La police privée du Titanic

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Message  Sha're Lun 10 Aoû 2009 - 13:16

Sujet du membre Titanic

Il n'y a pas de source alors avez-vous entendu parler de deux hommes de la police privée embauchés par Bruce Ismay pour le voyage inaugural afin d'arrêter les éventuels pickpokets embarqués à bord ? Ils seraient montés à Cherbourg sous une fausse identité, ils voyageaient en 2nde classe, Albert Wilson et James Douglas.
Je n'ai rien trouvé sur ces hommes.

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Message  Ronon62 Lun 10 Aoû 2009 - 14:05

Je n'en ai jamais entendu parler mais quand on y réfléchit leur présence est nécessaire. Le navire le plus luxueux de l'époque avec de riches passagers par dizaines ont du attirer beaucoup de voleurs.
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Message  Canard-jaune Lun 10 Aoû 2009 - 15:11

La nuit du naufrage les stewarts ont fermé les portes des cabines de 1ère pour qu'il n'y ai pas de vols, une servante d'une riche passagère a failli se faire enfermer comme ça.
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Message  Sir Cosmo Lun 10 Aoû 2009 - 23:02

C'est vrai que leure présence a bord parait plûtot logique , ils aurais pu dissuader d'eventuels voleurs .
Sais tu s'ils ont survecus au naufrage ? inter
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Message  Sha're Lun 10 Aoû 2009 - 23:18

Il n'y a aucune information sur eux et aucun de leurs vrais ou faux noms ne sont répertoriés sur Encyclopedia Titanica.

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Message  Julien Jeu 13 Aoû 2009 - 21:44

Je n'ai jamais entendu parlé d'une police privé.

Il faut dire qu'avec les riches passagers de 1ére classe embarqué à bord, les voleurs avaient beaucoup de choses riches à leur porter, la présence de ces deux hommes était vraiment néccessaire pour ce genre de situation.

Une question, qui est sur cette photo de 1912?
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Message  Sha're Jeu 13 Aoû 2009 - 22:00

L'un des deux hommes de la police privée.
Lorsqu'on parle des pickpokets en 1ère classe, on vise l'équipage ?

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Message  Historiapassionata Ven 14 Aoû 2009 - 11:41

peut être des Stewards ou alors des pickpokets déguisés en passagers de premiere classe
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Message  Sha're Ven 14 Aoû 2009 - 23:27

miffy18 a écrit: des pickpokets déguisés en passagers de premiere classe
Comment ont-ils pu s'introduire en 1ère classe ?

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Message  Historiapassionata Sam 15 Aoû 2009 - 11:58

Je ne sais pas peut être qu'ils ont de riches amis pour les faire entrer dans la haute société
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Message  Anne-Aymone57 Dim 16 Aoû 2009 - 17:41

Je n'étais pas au courant non plus qu'il y avait à bord une police privée. C'est tout de même curieux qu'on ne trouve rien sur internet... Comment le membre Titanic a-t-il eu cette information?
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Message  Philémon Lun 17 Aoû 2009 - 0:38

Arsène Lupin était à bord.

Il ne faut pas oublier qu'il dissimulait son butin dans les falaises d'Étretat, dans le fameux trou de l'Aiguille, non loin de Cherbourg. C'est là qu'il embarqua, sous un faux nom, avec un faux billet, et en 1ere classe bien sûr, car il était un authentique gentleman, quoique voleur.

Se trouvait également à bord le fin limier Sherlock Holmes, officiellement à la retraite depuis quelques années. En fait, Scottland Yard lui avait demandé de reprendre du service pour neutraliser Lupin. Ce dernier était sur le coup de diamants enfermés dans un coffre-fort à bord du Titanic. Sherlock Holmes et le docteur Watson sont les deux détectives embarqués eux aussi à Cherbourg et sous un faux nom. Ismay ne les connaissait pas, et s'était mis uniquement en rapport avec Scottland Yard, qui servait d'intermédiaire. Les deux hommes avaient pris place en seconde classe, non seulement pour ne pas éveiller l'attention, mais en plus parce qu'ils n'avaient pas les moyens de voyager en 1re !

