Le 1er SOS de l'histoire

moi j'ai rien pigé du tout ^^" héhéhé

Sha're a écrit:Vous pouvez entendre une partie du message de détresse qu' a envoyé Phillips : CQD CQD SOS SOS CQD DE MGY MGY MGY
MGY signifie le code du titanic.

C'est extraordinaire !!!! Si c'est le message réel envoyé par Phillips, alors c'est seulement la dernière chose que l'on a de lui !

Ben

Non c' est une reproduction.

Sha're a écrit:Non c' est une reproduction.

C'est dommage

Oui... dommage

Je fais remonter ce sujet déjà un peu ancien pour vous donner le texte de la Convention de Berlin (1906). A gauche, c'est en anglais et à droite en français. Le lien est ici :
http://www.earlyradiohistory.us/1906conv.htm

SaluT

Pour répondre à une question posée au début du fil du sujet, la France à officiellement cessé les activités radiographiques sur ces navires battant pavillon français en 1999 deux ans auparavant, elle avait supprimé le poste d' opérateur télégraphiste embarqué sur les navires français .

Ben

Concernant les premiers messages de détresse envoyés par TSF, Nadine et moi avions effectué quelques recherches l'an dernier et rendu nos humbles conclusions dans l'article consacré à Bride paru dans Latitude 41. Je me permets d'en publier un extrait car l'article est en ligne sur le forum :

"Depuis quelques années, la TSF mise au point par Gugliemo Marconi, sur un procédé du professeur français Branly, connaissait un succès croissant. Mieux encore, elle avait prouvé sa grande utilité sur mer lorsque les « CQD » envoyés par des vapeurs en perdition avaient permis aux navires sauveteurs de secourir passagers et équipages . Le premier message de détresse par TSF aurait été envoyé en 1905 par l’opérateur du Relief Ship No. 58, un navire en perdition au large de Nantucket. Il aurait simplement télégraphié le mot « HELP » et aurait reçu une réponse. Les naufrages du SS Slavonia et du RMS Republic en sont les plus fameux exemples.

L’appel de détresse « CQD », qui signifiait « Come Quick Danger » (venez vite, danger) fut adopté par la compagnie Marconi, le 1er février 1904, après moult discussions aux différents congrès internationaux de télégraphie. Le premier « CQD » de l'histoire est sujet à un débat de longue date. Il fut éventuellement envoyé en 1908 par le vapeur Santa Rosa alors qu’il sombrait près des côtes californiennes. Toutefois, l’imprécision du récit laissé par le capitaine du navire Richard Johnstone et le manque incontestable de sources complémentaires (aucune presse ne mentionna le naufrage) ne permettent pas de confirmer cette hypothèse. Il est davantage vraisemblable que le premier CQD fut lancé le 10 juin 1909 par le paquebot SS Slavonia de la Cunard Line, qui faisait route de New York vers Trieste et fit naufrage au large de l'île de Flores, dans l'archipel des Açores. Ses signaux de détresse furent entendus par deux autres paquebots : le Batavia, de la Hamburg America Line, qui sauva 300 passagers, et le Prinzess Irene, de Norddeutscher Lloyd, qui sauva 110 passagers. Il n'y eut pas de pertes. Par ailleurs, en 1899, un poste de télégraphie sans fil installé sur le cuirassé Russe Amiral D’Apraxine avait sauvé 27 pêcheurs retenus dans les glaces du golfe de Finlande par – 20 degrés.

Le RMS Republic, de la White Star Line, sombra au large de Nantucket le 23 janvier 1909 après une collision avec le SS Florida. Le signal de détresse CQD contribua largement à la popularité des appareils Marconi et leur rôle essentiel sur mer. En effet, la TSF sauva ce jour-là 737 passagers et membres d’équipage en avertissant un navire alentour, le SS Baltic de la White Star, venu lui porter assistance. L’opérateur Marconi John « Jack » R. Binns, resté à son poste jusqu’à l’arrivée des secours, fut considéré comme un véritable héros. La presse internationale souligna l’efficacité de l’appareil Marconi. En France, le Président de la république Armand Fallières remit à l’opérateur Binns une médaille en argent ornée du drapeau français, sur laquelle il était écrit « courage et dévouement ». L’année suivante, le Parlement vota une loi obligeant tous les navires de la marine marchande française à s’équiper d’un poste TSF. Il faudra attendre le 19 février 1914 pour que la TSF ne devienne obligatoire sur tous les navires transportant plus de 25 personnes. Contrairement ce qui a été soutenu dans différents travaux des années 1960, le Republic n’a jamais envoyé de SOS. De plus, Robert Ballard commettait une erreur en écrivant que « c’était la première fois qu’un navire en péril lançait un appel au secours par radio ».

J'avais consulté la presse française de l'époque relatant les exploits de Binns. Plusieurs articles font référence aux CQD, aucun ne mentionne un éventuel SOS.

