[Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
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[Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Cette petite nouvelle en deux parties est de genre action et dystopique à tendance fantastique/science-fiction (le côté fantastique/science-fiction n'apparait que dans la seconde partie). Cette histoire débute lors d'un événement bien réel qui a eu lieu en compagnie de membres du forum : plusieurs d'en eux apparaissent dans l'histoire et ont un rôle plus ou moins important. J'espère que cela vous plaira!
Première Partie.
1986, centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine.
2011, centrale nucléaire de Fukushima, au Japon.
2013, toutes les autres centrales nucléaires, dans le reste du monde.
Des signaux d’avertissement, l’Homme en avait déjà reçus. Mais il n’avait jamais cru bon de les écouter. Ainsi, ce 4 juin 2013, quand le Soleil émit la plus puissante éruption solaire jamais enregistrée, le retour de bâton fut pire que tout ce qu’on aurait pu imaginer. Les transformateurs électriques sautèrent, privant le monde entier de courant. Les satellites et la Station Spatiale Internationale explosèrent. Les avions, perdant leurs instruments et leurs coordonnées GPS, s’écrasèrent un peu partout. Les marchés boursiers s’effondrèrent totalement avec la disparition des télécommunications : plus aucun téléphone ne fonctionnait et Internet avait tout bonnement disparu. Comme si ça ne suffisait pas, toutes les routes sur les cinq continents furent le théâtre de millions de carambolages tous plus meurtriers les uns que les autres. C’était là le plus gros défi auquel devait faire face l’Humanité depuis sa naissance, mais réussir à tout réparer était tout de même possible, bien que cela prenne près d’une décennie. Hélas, quelques heures après, les centrales nucléaires, privées de leurs systèmes de refroidissement, explosèrent les unes après les autres, contaminant de larges territoires, décimant des populations entières, et provoquant un hiver nucléaire. Le point de non-retour venait d’être atteint.
Ce jour-là, un groupe d’amis s’était donné rendez-vous à Paris pour aller voir l’exposition de vestiges remontés du Titanic ayant lieu à la Porte de Versailles : en effet, ils s’étaient tous rencontrés sur un forum consacré au Titanic, qui était leur passion à tous. C’était une belle journée, d’autant que certains se rencontraient pour la première fois : elle avait commencé par un agréable pique-nique dans les jardins du Château de Versailles qu’avait organisé Elodie (l’hôtesse de l’air) en compagnie de son compagnon et son adorable cocker : avaient répondu présents Elodie (la Belge), Tiphaine, Aurélie et Antoine, Guillaume, Nicolas, Joris, et Vincent. Une fois les victuailles consommées, ce petit groupe s’était rendu à l’exposition proprement dite, où ils avaient retrouvé d’autres connaissances : Jean-Philippe et Emilie, mais aussi Gérard Piouffre, le grand écrivain et historien, ainsi qu’Olivier Mendez, l’une des plus importantes personnalités du Titanic de France. Tous avaient eu l’honneur de rencontrer Elisabeth Navratil, descendante du rescapé français du Titanic Michel Navratil et auteure d’un livre assez connu. Mais leur plus belle surprise avait été l’arrivée totalement imprévue de Denis, qui leur avait caché qu’il avait remporté une petite somme d’argent grâce à un jeu à gratter. Ainsi constitué, ce joli groupe ne pouvait que passer une formidable après-midi. Hélas, le sort en avait décidé autrement.
