Synagogue

J'ai été surpris de découvrir qu'il y avait une synagogue sur le Titanic; par sa situation j'en conclues que la majorité de la 3e classe était d"origine juive ?? Y avait il ces accommodations pour la 2e et la 1er classe qui m'aurait échappé.

La synagogue de 3e se trouvait près de l'entrée de 3e bien sur du côté tribord et la salle de jeux des enfants se situait côté bâbord. Quelqu'un a t-il plus de détails sur ce point tant la 3e que les 2 autres classes.

Je croyais la majorité des Anglais Protestants, Anglicans et Catholiques.

Jack

[quote="Jack Phillips"]
J
La synagogue de 3e se trouvait près de l'entrée de 3e bien sur du côté tribord et la salle de jeux des enfants se situait côté bâbord. Quelqu'un a t-il plus de détails sur ce point tant la 3e que les 2 autres classes.



Vous remarquerez sur tribord poupe un cinéma théâtre et le lounge sur bâbord poupe

Jack

EUUUUUH...
Désolé, mais non, il n'y avait aucun lieu de culte sur le Titanic, et aucune installation de Troisième Classe n'était située sur le Pont B... De plus, ces plans me sont inconnus, ils ne correspondent pas au Titanic.

En effet, ce n'est pas le Titanic : il n'y avait pas de cinéma ni de théâtre, encore moins en troisième classe. Ce doit être un navire beaucoup plus récent. Un des Queen peut-être ?

Canard-jaune a écrit:EUUUUUH...
Désolé, mais non, il n'y avait aucun lieu de culte sur le Titanic, et aucune installation de Troisième Classe n'était située sur le Pont B... De plus, ces plans me sont inconnus, ils ne correspondent pas au Titanic.

Ça règle la question et je vais deleeter ce plan puisque selon vous il ne fait pas partie du Titanic. Merci de vos réponses puisqu'elles corrigent un erreur d'interprétation de ma part .

Jack

LittleTony87 a écrit:En effet, ce n'est pas le Titanic : il n'y avait pas de cinéma ni de théâtre, encore moins en troisième classe. Ce doit être un navire beaucoup plus récent. Un des Queen peut-être ?

J'avais trouvé étrange une salle de cinéma à cette époque ou le cinéma devenait être réservé aux classes fortunées. Je vais donc corriger ces erreurs dans mes données pour ne pas me baser sur de fausses données.

Merci

Jack

LittleTony87 a écrit:Ce doit être un navire beaucoup plus récent. Un des Queen peut-être ?

Tout juste, il s'agit du plan du Queen Mary (premier du nom). J'ai même réussi à trouver une page consacrée à cette synagogue : http://www.sterling.rmplc.co.uk/visions/retain7.html

Replacé dans le contexte politique de 1936, il est d'ailleurs assez intéressant de considérer l'installation d'un lieu de culte juif à bord d'un paquebot.

Le Normandie en a aussi eu une, bien qu'elle ait connu pas mal de péripéties avant d'être vraiment mise en place.

LittleTony87 a écrit:Le Normandie en a aussi eu une, bien qu'elle ait connu pas mal de péripéties avant d'être vraiment mise en place.

Quelles péripéties?

Ils avaient commandé le mobilier mais... avaient oublié le local, pour faire simple. Donc pour patienter, ils l'ont installée dans la salle à manger des enfants, décorée par le créateur de Babar. Ça faisait désordre. Il a fallu quelques temps avant d'en trouver une vraie.

LittleTony87 a écrit:Ils avaient commandé le mobilier mais... avaient oublié le local, pour faire simple. Donc pour patienter, ils l'ont installée dans la salle à manger des enfants, décorée par le créateur de Babar. Ça faisait désordre. Il a fallu quelques temps avant d'en trouver une vraie.

... ah, oui, en effet!!!

Je me permets un double-post et un gros réveil de sujet, mais je tenais simplement à préciser qu'après en avoir parlé avec Denis par télépothone (il revient bientôt, allez, 15 jours!), il m'est apparu que l'antisémitisme était très présent à l'époque, et certains passagers de Première Classe demandaient aux stewards de ne pas avoir de Juifs à leur table, ni d'être affectés à une table se trouvant trop proche d'une table occupée par des Juifs... Astor, par exemple, était un antisémite notoire...
On aurait donc eu autant de chance de trouver une synagogue à bord qu'une mosquée ou un temple hindou.
De toute façon, les salles à manger servaient de lieux d'accueil pour les offices religieux.

