Violence et prison
2 participants
Page 1 sur 1
Violence et prison
Lecture pour tous, 1900
Ce qui ne change pas c'est la violence qui est partout en ville comme à la campagne (bagarres, coups de couteau, suicide, viols, assassinats...) Cette violence traduit la misère matérielle et culturelle. L'alcool l'amplifie. L'alcoolisme est l'un des fléaux de la Belle Epoque. On estime qu'un travailleur (style terrassier, métallurgiste) boit 4 à 5 litres de vin par jour. L'alcool est bon marché et il existe 480 000 débits de boisson en France soit un débit pour 30 hommes.
La prison ne sert qu'à punir, dissuader, amender, il n'existe pas comme aujourd'hui de référent social (Conseiller Pénitentiaire d'Insertion et de Probation). Les plus dangereux détenus sont passibles de la peine de mort, les récidivistes au bagne, les travaux et le climat sont si pénibles que 13% d'entre eux meurent chaque année. La prison elle même est un enfer : violences des gardiens, brutalités entre détenus, malnutrition, exploitation par le travail au profit d'industriels ce qui provoquent une mortalité 3 fois supérieures à celle de l'extérieur.
L'illustration, 1903. Conférence antialcoolique à la nouvelle prison de Fresne.
En 1900, 315 000 personnes ont été emprisonnées, 25 000 à long terme moitié moins qu'en 1851, 89% sont des hommes. Les crimes des femmes sont en premier le vol puis pour le quart d'entre elles l'infanticide. 7500 détenus sont des jeunes de 7 à 20 ans qui sont envoyés dans des "maisons d'éducation correctionnelles".
Source : Les français en 1900 de Gabrielle Cadier-Rey
_________________
"Que le plaisir qu'elle procure éteigne mon corps et le feu de mon âme à tout jamais"
Mon site sur Jack Phillips : http://jackphillips-titanic.e-monsite.com/
Re: Violence et prison
Ce qui prouve que les "pics de violence" sont en réalité plus illusoires qu'autre chose. Notre société a toujours été violente et criminelle, et il y a fort à parier qu'elle le sera toujours. D'autant qu'on peut élargir la criminalité à d'autres choses de la même époque : là, tu nous parles de la criminalité "de pauvres", l'ouvrier alcoolique qui tue/vole ; mais c'est aussi une époque où les abus et affaires dans la classe politique sont nombreuses (le scandale de Panama, l'affaire des décorations, par exemple). Certes, le nombre a (peut-être ?, je n'ai pas les chiffres) augmenté. Mais vu la croissance qu'a connue la population française dans le même temps, ce serait compréhensible.
Et il y a fort à parier que quelqu'un lisant ce bilan en 1900 aurait pu dire un peu comme moi "c'était déjà le cas il y a cent ans". Mais on privilégie plus souvent le "rien ne va plus ma bonne dame", plus vendeur, en se centrant sur quelques faits divers scabreux. La vérité, c'est qu'en cherchant l'actualité de 1900, on peut en trouver tout autant.
Je me souviens d'un article qui analysait la "mode" médiatique d'il y a une dizaine d'années sur le viol collectif (les "tournantes"), qui étaient censées être un phénomène nouveau, apparu dans les cités chez les populations immigrées. C'était vers 2002, et le boom d'articles sur le sujet laissait effectivement croire à un fait nouveau. Pourtant, si on se plongeait dans les archives des journaux, on retrouvait exactement le même phénomène dans les années 1950. Cette fois ci, les violeurs de masse étaient les terribles blousons noirs, bien entendu pervertis par le rock. En réalité, une historienne avait même montré qu'on pouvait retrouver des traces de viols collectifs même au Moyen-âge. Et certainement avant. Comme quoi en Histoire, tout est question de cycles, de modes, et de répétitions. C'est comme au cinéma, les acteurs et décors changent, mais les intrigues restent globalement les mêmes.
