John Paul Jones - Héros de l'US Navy

Très célèbre marin d'origine britannique, John Paul Jones s'est distingué pendant la guerre d'indépendance américaine et fut l'un des premiers commandants de l'US Navy.

Si j'en parle ici, c'est qu'il a un lien (bien que distant) avec William Murdoch.



John Paul Jones, vers 1781.


Enfance

Il né en 1749 à Arbigland, près de Kirbean, dans le comté de Kirckudbright en Ecosse. Son père, John Paul Sr., est le maître jardinier du comte de Selkirk, et sa mère se nomme Jean Duff (ou McDuff selon les sources). Le jeune John Paul (de son vrai nom) grandit dans le minuscule cottage familial que le comte a fait bâtir pour eux. Il est le cinquième de sept enfants, dont deux décédent en bas âge. Des survivants, il y a tout d'abord son frère aîné, William, puis ses trois soeurs : Elizabeth, Jeanette et Mary Ann.


Le cottage de la famille Paul, aujourd'hui musée consacré à John Paul Jones.


La pièce où est né John Paul Jones.



Les débuts de sa carrière en mer

C'est en allant rendre visite à son frère William, immigré en Virginie, que John, du haut de ses 12 ans, embarque pour la première fois en mer. Après quatre ou six ans d'apprentissage au sein de la marine marchande, il devient officier à bord de navires négriers jusqu'à ce que, écoeuré par le commerce des esclaves, il décide en 1768 de quitter le Two Friends lors d'une escale en Jamaïque. De là, il négocie son retour en Ecosse sur un autre navire dont le hasard veut qu'il porte le nom de John. Durant le voyage, l'officier et le capitaine succombent à la fièvre jaune, laissant John Paul seul à bord habilité à diriger le navire. Il prend les commandes, le ramène à bon port, et, à tout juste 21 ans, se voit en remerciement nommé capitaine par l'armateur.

En 1770, toujours à bord du John, le jeune capitaine est accusé de violence envers un membre d'équipage, lequel profite d'une escale pour porter plainte contre lui. Elle n'est pas retenue et John Paul repart sans être inquiété. Or, voilà que ce même membre d'équipage meurt pendant le voyage retour. Ayant eu vent de la plainte que son fils avait déposée, le père du défunt accuse John Paul de meurtre. Les sources divergent sur le fait qu'il ai été arrêté ou non, mais peu de temps après John Paul est accueilli et initié à la loge maçonnique de la ville (les archives indiquent qu'un certain John Murdoch est présent lors de l'initiation). Il semble donc que sa réputation ne fut pas trop entachée par cette affaire.

Néanmoins, John Paul quitte l'Ecosse et on lui confie le commandement du Betsy, navire marchand enregistré à Londres. Dix-huit mois s'écoulent sans problème, jusqu'à ce qu'il tue de son épée le charpentier du navire qui s'était mutiné pour une question de salaire. Cet épisode met fin à son commandement et, n'ayant pas été jugé par une Admiral's Court, il s'enfuie en Amérique de peur d'être envoyé en prison. Dès lors, il devient pirate aux yeux des Britanniques.

C'est à la même époque, en 1773, que son frère William meurt sans laisser de descendants. John hérite de son domaine en Virginie et de la confortable fortune que celui-ci a amassé. À partir de là, John Paul ajoute le nom "Jones" à sa signature, sans que l'on sache réellement pourquoi.



La guerre d'indépendance américaine

Désormais établi en Amérique, John Paul Jones se porte volontaire dans la Continentale Navy, ancêtre de l'U.S. Navy. Nommé premier-lieutenant de la frégate USS Alfred de 24 canons, en décembre 1775, il débute ainsi son engagement dans la guerre d'indépendance des Etats-Unis.