Arsène Lupin avait décidé de réaliser son larcin la veille de l’arrivée à New-York, afin de se ménager le plus de chances possibles de fuir. Il allait pouvoir profiter à loisir de la croisière pour repérer les lieux, et séduire quelque riche passagère… Que se passa-t-il alors, au cours de la nuit du 14 au 15 ? Plusieurs versions circulent. D’après l’une d’elle, Lupin avait fait charger parmi ses bagages une gigantesque caisse sensée contenir des boîtes de Roquefort, mais qui en réalité abritait une petite embarcation sommaire afin de s’échapper du navire au cas où. Un complice devait lui prêter main forte, et logeait dans les 3es classes. Arsène le surnommait « Pickpartout ».

Lorsqu’Arsène Lupin s’aperçut que les machines avaient stoppé, il eut tout de suite un pressentiment, et décida de passer à l’action sans tarder. Il fallait faire vite : l’ordre d’évacuer était donné, et des dispositions allaient être prises pour empêcher les pillages. Mais le désordre et la confusion tournaient à l’avantage d’Arsène. C’était cependant sans compter sur Sherlock qui le surveillait de près. Je ne connais pas les détails des opérations, mais je sais seulement que ce fut un jeu d’enfant pour Arsène de s’emparer des diamants, et de disparaître dans les entrailles du navire, déguisé en passager de 3e classe, avec cependant Sherlock et Watson à ses trousses !

De son côté, Pickpartout avait agi sagement. Dès qu’il sentit le choc avec l’iceberg (sa couchette était à proximité), il comprit tout de suite que quelque chose de grave arrivait. Il s’était rué dans la soute à bagages. En la trouvant déjà partiellement inondée, il se précipita pour retrouver la caisse, en extraire la petite barque (qui pouvait contenir 4 ou 5 personnes), et la ramener, dissimulée sous une bâche, sur un des ponts inférieurs, à un point de ralliement convenu au préalable avec son maître. C’est là que vint le retrouver Arsène. Ils jetèrent les rames et la barque par-dessus bord, et sautèrent.

Une fois dans l’eau, ils réussirent, non sans peine, à remettre le petit canot à l’endroit, et récupérèrent les rames. Ils s’éloignaient lorsque deux autres hommes sautaient à leur tour : Holmes et Watson, qui les rejoignirent à la nage. Ils tenaient dans leurs bras une jeune femme de 3e classe et son petit enfant, qui avaient perdu tout espoir d'arriver aux embarcations. Quand ils les eurent rejoints, les premières paroles de Sherlock Holmes furent : « Au nom de la loi, je vous arrête, et vous ordonne, sous peine de poursuites, de nous hisser à bord ! » Arsène Lupin se conduisit en gentleman et s’exécuta.

Le Carpathia ne les trouva jamais, mais ils furent secourus par un bateau de pêche islandais qui ignorait tout de la catastrophe arrivée au Titanic. L’incompréhension de la langue, et la rudesse des pêcheurs, par ailleurs en infraction, épargnait chacun de devoir fournir des explications, à la plus grande colère de Sherlock Holmes, qui s’égosillait : « Ces hommes sont en état d’arrestation ! Appelez Scottland Yard ! » Tous furent emmenés en Islande, où ils furent très chaudement réconfortés de leurs émotions et solidement restaurés.

Finalement, Arsène Lupin et son compère réussirent à fausser compagnie au détective, et rentrèrent en Normandie. Holmes et Watson décidèrent alors d’escorter la jeune femme avec son enfant à New-York, où son mari ne l’attendait plus !

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Message  Canard-jaune Mar 18 Aoû 2009 - 10:58

Philémon a écrit:Arsène Lupin était à bord.

Il ne faut pas oublier qu'il dissimulait son butin dans les falaises d'Étretat, dans le fameux trou de l'Aiguille, non loin de Cherbourg. C'est là qu'il embarqua, sous un faux nom, avec un faux billet, et en 1ere classe bien sûr, car il était un authentique gentleman, quoique voleur.

Se trouvait également à bord le fin limier Sherlock Holmes, officiellement à la retraite depuis quelques années. En fait, Scottland Yard lui avait demandé de reprendre du service pour neutraliser Lupin. Ce dernier était sur le coup de diamants enfermés dans un coffre-fort à bord du Titanic. Sherlock Holmes et le docteur Watson sont les deux détectives embarqués eux aussi à Cherbourg et sous un faux nom. Ismay ne les connaissait pas, et s'était mis uniquement en rapport avec Scottland Yard, qui servait d'intermédiaire. Les deux hommes avaient pris place en seconde classe, non seulement pour ne pas éveiller l'attention, mais en plus parce qu'ils n'avaient pas les moyens de voyager en 1re !

