Les films de Jacques Tati
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Les films de Jacques Tati
Je voulais depuis quelques temps parler ici d'un réalisateur que j'adore littéralement, Jacques Tati. Plusieurs de ses films ont bercé mon enfance et j'avoue les avoir revus récemment avec un regard nouveau... mais un plaisir toujours égal ! Ces films me parlent, et à notre époque plus encore qu'à la leur, je crois qu'il parleront à beaucoup d'autres gens. Comme Les Temps modernes de Chaplin, les films de Tati ont été réalisés à une époque où le monde commençait à devenir fou, et comme il ne s'est pas arrêté, ils sont encore plus pertinents de nos jours. Je m'en vais donc vous parler des six films de Jacques Tati, car s'il est né en 1907, il ne s'est mis à la réalisation qu'à plus de 40 ans.
On commence donc avec mon chouchou, Jour de fête, sorti en 1949. La guerre vient de se finir, et Tati veut rendre hommage au village de l'Indre dans lequel il s'était réfugié, St-Sévère. Le film met donc en scène la vie des habitants du village, troublée par l'arrivée des forains locaux, et surtout par François (joué par Tati), facteur un peu loufoque et maladroit qui découvre les performance de la poste américaine qui mise tout sur la rapidité et l'efficacité. Avec son pauvre vélo, François se sent bien ridicule, se prend une cuite monumentale, et décide de tenter lui même sa tournée "à l'américaine", avec pour mots d'ordres "rapidité, efficacité". Et il se rend vite compte que ce n'est pas le mode de travail idéal. Avec ce film, Tati mettait déjà en opposition le mode de vie tranquille et joyeux des bons vivants du village, et le désir de performance ici ridicule, importé d'Amérique.
Le film est sorti sous trois versions : celle de 1949, qui était depuis introuvable jusqu'à l'an dernier ; celle des années 1960, qui a bercé mon enfance : Tati y avait rajouté par endroits quelques touches de couleur qui apparaissaient à l'arrivée des forains et repartaient avec eux ; et celle de 1995, toute en couleur : c'est en effet ainsi qu'il avait été tourné, mais le procédé inédit qui devait servir à la colorisation... n'avait pas pu aboutir à l'époque. Je vous mets ici la bande annonce de la version de 1949.
En 1953, Tati crée le personnage qui lui collera définitivement à la peau (et qui est, selon Rowan Atkinson, l'ancêtre de Mr. Bean), Monsieur Hulot. C'est un personnage un peu similaire à François : en décalage avec le monde qui l'entoure, décidé à prendre du bon temps et souvent dans la lune ; grand timide et maladroit mais aussi au grand cœur. C'est donc dans Les Vacances de Monsieur Hulot qu'il fait son apparition, dans un hôtel près de Saint-Nazaire, au milieu de vacanciers tous plus obtus les uns que les autres : le militaire à la retraite qui ne fait que raconter ses exploits passés, un jeune homme obsédé par la politique, un père de famille plus occupé par les cours de la bourse que par son fils... Et bien entendu, Hulot met parfois, sans le vouloir, un bon coup de pied dans cette machine trop organisée, en rappelant que finalement, le but des vacances, c'est d'être... en vacances.
Le contraste est encore plus saisissant dans Mon oncle (1958), dont la musique vous dira forcément quelque chose. L'oncle en question, c'est toujours Hulot, que l'on voit vivant dans une mansarde dans un quartier populaire de Paris peu à peu démoli pour laisser place à des maisons modernes. Ici, les habitants vivent leur vie tranquillement, de façon désorganisée (le cantonnier passe son temps à discuter à côté du tas d'ordure qu'il devrait balayer ; un paysan vend ses salades depuis le bistro du coin en faisant des signes aux clients...). A quelques pâtés de là, la soeur de Hulot et son mari, M. Arpnel, vivent dans une maison ultra moderne et totalement aseptisée, avec leur fils Gérard. Pas de place pour le jeu et l'amusement dans cet univers où tout est organisé et millimétré. Seules les visites et balades avec l'oncle "inadapté" ont un intérêt aux yeux de l'enfant... Quant au couple Arpnel, il n'a de cesse de vouloir "ranger" Hulot en lui trouvant une femme et un travail... mais tout ne marche pas comme prévu.
Ici encore, Tati critique l'industrialisation de la vie, où le paraître importe avant tout et prend le pas sur les joies du quotidien. Au milieu de ce monde fou, Hulot est encore une fois une bouffée d'air, et ce film aussi, car au final, le monde de gadgets inutiles (voire nocifs) et de designers tordus que dénonçait Tati est devenu réalité de façon encore plus flagrante aujourd'hui !
