Les plongées touristiques

Je suis restée silencieuse sur ces expéditions "touristiques" que je trouve bien sûr irrespectueuses et surtout polluantes pour le site de l'épave. Mais maintenant quand je regarde le programme de ces expéditions, j'ai tout bonnement l'impression que ces expéditions sur le site du naufrage sont de simples voyages organisés. Je ne sais pas s'il s'agit de simples expéditions touristiques ou d'une mission d'exploration financée par la participation de touristes. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas arrêter ce genre de phénomène dans les eaux internationales. L'épave est devenue une attraction "à la mode" et c'est triste de le constater.

J'ai travaillé sur le sujet en faisant un article pour mon site sur ce lien : https://epavedepaquebots.wordpress.com/2015/10/27/lepave-du-titanic-un-site-touristique/. J'explique en outre pourquoi ces expéditions touristiques sont dangereuses pour l'épave. Bien sûr, il ne s'agit que de mon avis fondé sur les constatations de l'état actuel de l'épave et des risques d'effondrement. Je vous invite à lire ce petit article par curiosité.

Article très intéressant Aurélie, où tu poses les bases de deux problèmes liés aux expéditions, et dont les organisateurs n'ont cure : la destruction d'un site "de vie" marine, et le danger encouru par ceux qui y descendent.

On parle très souvent de détérioration de l'épave, mais comme tu l'indiques très bien, ces expéditions provoquent une destruction aussi invisible. Sur leur passage, lorsque les submersibles cognent par accident ou frôlent de trop pres l'épave, c'est tout un petit monde qui offre un intérêt scientifique qui est détruit. Beaucoup vont se dire : "oh bah, ce ne sont que des bactéries, des petites créatures". Oui certes, mais certaines de ces petites créatures ont été découvertes en même temps que l'épave. Personne ne pensait y trouver des animaux marins à une telle profondeur et dans un tel milieu hostile. C'est d'ailleurs ce que dit, je crois, la scientifique spécialiste de la faune marine dans "les fantômes du Titanic" et que cameron aura emmené avec lui dans son expédition.

Et parlons maintenant du danger humain que représentent ces expéditions touristiques. Les personnes lambdas (non scientifiques) y pensent-elles vraiment quand elles descendent là-dessous? Évidemment elles doivent être briefées (en attestent les conditions physique qu'il faut posséder pour avoir le droit de descendre), mais elles doivent être vite oubliées. Je mettrai ma main à couper que ces touristes sous-marins ne viennent pas pour s'extasier devant la baignoire de Smith ou devant le gymnase qui s'écroule, mais leur intérêt doit plutôt sur porter sur la proue, symbole hélas d'un "je suis le roi du monde" et d'un "je vole" conclut d'un romantique baiser. Peu doivent avoir une pensée pour le cimetière marin que le site représente. Mais sans doute qu'on doit le leur rappeler. Ou pas. Ca gâcherait la fête et les 70000 euro.

Robert Ballard, dans son livre "L'exploration du Titanic" explique que la plus grande peur qu'il avait en descendant, c'était que le submersible dans lequel il se trouvait avec son équipe ne heurte ou ne se prenne dans un filin ou un câble (dans ces submersibles le champ de visibilité est très réduit, et Ballard raconte l'effroi qu'il a eu lorsqu'accidentellement son submersible à cogné un bossoir et qu'un brouillard de rusticles lui est tombé devant le hublot). Et comme il le dit: ce ne sont pas les petits moteurs de faible puissance qui va les dégager d'un câble.
Voilà ce qui guette un jour l'un de ces submersibles en s'approchant de plus en plus de l'épave. Car oui, ceux qui ont payé 70000 euros en veulent pour leur argent.
Loin de leur souhaiter ce destin, il est possible qu'un jour, l'un de ces mini sous-marin subisse une avarie, et reste définitivement au fond, faisant à jamais partie, lui et ses occupant, de l'épave dont ils ont tant rêvé. Et il vaudrait mieux pour eux qu'un hublot explose à ce moment-là et qu'ils quittent ce monde instantanément plutôt qu'une lente agonie par manque d'oxygène.

J'avais peur que mon article ne soit trop complexe à lire mais je suis contente qu'il te plaise, Denis. Toutes ces question de préservation de la faune et de la flore marine est souvent oubliée pour ne seulement voir qu'un aspect pécuniaire par le tourisme. Comme je le dit souvent, le Titanic n'est plus le paquebot qu'il était mais est une épave encore pleine de vie avec diverses formes bactériennes et des espèces de poissons des abysses. Pour avoir fait un sujet sur la détérioration des fonds océaniques et de la vie marine, je sais à quel point il est important de sensibiliser les personnes à ce monde sous-marin en lien avec la problématique des risques encourus sur l'épave par les touristes. D'ailleurs pour la petite anecdote, lors de l'expédition de Robert Ballard en 1993, un des submersibles s'est pris dans les filets recouvrants l'épave du Lusitania.

Lily a écrit: J'avais peur que mon article ne soit trop complexe à lire mais je suis contente qu'il te plaise, Denis.

Oh non, il est très accessible au néophyte que je suis.

Lily a écrit: D'ailleurs pour la petite anecdote, lors de l'expédition de Robert Ballard en 1993, un des submersibles s'est pris dans les filets recouvrants l'épave du Lusitania.

Voilà le meilleur exemple des risques encourus. Si cela peut arriver à la profondeur où git le Lusitania, cela peut aussi se produire encore plus facilement à celle où repose le Titanic qui se dégrade de plus en plus.

Et comme tu dis : ce n'est pas parce que c'est invisible ou microscopique que c'est négligeable.

Bon ben, à en croire ce site, il y a une nouvelle plongée touristique prévue en mai 2018: http://thebluefish.com/visit-the-titanic/
Ils accueillent 9 "passagers" et font des expéditions scientifiques.
Perso, je suis également contre cela.

Merci pour cette information, je suis également contre après des gens diront que tant que certaines personnes pourront s'offrir cela ils ne se gêneront pas pour en faire d'autre, mais ça me dérange car je considère quand même cela comme une profanation de site. Tout cela pour des personnes fortunées en manque de sensation forte, surtout lorsqu'on sait que chaque descente sensibilise encore plus l'épave.