Lorsqu’ils furent arrivés à la vitrine abritant une des grilles ornant les doubles-portes du Salon de Réception, que Nicolas mitraillait de son appareil-photos avec ferveur, les lumières s’éteignirent. Quelques exclamations de surprise retentirent, mais rien de plus. Une certaine tension se développa toutefois quand les visiteurs s’aperçurent que leurs téléphones et appareils-photos ne fonctionnaient plus. Mais la réalité des choses n’apparut que quand la conservatrice de l’exposition utilisa un mégaphone pour leur livrer les informations très parcellaires dont elle disposait sur la situation. Ce fut un charivari indescriptible. La quasi-totalité des visiteurs se précipitèrent vers la sortie, piétinant la conservatrice. Elle n’eut aucune chance de survie : quand Olivier se précipita vers elle et réussit à l’extraire de la cohue, elle parvint tout juste à lui demander de sauver la collection, avant de rendre son dernier souffle. En effet, le troupeau de visiteurs se ruant vers la sortie n’hésitait pas à renverser sur son chemin les vitrines qui se brisaient avec leur contenu encore à l’intérieur. La belle maquette située dans l’entrée, elle, gisait à terre en morceaux. Mais il apparut qu’il y avait encore plus urgent à faire que sauver les vestiges centenaires du Titanic : Elisabeth venait de faire un malaise, tandis que Joris saignait abondamment du nez après avoir été pris à parti par un visiteur qu’il avait fait tomber sans le vouloir. Pire encore, Elodie (celle qui avait organisé la sortie) n’avait pas supporté tout le stress induit par la situation chaotique et était en train de faire une crise d’angoisse, ce qui pouvait être très dangereux pour une femme enceinte. Gérard, tentant de contrôler la situation, prit le commandement des opérations de première nécessité avec sa femme et divisa le groupe en deux : Olivier, Jean-Philippe (qui connaissait Paris comme sa poche et était assez costaud pour transporter quelqu'un sur son dos), l’autre Elodie (qui avait perdu ses lunettes) et lui-même et sa femme allaient escorter Elisabeth, Joris, et Elodie et son compagnon vers l’Hôpital Vaugirard tout proche ; tandis que Denis prenait le commandement de l’autre partie du groupe, à savoir Nicolas, Guillaume, Antoine et Aurélie, Tiphaine, Emilie, et Vincent, pour contacter les forces de l’ordre et sécuriser le bâtiment. Aurélie avait envie de vomir (Antoine aussi, mais il l’avait gardé pour lui) mais elle avait refusé tout net d’aller à l’hôpital lorsqu’on lui avait proposé.
Une fois la première partie du groupe évacuée, ceux qui restaient tentèrent d’établir un plan de sauvegarde de ce qu’il restait de l’exposition. Mais le sort d’acharnait sur eux : ils venaient d’entendre deux hommes fracturer la porte d’entrée qu’ils venaient toute juste de refermer et se diriger vers la boutique de l’exposition, où on entendit des sons de vaisselle brisée et le bruit caractéristique de caisses enregistreuses qu’on ouvre de force. Les deux pillards semblaient se déplacer assez vite et ils semaient la désolation sur eux, brisant les vitrines qui avaient survécu au mouvement de foule. A ce train-là, il ne resterait plus rien à sauver dans dix minutes. Sans rien dire, Denis, un air déterminé au visage, se dirigea vers la zone où opéraient les deux malfrats, freiné par Vincent qui s’accrochait désespérément à sa chemise. Emilie réussit à lui faire lâcher prise, puis accompagna Denis, une bombe lacrymogène en main. On entendit alors des bruits de lutte et de verre brisé, des cris, et pour finir un son métallique sonore. Les autres, épouvantés, ne purent qu’attendre en se rongeant les ongles. Fort heureusement, Denis et Emilie revinrent en un seul morceau, si ce n’était qu’Emilie avait été décoiffée.
Il apparut très vite qu’il était inutile de compter sur les forces de l’ordre : il était impossible de les contacter, et attendre leur venue risquait d’amener d’autres pillards. Il fallut se résoudre à faire le travail par soi-même : dans la partie privée de l’exposition, Denis et Guillaume dénichèrent des cartons, qu’ils remplirent avec tous les objets légers qu’ils pouvaient embarquer : Nicolas et Emilie s’occupaient de la vaisselle, Tiphaine et Aurélie des effets personnels, Antoine et Vincent de ce qu’il restait. La tâche était risquée : ils risquaient d’endommager gravement les vestiges, mais c’était encore préférable que de les laisser entre les mains d’individus malintentionnés qui les revendraient, ou pire, les fondraient. Ils stockèrent les cartons remplis à ras-bord dans la réserve, au fond du bâtiment, avant de s’attaquer aux vestiges plus gros : ils purent alors maudire à haute voix les chantiers navals Harland & Wolff d’avoir conçu d’aussi lourds transmetteurs d’ordre, pieds de table en bronze, et lavabos en marbre, entre autres. Alors que Denis et Guillaume faisaient démonstration de leurs muscles en tentant d’emporter les plus massives des pièces, à savoir la machine à café en métal et son récipient en porcelaine, arguant qu’ils avaient un mal de chien à les transporter, Tiphaine et Vincent poussèrent un cri et se ruèrent vers la sortie, sans laisser la moindre indication de ce qu’ils comptaient faire à leurs camarades passablement perplexes.