Arsène Lupin avait décidé de réaliser son larcin la veille de l’arrivée à New-York, afin de se ménager le plus de chances possibles de fuir. Il allait pouvoir profiter à loisir de la croisière pour repérer les lieux, et séduire quelque riche passagère… Que se passa-t-il alors, au cours de la nuit du 14 au 15 ? Plusieurs versions circulent. D’après l’une d’elle, Lupin avait fait charger parmi ses bagages une gigantesque caisse sensée contenir des boîtes de Roquefort, mais qui en réalité abritait une petite embarcation sommaire afin de s’échapper du navire au cas où. Un complice devait lui prêter main forte, et logeait dans les 3es classes. Arsène le surnommait « Pickpartout ».

Lorsqu’Arsène Lupin s’aperçut que les machines avaient stoppé, il eut tout de suite un pressentiment, et décida de passer à l’action sans tarder. Il fallait faire vite : l’ordre d’évacuer était donné, et des dispositions allaient être prises pour empêcher les pillages. Mais le désordre et la confusion tournaient à l’avantage d’Arsène. C’était cependant sans compter sur Sherlock qui le surveillait de près. Je ne connais pas les détails des opérations, mais je sais seulement que ce fut un jeu d’enfant pour Arsène de s’emparer des diamants, et de disparaître dans les entrailles du navire, déguisé en passager de 3e classe, avec cependant Sherlock et Watson à ses trousses !

De son côté, Pickpartout avait agi sagement. Dès qu’il sentit le choc avec l’iceberg (sa couchette était à proximité), il comprit tout de suite que quelque chose de grave arrivait. Il s’était rué dans la soute à bagages. En la trouvant déjà partiellement inondée, il se précipita pour retrouver la caisse, en extraire la petite barque (qui pouvait contenir 4 ou 5 personnes), et la ramener, dissimulée sous une bâche, sur un des ponts inférieurs, à un point de ralliement convenu au préalable avec son maître. C’est là que vint le retrouver Arsène. Ils jetèrent les rames et la barque par-dessus bord, et sautèrent.

Une fois dans l’eau, ils réussirent, non sans peine, à remettre le petit canot à l’endroit, et récupérèrent les rames. Ils s’éloignaient lorsque deux autres hommes sautaient à leur tour : Holmes et Watson, qui les rejoignirent à la nage. Ils tenaient dans leurs bras une jeune femme de 3e classe et son petit enfant, qui avaient perdu tout espoir d'arriver aux embarcations. Quand ils les eurent rejoints, les premières paroles de Sherlock Holmes furent : « Au nom de la loi, je vous arrête, et vous ordonne, sous peine de poursuites, de nous hisser à bord ! » Arsène Lupin se conduisit en gentleman et s’exécuta.

Le Carpathia ne les trouva jamais, mais ils furent secourus par un bateau de pêche islandais qui ignorait tout de la catastrophe arrivée au Titanic. L’incompréhension de la langue, et la rudesse des pêcheurs, par ailleurs en infraction, épargnait chacun de devoir fournir des explications, à la plus grande colère de Sherlock Holmes, qui s’égosillait : « Ces hommes sont en état d’arrestation ! Appelez Scottland Yard ! » Tous furent emmenés en Islande, où ils furent très chaudement réconfortés de leurs émotions et solidement restaurés.

Finalement, Arsène Lupin et son compère réussirent à fausser compagnie au détective, et rentrèrent en Normandie. Holmes et Watson décidèrent alors d’escorter la jeune femme avec son enfant à New-York, où son mari ne l’attendait plus !

C'est vrai tout ça? O.o
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Message  Ronon62 Mar 18 Aoû 2009 - 12:45

Non rire

Arsène Lupin et Sherlock Holmes sont des personnages fictifs, mais j'ai adoré cette histoire app
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Message  Philémon Mar 18 Aoû 2009 - 22:55

Si, Canard Jaune et Ronon, cette histoire est absolument véridique. J’avoue avoir changé les noms parce que je les avais oubliés. Mais je viens de remettre la main sur mes archives, ce qui va me permettre de vous fournir quelques précisions supplémentaires et plus exactes.