Normalement, CQ est un code qui signifie "A toutes les stations" et D donne au message un caractère prioritaire. C'est fort bien expliqué ici (en anglais) :
http://www.telegraph-office.com/pages/arc2-2.html

Papy 75 a écrit:Normalement, CQ est un code qui signifie "A toutes les stations" et D donne au message un caractère prioritaire.

CQ était une combinaison régulièrement utilisée par les Sparks pour attirer l'attention des stations aux alentours, signifiant que l'info à transmettre pouvait intéresser ou conerner tout le monde, sans pour autant qu'il s'agisse d'un appel de détresse. Cela pouvait tout simplement être un avertissement de glaces.
Les sparks se limitaient essentiellement à des abréviations. Ainsi, pour demander à un autre navire « quel est le nom de votre station ? », le code qu’il devait transmettre était « QRA ». Son destinataire s’identifiait en lui révélant l’indicatif de son navire. En l’occurrence, celui du Titanic était MGY . Ainsi, Bride se présentait aux autres opérateurs en envoyant « QRA MGY ». Aussi, certains messages facilement identifiables étaient régulièrement reçus et transmis par les opérateurs de tous les navires. A titre d’exemples, il était habituel d’entamer une conversation par « GM OM », signifiant « good morning, old man » (bonjour, mon vieux) et de la conclure par un « TU OM GN », abréviations de « Thank you, old man, good night ». Enfin, un opérateur répondait « QRT » à un importun qui le dérangeait dans son travail, ce qui signifie « keep quiet, I’m busy » (boucle la, je suis occupé).

Franck

Franck, le code Q que tu viens de citer est toujours utilisé en aviation. Ada par exemple, est toujours fort mécontente de devoir faire QRF (retour au parking) parce que le terrain de destination est en QGO (fermé). Les lettres du code Q peuvent être utilisées de manière interrogative (rarement utilisée) ou affirmative (employée plus fréquemment). En voici le tableau non exhaustif :

QAH
Quelle votre hauteur au dessus de ...
Je suis à une hauteur de .......au dessus de ......

QAM
Quelles sont les observations météorologiques les plus récentes de .....
Les observations météo effectuées à ... à .... h sont les suivantes ....

QAN
Quelles sont la direction et la vitesse du vent à la surface à ....
La direction et la vitesse du vent à la surface de ... sont ...

QBA
Quelle est la visibilité horizontale à ....
La visibilité horizontale à .....à.....h est de ....

QBB
Quelle la nébulosité, le type et la hauteur au dessus de l'altitude officielle de l'aérodrome de la base des nuages à......
La base des nuages à.... à ...h sont... huitièmes (type) à une hauteur de ....

QDM
Quel est le cap magnétique à suivre pour me diriger vers vous ( ou vers ) par vent nul
Le cap magnétique par vent nul est de ....

QDR
Quel est mon relèvement magnétique par rapport à ....
Votre relèvement magnétique par rapport à ... est de ... degrés

QFA
Quelles sont les prévisions météo à .. pou r la période de ....h à ...h
Les prévisions météo pour la période de .. h à ... h sont ....

QFE
Quelle est la pression atmosphérique actuelle à l'altitude officielle de l'aérodrome
La pression atmosphérique à l'altitude officielle de l'aérodrome est de .... millibars

QFU
Quelle est la direction magnétique ou le numéro de la piste à utiliser ?
La direction magnétique ou le numéro de la piste en service est : .....

QFY
Quelles sont les conditions météo actuelles à l'atterrissage à ...
Les conditions météo actuelles à l'atterrissage à ... sont ...

QGO
Il est interdit d'atterrir à ...

QGP
Quel est mon numéro d'ordre à l'atterrissage ?
Votre numéro d'ordre à l'atterrissage est ...

QNH
Sur quelle pression dois-je caler mon altimètre pour qu'il indique l'altitude à laquelle je serais si j'étais au sol à votre station ?
Le QNH à ... est actuellement de ... millibars

QNT
Quelle est la vittesse maxi du vent à la surface à....
La vitesse maxi du vent est de ..

QRE
Quelle est votre heure estimée a l'arrivée à ... ?
J'estime ... à ...

QRF
Retournez vous à ...
Je retourne à ...

QTN
A quelle avez vous quitté ...?
J'ai quitté ... à ...h...

Merci beaucoup Gérard pour ces infos, j'ignorais ce parallèle entre la marine et l'aviation.

J'ai connu les derniers radios à Air France dans les années 70. Ils étaient utilisés sur l'Afrique et l'Océan Indien car à l'époque, les liaisons radio étaient parfois difficiles. Il m'est arrivé en entrant dans le cockpit, de voir le radio en pleine transmission, partir soudain d'un grand éclat de rire parce que son correspondant venait de lui en raconter une bien bonne. Nous ne comprenions rien et il fallait qu'il nous explique ! Heureuse époque.
Pour ce qui est du parallèle avec l'aviation, je te signale que les premiers radios (vers 1925) venaient tous de la marine.