Lorsque Tiphaine et Vincent déboulèrent dans le parking souterrain, ils ne comprirent pas ce qu’il s’était passé : un incendie s’était déclaré et l’air était irrespirable : ils n’avaient que très peu de temps. Vincent s’empara d’un extincteur, dans l’intention non pas de jouer au soldat du feu, mais de l’utiliser contre une voiture. Tiphaine lui passa un mouchoir qu’il plaça devant sa bouche tandis qu’elle faisait de même. Parvenant à une voiture rouge, ils utilisèrent l’extincteur pour briser le pare-brise, avant d’en extraire Pablo, le cocker d’Elodie (dont ils espéraient que sa crise d’angoisse avait cessé) qui paraissait terrifié. Ils le prirent dans leurs bras, abandonnant la voiture au brasier dévorant le parking. Ils avaient à peine repris leur souffle alors qu’ils étaient revenus auprès du reste du groupe, dans la réserve avec les cartons et les gros vestiges, qu’ils entendirent de nouveau la porte d’entrée s’ouvrir à la volée. Et cette fois-ci, c’était sûr, les nouveaux venus étaient plus que deux. Heureusement, ils avaient récupéré tout ce qui pouvait l’être, ce qui était en soi miraculeux, mais en plus, double-miracle, aucun des vestiges exposés n’avait souffert du mouvement de foule. Tout le monde sauta presque sur Denis lorsqu’il se dirigea vers la porte de la réserve, mais il se contenta simplement d’en ouvrir une à côté : elle donnait sur un garage, et une camionnette y était garée. Marchait-elle encore ? Ils n’eurent pas le loisir de s’attarder sur la question : un homme avait ouvert la réserve et s’était aperçu de leur présence, donnant l’alerte. Emilie leur ordonna alors fermement de la laisser là et de sauver les vestiges : avant qu’ils ne puissent ajouter un mot, elle se jeta alors sur le voleur, le faisant tomber, et elle claqua la porte derrière elle, cassant la poignée qui lui resta dans la main. Elle était donc bloquée dans la partie exposition, et ce volontairement. L’adrénaline aidant, les Titanicophiles chargèrent la camionnette avec les cartons et même les objets lourds à une vitesse proche du record, puis attendirent Emilie tandis que Denis ouvrait la porte de garage puis s’installait au volant et se préparait à démarrer la camionnette. Les coups de feu qu’on entendit alors glacèrent tout le monde, de même que les violentes charges pratiquées contre la porte de la réserve. Ils entendirent ensuite Emilie leur hurler de fuir d’une voix étranglée avant qu’on entende un nouveau coup de feu qui la fit taire définitivement. La mort dans l’âme, ils grimpèrent comme ils purent dans la camionnette qui heureusement démarra promptement, tandis que la porte de la réserve cédait. Un ultime coup de feu cassa le rétroviseur de droite, alors que la camionnette et ses occupants fuyaient vers leur destin.
Première Partie.
1986, centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine.
2011, centrale nucléaire de Fukushima, au Japon.
2013, toutes les autres centrales nucléaires, dans le reste du monde.