Et il y a fort à parier que quelqu'un lisant ce bilan en 1900 aurait pu dire un peu comme moi "c'était déjà le cas il y a cent ans". Mais on privilégie plus souvent le "rien ne va plus ma bonne dame", plus vendeur, en se centrant sur quelques faits divers scabreux. La vérité, c'est qu'en cherchant l'actualité de 1900, on peut en trouver tout autant.
Je me souviens d'un article qui analysait la "mode" médiatique d'il y a une dizaine d'années sur le viol collectif (les "tournantes"), qui étaient censées être un phénomène nouveau, apparu dans les cités chez les populations immigrées. C'était vers 2002, et le boom d'articles sur le sujet laissait effectivement croire à un fait nouveau. Pourtant, si on se plongeait dans les archives des journaux, on retrouvait exactement le même phénomène dans les années 1950. Cette fois ci, les violeurs de masse étaient les terribles blousons noirs, bien entendu pervertis par le rock. En réalité, une historienne avait même montré qu'on pouvait retrouver des traces de viols collectifs même au Moyen-âge. Et certainement avant. Comme quoi en Histoire, tout est question de cycles, de modes, et de répétitions. C'est comme au cinéma, les acteurs et décors changent, mais les intrigues restent globalement les mêmes.
Re: Violence et prison
Je suis tout à fait d'accord, il y avait autant de violence il y a 100 ans et plus loin dans le passé, on doit penser à tort que c'est pire maintenant.LittleTony87 a écrit:Ce qui prouve que les "pics de violence" sont en réalité plus illusoires qu'autre chose. Notre société a toujours été violente et criminelle, et il y a fort à parier qu'elle le sera toujours. D'autant qu'on peut élargir la criminalité à d'autres choses de la même époque : là, tu nous parles de la criminalité "de pauvres", l'ouvrier alcoolique qui tue/vole ; mais c'est aussi une époque où les abus et affaires dans la classe politique sont nombreuses (le scandale de Panama, l'affaire des décorations, par exemple). Certes, le nombre a (peut-être ?, je n'ai pas les chiffres) augmenté. Mais vu la croissance qu'a connue la population française dans le même temps, ce serait compréhensible.
Oui, il suffit de lire les faits divers de l'époque pour s'en rendre compte. Chaque mois le journal municipal consacrait un article sur l'actualité de ma ville au début du XXème siècle, crimes, règlements de compte, bagarres étaient monnaies courantes.Et il y a fort à parier que quelqu'un lisant ce bilan en 1900 aurait pu dire un peu comme moi "c'était déjà le cas il y a cent ans". Mais on privilégie plus souvent le "rien ne va plus ma bonne dame", plus vendeur, en se centrant sur quelques faits divers scabreux. La vérité, c'est qu'en cherchant l'actualité de 1900, on peut en trouver tout autant.
On dit aussi que les délinquants sont de plus en plus jeunes. En 1900, on s'interrogeait sur ce sujet, sur la progression des crimes et délits commis par des jeunes garçons, des bandes entières composées de gamins. Et dans 100 ans, les gens diront probablement la même chose.Je me souviens d'un article qui analysait la "mode" médiatique d'il y a une dizaine d'années sur le viol collectif (les "tournantes"), qui étaient censées être un phénomène nouveau, apparu dans les cités chez les populations immigrées. C'était vers 2002, et le boom d'articles sur le sujet laissait effectivement croire à un fait nouveau. Pourtant, si on se plongeait dans les archives des journaux, on retrouvait exactement le même phénomène dans les années 1950. Cette fois ci, les violeurs de masse étaient les terribles blousons noirs, bien entendu pervertis par le rock. En réalité, une historienne avait même montré qu'on pouvait retrouver des traces de viols collectifs même au Moyen-âge. Et certainement avant. :OComme quoi en Histoire, tout est question de cycles, de modes, et de répétitions. C'est comme au cinéma, les acteurs et décors changent, mais les intrigues restent globalement les mêmes.
_________________
"Que le plaisir qu'elle procure éteigne mon corps et le feu de mon âme à tout jamais"
Mon site sur Jack Phillips : http://jackphillips-titanic.e-monsite.com/
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum