Pièce de théâtre TITANIC

Super merci Denis pour ces informations !!

Je pense que je vais commencer à travailler sur la scène de Georges Rowe ou celle de Michel Navratil, car la narration sera surement plus simple que pour ces anecdotes. Je ferais évidemment une scène sur Lightoller, reste à trouver l'angle d'attaque !

Ce matin, j'ai travaillé sur une scène de couple, je me suis inspiré des Strauss bien évidemment, mais j'ai fait le choix de ne pas leur donner de nom, afin de les rendre plus universels. Elle n'est pas totalement terminée mais la voici, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !


Scène 14 :
Un couple s'enlace au centre du plateau. L'homme tient entre ses mains le visage de son épouse.

LUI : Quand tu arriveras à [...]
ELLE : Jamais.
LUI : Quoi ?
ELLE : Je reste.
LUI : Mais [...]
ELLE : Ne discute pas. Tu sais que ça ne sert à rien.
LUI : Ça n'a pas de sens.
ELLE : Je ne partirai pas.
LUI : Si. Tu n'as rien à faire ici.
ELLE : Tais-toi.
LUI : Je dois te protéger.
ELLE : Je ne te le demande pas.
LUI : Mais tu n'as rien à faire ici.
ELLE : Je vais là où tu vas. Tu es tout ce qui m'est nécessaire.
LUI : Ne dis pas ça.
ELLE : Je ne t'abandonnerai pas. Je veux être avec toi. (un temps) Pas toi ?
LUI : Si mais [...]
ELLE : Alors quel problème ?
LUI : Je ne veux pas te perdre.
ELLE : Il faudra bien pourtant. Dans un sens ou dans l'autre. Dans quelques heures nous seront séparés. Et je ne tiens pas à te laisser ici.
LUI : Alors emmène moi.
ELLE : Impossible, tu le sais bien.
(Temps)
LUI : Tu n'as pas à mourir pour moi.
ELLE : Ça m'est égal.
LUI : Moi pas. - Tu es folle.
ELLE : De toi.
(Il sourit et commence à pleurer)
LUI : C'est trop dur.
ELLE :  Cessons de fuir, reposons-nous. Je sais que je n'aurais pas la force de partir et que tu n'auras pas la force de me quitter.
LUI : Tu as surement raison.
ELLE : Nous continuerons à nous balader sur ce pont, toi et moi. Pour l'éternité.
Je n'aurais pas rêver un plus beau cerceuil.
(Ils s'embrassent.)

De rien, Eddy, si ces maigres anecdotes ont pu t'aider.  

Ton dialogue est bien écrit. Je craignais que tu ne cèdes à la tentation de faire dans le pathos avec de trop longues phrases. Hors le contexte temporel dans lequel se situe la scène (il ne reste que très peu de temps à vivre au bateau, la cohue et le bruit ambiant ...) ne pouvait pas laisser la place à de longs discours d'adieux.
Tu as eu raison donc de faire des phrases très brèves qui décrivent très bien les sentiments du couple et leur attachement mutuel. On reconnait, comme tu l'as dit, l'inspiration venant des Straus.

Il y a juste deux phrases qui, à mon sens, pèchent un peu dans l'ensemble.
Ce sont juste celles-ci :

eddyramuche a écrit:
LUI : Alors emmène moi.
ELLE : Impossible, tu le sais bien.

Après l'émouvant dialogue les précédant qui montre l'amour qu'ils se portent, qu'il lui explique qu'elle doit partir et que lui doit rester, qu'il dise d'un coup à son épouse : "alors emmène-moi", le fait subitement apparaitre comme "un Caledon Oakley" (prêt à "tout" pour sa survie).
J'interprète par cette phrase : "mon amour, trouves un stratagème pour que je puisse embarquer avec toi... quitte à ce que je prenne la place d'un autre".

J'aurai peut-être plutôt remplacé cette phrase par :
-"Te sachant en sécurité dans un canot, j'aurai plus de force à lutter pour ma survie et ainsi pouvoir te retrouver lorsque les secours arriveront".
Ou quelque chose s'en approchant.  

Mais je me trompe peut-être. Et le sens que je lui apporte n'est pas celui que tu voulais donner à cette réplique.  
Sinon, tout le reste de la scène et du dialogue est très bien.

Denis.

Merci pour ta sincérité !
En plus d'être honnête, ta réflexion est constructive et me permet d'avancer dans l'écriture de cette scène !
Je n'étais pas convaincu par cet échange de réplique, et je m'aperçois grâce à ton commentaire qu'il peut écarter le lecteur du sens premier de cette scène.
N'hésites pas à donner davantage ton avis et à partager d'autres anecdotes !
C'est un plaisir d'échanger avec toi !

Encore une fois Eddy, je suis content d'avoir pu te donner un coup de main.

Une anecdote m'est revenue (il y en a tant) et je trouve qu'elle serait très bien transposable dans ta pièce.

C'est ce que j'appelle le scandale du canot n°1 : le canot prévu pour 40 personnes mais dans lequel n'auront pris place que 12 personnes dont le couple Duff Gordon et leurs domestiques. Le reste étant des hommes de première classe et des marins du Titanic.

Le scandale est double.
Il vient déjà de la phrase fort déplacé de Lucy à sa femme de chambre miss Francetelli, concernant la perte de sa belle chemise de nuit alors que tant de vies furent enlevées ce soir-là.
Le second scandale est celui de la somme d'argent de 5 livres que Cosmo offrit aux marins pour compenser la perte de leurs paquetage.
Par la suite, cette douteuse et généreuse donation fut considérée comme un bakchich afin de les dissuader d'aller récupérer ceux qui se débattaient dans l'eau glacée. Par contre, on ne saura jamais vraiment la vérité de ce qui se passa ce soir-là dans ce canot.

Denis.

Je te souhaite bon un bon courage et une bonne réussite en espérant que ton projet aboutira.