont. Limèze revêtit alors une tenue de quartier-maître. Après s’être grimé le visage l’un et l’autre, ils se rendirent à la cabine des Bridget/d vers minuit 30.


P’tit Louis releva le steward de garde, qui accepta de s’en aller à son plus grand soulagement car il avait entendu l’ordre d’évacuer. Une fois seul, il frappa à la porte des policiers, disant : « Messieurs, le navire est en train de sombrer, veuillez vous rendre à la passerelle d’embarcation avec un vêtement chaud, un gilet de sauvetage, et sans bagage ni animal de compagnie. Nous affalons les chaloupes à la mer. » Puis fit mine d’aller frapper aux autres portes, avant de disparaître. Lorsque l’un des Bridgetd sortit, le couloir était désert, et les alentours raisonnaient des cris de l’équipage. Après être allé en reconnaissance, il revint vers son associé, et les deux quittèrent la cabine, emportant bien sûr avec eux le gros sac lourdement chargé de diamants. Mais le quartier-maître Beaumont se tenait en embuscade, et leur barra soudain le passage, aboyant : « Hé, vous ! Pas question d’emmener le moindre bagage ! Il n’y pas assez de places pour tout le monde dans les canots, et je vous ordonne d’abandonner vos effets. Autrement, je serai au regret de vous interdire l’accès aux étages ! » Après s’être regardés un instant, les policier retournèrent à la cabine. Il était minuit 40. Après avoir délibéré, ils enfermèrent les diamants dans le coffre, et partirent en verrouillant aussi la porte de la cabine. Puis ils rejoignirent le « quartier-maître » qui les attendait, et les fit monter à la passerelle.


Pendant ce temps, l’habile et bien nommé Pickpartout n’avait plus qu’à utiliser son jeu de clefs pour pénétrer dans la cabine. Bien sûr, la combinaison du coffre lui était connue, et il ressortit bien vite avec un sac de toile rempli des précieux diamants. De son côté, une fois sur le pont avec les deux inspecteurs, Limèze s’esquiva pour rejoindre en hâte le « point de ralliement ». Pickpartout l’y attendait, et ils retournèrent chez Beaumont.


Mais Bridget é Bridged réalisèrent vite qu’on les avait roulés : l’ordre d’embarquer concernait essentiellement les femmes et les enfants. Ayant soudain un affreux pressentiment, ils retournèrent précipitamment sur leurs pas. Mais ce ne fut que pour constater le larcin… Ils songèrent immédiatement au Baron Anfrédy. Depuis qu’ils avaient remarqué sa présence à bord, ils l’avaient filé en douce, et avaient découvert qu’il voyageait sous un nom d’emprunt, ce qui n’avait fait qu’amplifier leurs soupçons. De plus, n’était-ce pas étrange que la Baron Anfrédy fasse voyager son domestique en 3e classe ? Ainsi, sans même réfléchir, ils se ruèrent vers la cabine du soi-disant Michel Beaumont. Il était Minuit 50. Mais entre-temps, les stewards avaient fermé quelques grilles, et les deux policiers perdirent un temps fou à contourner les obstacles et les foules pour arriver devant la porte du Baron.


Trop tard ! Limèze et P’tit Louis, qui avaient repris leurs vêtements habituels, venaient de filer, en trimballant leur chaloupe. Ils réussirent, à l’aide d’une corde, à faire glisser la barque le long de la coque, à l’affaler sur la mer, puis à se laisser couler eux-mêmes le long de cette corde. Mais ils n’oublièrent pas d’emmener avec eux une femme de 3e classe et son enfant, qui n’arrivaient pas à se frayer un passage à travers la foule compacte, et qui les regardaient avec de pauvres yeux hagards en train de trafiquer leur petite évasion égoïste. Voyant cela, les deux hommes se regardèrent, et eurent un petit silence gêné. Pris de pitié, Limèze ordonna à P’tit Louis de prendre l’enfant autour de son cou. Tout se fit en silence et sans discours, dans un grand accord tacite. Le petit garçon se laissa hisser sans rien dire. P’tit Louis lui dit rudement de bien s’accrocher durant la descente. Après cela, Limèze, toujours galant, aida la jeune mère de famille à s’accrocher à ses épaules, puis la prenant par la taille, s’apprêta à sauter à son tour. C’est alors que les Bridgetd surgirent et se ruèrent sur lui. Mais ils le manquèrent de peu, car il parvint à se dégager à temps pour rejoindre P’tit Louis et le petit garçon dans la barque. Les deux détectives lui emboîtèrent donc le pas, criant : « Au nom de la loi… ! » Leur maladresse légendaire les conduisit droit dans l’eau, mais Limèze, pas rancunier, les recueillit l’un et l’autre.



Mais à peine ayant pris place, ils arrêtèrent les deux hommes et se firent remettre le magot. Cependant, devant se servir de ses mains pour ramer, Limèze et P’tit Louis obtinrent de ne pas être menottés. Plus tard, un navire de pêche islandais, où personne ne saisissait l’anglais, les recueillit et les emmenèrent en Islande. Là, Limèze réussit à dérober une seconde fois les diamants aux deux siamois, puis à prendre place au petit jour avec Pickpartout dans un navire devant les mener en Irlande.


De leur côté, les Bridgedt durent se résigner à transférer la jeune femme et son enfant, à défaut de diamants, à New York, 2 semaines après l’arrivée du Carpathia. Le mari de la jeune femme, émigrant irlandais installé en Amérique depuis déjà 2 ans, avait entamé son deuil. La jeune femme ignorait totalement où demeurait exactement son mari, et il fallut une longue enquête aux inspecteurs britanniques pour aider aux retrouvailles de cette famille, eux qui avaient raccroché depuis des années, et qui n’étaient jamais venus en Amérique ! A leur retour à Londres, faisant leur rapport à leurs anciens chefs, et détestant cacher la vérité, ils reconnurent leur échec, révélant que l’ignoble Limèze courait toujours avec les diamants. Mais Scottland Yard, moins scrupuleux, voulant éviter de passer pour incompétent, se contenta d’annoncer à la compagnie De Beers que sa cargaison avait probablement coulé avec le Titanic.



Depuis ce temps, de nombreux chasseurs de trésors s’emploient bien vainement à retourner l’épave du Titanic sens dessus dessous à la recherche du fameux trésor. Mais la marchandise tant convoitée, hélas pour eux, a terminé sa course depuis belle lurette entre les mains des diamantaires de la place des Vosges…


Le Baron d’Anfrédy ne fit plus jamais parler de lui, et son hôtel particulier fut rapidement vendu à un armateur grec, producteur de cinéma. Ce fut d’ailleurs ce dernier qui fit réaliser le 1er film sur le Titanic, Saved from the Titanic, avec Dorothy Gibson interprétant son propre rôle. Cette Dorothy Gibson était précisément la lady qui accompagnait Michel Beaumont sur la promenade du Titanic le soir du drame.

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Message  Rose Dewitt Bukater Lun 24 Aoû 2009 - 11:07

Merciiii beaucoup philémon clin
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