En 1967, Tati a sorti son plus gros film, Playtime : il a dû pour cela construire toute une petite ville (Tativille), figurant le Paris moderne bardé d'immeubles impersonnels, et il y a grillé son budget. A l'époque, le public n'a pas répondu présent, et Tati s'est retrouvé financièrement très mal en point. Aujourd'hui, Playtime est considéré comme un grand classique. Je vous préviens, ne commencez pas par lui (ni par les deux films que je citerai ensuite) : Tati est au sommet de son art, mais un art déstabilisant. Car pour dénoncer et rire de ce monde où les individus sont noyés dans la foule, Tati met en scène la foule elle-même, et si Hulot est toujours là, il devient figurant dans son propre film. Les gags se succèdent pourtant, critiquant un monde toujours plus artificiel et carré ou la fantaisie peut cependant revenir au moindre accroc. Ne serait-ce que pour l'hilarante séquence du restaurant, le film vaut le détour ; ainsi que pour une scène où des appartements à grandes fenêtres nous montrent un style de vie de plus en plus uniforme, chacun se vautrant devant sa télé une fois rentré à la maison.
Accessoirement, je découvre que Playtime est ressorti au cinéma le 16 juillet en HD. Si vous avez l'occasion de le voir sur grand écran, filez-y : le film est plein de détails, et est vraiment fait pour être vu en grand. C'est un peu comme dans les livres Où est Charlie ? : il y'a toujours un truc dans un coin.
En 1971, Tati, bien que sur la paille, sort un dernier film mettant en scène M. Hulot, Trafic. Cette fois-ci, il s'attaque au monde qui ne vit que par et pour l'automobile. A travers le périple de Hulot, chargé d'amener à Amsterdam un prototype de camping car, il met en scène le comportement des automobilistes, qui sont souvent transformés par leur volant. C'est peut-être le film le plus curieux de Tati : pas aussi comique que les précédents, et pourtant particulièrement intéressant, et parfois drôle. Tati était passé d'un comique de gag à un comique créé par les situations, par la façon dont le spectateur lui-même se situe par rapport au film.
Enfin, dernier film, de 1974 : Parade, que je viens de découvrir aujourd'hui. Dans cette mise en scène de cirque, Tati rend hommage au monde du music hall qui l'a fait naître, se livre à du mime, tout en cédant la place à de nouvelles générations d'artistes. Dit comme ça, le pitch ne me bottait pas particulièrement. Et pourtant, qu'est-ce que je me suis marré ! Malheureusement, je n'en ai trouvé aucun extrait sur Youtube.
Et vous, connaissiez-vous Tati ? Avez-vous vu certains de ses films ? Les vidéos ci-dessus vous ont-elles donné envie d'en voir d'autres ? Il semblerait que des ressorties au ciné se profilent pour début août. Si vous en avez l'occasion, filez y. Un de mes grands souvenirs de cinéma est quand, à 5 ans, je suis allé voir la ressortie de Jour de fête dans un cinéma parisien avec mes parents. La salle s'est marrée tout du long ; un grand, grand moment. J'espère que ce post (trop long) vous aura donné envie d'y goûter à votre tour !
On commence donc avec mon chouchou, Jour de fête, sorti en 1949. La guerre vient de se finir, et Tati veut rendre hommage au village de l'Indre dans lequel il s'était réfugié, St-Sévère. Le film met donc en scène la vie des habitants du village, troublée par l'arrivée des forains locaux, et surtout par François (joué par Tati), facteur un peu loufoque et maladroit qui découvre les performance de la poste américaine qui mise tout sur la rapidité et l'efficacité. Avec son pauvre vélo, François se sent bien ridicule, se prend une cuite monumentale, et décide de tenter lui même sa tournée "à l'américaine", avec pour mots d'ordres "rapidité, efficacité". Et il se rend vite compte que ce n'est pas le mode de travail idéal. Avec ce film, Tati mettait déjà en opposition le mode de vie tranquille et joyeux des bons vivants du village, et le désir de performance ici ridicule, importé d'Amérique.
Le film est sorti sous trois versions : celle de 1949, qui était depuis introuvable jusqu'à l'an dernier ; celle des années 1960, qui a bercé mon enfance : Tati y avait rajouté par endroits quelques touches de couleur qui apparaissaient à l'arrivée des forains et repartaient avec eux ; et celle de 1995, toute en couleur : c'est en effet ainsi qu'il avait été tourné, mais le procédé inédit qui devait servir à la colorisation... n'avait pas pu aboutir à l'époque. Je vous mets ici la bande annonce de la version de 1949.
En 1953, Tati crée le personnage qui lui collera définitivement à la peau (et qui est, selon Rowan Atkinson, l'ancêtre de Mr. Bean), Monsieur Hulot. C'est un personnage un peu similaire à François : en décalage avec le monde qui l'entoure, décidé à prendre du bon temps et souvent dans la lune ; grand timide et maladroit mais aussi au grand cœur. C'est donc dans Les Vacances de Monsieur Hulot qu'il fait son apparition, dans un hôtel près de Saint-Nazaire, au milieu de vacanciers tous plus obtus les uns que les autres : le militaire à la retraite qui ne fait que raconter ses exploits passés, un jeune homme obsédé par la politique, un père de famille plus occupé par les cours de la bourse que par son fils... Et bien entendu, Hulot met parfois, sans le vouloir, un bon coup de pied dans cette machine trop organisée, en rappelant que finalement, le but des vacances, c'est d'être... en vacances.