Des signaux d’avertissement, l’Homme en avait déjà reçus. Mais il n’avait jamais cru bon de les écouter. Ainsi, ce 4 juin 2013, quand le Soleil émit la plus puissante éruption solaire jamais enregistrée, le retour de bâton fut pire que tout ce qu’on aurait pu imaginer. Les transformateurs électriques sautèrent, privant le monde entier de courant. Les satellites et la Station Spatiale Internationale explosèrent. Les avions, perdant leurs instruments et leurs coordonnées GPS, s’écrasèrent un peu partout. Les marchés boursiers s’effondrèrent totalement avec la disparition des télécommunications : plus aucun téléphone ne fonctionnait et Internet avait tout bonnement disparu. Comme si ça ne suffisait pas, toutes les routes sur les cinq continents furent le théâtre de millions de carambolages tous plus meurtriers les uns que les autres. C’était là le plus gros défi auquel devait faire face l’Humanité depuis sa naissance, mais réussir à tout réparer était tout de même possible, bien que cela prenne près d’une décennie. Hélas, quelques heures après, les centrales nucléaires, privées de leurs systèmes de refroidissement, explosèrent les unes après les autres, contaminant de larges territoires, décimant des populations entières, et provoquant un hiver nucléaire. Le point de non-retour venait d’être atteint.
Ce jour-là, un groupe d’amis s’était donné rendez-vous à Paris pour aller voir l’exposition de vestiges remontés du Titanic ayant lieu à la Porte de Versailles : en effet, ils s’étaient tous rencontrés sur un forum consacré au Titanic, qui était leur passion à tous. C’était une belle journée, d’autant que certains se rencontraient pour la première fois : elle avait commencé par un agréable pique-nique dans les jardins du Château de Versailles qu’avait organisé Elodie (l’hôtesse de l’air) en compagnie de son compagnon et son adorable cocker : avaient répondu présents Elodie (la Belge), Tiphaine, Aurélie et Antoine, Guillaume, Nicolas, Joris, et Vincent. Une fois les victuailles consommées, ce petit groupe s’était rendu à l’exposition proprement dite, où ils avaient retrouvé d’autres connaissances : Jean-Philippe et Emilie, mais aussi Gérard Piouffre, le grand écrivain et historien, ainsi qu’Olivier Mendez, l’une des plus importantes personnalités du Titanic de France. Tous avaient eu l’honneur de rencontrer Elisabeth Navratil, descendante du rescapé français du Titanic Michel Navratil et auteure d’un livre assez connu. Mais leur plus belle surprise avait été l’arrivée totalement imprévue de Denis, qui leur avait caché qu’il avait remporté une petite somme d’argent grâce à un jeu à gratter. Ainsi constitué, ce joli groupe ne pouvait que passer une formidable après-midi. Hélas, le sort en avait décidé autrement.
Lorsqu’ils furent arrivés à la vitrine abritant une des grilles ornant les doubles-portes du Salon de Réception, que Nicolas mitraillait de son appareil-photos avec ferveur, les lumières s’éteignirent. Quelques exclamations de surprise retentirent, mais rien de plus. Une certaine tension se développa toutefois quand les visiteurs s’aperçurent que leurs téléphones et appareils-photos ne fonctionnaient plus. Mais la réalité des choses n’apparut que quand la conservatrice de l’exposition utilisa un mégaphone pour leur livrer les informations très parcellaires dont elle disposait sur la situation. Ce fut un charivari indescriptible. La quasi-totalité des visiteurs se précipitèrent vers la sortie, piétinant la conservatrice. Elle n’eut aucune chance de survie : quand Olivier se précipita vers elle et réussit à l’extraire de la cohue, elle parvint tout juste à lui demander de sauver la collection, avant de rendre son dernier souffle. En effet, le troupeau de visiteurs se ruant vers la sortie n’hésitait pas à renverser sur son chemin les vitrines qui se brisaient avec leur contenu encore à l’intérieur. La belle maquette située dans l’entrée, elle, gisait à terre en morceaux. Mais il apparut qu’il y avait encore plus urgent à faire que sauver les vestiges centenaires du Titanic : Elisabeth venait de faire un malaise, tandis que Joris saignait abondamment du nez après avoir été pris à parti par un visiteur qu’il avait fait tomber sans le vouloir. Pire encore, Elodie (celle qui avait organisé la sortie) n’avait pas supporté tout le stress induit par la situation chaotique et était en train de faire une crise d’angoisse, ce qui pouvait être très dangereux pour une femme enceinte. Gérard, tentant de contrôler la situation, prit le commandement des opérations de première nécessité avec sa femme et divisa le groupe en deux : Olivier, Jean-Philippe (qui connaissait Paris comme sa poche et était assez costaud pour transporter quelqu'un sur son dos), l’autre Elodie (qui avait perdu ses lunettes) et lui-même et sa femme allaient escorter Elisabeth, Joris, et Elodie et son compagnon vers l’Hôpital Vaugirard tout proche ; tandis que Denis prenait le commandement de l’autre partie du groupe, à savoir Nicolas, Guillaume, Antoine et Aurélie, Tiphaine, Emilie, et Vincent, pour contacter les forces de l’ordre et sécuriser le bâtiment. Aurélie avait envie de vomir (Antoine aussi, mais il l’avait gardé pour lui) mais elle avait refusé tout net d’aller à l’hôpital lorsqu’on lui avait proposé.
