La Morale Cachée.
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Titanic :: La Tragédie :: Après le drame
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La Morale Cachée.
Georges Bernard Shaw, écrivain irlandais et prix Nobel 1925, déplorant la tendance britannique à faire des héros du Capitaine Smith et de son équipage.
Un mois après le désastre, le Daily News et le Leader publiait le 4 mai 1912 un article de George Bernard Shaw intitulé "Some Unmentioned Morals" (La Morale Cachée). Shaw se questionnait à savoir pourquoi le désastre déclencha une explosion de mensonges romantiques des plus outrageux. Shaw avait l’impression que les événements avaient été dramatisés à l’extrême et qu’au lieu d’examiner les faits, le publique voyait le désastre comme une pièce dramatique plus grande que nature.
À titre d’exemple, on a abondamment évoqué le fait que l’orchestre du Titanic joua jusqu’à ce que le navire sombre. Shaw s’est questionné à savoir si l’orchestre avait plutôt donné un faux sentiment de sécurité aux passagers et ce faisant, avait retardé l’abandon du navire. Shaw en avait également long à dire à propos du capitaine Smith. Des passagers ont témoigné l’avoir vu dans ses derniers instants nageant avec un bébé dans ses bras alors que d’autres, l’ont vu sombrer avec le navire. Ainsi, virtuellement tout le monde a cru qu’il était un héros.
Shaw avait une vision différente. Pendant que tous les hommes doivent être des héros, le capitane quant à lui doit être un super-héros, un marin glorieux, brillant, calme, brave, enchanté par le danger et la mort, un témoin vivant garantissant que ce n’était de la faute de personne mais au contraire, un triomphe de la marine britannique, comme un Nelson. En somme, il estimait que la réputation de héros qu’on lui accolait n’était pas méritée mais au contraire, le seul objet positif à propos de Smith est qu’il avait contribué au naufrage tragique en naviguant délibérément à vitesse excessive tant que la quantité de charbon le lui permettait ce, dans des zones de glace connues et qu’on devrait se consacrer davantage sur cet aspect.
Pourquoi l’effet d’une catastrophe aussi sensationnelle sur une société moderne est de colporter non pas les pleurs, la prière, la sympathie avec les personnes en deuil ou en réconfort vers les survivants, sans expression poétique des âmes purifiées par la pitié ou la terreur d’un défi aussi brutal de l’inexorable destin, mais vers une indéniable explosion d’outrageux mensonges romantiques. Quel est le but de tous ces pernicieux blasphèmes, inhumains et mensonges gonflés ? Voici un désastre qui aurait pu rendre humble l’homme le plus fier et sérieux le blagueur le plus fou. Il nous rend plutôt insolents, vaniteux et menteurs. J’ai ressenti l’effet d’un profond dégoût, presqu’une honte nationale. J’ai l’impression que lorsqu’une personne avouée et sensée parle de vérité, la nation anglaise toute entière semble adopter une vision tout à fait contraire. Hélas, je fais partie d’une minorité désabusée.
Quelques unes de ses citations;
Toute chose arrivera tôt ou tard et à n’importe qui, si on lui laisse suffisamment de temps.
Ceux qui ne peuvent changer d’idée ne peuvent rien changer.
Ceux qui disent que ça ne peut pas se faire ne devraient pas déranger ceux qui le font.
La punition du menteur n’est pas de n’être plus crue, mais qu’il ne peut plus croire en personne d’autres.
Nous apprenons par expérience que l’homme n’apprend rien par expérience.
Le patriotisme est une pernicieuse forme de psychopathie d’idiotie.
Un mois après le désastre, le Daily News et le Leader publiait le 4 mai 1912 un article de George Bernard Shaw intitulé "Some Unmentioned Morals" (La Morale Cachée). Shaw se questionnait à savoir pourquoi le désastre déclencha une explosion de mensonges romantiques des plus outrageux. Shaw avait l’impression que les événements avaient été dramatisés à l’extrême et qu’au lieu d’examiner les faits, le publique voyait le désastre comme une pièce dramatique plus grande que nature.