D’abord, il faut savoir que Conan Doyle et Maurice Leblanc se sont inspiré, dans leurs romans, de personnages existants. S’ils avaient eu vent de cette histoire, nul doute qu’ils l’auraient exploitée. Seulement, ils n’auraient pas pu la connaître, étant donné qu’elle s’est seulement transmise de génération en génération dans des familles de pêcheurs d’Islande, et qu’elle est encore aujourd’hui très largement méconnue. La raison en est simple. C’est un petit peu comme pour Jack l’éventreur. Scotland Yard n’aime pas trop que l’on publie le récit de ses maladresses, et préfère laisser planer le mystère…


Comme vous le savez, la compagnie De Beers faisait transférer sur le Titanic un stock de diamants d’une valeur de 300 millions de dollars. Ils avaient été extraits dans les mines d’Afrique, pour être vendus, à l’état brut, aux diamantaires de New York. Ce genre de voyage était d’ailleurs habituel : ce n’était qu’un transfert de marchandises comme un autre. Le consulat d’Afrique du Sud entretenait des liens avec Scotland Yard qui lui fournissait habituellement deux détectives afin d’assurer la sécurité de ses transferts. Ces deux détectives étaient fournis depuis quelques temps par un cabinet ayant à Londres pignon sur rue, Associated Bridged & Bridget. Ils étaient passés maîtres dans l’art de se fondre incognito au milieu de la foule, et en raison de leur discrétion légendaire, les plus grandes sociétés leur faisaient confiance.


Bridget & Bridged embarquèrent donc à Cherbourg, après avoir pris livraison de la marchandise à Paris, où elle avait été acheminée par train postal depuis Marseille. Ils prirent place sur le Titanic dans une cabine de 2e classe, dont l’ameublement comprenait en particulier un coffre-fort. C’est là qu’ils enfermèrent un gros et lourd sac en cuir qui renfermait les fameux diamants. Mais c’était sans compter sur la vigilance de Raoul Limèze, qui les suivait de près depuis Paris.


Raoul Limèze, dandy et voleur notoire, avait fait cette remarque à son valet et homme de main le dénommé Louis Pinçons, dit La Pince, dit La Poisse, dit P’tit Louis, dit Monseigneur, dit Pickpartout : « Que croient ces messieurs ? Que l’on puisse ainsi m’importuner sans raison ? Je ne suis pas homme à me déranger pour rien ! » En effet, l’arrivée à Paris des Bridged & Bridget avaient mis en émoi toute la profession : depuis les sordides bouges des souteneurs de la Bastille jusqu’aux riches dorures de l’hôtel particulier du Baron Anfrédy, pseudonyme du sieur Limèze, tout le monde avait eu la frousse, et soit avait fichu le camp, soit n’osait plus mettre le nez dehors. Limèze, lui, avait trouvé refuge dans une de ses cachettes favorites, les égouts de la capitale, qu’il connaissait comme sa poche, dont il possédait un jeu de clefs, et qui communiquaient avec les deux pavillons de la place de la Nation, alors à l’état d’abandon. On peut dire que le Pavillon Sud était le QG de ce prince de la cambriole. D’où le petit « dérangement » dont il s’était plaint auprès de son valet, contraint et forcé qu’il avait été d’abandonner ses appartements pour une demeure moins inconfortable et plus précaire… Cette contrariété avait fort agacé le Baron, et à présent il voulait savoir ce que ces messieurs de Londres étaient bien venus faire à Paris. Car enfin, ils ne semblaient pas, cette fois-ci, être venus lui passer les menottes aux poignets. Que faisaient-ils donc là ? Lorsque Limèze sut qu’il s’agissait d’une cargaison de diamants, il ne voulut plus rien faire d’autre que de les suivre à la trace. Voilà comment cette histoire a commencé.