Le même problème se posait sur le Normandie : en pleines années 1930, l'antisémitisme était omniprésent. Mais les Juifs étaient aussi une clientèle non négligeable sur la ligne transatlantique. Il fallait donc leur faire malgré tout plaisir, d'où cette synagogue du Normandie, construite à l'arrache, mais bien présente. Sur le Titanic, on sait qu'il y avait un cuisinier kascher au restaurant à la carte. Un indice, donc, que la clientèle juive était accueillie avec plaisir par la compagnie. Probablement moins par les passagers, en effet.

Ta comparaison avec la mosquée est parfaitement pertinente pour transposer ça dans notre époque. L'antisémitisme de l'époque n'était pas forcément un antisémitisme absolu ayant pour but l'extermination des Juifs. D'ailleurs, pas mal d'antisémites convaincus ont été choqués par les méthodes d'Hitler. C'était plus un ensemble de clichés savamment répétés à outrance qui faisaient que les Juifs, on aimait pas. Comme aujourd'hui, la construction d'une mosquée fera scandale auprès d'une frange de la population, y compris d'une partie qui ne se pense pas raciste.

Après, sur la question des lieux de culte sur le Titanic, on est à une époque ou les paquebots ne destinent aucun lieu à cela. On le fait dans les salons/salles à manger, et en fonction des religions dominantes. Il me semble par exemple que sur le Mount Temple, qui transportait bon nombre de migrants juifs, on a fait Shabbat le 13 avril.

Effectivement, j'aurais pu mentionner le cuisinier kascher : il ne fallait pas négliger cette frange de clientèle, comme tu dis, rien que les Strauss, par exemple.
Après, pour l'antisémitisme, c'était le genre de clichés perdurant encore aujourd'hui, effectivement : contrôle des banques et des médias, peuple de traîtres, etc etc mais sans aller jusqu'à vouloir les exterminer, évidemment.

C'est vrai, même si l'antisémitisme d'aujourd'hui est beaucoup moins présent. Même le FN, qui s'en est longtemps revendiqué par l'intermédiaire de Le Pen père, essaie désormais de cacher cet héritage, et ceux qui font de l'antisémitisme leur fond de commerce ont beaucoup moins pignon sur rue que ça pouvait être le cas en 1912. Certes, aujourd'hui, on a Soral and co qui ont leur petit succès sur la toile, mais ils sont assez largement ridiculisés et condamnés, les conneries qu'ils peuvent dire sont assez facilement démontées. Tandis qu'à l'époque, l'antisémitisme s'expose jusque dans de grands journaux. En France, depuis l'affaire Dreyfus, au début du siècle, La Croix (oui, celui qui existe encore !) se donnait pour sous titre "Le journal le plus anti-juif de France" ; mais d'autres journaux très diffusés comme L'Intransigeant ou encore L'Action Française tenaient ce genre de discours.

Et il ne fait aucun doute que cela se retrouvait aussi dans les pays anglo-saxons. Il n'y a qu'à lire les gros passages bien antisémites de Morgan Robertson dans Le naufrage du Titan, ou encore voir l'admiration que pouvait éprouver un Henry Ford pour Hitler.

Le plus surprenant dans tout ça, c'est que souvent, ceux qui étaient pétris de ces clichés totalement racistes n'avaient pas forcément vu eux-mêmes de Juifs, ou ne savaient pas qu'ils l'étaient. On est en plein dans le "Comment ça, Salomon, vous êtes Juif ?" de Rabbi Jacob. Un peu comme aujourd'hui, beaucoup de petits vieux du fin fond des campagnes ont une peur terrible de l'Arabe ou du Noir, non pas parce que de terribles bandes de racailles sévissent dans leur village de 200 habitants dont 190 retraités, mais parce que la télé leur a dit d'en avoir peur. J'avais lu une très instructive anecdote dans Le voyage d'automne, un livre qui raconte le voyage, organisé par l'Allemagne nazie, d'écrivains français renommés et plutôt sensibles aux thèses nazies, pour découvrir les bienfaits du IIIe Reich sur place. Tout était millimétré, bien entendu, fait pour que les voyageurs voient précisément ce qu'ils devaient voir ; mais lors d'une escapade nocturne, l'un de ces antisémites convaincus a croisé dans la rue un Juif, totalement déshumanisé, effrayé, et portant l'étoile jaune. Ses carnets personnels témoignent qu'il a été profondément pris de pitié pour cet homme, effrayé par son traitement. Cela ne l'a pas empêché quelques semaines plus tard de continuer à publier de terribles tribunes contre les Juifs.

Comme quoi l'homme est capable de bien cloisonner son esprit. De haïr les Juifs tout en en ayant un pour meilleur pote. Du coup, les Straus en tant que personnes, par exemple, pouvaient être très bien vus par des gens qui, par ailleurs, méprisaient les Juifs.