Les pourboires et extras

L'équipage pouvait-il faire des heures sup et être ainsi un peu mieux payé ou celà n'était pas possible ?
Les bagagistes devaient recevoir un pourboire. Qu'en est-il des serveurs ?
Violet Jessop avait fait quelques remarques cinglantes sur les stewards dont la vie ne tournait qu'autour des pourboires.

Réponse du membre Titanic :
Dans le règlement de la White Star Line il est dit que les pourboires sont purement facultatifs de la part des passagers, et au cas où des stewards ou d'autres employers en réclameraient, il en serait référé à la direction, lorsque l'affaire sera considérée comme grave. Mais certains passagers de 1ère classe donnaient discrètement un confortable pourboire à leur steward de cabine pour que leurs messages privés passent en priorité à la salle radio.

En France ça marche comme ça la plupart du temps. Les touristes français ont la réputation d'être particulièrement radins, du coup les agences de voyage préfèrent compter les pourboires dans le prix du voyage.

Je me demandais: était-ce déjà une coutume de donner un pourboire aux serveurs à l'époque? Le faisaient-ils en première classe?

Je viens de voir que le vade mecum de la White Star rappelait que les pourboires étaient facultatifs. Il invitait accessoirement les passagers à dénoncer tout steward qui en demanderait un, "l'affaire étant considérée comme grave". J'ai lu aussi à plusieurs reprises l'info selon laquelle les stewards avaient beaucoup besoin des pourboires, leur salaire étant trop bas ; mais je n'ai pas trouvé d'analyse plus détaillée pour confirmer ça. Aucune idée non plus de la radinerie des passagers. Mais j'ai tendance à penser, au contraire, qu'à ce niveau de richesse, donner de gros pourboires est un moyen d'étaler ses sous, donc qu'ils ne s'en privaient pas.

J'imagine dans ce cas qu'il devait y avoir une petite gueguerre entre serveurs pour pouvoir s'occuper des passagers les plus généreux!!

Ada a écrit:J'imagine dans ce cas qu'il devait y avoir une petite gueguerre entre serveurs pour pouvoir s'occuper des passagers les plus généreux!!

Visiblement, l'amie Jessop critiquait pas mal ses collègues obsédés du pourboire, si j'en crois ce que dit Nadine dans un autre sujet. À voir dans ses mémoires si elle donne des détails : elle n'avait pas l'air d'avoir la langue dans sa poche.

Après, c'est aussi pour ça qu'il devait être plu gratifiant de travailler en première : les clients étaient certainement plus insupportables... mais ils filaient des pourboires. Je ne suis pas certain qu'un immigrant suédois était aussi généreux qu'un Astor.

Reste à voir s'ils avaient leur mot à dire sur les passagers auxquels ils étaient affectés. Parce que clairement, être le steward du bon groupe de passagers... ça devait rapporter gros !

Pour le personnel du Restaurant à la carte, les pourboires étaient non seulement autorisés, mais ils constituaient surtout une source de revenus très importante. La somme collectée sur une traversée pouvait dépasser largement le salaire fixe d'un employé chez Gatti. Günter Bäbler a effectué un important travail sur cette question, non traduit en français ou en anglais à ce jour. Il semblerait que la coutume - et non la règle - demandait à ce que les serveurs partagent les pourboires avec le personnel en cuisine qui, lui n'était pas au contact des clients. Je suppose que cette question devait être parfois source de conflits internes sur les paquebots de la WL. On comprend aussi pourquoi le personnel du restaurant à la carte était jalousé peu apprécié des "gueules noires"ou des stewards.
Un livre sur cette thématique (du genre "être steward sur un transatlantique") est sorti aux Etats-Unis il y a quelques années mais je ne me rappelle plus le titre.