Maintenant, je vais abréger un peu pour ne pas me perdre dans les détails des batailles navales. En quelques mots, John Paul Jones se distingue pendant la guerre, bien que son tempérament sanguin lui joue parfois des tours. Les événements le mènent jusqu'en France où il donne des conseils stratégiques aux commissaires envoyés par le Congré américain (Benjamin Franklin, John Adams, Arthur Lee), et se voit confier un navire de 42 canons (le Bonhomme Richard) par Louis XVI. Ce dernier lui donne également le titre de "chevalier" (à la fin de la guerre). Vers 1778, il tente de prendre en otage le comte de Selkirk, ancien employeur de son père, pour obtenir une rançon des Britanniques. La mission échoue car le comte n'est pas chez lui, et Jones autorise son équipage à piller la maison. Ses hommes étaient connus pour se comporter plus en corsaires qu'en marins de navire de guerre...

Durant cette période, il devient un proche ami de Benjamin Franklin, et il est même admis dans la loge maçonnique que ce dernier.
Plus tard, en 1783, il devient également membre de la Société des Cincinnati créée par George Washington.



Fin de vie et mort

Après la guerre d'indépendance américaine, Jones sert dans la marine Russe entre 1788 et 1790. Il retourne ensuite à Paris, et meurt dans son appartement du 19 rue de Tournon en 1792. Il venait d'être nommé consul des Etats-Unis à Alger, pour négocier la libération de prisonniers américains.

John Paul Jones est enterré au cimetière de Saint-Louis, à l'époque domaine royal. Un admirateur français, ancien proche du roi, fait un don pour que le corps de Jones soit conservé dans de l'alcool, au cas où les Américains souhaiteraient un jour récupérer ses restes. C'est en effet ce qui arrive en 1899, date à laquelle une mission est envoyée en France pour retrouver la dépouille de Jones. Les recherches sont longues et prennent seulement fin en 1905 avec la redécouverte du cimetière qui avait entre-temps était vendu puis abandonné en terrain vague.

Le cercueil de Jones est mis au jour par des fouilles, et ses restes sont rapatriés aux Etats-Unis à bord de l'USS Brooklyn qui est escorté par trois croiseurs et sept navires de l'US Navy. Le 26 avril 1906, après un discours de Roosevelt, ils sont déposés dans un nouveau cercueil à l'Académie navale d'Annapolis, puis changent une dernière fois de place en janvier 1913, pour être placés dans un imposant sarcophage de marbre et de bronze à la Naval Academy Chapel.


Statue de John Paul Jones à Washington.



La famille restée en Ecosse et lien avec les Murdoch

Durant sa vie, malgré l'éloignement, il écrit régulièrement à ses proches, notamment ses soeurs. Elizabeth reste vieille fille, mais Jeanette se marie avec un homme de Dumfries (ville du violoniste du Titanic, John Hume). Quant à Mary Ann, la plus jeune, elle épouse Robert Young, un marin.

Robert a lui-même une soeur, Jane Young, qui a choisi la sécurité en épousant un cordonnier réputé de Colvend : Samuel Lowdon Murdoch, arrière grand-père de William. Par alliance, la jeune soeur de John Paul Jones devient donc arrière grande-tante de William Murdoch, et ses deux filles, Elizabeth et Jane Young, sont ses arrières-cousines.

Eh bien, quelle carrière et vie trépidente !
Je me demande si William Murdoch connaissait cet ancètre.

Je suis tentée de penser que non... Mais qui sait ?

Au cours de mes recherches, j'ai eu l'occasion de m'apercevoir à plusieurs reprises que les Murdoch avaient visiblement un fort esprit de famille, même avec des parents parfois très éloignés. William était ainsi en contact avec un arrière-cousin d'Amérique qui n'avait lui-même vécut que très peu de temps en Ecosse.

Il n'est peut-être donc pas impossible qu'il ait déjà entendu parler de ce célèbre "proche" au moins une fois.

Rappatriement du corps de John Paul Jones via la gare transatlantique de Cherbourg

Waouh, ça ne m'était pas passé par la tête qu'ils avaient pu en faire des cartes postales ! Merci, Phil !

Ce sont les 2 seules que j'ai vues pour l'instant sur Delcampe mais il en existe d'autres prises à bord du Brooklyn et montrant le transbordement sur un canot à moteur de la Navy.

Heureusement pour les passagers du Titanic , William ne les a pas noyés dans les canots

Eh bien quelle vie remplie!  Merci Tiphaine pour cette biographie et ces infos!