Une fois la première partie du groupe évacuée, ceux qui restaient tentèrent d’établir un plan de sauvegarde de ce qu’il restait de l’exposition. Mais le sort d’acharnait sur eux : ils venaient d’entendre deux hommes fracturer la porte d’entrée qu’ils venaient toute juste de refermer et se diriger vers la boutique de l’exposition, où on entendit des sons de vaisselle brisée et le bruit caractéristique de caisses enregistreuses qu’on ouvre de force. Les deux pillards semblaient se déplacer assez vite et ils semaient la désolation sur eux, brisant les vitrines qui avaient survécu au mouvement de foule. A ce train-là, il ne resterait plus rien à sauver dans dix minutes. Sans rien dire, Denis, un air déterminé au visage, se dirigea vers la zone où opéraient les deux malfrats, freiné par Vincent qui s’accrochait désespérément à sa chemise. Emilie réussit à lui faire lâcher prise, puis accompagna Denis, une bombe lacrymogène en main. On entendit alors des bruits de lutte et de verre brisé, des cris, et pour finir un son métallique sonore. Les autres, épouvantés, ne purent qu’attendre en se rongeant les ongles. Fort heureusement, Denis et Emilie revinrent en un seul morceau, si ce n’était qu’Emilie avait été décoiffée.
Il apparut très vite qu’il était inutile de compter sur les forces de l’ordre : il était impossible de les contacter, et attendre leur venue risquait d’amener d’autres pillards. Il fallut se résoudre à faire le travail par soi-même : dans la partie privée de l’exposition, Denis et Guillaume dénichèrent des cartons, qu’ils remplirent avec tous les objets légers qu’ils pouvaient embarquer : Nicolas et Emilie s’occupaient de la vaisselle, Tiphaine et Aurélie des effets personnels, Antoine et Vincent de ce qu’il restait. La tâche était risquée : ils risquaient d’endommager gravement les vestiges, mais c’était encore préférable que de les laisser entre les mains d’individus malintentionnés qui les revendraient, ou pire, les fondraient. Ils stockèrent les cartons remplis à ras-bord dans la réserve, au fond du bâtiment, avant de s’attaquer aux vestiges plus gros : ils purent alors maudire à haute voix les chantiers navals Harland & Wolff d’avoir conçu d’aussi lourds transmetteurs d’ordre, pieds de table en bronze, et lavabos en marbre, entre autres. Alors que Denis et Guillaume faisaient démonstration de leurs muscles en tentant d’emporter les plus massives des pièces, à savoir la machine à café en métal et son récipient en porcelaine, arguant qu’ils avaient un mal de chien à les transporter, Tiphaine et Vincent poussèrent un cri et se ruèrent vers la sortie, sans laisser la moindre indication de ce qu’ils comptaient faire à leurs camarades passablement perplexes.
