Une nuit, dans le noir.

Voici un petit texte fictif, vite écrit, je l'accorde. Il a pour thème la destruction des certitudes:



Une nuit, dans le noir.

J’effectuai une ultime promenade sur le pont, cette nuit-là. Quittant le fumoir, j’étais préalablement allé chercher un manteau dans ma cabine. La température journalière qui n’avait cessé de baisser – le phénomène s’était amplifié en début de soirée – m’avait conseillé de me vêtir.
J’étais monté sur le pont des embarcations par le grand escalier et avait débouché devant un canot de sauvetage. J’avais précédemment relevé qu’il portait le numéro 7. Quel dommage, avais-je alors pensé, ces bateaux nous couvrent la vue !
Sous un froid piquant, je fis que quelques pas et joignit la rambarde à laquelle je m’accoudai. Le ciel m’étonna par la multitude d’étoiles qui y scintillaient. Je n’en avais jamais vu autant à la fois et n’avais jamais songé qu’il y ait pu en avoir un si grand nombre. Leur scintillement paraissait comme un chant à la gloire du prestigieux paquebot, mais comme un chant muet cependant.
Baissant la tête, j’eus l’impression de ne pas être en mer, de ne pas être sur ce tumultueux atlantique qui pouvait faire danser dans une étreinte mortelle ces vieux voiliers d’une époque qui s’estompait dans la modernité du temps. La mer était si calme que je croyais contempler un lac. C’était comme si l’atlantique se savait vaincu par le Titanic au point de se faire tout petit, presque comme indécelable. C’était un peu comme s’il s’était mis à genoux devant son maître d’acier.
La nuit, pensais-je, laisserait la place à l’aube d’une nouvelle ère. La sécurité absolue me paraissait à portée de main. De part nos progrès techniques, nous construisions un grand monde. Bientôt, ce serait par les airs que nous joindrions les continents. Il y avait de quoi se sentir maître du monde. Nous abattions tous les dangers, nous domptions la nature, nous rattrapions le temps. Et, à quel endroit de la planète que nous fussions, nous pouvions communiquer avec tout le monde.
Alors, trois coups de cloches se firent entendre…
Quelques secondes s écoulèrent avant que je ne ressentis comme un faible raclement. Rien de bien alarmant, mais tout de même quelque chose d’étonnant. Alors, je vis un iceberg défiler devant moi.

Très bon texte! Bref, mais très bien construit et ordonné!
Une perle! Bravo!   

Ce texte est très bien écrit. Combien de passagers et de membres de l'équipage ont-ils dû avoir ces mêmes pensées !

Superbe texte, on s'y croirai vraiment !   

Très beau texte. Du bon travail!   

Même avis que les autres, joli texte ! Merci pour de l'avoir partagé avec nous.

C'est d'une justesse parfaite,tu as bien su capter les impressions des passagers de première classe convaincus d'être en sécurité.Chapeau!

Je ne vais pas faire dans l'originalité : Ce texte est magnifique! Bravo à toi! Merci du partage!

Merci pour vos commentaires. J'ai bien conscience que ce texte est très court. Mais c'est une petite inspiration que j'ai eu à ce moment là. Bien plus que de l'avoir partagé avec vous, je l'ai écris spécialement pour ce forum. Ce n'est pas grand chose.
Je ne peux rien vous garantir actuellement, mais il n'est pas impossible que je recommence par la suite.

À propos de ce texte, j'émets deux réserves:
1) J'aurais dû mettre une majuscule à Atlantique.
2) Pour la phrase La nuit, pensais-je, laisserait la place à l’aube d’une nouvelle ère, j'aurais plutôt dû écrire La nuit, pensais-je, laisserait place à l’aube d’une nouvelle ère.

Merci encore pour vos commentaires.

21PhilC1 a écrit:Bien plus que de l'avoir partagé avec vous, je l'ai écris spécialement pour ce forum.

C'est une sympathique attention, merci.