Vous l’aurez compris, ce Raoul Limèze, qui défraya la chronique en son temps, fut une de ces figures qui inspirèrent Maurice Leblanc. Or, si Arsène Lupin n’a certes pas existé, Raoul Limèze, lui, fut un authentique personnage historique. Comme je le disais, il se faisait passer pour le Baron Anfrédy, et avait acheté sous ce nom un hôtel particulier, rue des Saints-Pères. Il était très connu du tout Paris, et il connaissait lui-même les personnages les plus en vue. C’est de cette manière, d’ailleurs, qu’il obtenait de précieux renseignements pour réaliser de fameux coups. Il savait aussi bien briller en société que dans le crime. Il devint rapidement un riche actionnaire des plus grandes sociétés, et se fit un nom dans la banque et la finance. Mais il n’en abandonna pas moins ses activités illicites. Il faut dire qu’il y avait une part de vice gratuit, là-dedans. Sa crainte des investigations menées par Bridged & Bridget était exagérée : les fins limiers de Scotland Yard ne possédaient pas la moindre piste le concernant. Peu de gens le soupçonnaient, et on sait que, grâce à ses amitiés dans la politique, il fut brièvement nommé ministre des Travaux Publics dans le 3e cabinet Rouvier. Cette nomination fit un tel scandale que le gouvernement tomba au bout d’un mois seulement. La presse de l’époque était indignée : Le Figaro, Le Gaulois hurlaient à la mort, mais surtout Le Temps qui titra : « Un voyou de la finance fait main basse sur le Bâtiment ». Limèze ne toucha plus jamais à la politique : il avait compris quelles seraient ses limites, et démissionna immédiatement de son mandat de conseiller dans la Nièvre, dont il était originaire, et où il s’était fait élire un an plus tôt.


Quant aux fameux Bridget & Bridged (voir le site qui leur est consacré), c’est un fait avéré qu’ils ont inspiré divers romans de la littérature policière de ce début de siècle. Ils étaient connus pour leur légendaire entêtement à résoudre les pires énigmes. Mais en 1912, ils étaient quasiment retraités. L’essentiel de leur carrière était derrière eux, et on ne faisait plus appel à leurs service, sauf pour du bête et monotone convoyage de fonds.



Reprenons le cours de l’histoire : à Cherbourg, B&B montèrent à bord du Titanic, avec dans un sac 300 millions de dollars de diamants bruts. Le commissaire de bord les accueillit directement, puis les escorta dans leur cabine. Deux stewards devaient se relayer pour faire les 100 pas dans le couloir, et monter la garde. Toutes les cabines environnantes étaient inoccupées, ou plutôt avaient été réservées par De Beers. Dès qu’un passager passait devant la cabine, le steward de garde le tançait vertement lui demandant sur un ton brutal : « Que faites-vous là ? Qui êtes-vous donc ? Circulez, voulez-vous ! C’est privé, ici ! » Et aussi tôt après, l’un des Bridget/d, sortant de sa cabine, prenait en filature l’importun jusqu’à pouvoir l’identifier. Impossible dans ces conditions d’approcher des diamants. Mais en même temps, pas très discret comme stratagème.


Bien sûr Limèze avait déjà pris ses renseignements et ne se fatiguait pas à rôder inutilement devant la cabine des Bridged/t. Il se contentait de voler quelques colliers par ci par là aux riches dames qu’il fréquentait. Il avait pris place, comme on l’a dit, en 1re classe, sous le faux nom de Michel Beaumont, se faisant passer pour un riche collectionneur (ce qu’il était réellement, du reste). Il possédait une vaste cabine, qu’il n’avait d’ailleurs pas payée. En effet, le véritable Michel Beaumont avait été fâcheusement retenu à Paris, grâce à un petit tour que lui avait joué notre aigrefin. Il lui avait en même temps de cette façon sauvé la vie…


Peu avant le départ se Cherbourg, il s’était arrangé avec quelques dockers, moyennant finances, pour faire remplacer le contenu d’une grande caisse de boîtes de roquefort par une petite chaloupe de 4 ou 6 places. Il paraît que le propriétaire de ces boîtes de fromage, ayant survécu au naufrage, prétendit ensuite en obtenir le remboursement auprès de la White Star Line. Il était loin de s’imaginer qu’elles n’avaient en fait jamais embarqué, ni connu le sort tragique que l’on sait.


Pickpartout dormait chez les 3es classes, dans une cabine nichée dans la coque côté tribord. Un jour, Bridget aperçut Limèze et son domestique parlant ensemble. J’ai dit plus haut que les deux policiers ne possédaient aucune piste impliquant Limèze, mais cela n’empêchait pas les soupçons. Depuis lors, ils se tinrent sur leurs gardes, et surveillèrent de près les deux hommes.


Dernière édition par Philémon le Mer 19 Aoû 2009 - 0:15, édité 1 fois

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