Lorsque Tiphaine et Vincent déboulèrent dans le parking souterrain, ils ne comprirent pas ce qu’il s’était passé : un incendie s’était déclaré et l’air était irrespirable : ils n’avaient que très peu de temps. Vincent s’empara d’un extincteur, dans l’intention non pas de jouer au soldat du feu, mais de l’utiliser contre une voiture. Tiphaine lui passa un mouchoir qu’il plaça devant sa bouche tandis qu’elle faisait de même. Parvenant à une voiture rouge, ils utilisèrent l’extincteur pour briser le pare-brise, avant d’en extraire Pablo, le cocker d’Elodie (dont ils espéraient que sa crise d’angoisse avait cessé) qui paraissait terrifié. Ils le prirent dans leurs bras, abandonnant la voiture au brasier dévorant le parking. Ils avaient à peine repris leur souffle alors qu’ils étaient revenus auprès du reste du groupe, dans la réserve avec les cartons et les gros vestiges, qu’ils entendirent de nouveau la porte d’entrée s’ouvrir à la volée. Et cette fois-ci, c’était sûr, les nouveaux venus étaient plus que deux. Heureusement, ils avaient récupéré tout ce qui pouvait l’être, ce qui était en soi miraculeux, mais en plus, double-miracle, aucun des vestiges exposés n’avait souffert du mouvement de foule. Tout le monde sauta presque sur Denis lorsqu’il se dirigea vers la porte de la réserve, mais il se contenta simplement d’en ouvrir une à côté : elle donnait sur un garage, et une camionnette y était garée. Marchait-elle encore ? Ils n’eurent pas le loisir de s’attarder sur la question : un homme avait ouvert la réserve et s’était aperçu de leur présence, donnant l’alerte. Emilie leur ordonna alors fermement de la laisser là et de sauver les vestiges : avant qu’ils ne puissent ajouter un mot, elle se jeta alors sur le voleur, le faisant tomber, et elle claqua la porte derrière elle, cassant la poignée qui lui resta dans la main. Elle était donc bloquée dans la partie exposition, et ce volontairement. L’adrénaline aidant, les Titanicophiles chargèrent la camionnette avec les cartons et même les objets lourds à une vitesse proche du record, puis attendirent Emilie tandis que Denis ouvrait la porte de garage puis s’installait au volant et se préparait à démarrer la camionnette. Les coups de feu qu’on entendit alors glacèrent tout le monde, de même que les violentes charges pratiquées contre la porte de la réserve. Ils entendirent ensuite Emilie leur hurler de fuir d’une voix étranglée avant qu’on entende un nouveau coup de feu qui la fit taire définitivement. La mort dans l’âme, ils grimpèrent comme ils purent dans la camionnette qui heureusement démarra promptement, tandis que la porte de la réserve cédait. Un ultime coup de feu cassa le rétroviseur de droite, alors que la camionnette et ses occupants fuyaient vers leur destin.
Dernière édition par Canard-jaune le Mar 14 Oct 2014 - 2:48, édité 4 fois
Canard-jaune-
Age : 18
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Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Tu m'a oubliée dans la répartition des groiupes!
ElbaAndrews-
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Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Je suis navré, c'est corrigé! Rassure-toi, tu n'as pas été oubliée, vu que tu réalises des actions (très importantes)! hjklpoElbaAndrews a écrit:Tu m'a oubliée dans la répartition des groiupes!
Canard-jaune-
Age : 18
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Inscrit le : 19/05/2009
Localisation : Mare aux canards
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Oh je suis déçu d'être tout de suite hospitalisé et de disparaitre J'aurais voulu vous aider à préserver les objets de l'expo. ^^
Je plaisante, c'est une très bonne histoire, bien écrite, bien trouvée, originale et je suis pressé de lire la suite Bravo Canard !
Heureusement néanmoins que la réalité fut moins bouleversante
Joris
Je plaisante, c'est une très bonne histoire, bien écrite, bien trouvée, originale et je suis pressé de lire la suite Bravo Canard !
Heureusement néanmoins que la réalité fut moins bouleversante
Joris
Dernière édition par Joris le Dim 29 Sep 2013 - 0:22, édité 1 fois
_________________
Le Titanic coulait il y a cent onze ans le 15 avril 1912. Une catastrophe maritime que rien
ne laissait prévoir et qui coûta la vie à plus de 1500 personnes.
Une pensée pour toutes les victimes de cet événement tragique qui a eu lieu il y a un siècle
et n'oublions jamais...