Le contraste est encore plus saisissant dans Mon oncle (1958), dont la musique vous dira forcément quelque chose. L'oncle en question, c'est toujours Hulot, que l'on voit vivant dans une mansarde dans un quartier populaire de Paris peu à peu démoli pour laisser place à des maisons modernes. Ici, les habitants vivent leur vie tranquillement, de façon désorganisée (le cantonnier passe son temps à discuter à côté du tas d'ordure qu'il devrait balayer ; un paysan vend ses salades depuis le bistro du coin en faisant des signes aux clients...). A quelques pâtés de là, la soeur de Hulot et son mari, M. Arpnel, vivent dans une maison ultra moderne et totalement aseptisée, avec leur fils Gérard. Pas de place pour le jeu et l'amusement dans cet univers où tout est organisé et millimétré. Seules les visites et balades avec l'oncle "inadapté" ont un intérêt aux yeux de l'enfant... Quant au couple Arpnel, il n'a de cesse de vouloir "ranger" Hulot en lui trouvant une femme et un travail... mais tout ne marche pas comme prévu.
Ici encore, Tati critique l'industrialisation de la vie, où le paraître importe avant tout et prend le pas sur les joies du quotidien. Au milieu de ce monde fou, Hulot est encore une fois une bouffée d'air, et ce film aussi, car au final, le monde de gadgets inutiles (voire nocifs) et de designers tordus que dénonçait Tati est devenu réalité de façon encore plus flagrante aujourd'hui !
En 1967, Tati a sorti son plus gros film, Playtime : il a dû pour cela construire toute une petite ville (Tativille), figurant le Paris moderne bardé d'immeubles impersonnels, et il y a grillé son budget. A l'époque, le public n'a pas répondu présent, et Tati s'est retrouvé financièrement très mal en point. Aujourd'hui, Playtime est considéré comme un grand classique. Je vous préviens, ne commencez pas par lui (ni par les deux films que je citerai ensuite) : Tati est au sommet de son art, mais un art déstabilisant. Car pour dénoncer et rire de ce monde où les individus sont noyés dans la foule, Tati met en scène la foule elle-même, et si Hulot est toujours là, il devient figurant dans son propre film. Les gags se succèdent pourtant, critiquant un monde toujours plus artificiel et carré ou la fantaisie peut cependant revenir au moindre accroc. Ne serait-ce que pour l'hilarante séquence du restaurant, le film vaut le détour ; ainsi que pour une scène où des appartements à grandes fenêtres nous montrent un style de vie de plus en plus uniforme, chacun se vautrant devant sa télé une fois rentré à la maison.
Accessoirement, je découvre que Playtime est ressorti au cinéma le 16 juillet en HD. Si vous avez l'occasion de le voir sur grand écran, filez-y : le film est plein de détails, et est vraiment fait pour être vu en grand. C'est un peu comme dans les livres Où est Charlie ? : il y'a toujours un truc dans un coin.
En 1971, Tati, bien que sur la paille, sort un dernier film mettant en scène M. Hulot, Trafic. Cette fois-ci, il s'attaque au monde qui ne vit que par et pour l'automobile. A travers le périple de Hulot, chargé d'amener à Amsterdam un prototype de camping car, il met en scène le comportement des automobilistes, qui sont souvent transformés par leur volant. C'est peut-être le film le plus curieux de Tati : pas aussi comique que les précédents, et pourtant particulièrement intéressant, et parfois drôle. Tati était passé d'un comique de gag à un comique créé par les situations, par la façon dont le spectateur lui-même se situe par rapport au film.
Enfin, dernier film, de 1974 : Parade, que je viens de découvrir aujourd'hui. Dans cette mise en scène de cirque, Tati rend hommage au monde du music hall qui l'a fait naître, se livre à du mime, tout en cédant la place à de nouvelles générations d'artistes. Dit comme ça, le pitch ne me bottait pas particulièrement. Et pourtant, qu'est-ce que je me suis marré ! Malheureusement, je n'en ai trouvé aucun extrait sur Youtube.
Et vous, connaissiez-vous Tati ? Avez-vous vu certains de ses films ? Les vidéos ci-dessus vous ont-elles donné envie d'en voir d'autres ? Il semblerait que des ressorties au ciné se profilent pour début août. Si vous en avez l'occasion, filez y. Un de mes grands souvenirs de cinéma est quand, à 5 ans, je suis allé voir la ressortie de Jour de fête dans un cinéma parisien avec mes parents. La salle s'est marrée tout du long ; un grand, grand moment. J'espère que ce post (trop long) vous aura donné envie d'y goûter à votre tour !
