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Mon frère m'a fait découvrir ce super film récemment, et ce soir il passe à la télé sur ARTE à 20h50.

Un jeune garçon est accusé de meurtre et les douze jurés se retirent pour décider s'il est coupable ou non.
Tous sont de d'origines, de milieux sociaux, d'éducations et de convictions différentes, mais c'est ensemble qu'ils vont devoir prendre une décision de vie ou de mort.

Ce film illustre à la perfection la façon dont on peut influencer les autres par la seule force du dialogue, le tout dans l'ambiance des années 50 en noir et blanc.

Hautement recommandé.

Très beau film , prenant  , il a été repris au théâtre en 2009  en France , avec Michel Leeb qui était excellent , dans le rôle , de celui qui fait bouger les choses en étant pas d'accord avec les autres jurées .

Je ne comptais rien regarder ce soir, tu m'as donné envie de le voir.

Je n'ai jamais vu le film, mais je connais, et en plus j'ai eu le privilège, de voir la pièce de théâtre. Et c'était absolument super (même histoire que le film bien sûr), mais joué en "LIVE" ça a beaucoup plus d'impact. Les émotions sont étalées devant vous comme un film ne peux pas le faire... Gé-ni-al!

colargol a écrit:Je n'ai jamais vu le film, mais je connais, et en plus j'ai eu le privilège, de voir la pièce de théâtre. Et c'était absolument super (même histoire que le film bien sûr), mais joué en "LIVE" ça a beaucoup plus d'impact. Les émotions sont étalées devant vous comme un film ne peux pas le faire... Gé-ni-al!

Je pense qu'en pièce de théâtre ce doit être pas mal du tout, en effet. Mais tu devrais également essayer le film quand même ; les acteurs sont très bons et comme dit Yarra, c'est prenant.

Sha're a écrit:Je ne comptais rien regarder ce soir, tu m'as donné envie de le voir.

Rendez-vous ici après pour commenter tes impressions.  

Tiphaine a écrit:
Rendez-vous ici après pour commenter tes impressions.

Ok.

J'avais vu ce film en cours d'anglais il y a quelques années. C'est un film culte dont le scénario a été repris dans de nombreuses séries TV (personnellement je me souviens d'un épisode de Véronica Mars).

Spoiler:

Jamais vu mais évidemment j'en ai entendu parler. Je n'aime pas trop les films en noir et blanc en général mais je me laisserais bien tenter de l'enregistrer pour essayer de le regarder un de ces jours

Ah oui, je connais! Un film très intéressant!!

Oui, il m'a fait rire celui qui voulait juste voir son match. lol

C'était un bon film, très éprouvant. Certaines réactions étaient insupportables.
A la fin je ne m'attendais pas à ce que le dernier juré craque à cause de son fils. Mais je n'ai pas bien suivi l'histoire. Pourquoi en voulait-il à son fils ?

Le plus frustrant c'est de ne pas savoir qui est le coupable.

Sha're a écrit:C'était un bon film, très éprouvant. Certaines réactions étaient insupportables.
A la fin je ne m'attendais pas à ce que le dernier juré craque à cause de son fils. Mais je n'ai pas bien suivi l'histoire. Pourquoi en voulait-il à son fils ?

Comme il l'explique à un moment, un jour son fils a refusé de se battre, et il en a eu honte pour lui...

Alors il lui a dit qu'il allait faire de lui un homme, et ensuite il rajoute que son fils est effectivement devenu "homme", et qu'il avait enfin appris à se battre puisqu'à l'âge de 16 ans c'est lui-même qu'il a cogné. Puis il avoue que ça fait deux ans que son fils ne lui parle plus depuis. Visiblement il a dû tellement être rude avec lui dans son éducation, que leur relation pére/fils en a été brisée.

Sha're a écrit:Oui, il m'a fait rire celui qui voulait juste voir son match. lol

C'était un bon film, très éprouvant. Certaines réactions étaient insupportables.
A la fin je ne m'attendais pas à ce que le dernier juré craque à cause de son fils. Mais je n'ai pas bien suivi l'histoire. Pourquoi en voulait-il à son fils ?

Le plus frustrant c'est de ne pas savoir qui est le coupable.

Pour ne pas mettre tout mon message en spoiler, et parce que ça va rendre la discussion illisible, je le dis dès maintenant : attention, ce message peut spoiler.

