Pierre Desproges
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Pierre Desproges
Aujourd'hui, je voudrais vous parler du plus grand des humoristes, Pierre Desproges (1939 - 1988). Cet humoriste (qui avait ses racines dans le Limousin), alliait pour moi les meilleures qualités : il parlait bien, savait tourner des phrases, et pouvait dire les pires grossièretés dans un style d'académicien ; il était impitoyable et neutre, capable de dénoncer la connerie d'où qu'elle vienne, il n'avait aucune limite sur les sujets à traiter, et était toujours pertinent. Bref, un type génial comme on n'en verra probablement plus, tant l'humour vise aujourd'hui à être consensuel (encore qu'un Stéphane Guillon ait une patte de Desproges, ou, dans un style plus internaute, l'Odieux connard).
Il a fait ses débuts médiatiques au Petit Rapporteur, émission satirique de Jacques Martin qui choquait énormément à l'époque : elle osait critiquer (pourtant pas bien fort comparé à aujourd'hui) les médias et le pouvoir ! Elle n'a d'ailleurs pas duré longtemps (un an et demi) avant d'être censurée. Le moment le plus culte de l'émission, c'est bien sur le sketch de Daniel Prevost sur le village de Montcuq que tout le monde a vu dans divers bêtisiers. Desproges s'était spécialisé dans les interviews décalées (en demandant par exemple à Sagan "comment ça va sinon, la santé ?" et autres questions totalement pathétiques sur un ton dépressif). Autre moment d'anthologie entre Desproges et Prevost :
En 1980, il est invité par Claude Villers à le rejoindre, ainsi que Luis Rego, pour Le Tribunal des flagrants délires sur France Inter, à midi. Émission appelée à devenir culte (et souvent considérée comme l'âge d'or de ce créneau horaire). Chaque midi, un invité subit un "procès", et Desproges est chargé de faire le réquisitoire. Tout le monde y passe : PPDA, Dorothée, Yannick Noah, Pierre Perret, Jean d'Ormesson... A chaque fois, Desproges part en trip sur les origines du cassoulet, la maladie qui le menace parce qu'il a bu de l'eau au lieu du vin habituel... Totalement décalés, les réquisitoires deviennent culte. L'un d'entre eux atteint un sommet de philosophie le jour où Jean-Marie Le Pen est invité. Ce jour là, Desproges n'a pas envie de rire de ce sombre individu. Il s'interroge donc : "peut-on rire de tout ? Oui, mais pas avec tout le monde".
De 1982 à 1984, il apparaît sur FR3 dans le rôle de M. Cyclopède, un bonhomme pompeux qui, pendant sa "Minute nécessaire", nous donne des conseils débiles : "reconnaître la Joconde du Jocond", "insonoriser une Andalouse", "chasser le naturel pour savoir s'il revient"... Tout est prétexte à des jeux de mots foireux et des démonstrations idiotes. Vous comprenez mieux d'où je tire mon humour ? Alors apprenez à apprivoiser un fonctionnaire sauvage :
En 84 et 86, il passe aussi sur scène dans des spectacles totalement barrés et hilarants. Extraits :
En 1986, il anime aussi une chronique sur France Inter : Les Chroniques de la haine ordinaire, où il se défoule contre tout et tout le monde pendant cinq minutes chaque soir avant le journal de 19h. Exemple, sur les terribles déménageurs
Bref, un humour plus subtil que Jean-Marie Bigard ! Malheureusement, Desproges, atteint d'un cancer, meurt début 1988 à 48 ans. Il avait d'ailleurs, durant toute sa carrière, plaisanté sur cette maladie. On ne sait pas s'il était au courant depuis longtemps (Claude Villers dit qu'il l'était depuis les Flagrants délires, ce qui rend encore plus formidable le fait qu'il ait passé des années à faire toutes les vannes possibles sur le sujet).
A noter qu'entre le site de l'INA et les accords passés entre les ayants droits (qui, pour le coup, sont loin d'être des rapaces et proposent gratuitement beaucoup de textes et de vidéos !), on peut faire une bonne cure de Desproges sur le web, et légalement !
Quand à ceux qui se demandent encore d'où je tire mon humour... qu'ils relisent le sujet !
Il a fait ses débuts médiatiques au Petit Rapporteur, émission satirique de Jacques Martin qui choquait énormément à l'époque : elle osait critiquer (pourtant pas bien fort comparé à aujourd'hui) les médias et le pouvoir ! Elle n'a d'ailleurs pas duré longtemps (un an et demi) avant d'être censurée. Le moment le plus culte de l'émission, c'est bien sur le sketch de Daniel Prevost sur le village de Montcuq que tout le monde a vu dans divers bêtisiers. Desproges s'était spécialisé dans les interviews décalées (en demandant par exemple à Sagan "comment ça va sinon, la santé ?" et autres questions totalement pathétiques sur un ton dépressif). Autre moment d'anthologie entre Desproges et Prevost :
En 1980, il est invité par Claude Villers à le rejoindre, ainsi que Luis Rego, pour Le Tribunal des flagrants délires sur France Inter, à midi. Émission appelée à devenir culte (et souvent considérée comme l'âge d'or de ce créneau horaire). Chaque midi, un invité subit un "procès", et Desproges est chargé de faire le réquisitoire. Tout le monde y passe : PPDA, Dorothée, Yannick Noah, Pierre Perret, Jean d'Ormesson... A chaque fois, Desproges part en trip sur les origines du cassoulet, la maladie qui le menace parce qu'il a bu de l'eau au lieu du vin habituel... Totalement décalés, les réquisitoires deviennent culte. L'un d'entre eux atteint un sommet de philosophie le jour où Jean-Marie Le Pen est invité. Ce jour là, Desproges n'a pas envie de rire de ce sombre individu. Il s'interroge donc : "peut-on rire de tout ? Oui, mais pas avec tout le monde".
De 1982 à 1984, il apparaît sur FR3 dans le rôle de M. Cyclopède, un bonhomme pompeux qui, pendant sa "Minute nécessaire", nous donne des conseils débiles : "reconnaître la Joconde du Jocond", "insonoriser une Andalouse", "chasser le naturel pour savoir s'il revient"... Tout est prétexte à des jeux de mots foireux et des démonstrations idiotes. Vous comprenez mieux d'où je tire mon humour ? Alors apprenez à apprivoiser un fonctionnaire sauvage :
En 84 et 86, il passe aussi sur scène dans des spectacles totalement barrés et hilarants. Extraits :
En 1986, il anime aussi une chronique sur France Inter : Les Chroniques de la haine ordinaire, où il se défoule contre tout et tout le monde pendant cinq minutes chaque soir avant le journal de 19h. Exemple, sur les terribles déménageurs
Bref, un humour plus subtil que Jean-Marie Bigard ! Malheureusement, Desproges, atteint d'un cancer, meurt début 1988 à 48 ans. Il avait d'ailleurs, durant toute sa carrière, plaisanté sur cette maladie. On ne sait pas s'il était au courant depuis longtemps (Claude Villers dit qu'il l'était depuis les Flagrants délires, ce qui rend encore plus formidable le fait qu'il ait passé des années à faire toutes les vannes possibles sur le sujet).
A noter qu'entre le site de l'INA et les accords passés entre les ayants droits (qui, pour le coup, sont loin d'être des rapaces et proposent gratuitement beaucoup de textes et de vidéos !), on peut faire une bonne cure de Desproges sur le web, et légalement !
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Re: Pierre Desproges
Un grand monsieur.
Phil-
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