À titre d’exemple, on a abondamment évoqué le fait que l’orchestre du Titanic joua jusqu’à ce que le navire sombre. Shaw s’est questionné à savoir si l’orchestre avait plutôt donné un faux sentiment de sécurité aux passagers et ce faisant, avait retardé l’abandon du navire. Shaw en avait également long à dire à propos du capitaine Smith. Des passagers ont témoigné l’avoir vu dans ses derniers instants nageant avec un bébé dans ses bras alors que d’autres, l’ont vu sombrer avec le navire. Ainsi, virtuellement tout le monde a cru qu’il était un héros.
Shaw avait une vision différente. Pendant que tous les hommes doivent être des héros, le capitane quant à lui doit être un super-héros, un marin glorieux, brillant, calme, brave, enchanté par le danger et la mort, un témoin vivant garantissant que ce n’était de la faute de personne mais au contraire, un triomphe de la marine britannique, comme un Nelson. En somme, il estimait que la réputation de héros qu’on lui accolait n’était pas méritée mais au contraire, le seul objet positif à propos de Smith est qu’il avait contribué au naufrage tragique en naviguant délibérément à vitesse excessive tant que la quantité de charbon le lui permettait ce, dans des zones de glace connues et qu’on devrait se consacrer davantage sur cet aspect.
Pourquoi l’effet d’une catastrophe aussi sensationnelle sur une société moderne est de colporter non pas les pleurs, la prière, la sympathie avec les personnes en deuil ou en réconfort vers les survivants, sans expression poétique des âmes purifiées par la pitié ou la terreur d’un défi aussi brutal de l’inexorable destin, mais vers une indéniable explosion d’outrageux mensonges romantiques. Quel est le but de tous ces pernicieux blasphèmes, inhumains et mensonges gonflés ? Voici un désastre qui aurait pu rendre humble l’homme le plus fier et sérieux le blagueur le plus fou. Il nous rend plutôt insolents, vaniteux et menteurs. J’ai ressenti l’effet d’un profond dégoût, presqu’une honte nationale. J’ai l’impression que lorsqu’une personne avouée et sensée parle de vérité, la nation anglaise toute entière semble adopter une vision tout à fait contraire. Hélas, je fais partie d’une minorité désabusée.
Quelques unes de ses citations;
Toute chose arrivera tôt ou tard et à n’importe qui, si on lui laisse suffisamment de temps.
Ceux qui ne peuvent changer d’idée ne peuvent rien changer.
Ceux qui disent que ça ne peut pas se faire ne devraient pas déranger ceux qui le font.
La punition du menteur n’est pas de n’être plus crue, mais qu’il ne peut plus croire en personne d’autres.
Nous apprenons par expérience que l’homme n’apprend rien par expérience.
Le patriotisme est une pernicieuse forme de psychopathie d’idiotie.
Haddock-
Messages : 215
Inscrit le : 19/04/2014
Localisation : Planète Terre
Re: La Morale Cachée.
J'avoue moi aussi ne pas comprendre pourquoi rendre ce désastre plus dramatique qu'il ne l'est déjà.
C'est vrai qu'on ne sait pas ce qu'il s'est passé cette nuit-là, mais il y a certaines personnes qui vont jusqu'à faire des super-héros les membres d'équipage. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas des héros, ils ont fait leur travail jusqu'au bout. Ce que je veux dire par là c'est de les vanter.
Je suis tout à fait d'accord. On devrait apporter réconfort à la place aux gens qui ont perdu des êtres chers.
C'est vrai qu'on ne sait pas ce qu'il s'est passé cette nuit-là, mais il y a certaines personnes qui vont jusqu'à faire des super-héros les membres d'équipage. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas des héros, ils ont fait leur travail jusqu'au bout. Ce que je veux dire par là c'est de les vanter.
Je suis tout à fait d'accord. On devrait apporter réconfort à la place aux gens qui ont perdu des êtres chers.
Laueee-
Messages : 264
Inscrit le : 10/11/2013
Localisation : Canada
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