Je remercie Tiphaine d'avoir attiré mon attention sur ce film qui est indéniablement un très grand film. Dans le cas du fils dont tu parles, Sha're, je pense que l'idée est que le personnage se rend peu à peu compte que s'il tient tant à voir ce gamin jugé coupable, c'est parce que le sien l'a un jour frappé à cause de son comportement odieux. Au début du film, il roule des mécaniques, s'en félicite en disant que c'était le signe que son garçon était devenu un "vrai homme" ; mais en réalité, il en a été touché, son fils ne lui a plus parlé pendant 2 ans, et son orgueil a été touché. C'est, à mon avis, pour ça qu'il est le plus acharné à juger cette culpabilité : inconsciemment, il personnalise l'affaire, en fait une sorte de vengeance. Cela, ajouté à cette volonté de sauver la face, de ne pas avoir tort, le pousse dans ses derniers retranchements... jusqu'au moment où il prend conscience, justement, en voyant cette photo, qu'il juge plus son histoire que le crime. Et c'est le moment où il éclate en sanglots et change d'avis.

De façon général, le film montre plusieurs raisons qui poussent à ne pas changer d'avis. La première, c'est la crainte d'être jugé par ses pairs ; c'est pour ça que le deuxième vote se fait secrètement, et les réactions d'autres jurés sont parlantes en cela : ils lynchent celui dont ils pensent qu'il a "mal" voté. Cette idée de "traitrise" revient plus tard dans le film, d'ailleurs. L'autre motif, c'est le motif du fan de baseball : il n'a, dans le fond, rien à faire de l'histoire et veut que les choses se passent. Pour un autre, l'avant dernier à changer, ce sont les préjugés qui déforment sa vision de l'affaire. Les autres changent d'avis peu à peu au gré des arguments ; mais symbolisent à mon avis, à degré divers, ce sens de l'ego qui pousse nombre d'entre nous à ne pas reconnaître ses torts dès qu'ils nous sautent aux yeux. On a tous vécu ces moments où, tout en sachant qu'on se plante totalement, on continue à essayer de sauver la face en défendant l'indéfendable. Je me souviens par exemple de quelqu'un, ici, qui s'était mis dans une colère noire car on lui démontrait par a + b qu'il n'y avait pas d'étable sur le Titanic. Souvenirs, souvenirs

Là où le film est très intéressant, et va bien plus loin que le sujet initial de la peine de mort, c'est qu'il est valable pour tout débat d'idées. Henry Fonda ne dit à aucun moment "Je vais vous prouver qu'il est innocent". À aucun moment il n'expose de certitudes, mais simplement un doute. C'est justement le fait qu'il ne défende pas une position certaine mais appelle au débat, à la réflexion, qui fait sa force. Et les autres personnages ne peuvent que répondre à son argumentation qui est en béton, et qui, de fait, démolit dans tous les cas leurs certitudes. Car après une ou deux démonstrations, tous savent qu'il y a doute, mais peu veulent le reconnaître... car il n'est pas évident de dire qu'on a eu tort. Alors on se raccroche plus ou moins aux branches que sont les pistes non explorées. Certains, les plus humbles ; le vieil homme notamment, admettent vite leur erreur. Le dernier à le faire clairement est l'homme à lunettes, qui s'incline quand il n'y a plus d'arguments. Quand au plus fervent défenseur de la culpabilité, il s'acharne en essayant de refaire tourner les arguments déjà démontés, comme si la discussion n'avait pas eu lieu.

Cette mauvaise foi pas forcément consciente, et plus généralement ce moyen de procéder, on l'applique tous d'une façon ou d'une autre. C'est humain. Certains l'ont domptée, d'autres apprennent à le faire, et certains, malheureusement, n'arriveront jamais à le faire. Mais à mon avis, la psychologie présentée dans ce film s'applique à bien d'autres sujets que la justice. Je suis certain que Lumet, Fonda, et les autres à l'origine de ce film avaient lu un auteur dont je vous ai parlé en juin.

Ah oui ça me revient. On ne comprend qu'au dernier moment pourquoi le dernier juré faisait preuve d'autant de virulence envers le jeune garçon. C'était un moment très fort.
Tu as très bien expliqué Antoine. C'est en effet très difficile d'avouer qu'on s'est trompé (aux autres et à soi même) et de le reconnaître devant tout le monde. Ce film nous apprend beaucoup. Je te remercie aussi Tiphaine.