Joris-
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Messages : 17366
Inscrit le : 23/02/2007
Localisation : Moselle (57)
texte
Je trouve que c'est bien écrit. Tes petits détails sur les Titanicophiles sont bien. Genre Antoine qui ne voulait pas vomir Ou Denis avec ses muscles et toi Vincent qui s'accroche à lui. LOl. Continue comme ça.
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Fantastique Vincent.
J'ai rigolé de bout en bout en imaginant sans peine les scènes.
Heureusement que tu as stipulé que j'avais gagné une "petite" somme d'argent. Des fois que subitement on me croit millionnaire.
J'aime beaucoup mon personnage. Je partage donc avec Guillaume le très difficile rôle de meneur qui, grâce à nos muscles, sommes l'équivalent des commandos d'élite. Honor & Glory sera notre devise.
Par contre : interdiction de vomir dans mon groupe dont j'ai la responsabilité : "de l'ordre, j'ai dis, je veux de l'ordre".
Emilie, femme d'action, héroïne, militante et... quasi militaire qui file au devant du danger, se sacrifiant pour la survie du groupe, j'adore :un rôle qui lui va comme un gant.
Une histoire dont je veux une copie une fois terminée et que je garderai précieusement.
Denis.
Invité- Invité
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Bonjour,
Pour résumer, j'adore cette nouvelle.
L'écriture est très fluide, et les détails sont tellement précis que l'on se croirait sur la scène. C'est très agréable, original et le concept est bien recherché.
Bravo pour ce texte ! :)
Bonne journée.
Pour résumer, j'adore cette nouvelle.
L'écriture est très fluide, et les détails sont tellement précis que l'on se croirait sur la scène. C'est très agréable, original et le concept est bien recherché.
Bravo pour ce texte ! :)
Bonne journée.
Invité- Invité
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
On notera que mon personnage est fidèle à la réalité : comme dans la vraie vie, j'ai envie de gerber !
Joli travail, Vincent !
Joli travail, Vincent !
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
J'aime bien ton histoire mon cher Vincent, il me tarde la suite !
LadyPierce-
Age : 31
Messages : 1944
Inscrit le : 15/01/2013
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
C'est excellent Vincent, ton style est très fluide et accrocheur, sans compter l'histoire qui est bien pensée. Il y'en a dans ta tête de petit Canard.
Sans rire, je trouve ton prologue vraiment réussi, il donne bien l'ambiance.
Vite la suite...
Manon
Sans rire, je trouve ton prologue vraiment réussi, il donne bien l'ambiance.
Vite la suite...
Manon
Manny-
Age : 34
Messages : 1390
Inscrit le : 27/07/2013
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Merci Vincent, cela faisait longtemps que je n'avais pas autant ri !
Tu vas nous faire une suite, donc ?
Tu vas nous faire une suite, donc ?
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
C'est super Vincent, je suis contente que nous ayons sauvé Pablo !
Hâte de lire la deuxième partie.
Hâte de lire la deuxième partie.
Tiphaine-
Age : 34
Messages : 4914
Inscrit le : 09/07/2010
Localisation : Vallée de la Creuse
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
J'ai lu la première partie et j'ai tout de suite accroché. Ton style est en effet assez fluide et vraiment plaisant à lire. Tu es vraiment fait pour aller dans une fac de lettre à mon avis car tu pourrais produire de bons essais et même des articles humouristiques. J'ai hâte de lire la suite comme Tiphaine .
Lily-
Age : 34
Messages : 1522
Inscrit le : 08/01/2011
Localisation : Bourges
Re: [Nouvelle en TROIS parties] Réminiscence
Bravo Vincent pour ce récit original qui nous tient en haleine jusqu'à la fin. Connaissant les protagonistes, c'est encore plus passionnant à suivre.
Quel courage nos membres qui ont mis tout en oeuvre afin de sauver la collection au péril de votre vie.
Quel courage nos membres qui ont mis tout en oeuvre afin de sauver la collection au péril de votre vie.
_________________
"Que le plaisir qu'elle procure éteigne mon corps et le feu de mon âme à tout jamais"
Mon site sur Jack Phillips : http://jackphillips-titanic.e-monsite.com/
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