Re: Les films de Jacques Tati
Je connais Tati, forcément, par contre je n'ai vu aucuns de ses films, même si les titres ne me sont pas inconnus. Il faudrait que je m'y mette un jour, parce que c'est quand même un sacré monument français.
Tiens d'ailleurs, tu dois probablement savoir que pour Jour de fête, les acteurs sont tous des habitants du village de Saint-Sévère. Hommage mais également un moyen de tourner un film à petit budget, vu la situation financière de la France à cette époque.
Mon oncle, je ne connais que le générique.
Tiens d'ailleurs, tu dois probablement savoir que pour Jour de fête, les acteurs sont tous des habitants du village de Saint-Sévère. Hommage mais également un moyen de tourner un film à petit budget, vu la situation financière de la France à cette époque.
Mon oncle, je ne connais que le générique.
Manny-
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Re: Les films de Jacques Tati
Eh bien je vais te surprendre, Manon : je sais qu'on dit que les acteurs sont tous habitants du village... mais en réalité, il semblerait que ce soit une légende tenace. Les gros rôles, notamment le patron du bistro du village, les forains aussi, et même la mamie commère du village (qui est en réalité jouée par un homme !) sont en réalité des acteurs de l'époque, même s'il s'agissait généralement de gens peu connus. Même lorsqu'il a eu besoin d'acteurs, et ça a été une constante dans son cinéma, Tati a toujours fui les tête d'affiche. En revanche, il est vrai que Jour de fête a été réalisé avec un budget réduit, avec beaucoup de villageois comme figurants et dans une certaine incertitude : ils ne savaient pas vraiment ce que ça donnerait, surtout avec ce procédé couleur dont les inventeurs ont déposé le bilan avant la fin du tournage. Mais le film a été un gros succès à sa sortie, ce qui a permis de lancer la carrière de Tati.
Il était également grand amateur de courts métrages, en a réalisé quelques uns, et avait pour habitude de huer les pubs au cinéma, trouvant déplorable qu'on ait remplacé les courts métrages par ce genre de chose. Là aussi, je ne peux que rejoindre sa vision des choses. Autre marque de fabrique de Tati que je trouve géniale : le fait que les dialogues soient pour lui un effet sonore comme un autre : les gens qui parlent ne sont finalement qu'un bruit, ne disent que rarement des choses importantes, parlent souvent pour ne rien dire, et Hulot parlent plus souvent dans sa pipe que la bouche ouverte. Quant à François le facteur, il parle avec un accent berrichon fort prononcé. Du coup, les Tati ne sont clairement pas des films qu'on peut regarder en faisant autre chose. Ils ne sont pas muets, mais la narration repose sur l'image, le son n'étant finalement qu'un décor supplémentaire.
Pour ce qui est de te mettre à Tati, bah t'auras qu'à profiter de mon beau coffret à ton prochain passage, en plus de ma bibliothèque !
Il était également grand amateur de courts métrages, en a réalisé quelques uns, et avait pour habitude de huer les pubs au cinéma, trouvant déplorable qu'on ait remplacé les courts métrages par ce genre de chose. Là aussi, je ne peux que rejoindre sa vision des choses. Autre marque de fabrique de Tati que je trouve géniale : le fait que les dialogues soient pour lui un effet sonore comme un autre : les gens qui parlent ne sont finalement qu'un bruit, ne disent que rarement des choses importantes, parlent souvent pour ne rien dire, et Hulot parlent plus souvent dans sa pipe que la bouche ouverte. Quant à François le facteur, il parle avec un accent berrichon fort prononcé. Du coup, les Tati ne sont clairement pas des films qu'on peut regarder en faisant autre chose. Ils ne sont pas muets, mais la narration repose sur l'image, le son n'étant finalement qu'un décor supplémentaire.
Pour ce qui est de te mettre à Tati, bah t'auras qu'à profiter de mon beau coffret à ton prochain passage, en plus de ma bibliothèque !
Re: Les films de Jacques Tati
A cette allure là, je vais prendre un abonnement annuel sur le radeau !
Tu m'apprends une chose donc, c'est un de mes profs qui nous avait dis que les acteurs de Jour de fête étaient tous des villageois, après il n'est pas impossible de ma part d'avoir mal compris l'info et d'avoir compris que TOUT les acteurs étaient des villageois (et là dessus, je ne suis plus certaine que ce prof en question l'avait précisé). Intéressant, donc.
Intéressant aussi ce parti de prendre le dialogue comme un bruit, ce qu'il est après tout. Cela voudrait donc dire qu'un étranger ne comprenant rien au français pourrait quand même comprendre ce qu'il voit à l'écran ? Ce serait intéressant de tenter l'expérience !
