Taxes et impôts : les "quatre vieilles"

Image : Le livre.fr

On est en plein dedans.^^
En 1900 en France, il n'y a pas encore d'impôt sur le revenu (loi de 1914, appliquée en 1916). Si on est propriétaire on paie l'impôt foncier, si on est locataire une contribution mobilière, si on est commerçant ou industriel une patente. S'y ajoute l'impôt sur les portes et fenêtres qui, signe extérieur de richesse, n'amène guère d'investigation poussée de la part du fisc. On les appelle les "quatre vieilles".
A partir de 1850, ces impôts commencent à présenter certains inconvénients : ils sont insensibles à l'activité économique, leur assiette ne correspond pas à la réalité économique et ils ne sont pas justes.




Les fortunes, si peu imposées, quand elles sont bien placées, rapportent en moyenne des revenus de 3 à 5% par an (nets puisqu'il n'y a ni inflation, ni impôts) qui permettent soit de vivre en rentier, soit de les réinvestir ou soit de compléter son salaire. L'absence de système général de retraite font que les Français épargnent, un bas de laine rempli sous par sou. En ville ce sera le livret de caisse d'épargne.

En 1900, un Français sur deux meurt en ne laissant rien à ses héritiers, mais dans les grandes villes c'est quatre sur cinq. 1% des Français possède alors le tiers des patrimoines. Et 95% du patrimoine sont entre les mains du tiers des Français.

Sources : "Les français de 1900" de Gabrielle Cadier-Rey et La fiscalité en France

Oui, les impôts, un sujet tout à fait d'actualité et dont on peut voir qu'à l'époque déjà les inégalités étaient criantes. Je n'avais jamais entendu parler de cette expression des "quatre vieilles" mais ça résume bien les impôts qu'il y avait à l'époque.

Sur Wikipédia on y parle de la fiscalité en France, après la Révolution et jusqu'en 1914.

Ça me fait un peu penser à mes cours d'Histoire de deuxième année, quand on étudiait la société à cette époque. Il faudrait que je les retrouve, ça fait quand même déjà presque 8 ans

Joris

Joris a écrit:Oui, les impôts, un sujet tout à fait d'actualité et dont on peut voir qu'à l'époque déjà les inégalités étaient criantes. Je n'avais jamais entendu parler de cette expression des "quatre vieilles" mais ça résume bien les impôts qu'il y avait à l'époque.

Ça a duré quand même plus de 100 ans. On parle aussi d'un impôt sur le revenu des valeurs mobilières.

Ça me fait un peu penser à mes cours d'Histoire de deuxième année, quand on étudiait la société à cette époque. Il faudrait que je les retrouve, ça fait quand même déjà presque 8 ans

Ce n'est qu'à l'université qu'on étudie la Belle Epoque ?

Sha're a écrit:

Joris a écrit:Ça me fait un peu penser à mes cours d'Histoire de deuxième année, quand on étudiait la société à cette époque. Il faudrait que je les retrouve, ça fait quand même déjà presque 8 ans

Ce n'est qu'à l'université qu'on étudie la Belle Epoque ?

À l'école primaire, au collège et on lycée on étudie cette période mais plus au niveau politique (contexte, gouvernements, élections, etc.), pas de la même façon bien sûr, en étant plus précis et plus complet plus on avance dans sa scolarité. Les aspects économiques et sociaux de la Belle époque sont pas ou très peu étudiés.

Quand on fait des études d'Histoire, forcément les cours sont plus détaillés. Donc quand on a vu la Belle époque au premier semestre de la L2 en Histoire contemporaine, on a parlait aussi de politique mais beaucoup des aspects sociaux économiques, la vie des gens, etc. en France et en Europe. Ce qui nous rapproche de beaucoup de sujets qui sont dans cette partie

Joris

Joris a écrit:
À l'école primaire, au collège et on lycée on étudie cette période mais plus au niveau politique (contexte, gouvernements, élections, etc.), pas de la même façon bien sûr, en étant plus précis et plus complet plus on avance dans sa scolarité. Les aspects économiques et sociaux de la Belle époque sont pas ou très peu étudiés.

Quand on fait des études d'Histoire, forcément les cours sont plus détaillés. Donc quand on a vu la Belle époque au premier semestre de la L2 en Histoire contemporaine, on a parlait aussi de politique mais beaucoup des aspects sociaux économiques, la vie des gens, etc. en France et en Europe. Ce qui nous rapproche de beaucoup de sujets qui sont dans cette partie

D'accord. Je n'en ai aucun souvenir.
Ça devait être bien intéressant ces cours sur la Belle Epoque.

