Dors,mon ange

Une secousse imperceptible se fit sentir sur le bateau. Des cris, des pas, et puis plus rien. Carol Stilst arrêta d’éplucher sa pomme de terre. L’inquiétude se dessinait sur son visage.
-Mamaaaaan, quand est ce qu’on arrive ? dit Ginny de sa petite voix frêle, séquelle de la pneumonie de cet hiver qu’elle avait vaincu à bout de force, dans son petit lit du quartier mal famé ou sa famille survivait tant bien que mal.
Carolyn inspira un grand coup, et dit d’une traite :
-Bientôt Jenny, bientôt .Tu sais bien que le Titanic est le plus rapide des bateaux ! Je reviens. Reste ici avec ton frère et ne bouge pas.
Carolyn attrapa un châle miteux, et sortit de sa cabine. La passagère du Titanic arrêta un steward
-Oh mon dieu, oh mon dieu !!!
-Mais parlez enfin !
-Le Titanic coule ! Le bateau le plus sur de toute l’histoire de la marine coule !Madame , sauvez vous.
-Oui d'accord.

Carol prépara ses affaires.Ses mouvements étaient ralentis par les tremeblements de panique qui l'agitait.
-Maman, qu'est ce qui se passe?"
-"Rien ma petite,je vais sortir."
Là toute l'horreur du naufrage la frappa.D'autres passagers de troisième classe couraient en tout sens,ralentis par l'eau glacée de l'atlantique qui leur congeleaient les pieds.
Le steward lui dit:
"Rien à faire madame.Rien."
Carol sentit des larmes d'impuissances lui monter aux yeux.
-"Maman pourquoi le bateu il bouge?"
Ils n’eurent jamais leurs réponses. Carol s’approcha, souleva le corps amaigri de son fils et le hissa sur le lit supérieur. Elle l’embrassa et lui souhaita bonne nuit. Puis, elle se pencha sur le lit de sa fille, dans lequel la petite Jenny s’était glissée.
-Maman, qu’est ce qu’il se passe ?
Carol caressa les cheveux de sa fille, lui sourit doucement et l’embrassa sur le haut du crâne en chuchotant :
-Tu le sauras demain. Maintenant, dors, mon ange.


Fin.

Oh, c'est triste!
Cela me rappelle la mère en troisième classe qui raconte un comte Irlandais à ses enfants, dans le film...

C'est très bien écrit, et tu as su résister à la tentation et à la facilité d'en faire un tire larmes, et, c'est une scène qui aurait vraiment eu sa place dans le film de Cameron.
C'est très sobre et en quelques phrase tu as réussis à apporter de l'émotion au lecteur.

Denis.

Un petit bijou,ce texte

C'est vraiment magnifique. Il m'est venu des frissons.

A la lecture , je me suis vu près de cette femme et de ses enfants . Un texte très prenant .

Une merveille.

Merci

Bonjour,

C'est une magnifique (et triste) histoire
Leur lendemain n'arrivera jamais... malencontreusement...

Canard-jaune a écrit:Cela me rappelle la mère en troisième classe qui raconte un comte Irlandais à ses enfants, dans le film...

Je pensais exactement la même chose, mais une pure merveille ce récit!