Je comprends bien son aversion pour la pub au cinéma, il serait dégoutté d'ailleurs, quand on voit la profusion de la pub ces dernières années. Même dans les salles obscures on n'y échappe pas (écoeurant). J'aimerai bien revoir des courts métrages au ciné, j'ai le souvenir lorsque j'étais vraiment petiote de voir quelques courts métrages animé avant les films, mais ça reste très épisodique. Par contre, on a gagné une chose au cinéma par rapport au film des années 50, et ça, on ne peut que remercier l'audace et l'envie d'un certain Preminger, qui appela un graphiste pour réaliser ce qu'il avait en tête. Quelle est cette chose ? Le générique. J'en ferais un sujet plus approfondi, parce que ça mérite de s'y attarder, surtout si on s'intéresse un minimum au cinéma. En plus, comme mes cours sur le sujet était géniaux, ce serait dommage de ne pas vous en faire profiter ! (et j'ai même Tati dedans)
Tu m'apprends une chose donc, c'est un de mes profs qui nous avait dis que les acteurs de Jour de fête étaient tous des villageois, après il n'est pas impossible de ma part d'avoir mal compris l'info et d'avoir compris que TOUT les acteurs étaient des villageois (et là dessus, je ne suis plus certaine que ce prof en question l'avait précisé). Intéressant, donc.
Intéressant aussi ce parti de prendre le dialogue comme un bruit, ce qu'il est après tout. Cela voudrait donc dire qu'un étranger ne comprenant rien au français pourrait quand même comprendre ce qu'il voit à l'écran ? Ce serait intéressant de tenter l'expérience !
Je comprends bien son aversion pour la pub au cinéma, il serait dégoutté d'ailleurs, quand on voit la profusion de la pub ces dernières années. Même dans les salles obscures on n'y échappe pas (écoeurant). J'aimerai bien revoir des courts métrages au ciné, j'ai le souvenir lorsque j'étais vraiment petiote de voir quelques courts métrages animé avant les films, mais ça reste très épisodique. Par contre, on a gagné une chose au cinéma par rapport au film des années 50, et ça, on ne peut que remercier l'audace et l'envie d'un certain Preminger, qui appela un graphiste pour réaliser ce qu'il avait en tête. Quelle est cette chose ? Le générique. J'en ferais un sujet plus approfondi, parce que ça mérite de s'y attarder, surtout si on s'intéresse un minimum au cinéma. En plus, comme mes cours sur le sujet était géniaux, ce serait dommage de ne pas vous en faire profiter ! (et j'ai même Tati dedans)
Manny-
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Re: Les films de Jacques Tati
Sur les génériques, je veux bien en savoir plus, d'autant que je fais partie de ces personnes qui aiment bien rester assises jusqu'au bout au cinéma !
Pour ce qui est du son dans Tati, tout dépend. Dans Playtime et Trafic, le jeu sur le langage est assez poussé, surtout dans ce dernier, où on trouve du néerlandais, du flamand, de l'anglais et du français, sans aucun sous-titre, ce qui ne nuit en rien à la compréhension de ce qui se passe. Les langues sont plus là pour rendre compte de la situation totalement ubuesque. Pour les autres, le dialogue peut parfois être un élément comique aussi. Donc quelqu'un qui ne les a pas perd une partie, mais au même titre qu'il perdrait quelque chose si on coupait une moitié du décor. Cela ne nuit pas à la compréhension générale du film... Mais cela lui enlève quelque chose. Je sais que Tati, qui était très populaire chez les anglophones, a réalisé une version anglaise de Mon oncle ; je ne sais pas en quoi elle diffère, mais visiblement, c'est plus qu'une simple traduction.
Il faut voir que si les dialogues semblent parfois peu audibles, noyés dans le reste du son, et ainsi de suite, c'est justement un choix et le résultat d'un gros travail, pour montrer aussi les difficultés de communication, ou leur inintérêt total. Mon oncle est exemplaire de ce point de vue. Et il y a l'utilisation de la musique, aussi ! Dans Mon oncle, elle est non seulement mythique, mais surtout très judicieusement utilisée. Omniprésente dans les scènes qui se passent dans le quartier joyeux de M. Hulot, elle disparaît totalement dans toutes les séquences du quartier aseptisé des Arpnel ou dans les scènes à l'usine. Tati, y'a plein de niveaux de lecture. C'est pour ça qu'il faut absolument que je revoie Playtime, que je n'ai pas assez attentivement regardé la première fois.
Pour ce qui est du son dans Tati, tout dépend. Dans Playtime et Trafic, le jeu sur le langage est assez poussé, surtout dans ce dernier, où on trouve du néerlandais, du flamand, de l'anglais et du français, sans aucun sous-titre, ce qui ne nuit en rien à la compréhension de ce qui se passe. Les langues sont plus là pour rendre compte de la situation totalement ubuesque. Pour les autres, le dialogue peut parfois être un élément comique aussi. Donc quelqu'un qui ne les a pas perd une partie, mais au même titre qu'il perdrait quelque chose si on coupait une moitié du décor. Cela ne nuit pas à la compréhension générale du film... Mais cela lui enlève quelque chose. Je sais que Tati, qui était très populaire chez les anglophones, a réalisé une version anglaise de Mon oncle ; je ne sais pas en quoi elle diffère, mais visiblement, c'est plus qu'une simple traduction.
Il faut voir que si les dialogues semblent parfois peu audibles, noyés dans le reste du son, et ainsi de suite, c'est justement un choix et le résultat d'un gros travail, pour montrer aussi les difficultés de communication, ou leur inintérêt total. Mon oncle est exemplaire de ce point de vue. Et il y a l'utilisation de la musique, aussi ! Dans Mon oncle, elle est non seulement mythique, mais surtout très judicieusement utilisée. Omniprésente dans les scènes qui se passent dans le quartier joyeux de M. Hulot, elle disparaît totalement dans toutes les séquences du quartier aseptisé des Arpnel ou dans les scènes à l'usine. Tati, y'a plein de niveaux de lecture. C'est pour ça qu'il faut absolument que je revoie Playtime, que je n'ai pas assez attentivement regardé la première fois.
Re: Les films de Jacques Tati
LittleTony87 a écrit:Sur les génériques, je veux bien en savoir plus, d'autant que je fais partie de ces personnes qui aiment bien rester assises jusqu'au bout au cinéma !
Pas de nécessité de rester jusqu'au bout puisque la plupart du temps, ce sont les génériques d'ouvertures qui nous intéressent ! Ce qui est amusant, c'est que le spectateur est tellement pressé de voir le film qu'il en oublie de regarder le générique, où qu'il le zap parfois s'il a le dvd. C'est bête mais j'ai redécouvert nombre de générique que j'avais passé à la trappe comme ça, et quand tu connais un peu le graphiste qui est derrière et les références, c'est vraiment passionnant.
Je vois ce que tu veux dire avec le langage, tout compte fait c'est bien d'avoir la compréhension de la langue pour apprécier le film à sa juste valeur. Je regarderai à l'occasion si je trouve un film de Tati (et si j'ai l'envie aussi).
Manny-
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Re: Les films de Jacques Tati
Je connais très mal Jacques Tati, je n'ai vu qu'un film de lui, mon oncle. Je l'ai regardé quand j'étais petite et je n'avais pas dû comprendre l'histoire, j'aurais été incapable de dire de quoi ça parle, ce sont surtout ses gags qui me plaisaient.
_________________
"Que le plaisir qu'elle procure éteigne mon corps et le feu de mon âme à tout jamais"
Mon site sur Jack Phillips : http://jackphillips-titanic.e-monsite.com/
Re: Les films de Jacques Tati
Ah, je me doutais bien que tu allais finir par nous en parler Antoine !
Je suis également un inconditionnel de ses films, que j'ai réellement découvert il y a seulement quelques années. Je me souviens notamment d'avoir vu Les vacances de M. Hulot quand j'étais enfant, mais c'est en école d'architecture que je suis vraiment entré dans son univers. Un prof nous a fait voir Mon oncle en cours d'urbanisme, ce qui m'a permis de comprendre la portée de ses films et les nombreux messages qu'ils recèlent sous leurs dehors burlesques (l'illustration de la modernité, l'industrialisation, l'urbanisation, la disparation de la France rurale...).
Ensuite je me suis acheté un coffret de ses films et je continue à le regarder régulièrement, d'autant qu'on ne les voit que très rarement à la télévision...
En 2009, une reconstitution de la villa Arpel a été exposée à Paris. C'était très amusant de pouvoir se promener dans le décor d'un film de Tati !
Je suis également un inconditionnel de ses films, que j'ai réellement découvert il y a seulement quelques années. Je me souviens notamment d'avoir vu Les vacances de M. Hulot quand j'étais enfant, mais c'est en école d'architecture que je suis vraiment entré dans son univers. Un prof nous a fait voir Mon oncle en cours d'urbanisme, ce qui m'a permis de comprendre la portée de ses films et les nombreux messages qu'ils recèlent sous leurs dehors burlesques (l'illustration de la modernité, l'industrialisation, l'urbanisation, la disparation de la France rurale...).
Ensuite je me suis acheté un coffret de ses films et je continue à le regarder régulièrement, d'autant qu'on ne les voit que très rarement à la télévision...
En 2009, une reconstitution de la villa Arpel a été exposée à Paris. C'était très amusant de pouvoir se promener dans le décor d'un film de Tati !
Re: Les films de Jacques Tati
Il y a quelques temps que je voulais crier tout grand mon amour de ce film visionnaire qu'est Playtime ; je l'ai finalement fait ici. C'est vraiment un de ces films qui, pris sous le bon angle, sont une véritable claque, et je le recommande vraiment.
Après, comme je le dis dans mon billet, il faut faire attention, car ce film ne se regarde pas comme la plupart des films (de façon générale, d'ailleurs, les films de Tati nécessitent une participation du spectateur) : il invite à changer totalement notre approche du cinéma, car Tati lui-même le voyait comme une expérience à laquelle on doit participer.