Sha're a écrit:

Joris a écrit:
À l'école primaire, au collège et on lycée on étudie cette période mais plus au niveau politique (contexte, gouvernements, élections, etc.), pas de la même façon bien sûr, en étant plus précis et plus complet plus on avance dans sa scolarité. Les aspects économiques et sociaux de la Belle époque sont pas ou très peu étudiés.

Quand on fait des études d'Histoire, forcément les cours sont plus détaillés. Donc quand on a vu la Belle époque au premier semestre de la L2 en Histoire contemporaine, on a parlait aussi de politique mais beaucoup des aspects sociaux économiques, la vie des gens, etc. en France et en Europe. Ce qui nous rapproche de beaucoup de sujets qui sont dans cette partie

D'accord. Je n'en ai aucun souvenir.
Ça devait être bien intéressant ces cours sur la Belle Epoque.

Si tu as étudié l'affaire Dreyfus, la loi de 1905, etc. c'est généralement ce qui est étudié à l'école sur cette période, pendant la IIIème République, avant d'aborder la Première Guerre mondiale. Je crois que c'est en CM1, en 4ème et en Première que c'est au programme, avec des ajustements à chaque changement de programme. Avec mes CM1 je vais bientôt le faire mais le programme est très vaste (on a commencé aux traces de l'Histoire).

Oui, c'était intéressant de voir ça à la Fac. D'autant plus qu'il s'agissait de l'époque du Titanic

Joris

À ces impôts il faut ajouter tous les impôts indirects (droits de douane, taxes diverses et variées, par exemple sur l'alcool...) qui pénalisaient beaucoup les Français les plus pauvres. Aujourd'hui encore, c'est particulièrement vrai : la TVA est la même pour tout le monde, or, payer 20 centimes de TVA sur un paquet de pâtes à un euro, c'est forcément bien plus violent quand on a un budget très réduit que quand on gagne 5 000€ par mois. D'où le fait que ce genre d'impôt est profondément inéquitable, même s'il est très égalitaire puisque tout le monde le paie (mais là, c'est la différence fondamentale entre l'égalité et l'équité).

L'impôt sur le revenu est arrivé très tard en France : le Royaume-Uni en avait déjà un depuis pas mal de temps. Mais la bourgeoisie française conservatrice était radicalement opposée à ça, notamment car imposer les revenus impliquait de les connaître, donc de faire des déclarations. Or, pour les grandes fortunes de l'époque, c'était perçu comme une intrusion odieuse : ils devaient pouvoir gagner de l'argent comme ils l'entendaient, sans trop devoir se montrer. Bon, ça n'a pas beaucoup changé depuis, en fait.

Ce qui est drôle (enfin, pas vraiment d'ailleurs), c'est que l'impôt revenu qui devait à l'origine être très équitable (plus on gagne, plus on paye) et donc être bien plus favorable aux pauvres et aux classes moyennes, est petit à petit devenu de plus en plus critiqué par celles-ci, souvent aussi encouragées par les très riches qui prétendent défendre les pauvres écrasés d'impôts... Alors qu'en fait, c'est eux, surtout, qui cherchent à y échapper. Bref, à l'heure où on démolit peu à peu les services publics pour éviter aux plus riches de trop les financer par leurs impôts, il est intéressant de se souvenir qu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l'impôt sur le revenu était un gros combat progressiste pour une société plus juste. On a du mal à le gagner, celui-là.

LittleTony87 a écrit:À ces impôts il faut ajouter tous les impôts indirects (droits de douane, taxes diverses et variées, par exemple sur l'alcool...) qui pénalisaient beaucoup les Français les plus pauvres. Aujourd'hui encore, c'est particulièrement vrai : la TVA est la même pour tout le monde, or, payer 20 centimes de TVA sur un paquet de pâtes à un euro, c'est forcément bien plus violent quand on a un budget très réduit que quand on gagne 5 000€ par mois. D'où le fait que ce genre d'impôt est profondément inéquitable, même s'il est très égalitaire puisque tout le monde le paie (mais là, c'est la différence fondamentale entre l'égalité et l'équité).

C'est vrai qu'on paye des impôts sur tout. La TVA à 20% est bien trop élevée. Il faudrait aussi la suppression de la TVA pour les produits de première nécessité. Mais il ne faudrait pas ensuite une augmentation de ces produits.