Je découvre aussi ce très bel article du Guardian qui explique pourquoi ce film a marqué à ce point des réalisateurs comme David Lynch et Wes Anderson, et dit des choses très justes à son sujet. Playtime n'est clairement pas le genre de comédie où on se marre en se tapant les cuisses : le rire passe de façon plus discrète, dans notre regard plus que dans l'écran lui-même, parce qu'on s'y reconnait, qu'on y voit nos travers, ceux du voisin... Et parce qu'après l'avoir regardé, on se prend à regarder les choses autour de soi différemment. Vraiment, une belle expérience.
Après, comme je le dis dans mon billet, il faut faire attention, car ce film ne se regarde pas comme la plupart des films (de façon générale, d'ailleurs, les films de Tati nécessitent une participation du spectateur) : il invite à changer totalement notre approche du cinéma, car Tati lui-même le voyait comme une expérience à laquelle on doit participer.
Je découvre aussi ce très bel article du Guardian qui explique pourquoi ce film a marqué à ce point des réalisateurs comme David Lynch et Wes Anderson, et dit des choses très justes à son sujet. Playtime n'est clairement pas le genre de comédie où on se marre en se tapant les cuisses : le rire passe de façon plus discrète, dans notre regard plus que dans l'écran lui-même, parce qu'on s'y reconnait, qu'on y voit nos travers, ceux du voisin... Et parce qu'après l'avoir regardé, on se prend à regarder les choses autour de soi différemment. Vraiment, une belle expérience.
Re: Les films de Jacques Tati
J'ai regardé Jour de fête il y' a deux jours, franchement plaisant. J'ai adoré l'ambiance d'après guerre ! Les péripéties de ce cher "Françouais" sont excellentes et sa "tournée à l'américaine" hilarante.
Par contre, niveau restauration j'ai déjà vu mieux !
Par contre, niveau restauration j'ai déjà vu mieux !
Manny-
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Re: Les films de Jacques Tati
C'était quelle version ? Celle tout noir et blanc, celle tout couleur, ou celle n&b avec ajouts couleur au pochoir ? Je n'ai que la première en DVD, et c'est celle que j'aime le moins : Tati a totalement réenregistré tous les sons et dialogues après coup.Manny a écrit:Par contre, niveau restauration j'ai déjà vu mieux !
Re: Les films de Jacques Tati
C'est la version tout couleur, de 95. En fait, c'est plutôt un problème de lumière sur certains plans. En couleurs, c'est tout de suite moins esthétique. Le son a été réenregistré quand ? Parce que là, il faut tendre l'oreille pour comprendre les dialogues. Je remarque que c'est un problème récurrent dans le cinéma français des années 60-70. J'en avais parlé avec un prof qui n'était pas étonné, les français ont longtemps porté peu d'intérêt au son, et ça se ressent dans les productions. Sauf qu'aujourd'hui, même avec toute la restauration possible, un enregistrement dégueulasse le restera.
Manny-
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Re: Les films de Jacques Tati
En fait, pour faire simple : Tati a sorti une première fois le film en 49. Il avait été tourné en couleurs mais la boîte développant le procédé avait fait faillite entre temps, donc impossible d'en faire quoi que ce soit. Heureusement, une caméra de secours tournait la version n&b. Dans les années 1960, Tati a tourné quelques plans supplémentaires, dans lesquels un peintre assiste à la fête ; ce qui permet l'introduction d'une séquence où il utilise ses pinceaux pour ajouter des couleurs (bleu et rouge) au dessin sur lequel il travaille... et les couleurs sont alors insérées au pochoir dans les éléments du film, car Tati voulait que le film se colore avec l'arrivée des forains. Il avait beaucoup d'intérêt pour la technique du "quasi noir et blanc tourné en couleur" : en gros tourner un décor en couleurs, mais un décor conçu de telle façon que le film ait presque l'air d'être en n&b. Une technique qu'il a réutilisée avec brio dans Playtime où la ville est grise et austère au début, colorée à la fin.
La version de 95 est donc une version colorée faite à partir des rushes enfin exploités, mais y'a eu tout un tas d'emmerdes qui ont aussi joué sur la qualité. Mais c'est le film tel que Tati aurait aimé le faire. Un peu comme George Lucas, il aimait reprendre 15 000 fois ses films : il est notamment retourné à Saint-Nazaire en 78 pour tourner un gag supplémentaire pour Les vacances de M. Hulot... sorti en 53 ! Et donc y'a la question du son. Et si les dialogues sont peu audibles, bah figure toi que chez Tati, c'est volontaire ! En fait, ils l'étaient plus dans la première version, mais Tati les a retravaillés (notamment en insistant un peu plus sur les accents du coin, je crois) car il tenait absolument à ce que les dialogues soient un bruit comme un autre. Comme je l'ai écrit sur mon blog, dans aucun film de Tati les dialogues n'ont de grosse importance pour faire avancer les événements : dans Jour de fête, une ou deux phrases sont vraiment nécessaires pour comprendre que François est jaloux des Américains... Mais le reste est avant tout de la parlotte, exactement comme dans la vraie vie. Dans Mon oncle, aussi, quelques dialogues sont un peu plus importants, mais pas nécessaires.
C'est pour ça que regarder Tati est une expérience bizarre, car c'est un gars qui, un peu comme Rowan Atkinson, travaille pas mal sur l'idée de cinéma parlant... muet. Le but était de faire du film une sorte de miroir plus ou moins déformant de la vraie vie, et dans la vraie vie... on parle rarement pour dire des choses qui font "avancer l'intrigue". Je trouve ça assez intéressant, même si ça va totalement à contre-courant de nos habitudes, à une époque ou souvent, le média audiovisuel est même presque devenu un fond sonore.
La version de 95 est donc une version colorée faite à partir des rushes enfin exploités, mais y'a eu tout un tas d'emmerdes qui ont aussi joué sur la qualité. Mais c'est le film tel que Tati aurait aimé le faire. Un peu comme George Lucas, il aimait reprendre 15 000 fois ses films : il est notamment retourné à Saint-Nazaire en 78 pour tourner un gag supplémentaire pour Les vacances de M. Hulot... sorti en 53 ! Et donc y'a la question du son. Et si les dialogues sont peu audibles, bah figure toi que chez Tati, c'est volontaire ! En fait, ils l'étaient plus dans la première version, mais Tati les a retravaillés (notamment en insistant un peu plus sur les accents du coin, je crois) car il tenait absolument à ce que les dialogues soient un bruit comme un autre. Comme je l'ai écrit sur mon blog, dans aucun film de Tati les dialogues n'ont de grosse importance pour faire avancer les événements : dans Jour de fête, une ou deux phrases sont vraiment nécessaires pour comprendre que François est jaloux des Américains... Mais le reste est avant tout de la parlotte, exactement comme dans la vraie vie. Dans Mon oncle, aussi, quelques dialogues sont un peu plus importants, mais pas nécessaires.
C'est pour ça que regarder Tati est une expérience bizarre, car c'est un gars qui, un peu comme Rowan Atkinson, travaille pas mal sur l'idée de cinéma parlant... muet. Le but était de faire du film une sorte de miroir plus ou moins déformant de la vraie vie, et dans la vraie vie... on parle rarement pour dire des choses qui font "avancer l'intrigue". Je trouve ça assez intéressant, même si ça va totalement à contre-courant de nos habitudes, à une époque ou souvent, le média audiovisuel est même presque devenu un fond sonore.
Re: Les films de Jacques Tati
Si c'est voulu, ma foi, pourquoi pas. Je ne suis pas encore familière à Tati, faudra un peu de temps pour habituer l'oeil à sa grammaire.
Pour le son, dans le cinéma français dans sa globalité, les dialogues ont souvent été mal enregistré (Les tontons flingueurs, superbes dialogues mais il faut ouvrir en grand les écoutilles) et notre oreille qui est habituée à du son potable (au ciné au moins, c'est une autre histoire en qualité mp3 dégueulasse ) le ressent.
En revanche, si c'est voulu, moi je dis pas de problèmes ! D'ailleurs, ça se ressent dans Jour de fête que ce n'est pas primordial. Les dialogues des villageois sont pas forcément intéressant, on comprends vite avec l'image et les nombreux gags de situation.
Pour le son, dans le cinéma français dans sa globalité, les dialogues ont souvent été mal enregistré (Les tontons flingueurs, superbes dialogues mais il faut ouvrir en grand les écoutilles) et notre oreille qui est habituée à du son potable (au ciné au moins, c'est une autre histoire en qualité mp3 dégueulasse ) le ressent.
En revanche, si c'est voulu, moi je dis pas de problèmes ! D'ailleurs, ça se ressent dans Jour de fête que ce n'est pas primordial. Les dialogues des villageois sont pas forcément intéressant, on comprends vite avec l'image et les nombreux gags de situation.
Manny-
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Re: Les films de Jacques Tati
C'est vrai que Tati pousse le truc assez loin vu que les personnages de son film ont, de toute façon, un accent berrichon très développé (ce qui rappelle toujours des souvenirs douloureux à Aurélie ) ; mais il a poussé le truc encore plus loin dans d'autres de ses films, en faisant intervenir des personnages étrangers, dans leur langue, sans aucune traduction ni sous-titre, parce que là encore, bah dans la vraie vie, la différence de langue joue aussi sur les situations. Dans Trafic, notamment, certains personnages parlent en néerlandais, vu qu'il s'agit d'un voyage vers Amsterdam, et même sans comprendre un mot de cette langue, eh bien on finit par les trouver expressifs. C'est assez original, comme idée, je trouve.
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